Journal d’une traversée en long, en large
. . . surtout en travers ! |
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Novembre - Décembre 2008 |
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Note : Mon cher et tendre me signale que j’ai déjà utilisé ce titre lors d’une autre traversée. Connaissant sa mémoire prodigieuse, je n’émettrai aucun doute en la matière. Cela prouve simplement que mes affinités avec de longues périodes de navigation n’ont pas varié d’un iota. En l’occurrence, je laisserai ce titre ! |
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Préambule
Et si, malgré tout, vous vous lassiez, vous pouvez toujours passer directement à l'épilogue. Quant à certains détails purement nautiques, désolée il y en a qui aiment parait-il (!). Mais je vous rassure, ils sont très succints. Bonne croisière. |
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Après une semaine de folie durant laquelle, au lieu de nous reposer comme prévu, nous avons lavé, rangé, terminé les préparatifs de départ et caréné de nouveau (des coquillages ayant déjà envahi la coque), nous assistons à notre dernier spectacle d’Econcon (danse traditionnelle casamançaise) et faisons nos adieux – Très émouvant ! – comme vous aurez pu le lire sur notre page Casamance - «Derniers jours…». |
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Samedi 15 novembre 2008 |
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Nous quittons Kachouane et la Casamance. |
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Les enfants sont sur la plage et scandent nos prénoms depuis ce matin. Il semble qu’ils ne veuillent en aucun cas louper notre départ. Candice, imperturbable, fait de la géographie. |
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13 heures. |
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Il fait 35°C – Nous brûlons. |
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15 heures 30 Nous mettons les voiles ! Grand voile et génois – Vitesse 2,5 nœuds. |
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Il y a un joli trou dans la grand-voile. |
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Probablement le résultat de la dernière tornade en sortant du Saloum. |
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En fin d’après midi, une petite heure de moteur pour avancer un peu, puis un petit vent se lève. Nous avançons de nouveau sous voiles. |
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Répartition des quarts : |
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Nous devons préserver le rythme scolaire de notre mousse qui regrette de ne pouvoir faire les nuits entières… Et nous donc !
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Le « poulet bicyclette ». |
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Dimanche 16 novembre |
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Une petite brise nocturne a poussé à 3,5 nœuds. Puis plus de vent. Nous décidons d’allumer le moteur. |
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Dans la matinée, nous entendons Rémy parler anglais à la VHF. |
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Nous avons la priorité, certes. Mais l’on ne se bat pas contre plus fort que soi. Et surtout, nous apprécions que l’un de ces monstres daigne montrer quelque considération envers notre coque de noix. |
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Nous obtempérons donc de bon gré - Thank you Sir ! |
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Lundi 17 novembre – 5 heures |
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Toujours pas de vent. |
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A moins que ? |
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Socrate ne disait-il pas qu’il y a trois sortes d’hommes : |
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Les heures passent…interminables. |
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Le plus pénible est le bruit que font les voiles qui battent et la bôme qui claque sans cesse par manque de vent. |
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Nous décidons de nouveau d’allumer le moteur pour avancer et remonter le moral des troupes. Mais nous devons gérer notre réserve de carburant. |
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Nous en aurons besoin pour le « pot au noir *». |
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* Si vous ne connaissez pas ce terme, rassurez-vous, j’en parlerai plus tard. |
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Au fait ! Ma "crève" se porte bien. |
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Quand les voiles ne battent pas, c’est le grand silence. |
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Nous sommes toujours à moins de 2,5 nœuds. C’est lent…très lent… Hé... Ho...! Quelqu’un m’entend là haut ?... Si vous pouviez souffler un peu plus fort… ! |
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7 heures 30 |
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L’heure pour moi de me jeter avec délice dans les bras, non pas de mon mari qui va se lever pour me remplacer, mais dans ceux de ma chère amie Morphée. |
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Mais je n’ai plus sommeil - Il fait grand jour. C’est pas une heure pour aller au lit ! Je laisse dormir le Capitaine. . . . Le vent faiblit encore. Le GPS affiche 1/2 nœud. |
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Quand il n’y a pas de vent, comme actuellement, dans le jargon des marins – toujours soucieux de se distinguer des autres, pauvres terriens ( ! ) – on dit qu’il y a « pétole ». |
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Et bien, je puis vous dire qu’en ce moment il y a pétole de chez pétole !!! |
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A ce rythme, il va nous falloir un mois ! Tout l’équipage est déjà à bout de nerfs. Ce n’est pas possible ! |
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Rémy affale tout et décide d’attendre. Mais est alors brinqueballé par la houle qui s'est formée. On ne tient pas debout. La grand-voile est de nouveau hissée. Le bateau est alors plus stable. Mais les claquements reprennent. |
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Ch’clack . . . Ch’clack . . . Ch’clack . . . Et nous rôtissons. Que faire ? Deux jours de navigation et déjà 17 heures de moteur.
