La séparation
Vendredi 15 juillet
Cette nuit, Candice s’envolera de nouveau pour Auckland.
Dans la journée, chacun vaque à ses occupations.
Candice et moi faisons quelques courses et Rémy fait le plein de fournitures inox hélas introuvables en Uruguay.
Nous nous retrouvons en milieu d’après midi chez les amis de Candice avec qui nous partageons ce dernier repas.
Merci à ces paraguayens dont la gentillesse et la sollicitude, alors que nous les connaissions si peu, nous ont beaucoup touchés.
En attendant l’heure du départ, nous découvrons quelques chansons en guarani. Et nous tentons de motiver notre fille dont l’angoisse de partir augmente à vue d’œil.
23 heures
Nous fermons la porte du taxi qui l’emmène vers l’aéroport de Buenos Aires . . .
Dans la série « le voyage galère continue », voir suite dans les pages « Candice au pays des Kiwis ».
2 clochards dans les rues de Tigre
Il est plus de minuit.
Notre fille patiente actuellement dans l’aéroport, digère les dernières nouvelles et lutte contre le sommeil.
Rémy et moi, n’ayant pas voulu abuser de la sympathie des gens qui nous ont déjà si bien reçus, nous errons dans les rues de Tigre, en attendant de pouvoir disposer de notre chambre d’hôtel.
Hôtels pour « Transitorios »
A Tigre, les hôtels sont rares et chers. Et le week-end, c’est pire.
Pour les nombreux habitants vivant sur les îles du Delta, la seule solution pour se rendre en ville est de prendre une lancha (ces jolis bateaux en bois stationnés près du pont).
Mais les lanchas s’arrêtent à 19 heures. Les noctambules doivent donc dormir à l’hôtel et les propriétaires profitent de l’aubaine pour appliquer des prix dignes de bons hôtels européens.
Le seul établissement où nous avons trouvé une chambre à prix abordable est
un hôtel pour « transitorios ».
Ces hôtels se louent à l’heure, permettant aux amoureux partageant le même toit avec plusieurs générations de profiter de quelque intimité.
On peut aussi y passer la nuit, mais il faut attendre 22 heures en semaine et 1 heure du matin le week-end.
Or nous sommes vendredi soir !
Pour un prix défiant toute concurrence, cet hôtel est confortable, propre et chauffé – trop chauffé. Et nous savourerons la douche chaude, à l’abris des courants d’air, ce qui ne nous était pas arrivé depuis bien longtemps.
En attendant de pouvoir disposer d’une chambre et espérant qu’elles ne seront pas toutes prises (aucune réservation n’étant acceptée), nous traînons nos fesses sur les marches de la station de train, transis de froid et regardant la montre tous les quarts d’heure.
Nous pensons surtout à notre fille qui a probablement laissé épancher sa peine de nous quitter et qui aurait pu attendre avec nous quelques heures de plus.
Le lendemain, après une courte nuit et une grasse matinée gâchée par le bruit des moteurs vrombissants des lanchas qui passent sur le Rio sous nos fenêtres, nous traînons notre fatigue dans les rues de Tigre en attendant la Cacciola de 16 heures 30.
16 heures
Contrôle douaniers et des services de l’immigration.
Nous essuyons les regards toujours menaçants des officiers argentins.
Nous apprécions le sourire et la gentillesse des officiers uruguayens.
Puis nous nous écroulons sur les fauteuils confortables de la Cacciola.
19 heures - Arrivée à Carmelo.
Nous montons la rue vers l’une des agences qui assurent la liaison Carmelo-Mercedes en bus.
Départ 20 heures 30.
Ce soir se jouent les quarts de finale de la coupe des Nations d’Amérique du Sud de Football. Argentine et Uruguay s’affrontent.
A Carmelo, certains commerces sont encore ouverts, mais tous les regards sont tournés vers les téléviseurs.
Grand cri lorsque l’équipe uruguayenne, marque un but.
20 heures 30.
Le bus pour Mercedes démarre - Arrivée à Mercedes prévue à 22 heures.
Dans chaque ville traversée, le bus fait halte devant l’agence de la compagnie.
Chaque fois, les chauffeurs dévalent l’escalier de l’autobus et se ruent quelques minutes dans l’agence afin de profiter de quelques minutes du match.
Après une heure de route, nous arrivons à Dolores.
Il est 21 heures 30
Le bus se vide et nous apprenons que nous devons changer. Mais l’autre bus est vide également. Le chauffeur est dans l’agence, avec…tous les passagers.
Tous ont les yeux rivés sur l’écran de télévision.
Nous attendons sur le trottoir. La température est de 4°C. Nous grelottons.
Une demi-heure plus tard, après une série de tirs au but, c’est la débâcle dans les rues de Dolores.
Tous les habitants sont dehors et brandissent le drapeau uruguayen à grand renfort de cris et de coup de klaxon.
L’Uruguay a gagné.
Les Argentins, qui avaient déclaré avoir en tête de gagner le tournoi, sont éliminés.
Nous sommes ravis de cette victoire... et de cette défaite ( !?)
Tout le monde reprend sa place dans l’autobus et nous avons, bien entendu, déjà pardonné cette longue attente.
Arrivée à Mercedes
Samedi 22 heures 30 -
Pas un seul taxi devant la gare.
Nous devons nous motiver pour descendre tout Mercedes à pied, malgré le poids des quelques litres de vin Argentin et de Cachaça, introuvable elle aussi en Uruguay et dont nous faisons une consommation certaine depuis que nous avons découvert la Caïpirinha au sirop de citron maison.
La débâcle
Les rues de Mercedes sont méconnaissables.
Sur la grande avenue, d’ordinaire si calme, c’est la folie.
