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Levés aux aurores après cette nuit mouvementée à Laguna Colorada, nous sommes vite prêts pour le départ.

Et pour cause !

Transis de froid, de jour comme de nuit, nous n’avons pas quitté nos vêtements depuis notre départ de Tupiza.
Pour la toilette, comme de toute manière, ici, il n’y pas d’eau, la question ne se pose même pas. Nous mettons en commun notre eau minérale pour nous asperger le visage et faire en sorte de ne pas trop puer de la bouche ( !) …

C’est bon, nous pouvons partir !

 

8 heures

Nous quittons le Parc sous un beau soleil, avec toujours une température glaciale (j’allais écrire glaciaire !).

Cap au nord

El Desierto de Siloli        

Dans ce désert de Siloli, il y a un arbre, un seul. Mais un arbre pas tout à fait comme les autres.

Il s’agit de l’Arbre de Pierre.           

Cet arbre sculpté par le vent est étonnant. Mais il n’est pas le seul attrait des lieux. Tout le site est, une fois encore, magique.

Aujourd’hui, le vent semble s’être calmé.

Nous profitons de ce répit très apprécié pour savourer la paix qu’inspire un tel paysage et prendre quelques photos souvenirs.

Lorsque nous reprenons la piste, le silence règne dans la voiture. Un sentiment de plénitude nous envahit. Mais il va vite nous quitter.

En face, ce mont s’élève à 4400 mètres.  

La neige recouvre la route.

     Notre véhicule se met à tourner.

         Sergio ne parvient plus à le contrôler.

            Nous croisons les doigts pour qu’il reste sur ses 4 roues.

                Nous progressons toujours sur ce plateau de plus en plus enneigé.

                       Soudain…  STOP !

                                Le  Toyota s’arrête brutalement… 

Nous sommes "plantés" !            

Petit problème :

Sergio n’a pensé à emporter ni planche, ni pelle. 

Rien qui puisse servir à nous débloquer.

Et pas une branche à perte de vue.

Nous partons tous, luttant contre le vent glacial qui nous gifle le visage, à la recherche de pierres à mettre sous les roues.


 
           
 

Nos pieds s’enfoncent dans la neige, jusqu’aux chevilles et nous avons beaucoup de mal à respirer.

Voyant que nous prenons le relais, Sergio se met à creuser avec les mains, couché dans cette neige glacée.

Ema est sortie du véhicule. Elle ne porte, comme chaque jour, qu’un gilet et aux pieds de petites chaussures de ville. Elle a posé une fine couverture sur ses épaules et, après avoir elle aussi ramassé des pierres,  se met à genou et creuse.

                     
 
Comment fait-elle
   pour ne pas mourir de froid ?!

Nous aidons comme nous le pouvons mais le froid et le manque d'oxygène ont vite raison de nos forces.

Pourvu qu’on sorte de là !

Car aucun véhicule n’a dû oser s’aventurer par ici avec ce temps.

Ema nous dit faire ce circuit depuis 15 ans. Jamais elle n’a vu de neige ici, autrement que sur les sommets.

Même si le paysage nous ravit, nous sommes quelque peu inquiets, car malgré de nombreuses pierres et bien des efforts, nous ne parvenons pas à dégager la voiture.

Nous poursuivons notre quête de cailloux, creusons, poussons…

   ... Rien à faire !

Sergio est trempé et nous le sommons de se changer. Mais il n’a qu’un but, dégager le véhicule et repartir.

Une bonne heure plus tard….. le Toyota est enfin dégagé.

Sergio frotte ses vêtements et reprend le volant aussi tranquillement qu’avant.

     Nous mettons à sécher ce qui peut l'être !

Quesacco ?  
Ce livre, c’est un lexique prêté par Barbara.

Aujourd’hui, Candice a laissé les bracelets brésiliens pour l’apprentissage du quechua.
Ça fonctionne un peu comme le Basque, nous explique-t-elle, avec des déclinaisons.

Mais c’est encore plus impressionnant.
Il y a tant de déclinaisons que certains mots font 15 syllabes. Autant dire une phrase entière.

Cette fois , plus aucune trace de crainte chez notre chauffeur. Il avance, vire à droite, à gauche, scrutant la piste afin d’éviter les pièges que forment les amas de neige.

Après cet incident, nous faisons du hors piste, toujours guidés par Ema. Nous sommes plus secoués mais c’est plus sûr.

   

 

 

     

Avec une pointe de fierté dans la voix, Sergio nous dit :

« Un jour, avec un touriste, je suis monté à 6800 mètres avec ce 4x4 »

11 heures

Les lacs se succèdent toujours, superbes.

              Laguna Honda                                                              

                                                                    Laguna Ramaditas

      Laguna Charcota                                                                                        

                                                                    Laguna Hedionda

                      Laguna Cañapa                                                             

Chacune semble vouloir rivaliser de beauté.

Laguna Honda :

 
        

Laguna Hedionda :

        
Vigognes

 

Laguna Cañapa :

C’est pas tout ça mais…

 ...les efforts, ça creuse ! 

Après 3 jours de piste, même si Sergio conduit très bien et prend beaucoup de précautions pour nous ménager, nous ne sentons plus nos vertèbres.

Aussi, allons-nous pouvoir profiter momentanément d’une belle route, celle qui rejoint Uyuni à la frontière chilienne, et nous laisser enfin aller confortablement sur nos sièges sans craindre les secousses.

Le petit détour par cette route nous permettra d’aller nous perdre dans la vallée de las Rocas . . .


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