Après un long périple au Brésil, nous rentrons au Club C.U.B.A. que nous quittons très vite pour le Club Parque Nautico, à Tigre, où séjournera quelques temps.

     

Anecdote : Chacun la sienne !
Nous croisons des voiliers sur le Rio. Un équipage argentin nous salue, un verre à la main. 
Découvrant notre drapeau français, ils lèvent leur bouteille :

                 « Champagne français ! » - crient-ils avec un geste de regret de ne pouvoir nous en offrir.

Rémy leur montre alors la boisson qu’il est en train de déguster :

  « Maté argentin ! »

Sur le rio Lujàn, la circulation est dense.

Voiliers, "cruzeiros" (bateaux moteurs), Optimists, canoës… Tous profitent du week-end.


Certains trichent en s’accrochant aux autres pour avancer plus vite...

       

 Une tasse de maté ?… !

Sur la berge, les clubs nautiques se succèdent.

Sous les arbres, les familles sont assemblées autour des nombreux barbecues qui se succèdent sur les pelouses des clubs nautiques.

Car le samedi, "Asado" oblige !

Bon ! Vous ne les voyez pas mais je vous assure qu'il y en a plein !!!

A savoir : Le terme exact pour désigner un barbecue est « parilla ». Ce nom est d’ailleurs présent sur nombre d’enseignes de restaurants qui, presque tous, présentent ce plat au menu. Un mini barbecue est alors posé sur la table où saucisses, boudins noirs et morceaux de bœuf continuent de mijoter embaumant la salle.
Et si le terme le plus souvent usité pour inviter des amis à une 
« parilla » est « asado », celui-ci désigne en fait un certain morceau de bœuf.

El Parque Nautico

3 heures plus tard . . .

entre dans le petit club Parque Nautico de Tigre.


(Photo Cathy - équipière de Chionis)


(Photo Maryse - Goyave)

Une place nous attend entre deux poteaux de bois.

Emilio, un « socio* », est sur la berge prêt à attraper nos amarres à l’avant.

(*Les « socios » sont les propriétaires d’un bateau, ayant une place à l’année dans un club nautique où ils se rendent chaque week-end, en famille ou entre amis, plus pour partager "El Asado" du samedi ou du dimanche que pour aller naviguer sur le rio).


avance son nez… - Stop ! - Le ventre ne passe pas.

Notre bon gros Oxygène est coincé entre les poteaux.

Poussez !

Soit ! Si vous le dites !

Moteur . . .

Nous avançons… Emilio tire… Les poteaux s’écartent en tremblant…


est passé.


Il prend place pour quelques mois dans ce club qui ressemble à un petit camping à la ferme.

Petite parenthèse sur la langue

Avant de vous faire visiter le club et ses environs, ayant décidé de passer quelques temps en Argentine, il me semble important de vous parler de la langue, à laquelle nous allons devoir nous accoutumer, et surtout de sa prononciation.

En Argentine, comme en Uruguay, on parle castillan.
Comme dans tous les pays hispanophones, me direz-vous.
Sauf que . . .

Outre quelques expressions ou termes propres au pays, les Argentins ne roulent pas les « r », ils les roucoulent.
Lorsque nous entendons des présentateurs ayant une diction parfaite, les « rrrrr » qui rythment les phrases ajoutés à un accent très agréable rendent cette langue tout à fait charmante.

Mais surtout, la prononciation de certains sons est très différente.

Ici, « ll » ou « y » se prononce « ch ». Mais un « ch » ayant quelques chose du « gi ».

Ainsi, « calle » (la rue) se dit « caché » et non « caillé » - « Llave » (clé) se dit « chavé » - « castillan » se dit « castichan »…etc…

Imaginez-vous prononçant cette phrase :

             « Yo ya llegé en la calle del muelle » (Je suis déjà allé dans la rue du ponton).

Phonétiquement, en castillan argentin, nous dirions :

            « Cho cha chégué en la caché del mouéché »

Que ses chaussettes soient sèches ou archi-sèches, notre archiduchesse trouverait ici à qui parler !!!

Quant à nous . . .

Candice manie le castillan avec dextérité et la plupart pensent qu’elle est Espagnole. Elle est donc, la plupart du temps – trop souvent à son goût - notre traductrice.

Rémy se débrouille suffisamment pour se faire comprendre.

Et, en ce qui me concerne, j’ai, certes, de gros progrès à faire.  Mais je ne désespère pas et cela ne m’empêche aucunement de "blaguer" avec mes copines du club (voir plus loin).


De plus, les Argentins font tous les efforts possibles pour nous comprendre et se faire comprendre.
Ils sont ravis que des Français aient choisi leur pays et tous nous le disent fréquemment.
Ils déclarent tous adorer notre langue et vont même jusqu’à apprendre quelques mots français qu’ils sont ravis de nous « servir » dès qu’ils nous voient.

Ainsi, notre professeur de tango à qui notre langue donne des frissons, m’a dit un jour très fièrement : « Bonjour Monsieur ! »… ?!

N’est-ce pas l’intention qui compte ?!

Visite du club

Dans le club Parque Nautico, devant chaque bateau, une petite passerelle de bois permet de descendre à terre.

