Le temps est gris. Il fait froid.

Alors mon p’tit mousse,
tu reviens quand pour me faire la navigation ?

La navigation sur cette partie du fleuve très large et dont la couleur n’incite qu’à la nostalgie est lassante.

Nous sommes sur le Rio Uruguay.

Mais notre nouvelle hélice nous permet d’avancer à plus de 5 nœuds malgré le courant et le vent plein face.

Cette hélice va nous changer la vie ô combien !

Puis nous approchons de Soriano et entrons dans le Rio Negro avec ses rives verdoyantes et ses oiseaux.

8 heures après notre départ de Palmira,
nous arrivons à Soriano.

Nous savons déjà que Soriano est une petite bourgade paisible et calme. Tout ce que nous aimons. Aussi envisagions-nous d’y rester quelques temps avant de remonter jusqu’à Mercedes.

Mais nous pensions pouvoir nous amarrer au ponton et bénéficier du courant et de l’eau. Le premier nous étant indispensable pour travailler.

Quelle déception lorsque nous constatons qu’il nous est impossible de nous faufiler entre les multiples cordages et les barques amarrées en tous sens le long de l’unique ponton.

Nous jetons l’ancre, sachant déjà que nous ne pouvons rester ici.

Nous nous présentons à la Prefectura de Soriano, au bout du ponton.

Nous sommes reçus par un homme qui ne porte de la tenue officielle qu’un pull bleu marine.
Le pantalon est un vulgaire caleçon ayant eu sa dernière lessive voici bien longtemps. Quant aux chaussures, le terme « savates » conviendrait mieux.

Mais ce policier est d’une grande amabilité

Nous faisons aussi la connaissance de Patricio qui  garde un voilier français dont les propriétaires sont absents. Il est très gentil lui aussi et parle très bien français.

Tous deux semblent déçus que nous ne souhaitions pas rester et Patricio nous dit que, demain, le petit voilier argentin qui occupe l’unique place où pourrait s’amarrer Vent de Folie – au bout du ponton – devrait partir.

Soit ! Nous verrons donc demain !

Anecdote : Quant passe par là !

Dans la nuit, le vent se lève subitement. Encore un "pampero". Décidément, l’Uruguay, ça se mérite !

Même si nous sommes dans les terres, ça souffle sérieusement.

2 heures du matin, Rémy saute du lit et allume le moteur.

N’ayant toujours pas de sondeur, nous n’avons probablement pas mis assez de chaîne et l’ancre a de nouveau dérapé.

Nous sommes à quelques mètres des roseaux. Et est un peu planté dans la vase.

Rémy relève l’ancre. Nous refaisons le mouillage un peu plus loin.

Nous n’avons pas pris le temps de nous couvrir et sommes transis de froid. Nous rentrons nous réchauffer dans le carré et surveillons.

Cette fois, l’ancre tient. Nous pouvons nous recoucher.

Ce qui a réveillé Rémy ? Un bruit de métal contre la coque.

En dérapant, nous avons accroché la balise indiquant un danger isolé, à l’entrée du port.

Le lendemain matin, nous apprenons que cette balise signalait un arbre au fond de l’eau.

Mais est passé par là et la balise n’est plus. Elle a échoué dans les roseaux.

Oups !

Visite de Soriano

Dimanche 17 avril

La place au bout du ponton se libère en effet dès le matin.

Mais ayant vu ruer le pauvre petit voilier toute la nuit au risque de se fracasser contre le ponton en bois, nous n’avons aucune envie de prendre sa place.

Nous restons au mouillage et partirons lundi.

Ce matin, il fait à peu près beau. Nous allons visiter Soriano.

A Soriano, 2 grandes rues principales de part et d’autre de la place semblent partir à l’infini.

De chaque côté, de longs chemins de terre traversent la campagne.

Dans ces rues, pour seuls commerces on trouve 2 petites épiceries, une boulangerie, une quincaillerie et quelques bars.

Soriano est une bourgade paumée mais charmante.

Mais, sans accès au ponton, nous ne pouvons vraiment pas travailler ici.

 

C’est décidé, dès demain, nous partons à Mercedes . . .

 

 


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