Mercredi 24 août
C’est la fête de l’indépendance.
Encore une !
Sauf qu’en Uruguay, férié ou pas, sauf exception, tout le monde travaille.
A l’occasion de cette fête, des clubs privés (clubs de foot, de pêche…) organisent des soirées dansantes.
Julia et Phil ont envie d’aller danser mais souhaitent que nous les accompagnions.
Dans la semaine, nous achetons donc les billets pour cette soirée où nous devrions danser la cumbia, danse d’Amérique latine que Candice aime beaucoup.
Mercredi, 23 heures
La température est au plus bas et, sans nos amis, nous serions restés bien au chaud sous la couette.
Mais une promesse est une promesse.
Nous nous rendons avec eux à cette fameuse soirée où Julia et moi espérons danser pour nous réchauffer.
Nous pensions prendre une table dans la petite salle, mais toutes les places sont réservées. Nous devons aller dans le gymnase.
Il fait froid. Le gymnase est glacial. Mais c’est là que jouera l’orchestre.
Nous apprenons que nous n’entendrons pas la cumbia mais la catunga, musique spécifique à cette région.
Soit ! Jamais entendu parler de Catunga, mais nous ne demandons qu’à connaître.
D’autant que, sur l’estrade, parmi les instruments, il y a des Djembes (tam tam africain). Cette musique devrait donc nous plaire.
En attendant les musiciens, nous buvons un verre au son d’airs des années 60 à 70, musique très en vogue en Amérique du sud.
Contrairement à la petite salle, peu de gens dansent. Mais la musique est la même. De plus en plus désuète à notre goût.
Deux heures plus tard …
Une chanteuse monte sur scène.
Elle a une jolie voix mais chante en play-back, la sono mal réglée la rend inaudible, et les chansons sont de plus en plus soporifiques.
Il fait de plus en plus froid. Et pas l’ombre d’un musicien.
Les gens continuent d’arriver. Toutes les tables installées dans le gymnase sont occupées. Les clients ont entre 30 et 80 ans. Sur la piste, les couples sont de plus en plus nombreux à se balancer tranquillement, face à face, en se tenant les 2 mains.
3 heures du matin
La chanteuse quitte l’estrade. Toujours pas de musicien en vue. La sono reprend avec des chansons des années 60 aux années 55.
Phil, très mélomane, les connaît toutes et rit en pensant que nous n’étions même pas nés à cette époque.
Quelque soit la musique, chacun remue du popotin, seul ou en couple. Mais à ce rythme, personne ne risque l’entorse.
Seuls Phil et Julia profiteront d’un bon rock-and-roll. Les autres ne changeront rien à leurs pas nonchalants.
Quel gâchis !
Quant aux musiciens, ils attendent peut-être qu’il n’y ait plus personne pour se montrer !...?
Il est tard. Il fait toujours un froid de canard. Tout le monde a gardé le manteau. Nous n’en pouvons plus.
Nous terminons nos verres et rentrons au pas de course, pressés de retrouver la chaleur de nos bateaux respectifs.
Tant pis, nous ne saurons pas ce qu’est la Catunga !
Épilogue
Vous l’aurez compris, nous nous sommes royalement enquiquinés.
Et pourtant !
Nous avons été émerveillés par la volonté de ces gens de saisir la moindre occasion pour sortir, danser et passer un moment entre amis.
Même si nous n’avons pas "adhéré" (le froid et l’envie de danser étaient trop grands), ils nous ont rappelé que le bonheur se trouve dans les choses les plus simples de la vie.
Vendredi 26 août
Encore un anniversaire
Ces deux là vous rappellent-ils quelque chose ?
Et oui !
Voici 22 ans déjà, Rémy et moi unissions nos vies.
Merci Chéri d’y avoir pensé !
Car pour ma part, j’avais complètement oublié que nous nous étions supportés aussi longtemps !!!
Il faut comprendre qu’avec ce froid, je ne risquai pas de m’en souvenir.
J’ai voulu un mariage l’été parce que je n’aime pas l’hiver.
