Fondée au XIème siècle, Quilmés occupait près de 30 hectares.
5 à 6000 habitants, les indiens Diaguita Calchaquis, vivaient ici dans une parfaite communauté, utilisant l’eau qui dévalait la montagne pour leurs cultures et partageant les réserves.
Envahis par les Incas du Pérou, ces indiens durent abandonner leur dialecte, le Cancan (dont il ne reste aucune trace) pour la langue inca, le Queschua.
Ce peuple vénérait les astres, la lune, le soleil et surtout la terre, « Pachamama », la Mère Nature, honorée le 1er août de chaque année par des offrandes de nourriture et dont nous entendrons beaucoup parler pendant ce séjour dans les Andes.
Les sacrifices animaux n’ont parait-il plus court, mais nous constaterons que les offrandes à la « Pachamama » sont encore largement pratiquées.
Intrigués par des monticules de pierre, fréquents sur le bord des routes, c’est à Quilmes que nous apprendrons que chaque pierre posée sur ces « Apachetas » correspond au vœu d’une personne.
Les indiens Diaguita Calchaquis n’étaient pas un peuple de conquête.
S’il arrivait qu’ils se battent, ce fut seulement pour se défendre. Ce qu’ils firent lors de la 1ère attaque espagnole et ce à l’aide de flèches et de lances en bois et pierre.
Mais après 130 ans de forte résistance, ils ne purent finalement résister à l’invasion espagnole.
Après cette lutte, en 1667, les 2000 indiens survivants furent déportés dans la province de Buenos Aires.
A l’issue de cette marche à pied, sur plus de 1600 km, dans des conditions extrêmes, seuls 10% d’entre eux arrivèrent en vie pour être parqués dans la ville aujourd’hui appelée Quilmes.
Rares furent ceux qui parvinrent à s’enfuir par la montagne.
Nous les remercions sincèrement de se mettre ainsi à la disposition des visiteurs que nous sommes, et avec tant d’humilité, afin de nous faire connaître les coutumes et l’histoire tragique de leur peuple.
Nous déplorons hélas la triste notoriété du nom de cette cité indienne. Quilmes étant le nom donné à la bière la plus connue en Argentine et que les Argentins boivent sans modération.
Anecdote : Quand le blanc s’acharne
A l’entrée des ruines, les descendants des Calchaquies ayant obtenu l’exploitation du site ont construit un petit bâtiment, dans le plus grand respect de l’environnement.
Des chambres, ainsi qu’un bar-restaurant pouvaient accueillir les visiteurs.
Mais cela n’a pas plu à l’ancien propriétaire terrien.
L’affaire est en justice et, en attente d’une décision, le complexe a dû être fermé.
Ne pouvons-nous donc enfin laisser ce peuple tranquille ?
Après cette visite aussi intéressante qu’émouvante, il fait toujours aussi chaud et nous n’avons aucune envie de nous "retaper" ces 5 km à pied.
Nous décidons d’imposer courtoisement notre présence à bord de l’un des nombreux 4x4 qui nous ont croisés ce matin sans jamais s’arrêter.
La demande est si courtoise que « Monsieur et Madame » n’osent pas refuser. La bâche du pick-up est ôtée sans grand enthousiasme.
Mais nous, nous sommes aux anges de grimper à l’arrière et nous laisser ainsi transporter cheveux au vent jusqu'à l'arrêt du bus.
Un grand sourire, l’air de rien . . .
. « Muchas gracias Señor i Señora. »
Avant de quitter Cafayate, une petite dégustation s’impose.
Outre le vin, l’empanada - vous savez, ces beignets de viande très appréciés dans toute l’Amérique latine - est l’une des spécialités régionales.
Le cabrito (chevreau) en est une autre.
Cuisiné au four avec des épices, ce plat est un régal si l’on parvient à oublier le charme de ce petit animal.
Nous passons la nuit dans un petit hospidaje, d’une grande simplicité mais très agréable, où nous rencontrons des jeunes voyageurs. Hollandais, italien, français..., les langues se mélangent dans la bonne humeur.