Tant pis ! - Moteur. Il doit bien être quelque part ce vent annoncé par la météo ! |
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Malgré le moteur, nous sommes à moins de 5 nœuds. |
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La couleur de l’eau est superbe. |
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18 heures. Arrêt des machines. |
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La vitesse descend à 1,5 nœuds mais cela suffit à gonfler un peu les voiles et les empêcher de battre. |
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Mer d’huile – Toujours rien à l’horizon. Nous sommes vraiment dans le troisième monde de Socrate. |
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Mardi 18 novembre – 7 heures 30 |
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Toute la nuit, la même petite brise a daigné gonfler les voiles de . Vitesse : escargot (1 à 1,5 nœuds) Les voiles battent toujours mais la bôme ne claque plus. |
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Génial !? |
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Cette nouvelle matière semble déjà générer une certaine aversion de la part de notre lycéenne. |
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Les sens suffisent-ils à nous fournir toutes nos connaissances ? . . . Pfououou ! Suffit pour aujourd’hui ! |
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Le GPS m’inquiète. Notre vitesse chute encore. Cette fois, nous n’avançons plus. |
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Nous dérivons vers le sud, ce qui serait une bonne chose si nous ne dérivions en même temps vers l’est. |
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Nous sommes de nouveau contraints d’allumer le moteur.
Midi. Arrêt du moteur. Vitesse 0,5 à 2 nœuds – Le pilote tient la route. |
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Le moral de l’équipage est mis à rude épreuve. Il est temps d’entamer les réserves prévues à cet effet. |
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Axoa maison |
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Mmmm ! |
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Candice aura bien des difficultés à réveiller son papa pour la relève dans quelques heures. |
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Mercredi 19 novembre – 10 heures |
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Cette nuit, nous avons un peu avancé - 3,5 à 4 nœuds – un exploit !? - ce durant quelques heures. Puis chute à 2,5 nœuds. |
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Mais ce matin, le Capitaine est énervé. |
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Je l’entends enrouler le génois, puis le dérouler, pour l’enrouler de nouveau. Non seulement le vent faiblit, mais il tourne. Nous l’avons désormais plein face.
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Moteur et Ras le Bol ! |
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Quant à la pêche, notre seule prise est ce « truc » avec des espèces de poils, d’un joli bleu, certes, mais pas du tout comestible. |
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Cette fois, nous reculons vraiment. Le Capitaine est à bout. Moteur. . . . Une heure plus tard, un peu de vent - Arrêt des machines.
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Jeudi 20 novembre – 6 heures du matin |
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La pâte à pain est prête. Elle lève tranquillement. Je peux reprendre la plume. |
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Si un bon vent a poussé à près de 5 nœuds une bonne partie de la nuit, nous sommes de nouveau à 2,5 nœuds. |
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Lassant hein ?! |
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* Séquence méditation : |
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Étrange comme le temps n’a plus réellement d’importance. Seuls rythment nos journées les quarts, les repas et les cours de Candice, toujours très assidue. |
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Quel jour sommes nous ? Cela semble désormais n’avoir que si peu d’importance. Nous avons déjà le sentiment d’être déconnectés. |
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Les heures passent. Et dans la mesure où nous progressons, même lentement, tout va bien. Pas de vent implique pas ou très peu d’énergie. Aussi, lorsque Candice ne réclame pas notre aide, mettons-nous à profit ce temps qui nous semble infini pour lire, discuter, penser… |
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Bon… un peu plus vite quand même, ce serait bienvenu.
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Spectacle grandiose : |
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Notre déjeuner est interrompu. |
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La météo annonçait un vent d’est. En fait nous avons de l’ouest sud-ouest. Vitesse : 4 nœuds - Mais la houle est de travers.
Il y a un peu de vent. C’est le moment d’essayer notre Atoms. Essai non concluant. |
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Malgré tout le travail de Rémy, il y a encore trop de jeu dans la barre franche. |
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Puis le vent faiblit… faiblit… faiblit encore. Ça recommence ! Ch’clack . . . Ch’clack Les voiles battent et la bôme claquent. |
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Il en sera ainsi toute la soirée et toute la nuit avec une vitesse de 1,5 nœuds. |
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Si l'on peut encore parler de vitesse !? |
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Petit intermède durant le diner : Un orage éclate au loin, vers le sud. |
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Nous rangeons tout, prenons un ris*, enroulons le génois - qui en l’occurrence ne sert à rien puisqu’il n’y a plus de vent – et déroulons la trinquette (beaucoup plus légère). |
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Ces manœuvres enfin terminées. . . Il n’y a plus rien. Ni orage, ni lumière au loin. Gloups ! Notre imagination nous jouerait-elle déjà des tours ? |
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Vendredi 21 novembre – 5 heures |
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Vitesse : 0,5 à 1 nœud.