Nous attendrons donc les beaux jours pour fêter l’évènement.
Par contre, pour l’apéro, pas de problème. Toujours dispo !!!
Début septembre
Le temps passe… l’hiver se termine… le printemps est proche…
La température monte peu à peu.
Même si nous n’en avons aucune envie, il va nous falloir reprendre les travaux.
Nous n’avons plus aucune excuse !
Allez, demain on s’y met !
Ah non, demain, on a de la visite.
Ah ! Alors ce sera pour une autre fois !...?
Il fait un temps splendide.
Après une bonne caïpirinha dont Sophie semble aussi friande que moi, nos amis nous emmènent dans la campagne uruguayenne, à bord de leur Méhari.
Nous déjeunons dans un petit restaurant dont les propriétaires, que seule Sophie connaît, nous reçoivent comme des amis de toujours.
Encore une journée très agréable qui ne fait que conforter l’entente et l’amitié qui se sont installées spontanément entre nous 4.
Sophie et Alain nous quittent pour un petit séjour en France et ils vont nous manquer.
Mais ils reviendront, c’est certain.
Car nous avons des otages.
Tout d’abord, ils ont eu la gentillesse de nous confier leur "petite Méhari".
C’est un pléonasme, peut-être !
Mais pas pour Rémy dont la tête, l’épreuve de la porte passée, est bien au dessus du pare-brise et menace de perforer la toile. Quant aux pédales, avec son 48 fillette, il freine en même temps qu’il accélère.
Cette voiture nous rendra toutefois bien des services dans les rues pentues de Mercedes. Et nous sommes chaque fois très reconnaissants envers nos amis qui nous permettent de profiter de ce confort inestimable.
Le deuxième otage est beaucoup plus précieux.
Il s’agit d’une petite boule de poil aux yeux bleus, qui inspecte chaque recoin de Vent de Folie.
Je vous présente Ushuaia :
Quelques heures après le départ de sa maîtresse, cette coquine infidèle nous adopte.
Il est vrai que, même si elle nous rappelle trop souvent notre regretté Fangio, nous la couvrons de câlins et sommes ravis de cette présence féline qui nous manque tant.
Nous espérons seulement ne pas trop nous attacher à cette adorable minette. Mais, connaissant notre amour des animaux, cela me semble impossible.
A noter : Ne manquez pas de lire le dernier livre de Sophie : « Femme, j’ai osé la mer ». Et avec un peu de chance, elle pourra même y apposer sa plume puisqu’elle est en France pour promouvoir son livre et faire ses dédicaces.
D’autre part, Enomis, son compagnon à voiles depuis de longues années, est à vendre.
Sophie, Alain, merci pour votre confiance.
Ushuaia vous fait un gros bisou et nous aussi.
Bon séjour chez vous et à très vite. La caïpirinha vous attend !
Quant à nous, demain promis, on se remet au boulot ! . . .
Lundi 5 septembre
Sophie et Alain viennent passer la journée avec nous.
N'étaient-ils pas mignons ces 2 là ?!
Note : Nous sommes très surpris lorsque Candice, à l’occasion de cet anniversaire, nous rappelle que l’an dernier, nous le fêtions à Tigre autour d’un asado, dehors, en tee-shirts et tongs, sous les parasols.
Avant de nous séparer, une pensée pour nos amis d’Hinayana qui viennent de vivre, lors de la traversée du Pacifique Sud, ce que tout navigateur redoute : le retournement.
(Pour ceux qui ont déjà croisé cet équipage extraordinaire et ne seraient pas au courant : soyez sans crainte, tout le monde va très bien. Seul Hinayana a quelque peu souffert.)
Nous souhaitons à Jean-Yves et Laurence du courage pour les réparations, et tenons à dire à Joséphine, Eliette, Yves et France toute notre admiration pour le courage et l’entraide dont ils ont fait preuve, ainsi que pour leur volonté de terminer ce voyage en famille avec toujours autant d’enthousiasme, malgré cette expérience qui aurait entamé le moral de plus d’un adulte.
Gros bisous à vous 6. On pense très fort à vous !