Située à 3750 mètres d’altitude, San Antonio de los Cobres est une ville minière.
A l’entrée de la ville, le centre d’informations touristiques est typique.
L’homme qui nous y accueille avec bonhomie l’est tout autant.
Très vite, cette femme et sa petite fille viennent nous proposer des châles et bonnets en laine de lama.
Ici, contrairement à Cachi, les enfants viennent réclamer de l’argent. Mais ils le font timidement et sans insistance. Et le moindre petit cadeau entraîne un si beau sourire.
La visite de la ville est…surprenante.
Nous déposons rapidement nos bagages dans ce qui porte le nom d’hôtel, avec une chambre de qualité très passable.
Puis nous prenons la piste vers le viaduc la Polvorilla, la mine de cuivre et les eaux thermales de Pompeya.
20 kilomètres de "tape-cul" sur cette piste de graviers où les trous ne sont pas des nids de poules mais des nids d'autruches.
Tout ça pour quoi ?
Le viaduc.
Une pensée toutefois pour les hommes qui ont élevé ce monstre d’acier de plus de 1600 tonnes.
La mine de cuivre.
Au cours de ce voyage, nous verrons souvent des cimetières comme celui-ci, installés sur une colline, loin de toute habitation avec, sur chaque tombe, une couronne de fleurs en plastiques aux couleurs très vives.
Quant aux eaux thermales...
Nous étions sensés, toujours selon notre informateur, pouvoir y prendre un bain tiède ou un bain chaud.
Le site est surprenant.
Mais nous ne trouvons pas une goutte d’eau et voici ce qu’il reste des thermes.
Notre informateur nous dira plus tard que nous n’avons pas su trouver l’accès.
Mais depuis quand n’est-il pas allé voir ce site ?
Allez ! Nous ne lui en voulons pas.
L’amabilité de cet homme et ce que nous ressentirons dans cette ville compenseront largement ce déplacement inutile.
. . . vous en avez vu, vous, des lunes comme celle-ci, en plein jour ?... !
A priori, il semble que beaucoup de maisons soient vides.
Pourtant, nous découvrons que des familles vivent dans celles que nous pensions n'être que des ruines.
Seuls l’église et le collège catholique sont parfaitement entretenus.
La population
La population de San Antonio est exclusivement d’origine indienne, les quechuas, dont ils parlent la langue.
Avec 2 touristes croisés dans un bar, nous ne sommes que 5 « visages pâles » à déambuler dans les rues de la ville.
Une jupe de couleur vive (dont la longueur, au-dessus ou en dessous du genou, dépend de l’âge), de longues chaussettes de laine, un gilet de couleur assortie, et un chapeau à bord plat porté sur un foulard.
Certaines mamies vêtues de vert vif, de rouge et de blanc et coiffées d’un chapeau de paille très fleuri sont superbes.
Nous croisons également beaucoup de jeunes.
Nombre d’entre eux se retrouvent au bar en fin d’après midi.
Où travaillent-ils ? Nous ne le savons pas.
Il nous semble que la mine est fermée. Mais l’est-elle totalement ?
Y a t-il d’autre mines dans la région ?
Toujours pas manque de temps, limités par la location de la voiture, nous ne pourrons approfondir.
Vers 22 heures, certains d’entre eux rentrent par le minibus qui vient klaxonner devant la porte du bar-restaurant.
C’est l’heure de rentrer pour ceux qui habitent aux alentours, en des lieux encore plus isolés que San Antonio.
Nous dînons dans un restaurant où se retrouvent les habitants de la ville. Ils discutent gaiement autour d’une bouteille de bière, en mâchant la Coca, interdite en Argentine et seulement tolérée dans le nord. (La Coca - cf. présentation de la Bolivie).
Après une bonne soupe de légumes et notre première milanese (escalope panée) de lama - très tendre mais nous préférons le saucisson ! – la serveuse nous propose une infusion de coca.
Mouais… pourquoi pas ?
Mon avis après dégustation :
A mâcher, c’est vraiment pas bon.
En infusion, c’est pas terrible non plus !
A San Antonio, dès le soir, le vent se lève et souffle très fort durant toute la nuit.
Malgré le froid glacial qui s’engouffre dans le restaurant chaque fois que s’ouvre la porte, nous passons là une soirée très agréable à observer les allées et venues de tous ces gens, heureux de se retrouver.
Puis, durant toute la nuit, nous grelottons sous les tas de couvertures, malgré un petit chauffage électrique quémandé au tenancier un peu bourru.
Dimanche matin
Direction Salinas Grandes et Abra Pampa pour ensuite aller nous perdre à Iruya, petit village accroché à la montagne . . .
Après avoir longuement cherché notre hôte pour obtenir le petit déjeuner promis, nous apprenons qu’il n’y a pas de pain, pas de lait et pas de café.
Bon !?!
Heureusement, il y a de l’eau chaude et nous sommes équipés
Afin de survivre dans ces contrées lointaines, nous faisons quelques emplettes dans les dizaines de « despensas » (boutiques) de la ville.
Entre autre avitaillement, un bon stock d’eau s’avère indispensable.
En effet, si pour l’instant nous n’avons que peu souffert du mal de l’altitude (parfois seulement quelques difficultés à respirer à fond), nous subissons la sécheresse de l’air et parler est parfois difficile tant nous avons la gorge sèche.
Une aubaine pour le Capitaine, me direz-vous !
Autre impératif, le carburant. Les distances étant considérables et les villes rares, nous profiterons de la moindre station service pour refaire le plein.
Car en cas de panne sèche, devinez qui pousserait ?
Cette mauvaise langue de Capitaine bien sûr !!!
Notre sentiment sur San Antonio de los Cobres
Nous ne passerons qu’une soirée et une nuit dans cette ville étrange.
Pourtant cette étape s’avèrera l’une des meilleures de la région sur le plan humain.
« San Antonio est une escale sans intérêt » nous disent certains guides.
Nous ne sommes pas du tout de cet avis.
La ville semble ravitaillée par les corbeaux, certes.
C’est pourtant dans cette ville que nous découvrirons vraiment la population indienne et nous quitterons San Antonio avec une pointe au cœur et garderons longtemps le souvenir de cette étape des plus typiques.
Ce viaduc ressemble à n’importe quel viaduc.
Un ouvrage grandiose, certes, réalisé pour permettre au Tren a las Nubes de promener les touristes dans la quebrada. Mais un gouffre du point de vue économique.
En fait, la mine est fermée. Personne dans les environs.
Impossible donc de la visiter contrairement à ce que nous avait dit notre cher informateur touristique de San Antonio.