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Crouing . . . Crouang . . . la bôme qui grince . . . 12 heures plus tard : Pitié, faites que cela cesse ! Ne me demandez surtout pas si nous avons bien dormi - Grrrrrr !!!!! |
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Vu l’état actuel des choses, le Capitaine se sent dans l’obligation morale de nous donner quelques précisions : |
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Il est préférable d'être prévenu !!! |
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Candice n’a qu’un espoir : arriver avant Noël. Fêter ses 17 ans en mer ne la tente absolument pas. En fin de soirée, nous apercevons des éclairs au loin. Signe que nous approchons de cette zone que l’on nomme « pot au noir » (prononcer « potonoir »). |
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Qu’est-ce que le « pot au noir » ? |
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Nous l’allons tester bientôt pour vous ! |
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Petit message perso avant de clore cette journée : Nous souhaitons un bon anniversaire à Minina ! |
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Samedi 22 novembre |
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Vitesse actuelle : 4,2 nœuds au moteur Durant la nuit, notre hypothèse sera confirmée. Nous sommes bien dans le pot au noir. Nous essuierons deux orages. Pour le Capitaine, ce sera : Nuit blanche sous de gros nuages noirs ! |
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17 heures 30 |
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Toute la journée, nous avancerons au moteur sous une pluie diluvienne et avec une houle qui nous donne le tournis. Les uns se réfugient à l’intérieur. |
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Cette pluie interminable, cette houle et le bruit assourdissant du moteur pour une vitesse d’à peine 3 nœuds… |
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Nous sommes saouls et en avons plus que marre. Même le Capitaine perd courage et foi en cette traversée. |
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Qu’est ce qui se passe mon Capitaine ? |
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Nous passerons un long moment, tout deux assis dans le cockpit, nous apitoyant sur notre sort, envisageant même de changer de bateau. |
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Ah ! S’il pouvait pleuvoir plus souvent !?! |
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Avec un ris dans la grand-voile en prévision de la nuit, génois et trinquette, nous avançons maintenant aussi vite qu’au moteur (2,5 nœuds). |
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« En voici un qui va encore nous tomber sur la g…. ! » |
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Une heure plus tard . . . Gagné ! |
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Le vent monte subitement, avec un sifflement très caractéristique pour qui a passé deux étés au Sénégal. |
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Les heures qui suivent, nous sommes dans une lessiveuse. |
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Dimanche 23 novembre – 8 heures
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Encore une super nuit ! |
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Cette fois, est parvenu à atteindre une vitesse de 5 à 6 nœuds. |
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Et pour cause… |
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Il est près de 5 heures lorsque Rémy me réveille et prend ma place toute chaude dans notre lit. |
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Grrrrr ! Je déteste ces moments là ! Le temps pour moi d’enfiler un tee-shirt et d’atteindre le carré, c’est une piscine. Et la pluie entre de plus en plus par la descente. |
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Je m’apprête à mettre le nez dehors. Le bateau se met à giter soudainement sur tribord, alors que la grand-voile et la trinquette sont passées sur bâbord. |
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Je n’y comprends rien. En même temps, la force de la pluie me rejette à l’intérieur. Tout ceci après avoir dormi 3 heures, c’est trop pour moi. Je reste tétanisée devant les marches de la descente et appelle Rémy. |
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En un bond, il grimpe les marches, atterrit à quatre pattes dans le cockpit et parvient à choquer la grand-voile (c'est-à-dire la faire déborder le plus possible à l’extérieur afin de diminuer la prise au vent et permettre au bateau de se redresser). Puis il enroule la trinquette. Par chance, vers 1 heure du matin, nous avions procédé à quelques acrobaties.
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Notre tornade sévit toujours, plus violente que jamais. Malgré cela, nous avançons à une vitesse de 6 nœuds. La houle grossit et des vagues viennent éclater sur le pont. |
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Cette tornade atteindra les 60 nœuds de vent et durera plus de 2 heures sans jamais faiblir. Rémy ne pourra retrouver son lit, froid cette fois, qu’à 8 heures. |
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Bilan de la casse : léger | ||||
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Autant dire rien comparé à l’inquiétude qu’ont fait naître tous les bruits indéterminés entendus cette nuit là sur le pont. |
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Désormais, nous prendrons 2 ris dans la grand-voile pour la nuit. |
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«Ouais, la traversée c’est génial. Tu mets les voiles et tu ne touches plus à rien jusqu’à l’arrivée ! » Que tous ceux qui ont proféré ces mensonges viennent nous les répéter !!! Celle sur les Antilles, peut-être. Candice et moi avons juré, en l’occurrence, qu’on ne nous y reprendrait pas.
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. . . Le jour s’est levé. |
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La pluie s’est un peu calmée. |
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8 heures 30 |
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La drisse d’enrouleur de trinquette est encore coincée. |
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Candice prend la relève. |
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17 heures. |
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Rien d’autre à faire que dormir - Nous ne pensons qu’à cela désormais - Récupérer de ces nuits très mouvementées. |
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