Las Palmas           

de
                
              Gran Canaria

Le soleil promis lors du départ nous a très vite abandonnés.

Dans l'après-midi il a commencé à faire de plus en plus froid... Enfin, J'AI trouvé qu'il commençait à faire très froid. 

Conseil vestimentaire pour les frileux en navigation :

• 1 tee-shirt (thermolactyl de préférence. Pas très sexy mais efficace!)
• 1 pull
• 2 polaires
• 1 parka

Sans oublier

• La cagoule polaire.

...Parce que les tourner les pages des livres avec des moufles...?!

Je vous promets que nous étions bien dans le même bateau, au même endroit, le même jour, à la même heure... No comment!

En plus du froid, la mer est hachée puis de travers. De plus nos cuves d'eau et de carburant sont vides. est trop léger et donc bien moins stable que d'ordinaire.

Comme dit Rémy : «On se fait secouer comme des pruneaux!»

Même le capitaine n'était pas bien…
(Au fait...il a fini par enfiler jogging et veste polaire!),

… vous imaginez comme nous étions brassés !

Nous avons toutefois parcouru ces 120 milles à une moyenne de 6 noeuds sans difficulté majeure.

Nous avons juste dû porter toute notre vigilance sur notre nouveau pilote qui ne daigne toujours pas s'arrêter automatiquement lorsque la barre arrive en butée, au risque de casser nos drosses.

C'est ainsi que Candice, à 2 heures du matin, en passant la pointe de Fuerteventura, où des rafales se succédaient, dû le stopper  réveillant Rémy qui fit le reste de la nuit.

Après une nuit où le sommeil ne fut vraiment de la partie pour personne,

nous apercevons Las Palmas.

J'avoue qu'arrivant de La Graciosa,

lorsque l'on voit «Ça»... on n'a qu'une envie... faire demi-tour!

Il est 10 heures, ce lundi 18 décembre, lorsque nous prenons notre place au ponton 17 de cet immense port où nous devrions rester quelques temps...

Locacita Thilda arrive peu après nous et guère plus frais... Tout le monde est amarré...

Les pruneaux, quelque peu fripés, ont bien mérité le repos.
. . .

Dès le soir venu, l'équipage de Locacita et nous-même avons envie de faire un petit tour en ville...

Quelle idée, mais quelle idée !!!

Le vrombissement des voitures est assourdissant. On ne s'entend pas parler. Des boutiques partout. Pas un bar à l'horizon...

Rémy commence à relever les sourcils (mauvais signe chez  notre skipper!). Le mal de tête s'empare de nous deux...

Nous qui détestons les grandes villes,
que sommes-nous venus faire dans celle-ci?

Que ne sommes-nous restés à Graciosa?

Après une longue marche (à notre goût?!) au coeur des rues «très» commerçantes, rythmée par ce vacarme assourdissant (toujours à notre goût?!), nous parvenons enfin à trouver un bar où nous prenons un verre, tentant de faire abstraction du bruit ambiant, et le patron, fort sympathique, nous redonne quelque peu le sourire.

Une pizzeria, afin de nous remettre de cette traversée par trop agitée, sera également la bienvenue. Nous y sommes servis par un monsieur tout aussi agréable.

Bon, au moins, les gens semblent aimables.

Nous trouvant en pays espagnol, nous n'en attendions pas tant. (Désolée pour qui cette opinion choquerait, mais elle est malheureusement partagée par nombre de navigateurs ayant écumé les ports du sud et de l'est de l'Espagne!).

C'est donc (provisoirement) rassurés quant à la sympathie des Canariens, mais fatigués et inquiets quant à savoir si nous supporterons longtemps cet endroit, que nous passerons notre première nuit à Las Palmas, dans ce port qui par chance semble calme.

Une chose nous rassure aussi: Il paraît que la vieille ville et l'intérieur de l'île sont beaux.

A voir donc...

Premier aperçu de Las Palmas depuis le port

Nous avons profité du confort retrouvé. Eau et électricité sur le ponton ont enfin permis de venir à bout de la saleté qui s'était infiltrée partout à Agadir.

Le port met bien des douches à disposition mais… l’eau chaude y est rare… quand il y a de l’eau.

Nous reprenons donc nos vieilles habitudes.

                                                   Mais, Noël approche.

Les guirlandes lumineuses commencent à orner les mâts et scintiller dans les carrés.

Malgré un vent persistant, c’est sous le soleil et en tenue estivale que nous avons décoré notre «chez nous».