Arrivée du mousse

Jeudi 30 juin

Après un voyage des plus galères (cf. pages dans « Candice au pays des Kiwis »), notre mousse est enfin arrivé et a retrouvé sa place sur .

Papa coq et maman poule sont aux anges.

La différence de température est difficile à supporter pour notre mousse.

Notre fille passe ses premières journées enfouies sous plusieurs couches de pulls ou blottie sous une couverture.

Juillet est en effet le mois le plus froid de l’année en Uruguay.

En Nouvelle Zélande, c’est également l’hiver. Mais il semble que la température y soit un peu plus clémente et Candice n’avait pas encore sorti le manteau.

Cependant, lasse d’un ciel souvent gris et de la pluie fréquente, elle apprécie le bleu quasi perpétuel du ciel de Mercedes.

Mais l’état de notre fille nous donne quelques inquiétudes.

Elle semble épuisée moralement et intellectuellement, autant que physiquement.

Une bonne semaine sera nécessaire pour "requinquer" à peu près notre mousse. Mais il aurait fallu un séjour plus long pour estomper totalement cette fatigue.
 
A force de bons petits plats pour lui faire oublier la nourriture d’O’Rorke, des "soirées film" comme au bon vieux temps, quelques bons fou rires, et un gros stock de câlins pour affronter le semestre à venir. . .

Mmmm...Trop bon !

Mais pour notre jeune expatriée, l’angoisse de repartir est toujours là.

Un bilan s’impose donc, que vous pourrez lire dans la rubrique "Candice au pays des Kiwis".
. . . Candice retrouve peu à peu la forme et sa joie de vivre.

Enfin reposée, nous lui faisons visiter la ville où nous sommes installés pour quelques temps et la campagne environnante.

Comme chaque dimanche, des gens sont rassemblés pour une course de lévrier. Et cette fois nous n’arrivons pas trop tard.

Le départ lancé, les chiens courent à la vitesse de l’éclair après un sac de toile déchiré sensé imité le gibier.

Le système pour tirer le plus rapidement possible cette proie est simple et efficace.

Après félicitations des vainqueurs, on lance les paris pour la prochaine course.

Notre fille découvre le moyen de locomotion familial le plus répandu dans cette ville et constate avec effarement la présence de bébés tenus simplement par le bras de leur mère.

Candice apprécie autant que nous la tranquillité de Mercedes et la gentillesse de la population. Elle envisage sans déplaisir d’y passer ses prochaines vacances d’été.

Mais le temps passe très vite et l’échéance du retour vient de nouveau assombrir le moral de notre mousse.

Suite aux contretemps occasionnés par l’annulation de son vol et le "pas de bol", ses vacances se sont vues réduites de 3 à 2 semaines.

Après un voyage aussi long, c’est en effet très court.

Surtout lorsqu’on rêve depuis 2 mois de rentrer à la maison.

Jeudi 14 juillet

Notre mousse doit de nouveau quitter le nid.

Cette fois, nous l’accompagnons.

Nous prendrons le bus pour Carmelo, puis le bateau, la Cacciola, qui nous amènera à Tigre.

10 heures- Départ pour notre pèlerinage

2 heures de bus…

2 heures d’attente à Carmelo dont nous profitons pour nous restaurer, entourés de chiens comme toujours …

Puis 2 heures de Cacciola …

Nous retrouvons le Rio Lujan et ses odeurs pestilentielles.

Revoir le charmant centre ville de Tigre gâché par des odeurs d’égouts donne envie de crier « au scandale ! ».

Quant aux Argentins... égaux à eux-mêmes !

J’aurai pu remplir quelques pages d’anecdotes relatant des réactions qui nous ont encore grandement agacés.

Mais j’ai décidé cette fois de ne pas évoquer cette population qui, pendant ces 2 jours et surtout après notre séjour en Uruguay, n’a fait que conforter l’image que nous en avions.

Je me contenterai d’une anecdote qui ne concerne en rien leur narcissisme.

Anecdote : Hygiène assurée !

Candice et moi déjeunons dans un établissement de Tigre qui propose milaneses (escalopes de bœuf ou poulet panées), empanadas (beignets de viande) ou pizza.
La devanture présage de prix élevés mais ce n’est pas le cas.

Tandis que nous mangeons, les serveuses viennent prendre des empanadas entassées dans une armoire réfrigérée, près de notre table.

Chacune ouvre la porte dont la poignée n’a pas vu un chiffon depuis des lustres.

Les empanadas sont empilées sur une main, celles qui tombent sur le sol sont ramassées et remises à leur place.

Heureusement, ces empanadas seront cuites avant d’être servies aux clients.

Quant à nous, nous n’en avons pas commandé.

Le café méritant rarement son appellation en Amérique du Sud, je suis contente de voir qu’une grande machine a expresso trône sur le comptoir.

Nous terminons notre pizza et je commande mon expresso.

La jeune serveuse me regarde avec une petite grimace, signifiant qu’elle n’a jamais entendu ce mot, et me dit : « Qué ? ».

Je simplifie donc mon langage : « Un café, por favor  ! »

« Cortado ? Larga ? Solo ? »
« Solo ! »

(toujours compliqué les cafés dans les pays hispanophones !)

Une demi heure et une autre dizaine d’empanadas souillées et ramassées plus tard, n’ayant toujours rien vu venir, je réitère ma demande.

La jeune fille se dirige alors vers la machine.

Je l’observe s’afférant à sortir de la machine un verre empli d’un liquide légèrement marron.

Elle le pose devant elle et... que vois-je?

Elle trempe plusieurs fois et très consciencieusement l’index dedans.

Brgh !

Je suis rassurée, ce liquide presque incolore n’est pas mon expresso.

Elle fait le tour du comptoir… s’avance vers notre table… et pose le verre… devant moi.

Gloups ! C’était mon café !

Je lève alors les yeux vers elle et, trempant profondément mon index dans le liquide tiède et insipide, je lui demande : « Il est chaud ? ».

Elle me regarde avec un air très rassurant et me dit : « Si, si ! ».

Je bois alors mon café sans autre commentaire, me promettant de ne jamais remettre les pieds dans cet établissement.
Mais j’oublie alors qu’il en est ainsi quasiment partout et que, si les services sanitaires existent dans ce pays, ils se cachent bien !

Jeudi soir, nous dînons ensemble et essayons de ne pas penser au départ . . .

 


(Accueil du site)