Vendredi 9 mai 2008
Nous quittons James Island, dernière étape de ce retour vers Banjul.
- Vent : Plein face
- Vitesse : escargot - 2,5 à 3 nœuds
- Le bateau cogne dans les vagues.
- L’étrave entre dans l’eau qui jaillit partout.
- Virements de bord répétés et infructueux.
- Ce p…… de génois toujours aussi difficile à enrouler ne tient pas le vent.
- La drisse de l'enrouleur de trinquette se coince dans le tambour.
Bref !
Ce que nous qualifions, lorsque nous sommes entre nous, de :
« journée de merde ! »
Arrivée au port de Banjul : 14 heures
30
Goyave nous attend - ou peut-être attendent-ils tout simplement la marée - pour prendre le bolong vers Oyster Creek.
Nous nous suivons, jouant à cache-cache dans les virages successifs de ce bolong.
Pour une fois, nous allons
trop vite. Maryse ne parvenant pas à nous photographier.
On aura tout entendu !
(Merci beaucoup à Maryse et Christian pour ces
photographies)
Arrivée à Denton Bridge (Oyster Creek) : 16 heures
Ouf !
La température est de 30 degrés Celsius – Un peu frisquet !?!
Nos amis proposent un bon poulet au barbecue chez Tom, au Harbour’s Café, pour décompresser.
Excellente idée. Nous en avons bien besoin !
La décompression fut totale et cette soirée des plus agréables.
Récapitulatif
Depuis notre départ d’Oyster Creek, nous avons parcouru 326 milles (603 km) dont 74 heures au moteur.
L’entente entre les équipages de Goyave et Vent de Folie, partageant de chaleureux moments, de bons fous rires et une grande solidarité sans jamais avoir le sentiment de dépendre les uns des autres, fut pour nous idéale.
Ce voyage sur le fleuve Gambie nous a permis, une fois de plus, de savourer la beauté de la nature et de ressentir des émotions inoubliables.
Nous arpentons de nouveau les rues de Serrekunda
afin de remplir le réfrigérateur.
Nous promenons (?!)
nos bidons sur la nationale jusqu’à la station service afin
de compléter nos pleins de gaz oil.
Derniers repas entre amis
sur
Goyave et Vent
de Folie.
Gaëtan s’en est allé vers d’autres horizons.
Nous profitons de cette dernière journée en Gambie pour faire un peu de « lèche vitrine » avec nos amis.
Ben quoi ? C’est pour mon 4 heures !
Mardi soir, nous quittons le charmant mouillage de Denton Bridge et passons la nuit devant le port commercial de Banjul.
Dernier apéro dans ce port toujours aussi glauque sous un ciel gris et un temps pluvieux.
Nous faisons nos adieux à Christian et Maryse qui redescendent en Casamance tandis que nous retrouverons les joies de la ville sale et bruyante de Dakar…
Nous sommes ravis d’avoir passé ces
quelques semaines en compagnie de notre ami Gaëtan qui nous fait
toujours bien rire, et fait plus ample connaissance avec ce couple rencontré brièvement à Las
Palmas puis à Dakar.
Maryse,
qui allie énergie et gentillesse.
Et Christian, comme on dit chez nous, « un putain de caractère » (nous
aurions pu faire un concours !) et un cœur « gros comme ça ! »
Ce voyage en Gambie en votre compagnie fut un réel plaisir !
Bon voyage à vous deux !
À un de ces jours peut-être.
Sachez que vous serez toujours les bienvenus sur
Vent Folie !
En lisant ces pages, vous aurez pu constater à quel point nous avons été touchés par la beauté de ce pays. Et, malgré une forte tendance à toujours quémander auprès des blancs, par la gentillesse de sa population.
Mais…
Car il y a toujours un « mais » !
Durant ce voyage, nous avons soulevé certains différences, positives, avec son voisin le Sénégal (puits dans chaque village, transport, écoles…)
Mais notre bref séjour et de rares contacts avec la population gambienne, avec le sentiment parfois qu’ils préfèrent ne pas s’exprimer sur la question, ne nous ont pas permis de « sentir » le climat politique en général.
Toutefois, nous ne pouvons quitter la Gambie sans évoquer quelques points :
Dans notre page « Départ pour le fleuve », nous évoquions déjà la politique menée dans ce pays avec les atteintes à la liberté de la presse.
Aujourd’hui nous lisons, dans un magazine réputé sérieux, ces paroles du chef de l’État lors de la dernière campagne électorale durant laquelle "Son Excellence Aladji Doctor Yahya AJJ Jammeh" - titre complet auquel il tient absolument - déclara :
« Toute localité qui votera contre moi sera privée de développement pendant les 5 prochaines années »
Pour finir – et cela pourrait faire l’objet d’une anecdote si le sujet n’était si grave - partout, dans les boutiques, nous avons vu placardé un calendrier avec la photo de "Son Excellence" et le slogan suivant :
« La santé est Sa préoccupation première »
C’est pourtant avec le plus grand sérieux que "Son Excellence", persuadé d’être « investi d’une mission divine » prétend guérir le SIDA avec des herbes médicinales.
