Jeudi 17 décembre

Aujourd’hui, nous avons décidé d’explorer de nouveau la campagne chilote.

Nous prenons le bus pour Caulín.

Ce « micro » n’est pas de la première jeunesse mais il roule et nous mène à bon port.

Cette fois, pas de soleil. Il bruine

Caulín est un petit hameau, très paisible, situé dans la baie, au nord d’Ancud.

 

Ici, les hommes utilisent les bœufs pour tirer les charrettes d’algues sur la plage.

Caulín est réputé pour ses huîtres que l’on peut déguster dans l’unique restaurant devant la plage. Mais les tarifs sont prohibitifs pour la région.

Afin de laisser passer l’averse, nous y prendrons un café, à prix d’or certes, mais un vrai café.

Quant au repas, entre deux averses, nous ferons "comme d’hab !".

Pour les amoureux de cheval, un hôtel propose des bungalows au bord de l’eau et des promenades à cheval.

Si ça vous tente, sachez que la propriétaire n’est pas chilote - Et ça se remarque très vite.

Le sourire n’est que commercial, ce qui à Chiloé est plutôt insolite.

Nous rentrons à Ancud.

Le chauffeur du bus nous a donné rendez-vous. Il est là.

Les passagers nous saluent, le sourire toujours généreux.

*

Petite digression.

Après les paysages, l’accueil chilote.

A Ancud ou lors de nos balades à travers l’archipel, jamais nous ne nous sentirons étranger ou touriste. Très vite, nous aurons l’impression de faire partie de la population.
La seule chose qui nous distingue des habitants est l’attention des chauffeurs de bus qui, partout, nous indiquent spontanément la route à prendre, le site à voir et l’horaire de retour.

Mais à aucun moment nous n’avons senti intérêt ou envie.

Souvent, lorsque nous attendrons un autobus sur le bord d’une route de campagne, nous verrons les rares voitures ralentir et, ne sachant si nous avons un moyen de transport, proposer de nous accompagner quelque part.

Comment, au 21ème siècle, des gens peuvent-ils être si attachants, si accueillants et si émouvants de gentillesse et d’authenticité ?

Ceci nous semble tellement incroyable que nous nous demandons parfois s’il n’y a pas un défaut caché que nous n’aurions pas encore pu découvrir.

Lundi 21 décembre

Après quelques jours de repos dans cette ville si agréable, nous avons envie de visiter la ville la plus au sud de Chiloé.

Le bus s’arrête tous les 100 mètres. Nous mettons 4 heures pour parcourir moins de 200 kilomètres.

Quéllon signifie « le bout de la route ».

Cette ville de près de 14000 habitants est en effet au bout de la route qui traverse l’île Chiloé.

Cette route est située à la pointe méridionale de la Panaméricaine (la route 5) qui, partant de Fairbanks en Alaska, traverse Vancouver et Mexico.

Et oui ! Cela paraît incroyable, mais regardez sur une carte et vous verrez que, hormis le passage en bac, cette route arrive bien d'Alaska.

Les touristes viennent à Quéllon pour cette seule raison et il est vrai qu’il n’y a rien à faire et rien à voir ici.

Créée en 1905 comme port pour l’exportation forestière, Quéllon est désormais le point de départ de la production croissante de saumon et de coquillages.

 
Même son architecture, tout à fait banale, n’a rien en commun avec le reste de l’île.

 

Mais la chaleur humaine est la même qu’ailleurs.

On nous interpelle dans la rue. Les sourires affluent. On tente de nous retenir dans un petit bar populaire qui, hélas, n’a pas de café.

A Quéllon, il semble qu’une communauté noire importante se soit installée et certaines scènes et l’ambiance dans une petite gargote où une « Mamma » nous accueille "comme à la maison"  nous transportent quelques mois en arrière.

Pour le retour, après l’autobus pour Castro…

Quéllon

Gare de Castro

…nous optons pour un « micro » jusqu’à Ancud.

Celui-ci est plus rapide. Mais la largeur des sièges est un peu juste et le voisin de Rémy, disparaissant contre la vitre, n’a certainement pas fait un trajet agréable (!).

Mais les fêtes de fin d’année approchent et avec elles le jour de notre déménagement . . .


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