Dimanche 25 mai 2008

 

et son équipage sont prêts pour leur première régate.

 

Petite inquiétude toutefois :

Un nouveau voisin a jeté l’ancre hier soir, de nuit, près de nous.

Très, très près !
 
Il est superbe, je vous l’accorde et son sympathique équipage veille.

Seul problème : C’est ce superbe monstre qui marquera la ligne de départ de la régate. Il attend donc les ordres pour relever son ancre et pendre place.
 
Or, il est tellement près que nous pourrions grimper dans son annexe sans aucun risque.

Et avec ce monstre à quelques mètres et un vent très fort qui souffle ce matin sur le mouillage, relever l’ancre derisque de s’avérer assez compliqué.

La navette distribue encas, boissons et tee-shirts.

Notre passion...
Faut p'têt pas exagérer !


Blanc pour l’équipage.

 

Jaune poussin – format soutien-gorge ! - pour le skipper.

Il est pas beau notre canari ?

Et tellement heureux de quitter enfin sa cage !

Une dizaine de voiliers participe à cette régate.

Tous se dégourdissent déjà les voiles dans la baie.
Mais, lui, est toujours sur son ancre.  

Notre voisin bouge enfin et se place sur la ligne de départ.

Comme prévu, nous avons beaucoup de mal à relever l’ancre avec ce vent de plus en plus fort.

   

Rémy et Mola, notre ami sénégalais invité pour l’occasion, se débattent à l’avant. Je suis à la barre.

Mais qu’est-ce que je fiche ici, moi ?… !

L’ancre est enfin relevée. Rémy hisse aussitôt la grand voile et envoie la trinquette ravi que ce cher Éole soit avec nous.

Vitesse du vent : 30 nœuds et plus.

Idéal pour quese transforme en gazelle.

Le bateau gîte.

Quant à moi, je me liquéfie.

Le départ n’est toujours pas donné - Le stress me gagne déjà.
J’ai la trouille - Je craque.

Je veux rentrer !

Nous tentons d’appeler le passeur mais il n’entend pas. Rémy propose alors d’abandonner et revient dans le mouillage.

Cette fois, c’est Candice qui "pète un câble" !

« Non… Tu vas pas abandonner ?
On a dit qu’on la ferait, on va la faire cette régate ! 

C’est bientôt l’heure.

Allez Papa, retourne sur la ligne - On va louper le départ… »

Devant tant de volonté, je capitule.

Ok – On y va !
Mais je refuse de prendre la barre. Je resterai à l’intérieur !

Le départ

 En un mot, c’est le "foutoir" !

Avec ce vent, impossible d’entendre quoique ce soit. Tous les concurrents parlent à la VHF demandant si le départ a été donné.

Il est 12 heures 40.

C’est dans une désorganisation totale que les voiliers passent la ligne de départ de cette régate.

  
C'est parti !

La feuille de route est sommaire. Mais les 3 bords sont indiqués.

Premier bord

Rémy est à la barre - Mola et Candice aux manœuvres.

Je surveille le cap sur le PC, dans le carré.

La "trouille" est passée.
Je retrouve un peu de confiance en notre camion et son équipage.

Nous prenons le cap  : 91 degrés.

Avec grand-voile à un ris et trinquette, nous avançons « au près bon plein » à plus de 6 nœuds.

3 voiliers sont devant nous. Un autre s’approche et nous passe devant.

Nous maintiendrons la 5ème position jusqu’à la première bouée.

L’équipage est aux aguets.

C’est bien ça – Nous sommes en 5ème position.

Le skipper est bien décidé à maintenir la cadence et Candice jubile.

Elle tire les écoutes, winche, surveille le GPS et suit attentivement les ordres du Capitaine lors des virements de bord.

Elle secoue même Mola qui "lambine" un peu trop à son goût.

Jamais nous ne l’avions vue participer avec autant d’entrain.

Ben ça alors ! Elle qui ne touche jamais une écoute !

Si nous avions promis à nos concurrents que nous serions les grands derniers de cette régate, notre mousse semble en avoir décidé autrement.
Et durant toute la régate, elle déploiera toutes ses forces et son énergie pour y parvenir.

Et notre Capitaine ?
Il est au septième ciel !

Dans ce premier bord, s’envole vers la bouée.

(Le trait noir horizontal, ici sur le 1er bord, représente la trajectoire de Vent de Folie)

Notre vitesse atteint presque 7 noeuds.

Puis elle augmente encore, encore et encore...

     

Nous cherchons la bouée – Rien en vue.

C’est de nouveau l’agitation sur la VHF.

Les voiliers interrogent les organisateurs qui ne répondent pas.

Où est la bouée ? On ne la voit pas !. . .

Et pour cause, elle n’y est plus.

La vedette de l’équipe de tournage vient de passer devant et s’improvisera comme première marque.

12 heures 20 – Nous contournons cette première bouée.

Mais Gérard, notre « basque bondissant » et son équipage féminin sur Belharra arrivent comme une bombe.

Belharra nous dépasse par tribord.
Sur bâbord, c’est Christophe et Monique sur Eliott qui passent devant.
Nous passons en 7ème position.
On vire. . .
2ème Bord
Cap 230° - Allure « grand largue »

Cette fois, le génois est déroulé.
Vitesse 6 nœuds.