La passerelle qui nous serait destinée est quelque peu délabrée, sans rambarde et sans escalier. Candice et moi ne pouvons l’atteindre et elle s’effondrerait si Rémy y posait un pied.
Il nous est donc impossible de l’utiliser en l’état et les responsables du port ne semblent pas pressés de la réparer.

Nous sommes donc contraints d’utiliser celle de notre voisin.

Hélas, si nous avons sympathisé avec tous les « socios » sans exception comme vous le verrez plus loin, celui-ci est le « Peñazo » du club ("l’emmerdeur", mot castillan que j’ai appris tout spécialement à son effet !

Mais n’en faut-il pas toujours un ?!


Chaque fois que souffle un vent de sud ou sud-est, l'eau monte de plusieurs mètres et les passerelles se retrouvent sous l’eau.

Passerelle du voisin

Notre passerelle

Nous devons alors appeler, à l’aide de la VHF, la lancha (barque motorisée) du club afin que Ramos ou Ramon, les deux passeurs du club, vienne nous chercher à bord.

Puis l’eau redescend et il n’est pas rare que enfonce son ventre dans la vase.

Nous pouvons alors utiliser la passerelle.

Nous utilisons celle de notre aimable voisin - le « Peñazo » ! - et nous dirigeons vers le « Muellecito » ( petit ponton).

L’espace est ombragé et très agréable.

 

Devant chaque passerelle, les « socios » ont aménagé leur petit coin de villégiature.

Chacun son évier, sa « parilla », sa table et ses chaises soigneusement rangées jusqu’au prochain week-end.

 

Nous poursuivons jusqu’au bout afin d’atteindre le « muellecito chico ».

  

Attention !

Ne pas confondre « muelle », «  muellecito » et  « muellecito chico ».

Le muelle est le ponton qui se situe de l’autre côté du rio.  Nous le verrons plus tard.

Le muellecito (petit ponton)

                     est le ponton principal du Club. 

      

Le muellecito chico (ponton plus petit que petit !)

             est celui que nous prenons.

 
Il fait face au précédent et évite à ceux qui sont stationnés à l’entrée droite du club de faire tout le tour à pied.
Nous sommes donc bien aises de la proximité de ce muellecito chico, même si ce mot est imprononçable pour appeler le passeur à la VHF.

Le grand bâtiment près du muellecito, c’est le « Quincho », bâtiment devenu indispensable à notre vie dans ce club et dont nous parlerons plus tard.


Après avoir embarquer dans la lancha en compagnie de Ramos ou de Ramon,

nous traversons le rio.

Sur notre droite, nous apercevons la grande roue du Parc de la Costa (parc d’attractions) qui attire les foules le week-end.

Nous arrivons alors juste en face du club Parque Nautico, où le muelle (ponton principal, pour ceux qui n'auraient pas tout compris) permet l’embarquement ou le débarquement des visiteurs de toutes les marinas alentours.

 

La traversée et surtout la descente sont particulièrement houleuses le week-end où tous les « cruzeiros » (bateaux motorisés) se promènent "à fond les manettes" sur le rio, lorsque la vedette de la Prefectura est occupée ailleurs.

Depuis ce ponton, des boites enfermant des VHF permettent d’appeler les différents clubs afin que leurs lanchas respectives viennent chercher leurs visiteurs.

 

Ce muelle se situe derrière un club que Candice commence à bien connaître, puisque c’est le seul endroit où ses parents indignes (!?) daignent la laisser sortir le samedi soir.

« El Hora Club »   

Afin de ne pas toujours abuser de la gentillesse de notre cher Ramos - à l’aspect très « bourru » mais que nous avons, semble-t-il, très vite apprivoisé - nous avons dernièrement gonflé l’annexe et Rémy se dévoue de temps à autre pour faire le chauffeur à des heures tardives.

Car les horaires de traversée ne sauraient être qualifiés de « pratiques ».

L’hiver, nous devons rentrer avant 20 heures en semaine et 22 heures le week-end.
Cet horaire passe respectivement à 22 heures et minuit pendant tout l’été. Mais ceci est encore un peu tôt pour envisager toute sortie nocturne.
Nous aurions la possibilité d’appeler un taxi-boat. Mais le tarif est le même, que nous allions jusqu’au centre ville ou uniquement sur le ponton face au club.
Nous laissons donc cette opportunité coûteuse pour les impondérables.

C’est là le seul défaut de ce club, mais non des moindres.

Avis de Candice sur ce fameux "Hora Club" 

 « Bof ! –  Trop grand - trop tard - trop de Techno - trop de Cumbia (musique locale) ! »

En effet, les soirées ne démarrent que lorsque les convives ont terminé leur pizza, vers 2 heures du matin.

Toutefois cet endroit est proche et sécurisé et permet à notre fille de se défouler de temps en temps en dansant à perdre haleine.  
Mais à ce jour, là ou en ville, elle n'est parvenue à faire aucune connaissance – ce qui ne lui est encore jamais arrivé lors de nos multiples escales – et s’ennuie toujours profondément.

Nous sommes quelque peu inquiets pour elle lorsque nous envisageons les longs mois à venir et cherchons désespérément une solution pour retrouver une fille souriante et épanouie.

  Ah... Vive la vie de chat !!!

Comment occupons-nous nos journées ? . . .


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