Notre retour de Colonia  se passera beaucoup mieux que l’aller. Mais nous n’essaierons pas davantage notre nouvelle grand-voile. Car cette fois, il n’y aura pas une once de vent.

Nouveautés administratives en Argentine

Serons-nous refoulés ?

Lundi, à la première heure, nous repartons tous les trois en ville pour les formalités d’entrée.
Celles-ci nous prennent chaque fois une grosse demie journée. Mais aujourd’hui, nous sommes plus inquiets que d’ordinaire.

A Colonia, nous avons ouï dire par « radio-mouillage » que, désormais, les douanes n’accordent aux bateaux que 3 mois au lieu de 8.

Mais surtout, que le temps minimum passé de l’autre côté de la frontière avant de pouvoir prétendre à une nouvelle entrée en Argentine est désormais de 1 mois.

Pardon ?... !

Comme chaque fois, nous avons laissé du matériel sur le terre-plein du club Parque Nautico, à Tigre.

Mais surtout, avant de partir, nous avons réservé le billet d’avion pour notre mousse :  le 17  février elle devra s’envoler de Buenos Aires pour la Nouvelle Zélande. Ce qui fait moins d’un mois.

Aussi croisons-nous les doigts pour ne pas être refoulés.

Dans le bureau des douanes, nous apprenons qu’en effet, tout a changé.

La loi n’était pas appliquée jusqu’alors, nous dit-on.
Les 8 mois, ce n’est que pour les bateaux n’arrivant pas d’Amérique du sud. Pour les autres, c’est 3 mois.
Loi aberrante puisque tous les voiliers traversant l’Atlantique passent tout d’abord par le Brésil, puis l’Uruguay, avant de descendre sur l’Argentine.

Mais bon !

Pour nous, l’essentiel est que nous puissions entrer de nouveau en Argentine et y rester 3 mois, soit jusqu’au 18 avril.

Quant au temps à passer en dehors du pays, personne ne nous en parle.

Nous nous gardons bien de demander des détails.

Chaud aux fesses sur  !

2 jours plus tard, nous avons repris le travail à bord de notre 15 tonnes.

Rémy et moi sommes occupés à l’extérieur. Lui sur le terre-plein, moi sur le pont.

Profitant de l’électricité du club, de nombreux appareils électriques fonctionnent…

Beaucoup trop !

Candice nous appelle soudain depuis sa cabine. Elle sent une odeur de plastique brûlé.

En même temps, Rémy voit de la fumée sortir par le hublot avant.

Oups !


La prise du rouleau électrique qui nous relie au 220 a fondu et le câble est en feu.


Tout le monde à son poste !!!

Aussitôt, Rémy débranche le 220 avant de grimper à bord.

De mon côté, je fonce à l’avant munie de ma serpillière anti-feu (cette énorme serpillière laissée par l’ancien propriétaire avait déjà servi lors du premier essai de Vent de Folie sur la côte Basque et je ne la cèderai pour rien au monde !).

J’étouffe les flammes et tente d’arrêter la combustion en cours sur l’isolant qui peut fondre très, très vite.

Rémy arrive ensuite pour couper le câble et tout vérifier.

Puis nous tremblons tous les 3 à l’idée de ce qui aurait pu arriver.

Merci au nez toujours très efficace de notre mousse !

Comment allons nous faire sans elle ?... !

Sodimac, Aïe, aïe,aïe !

Lorsque nous étions à Chiloé, nous avions la télévision – Un exploit pour nous !

Parmi les nombreux spots publicitaires incitant à l’achat de cadeaux pour Noël, celui pour Sodimac revenait très souvent et nous avait marqués.

 « Sodimac, ayayaye ! »

Sodimac, c’est un peu Leroy Merlin mais avec encore plus de choix. Ce super marché du bricolage se situe près de Buenos Aires et offre tout ce dont nous pouvons avoir besoin.

De bon matin, laissant notre petit loir dans les bras de Morphée,

Rémy et moi faisons donc une "virée" chez Sodimac.

Pour redorer encore une fois le blason des Argentins, notons la gentillesse, la disponibilité et la compétence des vendeurs qui viendront nous proposer leurs services dès que nous passerons plus de 3 secondes en expectative devant un rayon.

Contre toute attente, Rémy et moi passerons la journée entière dans ce grand magasin et reviendrons "chargés comme des mules".

Retour, à pied depuis la gare de Tigre en poussant nos vélos. La pédale du vélo de Rémy ayant cassé devant la gare ce matin.

Nous avons les sacs pleins, des barres d’inox dans les bras, du bois et des valises plein les mains.

De quoi passer inaperçu dans les rues de Tigre !... ?

Mais notre bricoleur ayant prévu de tout faire lui-même à bord, il a bien fallu investir dans du matériel.

Dans les valises, il y a une défonceuse pour travailler le bois et occuper ainsi les journées du Capitaine lorsqu'il s’ennuiera (!)...

...et un poste à souder pour ne plus dépendre de la mauvaise volonté des artisans argentins.
Car notons que nous attendons toujours le soudeur du club qui doit réparer notre balcon avant, ce depuis 1 an.

Dans les sacs, nous avons une quantité impressionnante de fournitures diverses indispensables à la réfection ou à l’amélioration de notre bateau.

Un beau chapeau de cheminée, par exemple !

Il ne nous manque que la ponceuse pour remplacer feue notre ponceuse tunisienne. Mais impossible de trouver une ponceuse circulaire chez Sodimac.

Rémy devra donc reprendre le vélo au plus vite pour en trouver une ailleurs. Et pour ce faire, il faut réparer la pédale cassée.

Une occasion inespérée pour notre Capitaine  d’essayer son nouveau jouet !

Nous devrons toutefois repartir dans ce paradis du bricolage pour les quelques 70 mètres de tasseaux qui seront nécessaires à la pose de l’isolation et des vaigrages des plafonds et encadrements des hublots du carré.

Et on va les porter comment, les tasseaux ?

« A pied et par le train... On va y arriver », m’assure le Capitaine !

Ah bon ?   Si tu le dis !

Pour consoler le second, notre capitaine a eu la bonne idée de lui offrir…

…un joli robinet pour sa future cuisine.         

Chic alors ! C’est Noël !

En attendant, nous avons du pain sur la planche.

 

Et nous devons aussi préparer le départ du mousse . . .

Quelques jours plus tard, une nouvelle ponceuse prend place dans l’atelier qui n’en peut plus ou dans l’annexe afin de poursuivre le ponçage de la coque.

Ça va Capitaine Stroumpf,
elle fonctionne bien ?

Pas mal, pas mal !

 

 

 


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