Entassés dans les voitures, debout à l’arrière des camions portes ouvertes ou des pick-up, serrés à 4 ou 5 sur les scooters, à pied, en vélo…
Adolescents, parents, grands-parents… même les bébés chaudement couverts vont participer à la liesse, se demandant probablement ce qu’ils font là, coincés entre 3 ou 4 parents sur cette selle de moto...
Le drapeau national flotte partout.
Tous ont affronté le froid glacial pour fêter la victoire.
Nous les observons, heureux de partager leur bonheur.
Puis nous rentrons chez nous . . .
Retour à la maison
Malgré l’heure tardive et une grosse envie de nous jeter sous la couette, à peine arrivés, nous contactons notre fille, afin de savoir comment s’est passé le voyage.
Cette fois, le décalage horaire agissant en sens inverse, Candice est arrivée avant nous, mais pour elle dimanche matin.
Comme prévu, elle est très fatiguée et son après midi va passer très vite. Elle doit se préparer pour cette nouvelle rentrée.
Dernières nouvelles du mousse
Aussitôt rentrée, Candice a appris que les résultats des cours du premier semestre étaient enfin sur le site de l’université.
Malgré la distance qui nous sépare de nouveau, elle souhaitait les consulter avec nous et attendait donc avec impatience notre appel. (Pour tout savoir sur ces résultats, rendez-vous dans les pages Kiwi.)
Demain lundi, c’est la rentrée du second semestre pour notre mousse.
Dès 8 heures : Physique puis Mathématiques.
Dur dur !
Mais après les "super nouvelles" partagées ce soir, nous n’avons aucune inquiétude quant à ses futurs résultats et ses nouveaux projets d’avenir.
Notre seule inquiétude concernerait plutôt son moral et nous espérons toujours qu’elle s’habituera à vivre loin de la famille, mais pleine de tout l’amour que nous lui portons.
Triste journée sur
Dimanche 17 juillet
Il fait froid, il pleut, il vente. Et pour le Capitaine et le second, ce n’est pas la grande forme.
Maux de ventre, nausées, fièvre… nous sommes dans un état second et attendons d’aller mieux pour nous remettre au boulot.
Une bonne semaine plus tard . . .
Depuis, l’Uruguay a gagné en finale. Mais cette fois, nous avons profité de la liesse générale calfeutrés dans le bateau.
Car depuis notre retour, hélas, le lit n’a guère eu le temps de refroidir.
Atteint vraisemblablement d’une grippe intestinale, nous venons de passer une semaine difficile, dont nous mettrons certainement quelques temps à nous remettre.
Ceci a été l’occasion pour nous de découvrir combien nos uniques voisins "de bateau" pouvaient être attentionnés.
Phil et Julia (qui vivent sur Illawong et dont nous parlions dans les pages précédentes) passent en effet chaque jour s’informer de nos besoins avant de se rendre en ville.
Adorables, nos voisins !
Mais pour Julia, ce service n’est pas suffisant.
Ou peut-être ma mine déconfite lui a-t-elle fait peur (!)
Le fait est que, de bon matin, elle vint avec une belle marmite de soupe – dont je rêvais - pour "requinquer" la malade. Deux jours plus tard, ce fut un bouillon de poulet.
C’est à peu près tout ce que je pus avaler pendant 4 jours et je remercie de tout cœur Julia de tant d’attentions.
Il y a bien longtemps que nous n’avions eu voisins aussi charmants.
Baisse de la forme – Montée des eaux
Dans le même temps, tandis que le baromètre baissait, l’eau du rio montait.
Elle fut loin d’atteindre un niveau alarmant.
Pourtant, les services de l’hydrographie, craignant un peu trop vite la submersion des compteurs, les ont tout bonnement enlevés.
Nous nous sommes donc retrouvés pendant plus de 4 jours sans électricité et sans savoir si nous serions de nouveau branchés avant cet été.
Une excuse supplémentaire pour ne rien faire à bord si nous en avions été capables.
Par chance, suite aux bons conseils de notre voisin Phil – que ferions-nous sans eux ! - nous pouvions depuis quelques temps faire de nouveau fonctionner sans aucune difficulté et avec grande efficacité notre chauffage à gasoil.
Dans le cas contraire, le médecin légiste aurait pu hésiter entre la faim ou le froid (!!!)
Plaisanterie de mauvais goût, je vous l’accorde.
Mais c’est aussi la preuve que je vais mieux.
Vous comprendrez qu’avec tout ça, le travail n’a guère avancé d’un pouce.
Alors que nous commençons à peine à reprendre vie, nous avons aussi le plaisir de faire plus ample connaissance avec Sophie.
Nous n’avions fait jusqu’alors que la croiser çà et là au détour d’un port. Sophie étant elle aussi en Uruguay, elle nous fait le plaisir de nous rendre visite.
Nous n’apprendrons pas aux navigateurs qui est Sophie Chacoux. Certains la connaissent, d’autres non. Mais tous ont entendu parler d’elle.
Toutefois, heureux qu’ils ne soient pas les seuls à lire ce site, nous tenons à préciser aux autres que Sophie est l’une des rares femmes à avoir oser partir seule en voilier voici plus de 10 ans.
Moi, j’appelle ça « en avoir » !
De plus son énergie, sa sympathie et sa spontanéité nous réjouissent et nous sommes ravis de la revoir très bientôt en compagnie d’Alain dont la gentillesse est des plus touchantes.
Quant au boulot qui ne manque pas sur ,
n’étant pas encore très "pimpants", ce sera pour bientôt nous l’espérons . . .
Et n'oubliez pas d'aller consulter les nouvelles pages dans la rubrique
"Candice au pays des Kiwis".