Nous venons de supporter 3 jours de froid, des nuits de plus en plus courtes, et des odeurs corporelles plus fortes d’heure en heure.
Nous estimons donc avoir bien mérité le spectacle qui nous attend.
Formation d’un Salar ou Saline :
A l'origine du Salar ou désert de sel, il y a une dépression. Dans cette dépression un lac salé s'est formé, dont la richesse en sels et minéraux a été favorisée par la forte activité volcanique.
Ce lac ne pouvant s'écouler vers la mer, il finit par s'évaporer. Dans l'Altiplano, le climat très aride favorise cette évaporation.
Infos :
Le Salar d’Uyuni est la plus grande réserve de sel au monde
(dont extraits des guides Lonely Planet et Le Routard)
A 3653 mètres d’altitude, avec 40 mètres d’épaisseur alternant couches de sel et de glaise, ce salar s’étend sur 10600 km2 (ou 12106 selon les sources. Soit l’équivalent de 2 départements français).
C’est le plus grand Salar au monde, le 2ème étant Salinas Grande (cf. pages Noreste Andino).Ce Salar est actuellement un centre d’extraction et de traitement du sel, notamment autour du village de Colchani.
La production annuelle est estimée à 20 000 tonnes de sel, non iodé.
Une usine traite ensuite ce sel et y apporte de l’iode avant de le destiner à la consommation humaine pour 18000 tonnes et au bétail pour le reste.Les paysans des montagnes préfèrent les pains de sel non traités qui se conservent mieux et ne prennent pas l’humidité. Mais ils ignorent que l’absence d’iode entraîne la formation de goitre et le crétinisme qui touchent les villages les plus isolés dans les montagnes.
Pour les centaines d’hommes qui travaillent à l’extraction des briquettes de sel, la saline est un enfer. Payés une misère, aucune protection ne peut leur éviter d’avoir les pieds et les mains brûlés par le soleil et rongés par le sel.
Ce site est pour l’instant protégé. Mais pourra-t-on empêcher longtemps l’exploitation du lithium* qui gît sous cette croûte de sel, soit plus de la moitié des réserves mondiales ?
* Le lithium est un métal indispensable à la réalisation des accumulateurs électriques les plus répandus (ordinateurs portables, téléphones mobiles...)
Rien n’est moins sûr lorsqu’on sait qu'Evo Morales, Président depuis 2005, est très favorable à l’exportation des multiples richesses de la Bolivie.
6 heures 30 – Le soleil fait son apparition sur le Salar
Au fil des minutes, les couleurs changent.
Les plaques de sel aux formes hexagonales s’étendent à perte de vue.
Au cœur de cette immensité blanche,
la petite Isla Incahuasi avec ses cactus géants.
Cette île attire de nombreux touristes qui grimpent pour admirer la vue sur le salar.
C’est au pied de cette île, sur l’une des tables de pierres destinées aux visiteurs, que nous prendrons un petit déjeuner très attendu.
Un peu frisquet le p’tit déj’
même pour notre ours polaire !
Après les bons pancakes d’Ema, nous sommes prêts à crapahuter sur cette île afin de pouvoir admirer le panorama.
T’es encore là, toi ?
Après cette promenade sportive, nous allons faire les fous sur le Salar.
Il est de coutume en effet, lorsque l’on à la chance de poser les pieds sur cette immensité blanche, de se lancer dans quelques tentatives plus ou moins artistiques.
Nous ne faillirons pas à l’usage.
Fini de jouer les enfants… on y va !
Détour obligé par l’hôtel de sel Playa Blanca.
Celui-ci est superbe. C’est un vrai musée.
A l’intérieur, meubles et décors ont été sculptés dans le sel.
Un vrai travail d’artiste.
Il y a même la piscine !?
Mais cet hôtel a l’interdiction d’exercer - même si ses quelques chambres semblent occupées - car il est bien évidemment interdit de construire sur le Salar.
Nous finissons ce séjour dans ce petit village près du Salar, Colchani, où la population vit de l’exploitation du sel et de la vente d’artisanat.
Nous laissons à Ema le temps de préparer le repas, puis la retrouvons dans l’unique épicerie-bar-restaurant du village où tout est également fait dans le matériau régional : le sel.
Pour ce dernier repas, préparé debout, devant une vraie gazinière cette fois, Ema nous gâte avec des œufs mimosas, des beignets de viande et légumes, et un plat de quinoa.
Sergio et Ema nous conduiront ensuite jusqu’à Uyuni où nous leur ferons nos adieux et leur exprimerons nos sincères remerciements pour leur gentillesse et bien plus encore.
Dans l’après midi, ils rentreront à Tupiza où un autre groupe les attend peut-être pour un départ demain matin.
Bon courage à tous les deux et soyez heureux !
Nous avons l’impression de revenir d’une autre planète et éprouvons quelques difficultés à atterrir.
Ces 4 jours furent des plus difficiles.
D’une part, malgré un véhicule en excellent état, avec de bons amortisseurs et un chauffeur, Sergio, très attentif au confort de ses passagers, nous avons dû subir, pendant des heures, l’inconfort des pistes.
D’autre part, même si Ema, notre cuisinière a toujours été présente pour nous apporter les calories nécessaires, lutter conte le froid et l’altitude entraîne une dépense d’énergie considérable.
Nous avons également peu dormi. Les départs étaient de plus en plus matinaux et le froid et l’altitude ne sont guère favorables à un sommeil récupérateur.
Nous sommes donc épuisés.
Pendant les 5 semaines qui vont suivre, nous marcherons beaucoup, grimperons des collines, crapahuterons dans les rues abruptes des villes boliviennes, croulant sous le poids de nos bagages pourtant réduits au minimum, pour découvrir ce pays qui n’a rien de commun avec d’autres
Mais la fatigue que nous éprouverons alors n’aura rien de semblable avec celle que nous ressentons aujourd’hui, après cette excursion.
Pourtant, nous avons l’impression d’avoir vécu quelque chose de très fort, une expérience unique. Et nous referions ce voyage avec le plus grand plaisir.
A condition de pouvoir toutefois nous reposer un peu !
Nous descendons de notre nuage en touchant le sol d’Uyuni . . .
Pour ceux qui me connaissent :
Oui, sans café, j’ai tenu le coup jusque là sans être trop désagréable.
Mais il était temps !!!
Entre nous, étant bien équipés, j’avoue avoir eu grand espoir avant de quitter l’hôtel.
Mon sachet de café soluble, un verre et mon petit chauffe-eau électrique en main, j’ai bien cherché une prise qui fonctionne.
Mais avec leur fichue coupure de courant… rien à faire ... Et M…e !!!
Les couleurs de ces photos sont totalement naturelles. Aucune n’a été retouchée.
Nous avons l’impression de flotter dans le ciel.
Cette mer blanche est si plane qu’il nous semble apercevoir au loin la courbe de la Terre.
Plus le jour se lève, plus la luminosité augmente. Les couleurs changent encore sur le salar.
Le Salar baigne dans une lumière bleue.
Depuis l’île Incahuasi, vue sur
le volcan Tunupa (5430 m)