Arrivés à La Quiaca, tout le monde descend. Le bus ne va pas plus loin.
Les passagers doivent traverser la ville à pied jusqu’au poste frontière où la ville, très calme jusqu’alors, semble soudain se réveiller.
A l’approche de la frontière, derrière un long grillage, nous pouvons observer le va et vient incessant d’hommes et de femmes, souvent âgés, chargés de sacs pesant probablement des dizaines de kilos.
Afin d’éviter de payer les taxes de douane, les transporteurs déchargent leurs camions à La Quiaca (en Argentine).
Le travail de ces pauvres gens consiste à faire passer ces lourds chargements, sur leur dos, de l’autre côté de la frontière, à Villazón (en Bolivie), où un autre camion attend les marchandises.
Nous arrivons au poste frontière.
Devant les guichets, une foule chargée d’énormes paquets fait déjà la queue.
Avec d’autres touristes nous nous mêlons à cette nuée humaine dans ce couloir extérieur au bout duquel nous attendent les agents des douanes et de l’émigration.
L’attente est longue, mais nous permet de découvrir quelque peu les habitants de ce pays où nous passerons un séjour inoubliable.
Nous sommes à Villazón, en Bolivie
Nous réglons nos montres. Car ici, il est 1 heure de moins qu’en Argentine.
Villazón, située à 3442 mètres d’altitude, n’a guère plus de charme que La Quiaca mais sa frénésie contraste énormément avec le calme de sa voisine.
Après les jolis chapeaux plats typiques du nord argentin, nous découvrons une autre coiffe, beaucoup moins élégante.
Ces curieux chapeaux melons, à peine posés sur la tête des femmes boliviennes, semblent trop petits et prêts à tomber au moindre mouvement.
Quant aux jupons, impossible de deviner combien il y en a sous ces jupes aux couleurs souvent chatoyantes.
On appelle les femmes qui portent cette tenue, les Cholitas.
Mais nous y reviendrons.
En attendant le bus de 14 heures pour Tupiza, nous cherchons un guichet afin de retirer la monnaie locale, le boliviano (10 Bolos = 1 euro).
Devant les faibles disponibilités des banques - nous obtenons à peine de quoi nous payer un ragoût et du pain - nous sommes contraints de changer également quelques dollars afin d’assurer le futur.
Car, nous suspectons, à raison, que plus nous avancerons dans la campagne bolivienne, plus rares seront les guichets de retrait.
Le bus n’est pas de la première jeunesse.
Et au tarif de 55 bolivianos (5,50 euros) les 95 km, comment être exigeants ?!
Quant à la piste pour Tupiza, elle est tout sauf confortable.
Mais celle-ci est en réfection et, lorsque les travaux nous contraindront à la quitter pour prendre l’ancienne piste, nous prierons pour retrouver la première au plus vite.
Prenez 3 heures de lessiveuse.
Ajoutez-y 3 doigts d’une odeur inconnue et nauséabonde.
Vous obtenez un état proche de la décomposition.
Note : Cette odeur s’avérera être celle de la coca, que tous mâchent sans cesse dans ce pays, mêlée à celle de légumes bouillis dont les Boliviens raffolent (cf. Bolivie - présentation).
Toutefois, avant de partir à la découverte de ce pays qui se mérite,
je vous proposerai une petite présentation . . .
Un jeune couple, Paul et Barbara, rencontré dans le bus pour La Quiaca et avec lequel nous ferons « un bout de chemin », attend avec nous.
Fatigués mais heureux d’être en Bolivie, nous arrivons à Tupiza.