Le voilier Petit-Pas arrive et se fait très menaçant.
Mais file toujours.
   

Le temps d’un petit casse-croûte car les manœuvres…ça creuse !

Et la 2ème bouée est déjà là.  

Petit-Pas nous talonne toujours mais n’est pas encore passé.
Nous sommes toujours en 7ème position.

Hélas, cela ne va pas durer… !

Anecdote :
Mola borde le génois.

A l’aide du winch, il tire sur l’écoute (pour les non initiés qui lisent toujours et ils ont raison, il s’agit de la corde qui permet de tendre cette voile d’avant).

Mais il n’y parvient plus alors que Rémy demande de border encore et encore.
Rémy lâche donc la barre et, avec énergie, tourne la manivelle.

Mola s’exclame : « Hououou… Là, il faut beaucoup manger hein ! »

Il est 13 heures 50 – La 2ème bouée est passée.

L’île de Gorée à l’horizon.

Nous entamons le dernier bord

Cette fois, nous naviguons « au près ».

C’est foutu !

lutte contre le vent. Mais, malgré tous ses efforts, il se traîne.

Nous virons de bord mais impossible de maintenir un cap correct afin de nous approcher de la bonne direction.

Notre vitesse chute à vue d’œil et le sourire de Candice avec elle.
Elle scrute la vitesse affichée au GPS avec quelque espoir.

  Nous ne dépassons plus les 5 noeuds.

Autour de nous, chaque concurrent tire des bords.

Ça tourne et ça vire en tout sens.

Personne ne parvient à suivre le cap.

Malgré les efforts de Rémy pour régler les voiles au mieux et suivre le meilleur cap,

n’avance plus.

Nous descendons parfois à 3,5 nœuds.

Je suis notre trajectoire sur la carte - Déplorable !
   
              Mais regardez plutôt :

Un coup à gauche, un coup à droite, mais jamais dans la bonne direction !

Si ça continue, nous allons repasser la bouée précédente !

Et ce gros mastodonte ancré dans la baie qui nous barre la route et que nous évitons de justesse.

Candice enrage.

Mola livre ses inquiétudes : Mais c’est par là qu’il faut aller Rémy … !?!

           Je sais Mola ! J’essaye !

Le Capitaine garde le moral.

Pour lui, l’important était de participer et de voir de quoi était capable son bon gros Oxygène.

Mission accomplie - Le Capitaine de est très fier de son bon bateau.

Et moi - entre nous - depuis qu'il s’est calmé - le bateau - ça va nettement mieux !

Et ce pauvre gars qui rame alors que nous sommes encore à près d’1 mille de la côte.

Nous approchons de la ligne d’arrivée.

Dernier virement – Il n’y a plus personne derrière nous.

Devant non plus d'ailleurs !

La digue approche. Le vent nous pousse vers elle.

Impossible de passer – Moteur !

Tous les concurrents ont passé la ligne.

Notre gazelle redevenue camion reprend tranquillement sa place dans le mouillage.

Nous jetons l’ancre.

Avant de nous joindre aux festivités, c’est dans la bonne humeur et ravis d’avoir participé à cette régate que nous fêtons l’anniversaire de notre ami.

  Bon anniversaire Mola !
A terre, c’est l’euphorie.

Les participants sont calmes mais les spectateurs sont déchaînés comme s’ils avaient eux-mêmes participé à cette course.
Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête et surtout pour poser devant les nombreux photographes présents.

Musique à tue-tête et discours à gogo des officiels.

Coupe, cadeau et enveloppe pour les vainqueurs – Lot de consolation pour les perdants.

Congratulations à n’en plus finir, cadeaux et surtout enveloppes également pour les responsables de la fédération de voile.

  
« On n’est jamais mieux servi que par soi même ! »

Précisons toutefois que, parallèlement à cette course de voiliers se jouait une course de Hobbie Cat.
La présence des médias et d’officiels comme le secrétaire général de la présidence sont donc d’une grande importance pour la promotion des sports de voile au Sénégal et l’avenir des jeunes, de plus en plus nombreux à pratiquer le Hobbie Cat.

Pas de buffet, les sponsors n’ont pas tous suivi.

Mais au bar du CVD, c’est dans un vacarme assourdissant que nos skippers refont la course.

Incroyable mais vrai :

Les médias sont tous présents.
Mais pour être là, chacun d’eux à « touché son enveloppe ».
100 à 150 milles francs CFA pour venir « faire leur boulot ».

Difficile d’y croire ? - C’est pourtant vrai !

Et au Sénégal, c’est ainsi chaque fois que l’on a besoin d’eux, quelque soit le sujet à traiter.

Et l’impartialité là dedans ?… !

La fête se termine de bonne heure et dans la bonne humeur.


Les photographes ne savent plus où donner de la tête.

Tous les sénégalais, petits et grands, veulent être sur les photos une coupe à la main.
Quant à nous, nous sommes fiers d’avoir tenu notre promesse.
Nous sommes les grands derniers de cette régate 2008 !!!

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