Mardi 18 janvier 2011


   Une navigation inattendue sur le Rio de la PLata.

               8 heures 30 – Nous sommes prêts à partir. Mais il n’y a pas d’eau.

Nous remontons entièrement la dérive et poussons un peu notre moteur.

décolle de la vase - Nous sortons du club.

Record battu !

Alors qu’il nous faut en moyenne 8 heures pour atteindre le port de Colonia, nous mettrons pas moins de 14 heures.

Pendant ces 14 heures, le vent et le courant nous arrivent plein face. La houle est impressionnante. La plupart du temps, notre vitesse ne dépasse pas un noeud. Et nous avons parfois l’impression de reculer.

Après quelques hésitations, car nous savons qu’elle ne servira pas à grand-chose, nous hissons la grand-voile. Nous avons hâte de voir à quoi elle ressemble gonflée par le vent.

Et nous retrouvons notre heureux Capitaine !

Le temps de prendre quelques photos, nous l’affalons. Ce n’est pas le jour de l’essayer.


Le pilote ne parvient pas à garder le cap. Afin de prendre au mieux les vagues et d’épargner nos estomacs déjà en vrac, Rémy se mettra à la barre et ne la quittera plus de toute la journée.

A l’intérieur, c’est un vrai capharnaüm. Tout est tombé, même la gazinière et notre petit réfrigérateur. Jamais cela n’était arrivé.

Nous n’avons ni feux, ni sondeurs. Les premiers attendaient les échelons de mât, le deuxième vient de nous être livré et ne convient pas.

Aussi, l’approche de Colonia de nuit, avec tous ces hauts fonds et ces épaves, inquiète beaucoup notre Capitaine.

Un peu crispé le sourire !

IL est 22 heures 30 lorsque, après avoir jeter l’ancre et dérapé – Merci à nos voisins de mouillage de nous avoir alertés ! - nous prenons la dernière bouée, très loin de l’avant port, car en cette période estivale, celui-ci est plein.

Nous mourons de faim et sommes courbaturés.

Pourtant, la première chose que nous faisons est d’installer notre gros cordage à la bouée. Aucune envie de renouveler l’expérience de la dernière fois.

Puis nous nous affalons sur les coussins du carré, dînons et tentons de récupérer de cette navigation difficile et totalement inattendue sur le Rio de la Plata.

Le lendemain. . .

Mais où sommes-nous ?

Dès le matin, le mouillage est méconnaissable.

Nous regardons par les hublots et avons l’impression d’être en pleine mer, pris sous une tempête.

C’est un Pampero.

Toute la journée, nous restons claustrés dans le bateau sur lequel s’abat une pluie diluvienne.

Durant la nuit, le vent se calme mais la houle qui s’est formée dans la journée entre sans aucune entrave dans le mouillage.

Le gros ventre de adorant se laisser bercer par les vagues, nous roulons continuellement d’un bord sur l’autre.

C’est intenable.

A midi, une bouée se libère dans l’avant port. Nous nous hâtons d’aller la prendre afin d’être protégés par la digue.

Ouf ! Nous allons enfin pouvoir nous reposer.

Samedi soir

Imitant leurs voisins brésiliens, Argentins et Uruguayens organisent les défilés du carnaval.
Dans certaines villes, chaque week-end à partir de mi janvier, pendant plus d’un mois et parfois 2, danseurs et chars défileront dans les rues.

Anecdote : La cruche de service !

Dans l’avenue principale de Colonia, tout le long des trottoirs, des chaises ont été installées pour les spectateurs venus assister au défilé.

Nous apprécions cette délicatesse de la part des administrateurs de la ville et prenons place.

Quelques temps plus tard, un jeune homme vient vers nous, un carnet de tickets à la main.
Il est sympathique et semble un peu gêné.
Je le regarde avec un gentil sourire et refuse très aimablement ses tickets de tombola :

Il insiste, toujours gentiment.

Moi, toujours avec le sourire et le même tact visant à ne pas vexer ce garçon, je répète :

« No, gracias »

Il tend toujours son carnet devant moi en me regardant avec un air contrit.

Je suis un peu ennuyée de le décevoir mais je refuse toujours.

« No gracias ! »

« No, muchas gracias !»

Le jeune homme finit par partir.

Le défilé commence.

Le jeune homme revient, le même carnet de tickets à la main, mais il est cette fois accompagné d’un monsieur plus âgé.
Celui-ci nous explique que les chaises sont payantes et que nous devons prendre un ticket au jeune homme ou nous lever.

Gloups !

Chéri, tu crois que je peux me cacher dans l’arbre ?... !

Après cette arrivée discrète, nous assistons au défilé.

Les enfants prennent la tête du cortège.

Puis les femmes…..ou les hommes (?!)...

La démarche de certaines n’est pas toujours du meilleur goût, et les jeunes filles sont souvent bien moins jolies que lors des défilés brésiliens.

Quoique ! …

Et il y en a pour tous les goûts !

L’ensemble des personnages et des tambours s’appelle le

Candombe.

Celui-ci est composé des danseuses, suivies de différents personnages comme le Gramillero, le guérisseur avec sa mallette d’herbes et sa barbe blanche, accompagné de la Mama vieja qui, sous son ombrelle, danse lentement à ses côtés et l’escobillero , le balayeur qui guide les tambours en dansant avec son balai.

Gramillero et Mama vieja
l’escobillero 

Derrière nous, les hommes se rassemblent autour d’un feu. Ils réchauffent les peaux des tambours avant de se mettre en place pour le défilé.

Ces tambours suivent les personnages cités plus haut et prennent une part très importante dans le Candombe.

Pour chaque ville présente, les couleurs de ces tambours sont différentes. Mais il y a toujours les 3 sortes de tambours :

El Piano, le plus gros. El Repique, de taille intermédiaire. El Chico, le plus petit.

Nous nous régalons à écouter les rythmes scandés par ces superbes tambours.

Les saucisses grillées ne sont pas mal non plus !

Puis nous abandonnons Candice, qui veut rester jusqu’à la fin, et allons dormir.

Car demain, le réveil sonnera à 7 heures pour notre retour en Argentine . . .

 

 

 

 

 


(Accueil du site)