Valle de las Rocas

Nous quittons ce superbe défilé de lagunas pour une vallée où le vent a encore fait preuve de talent dans l’art de sculpter la roche.

Nous voyons très nettement le volcan Ollagüe (5869 m) qui fume là bas, à la frontière chilienne.

Si  Sergio a toujours tendance à nous presser pour repartir, cette fois, il a disparu. Il a même enlevé Ema qui, d’ordinaire, ne bouge jamais de la voiture.

Nous aurons donc tout le temps d’apprécier le site et de tenter quelques "singeries ".

Ema profitera de cette longue promenade pour cueillir le Chachacoma qui apaisera le mal des montagnes des futurs voyageurs qu’elle accompagnera.

Eh..oh.. moi je suis là !

Cette fois, nous sommes sur la piste qui nous mènera au plus grand Salar du monde :

Le célèbre Salar d’Uyuni

En attendant, nous pouvons apercevoir

                    le Salar de Chiguana.

Profitant de ces grands espaces, la présence de lamas indique que nous sommes descendus en altitude.
Nous ne sommes plus qu’à environ 3800 mètres. C’est tout à fait relatif, mais pour nous, c’est important car, s’il fait toujours froid, cela n’a plus rien à voir avec les heures et surtout les jours précédents.

Nous traversons la voie de chemin de fer qui relie Uyuni à Varoa au Chili.

Anecdote : Ah, ces Chiliens !

Les Chiliens ont pris au Pérou et surtout à la Bolivie, toute la partie côtière (l’actuel nord du Chili, à partir de Antofagasta), s’accaparant ainsi cette grande région minière dont les mines de Chuquicamata, les plus grandes mines à ciel ouvert, autrefois boliviennes.

Par cette guerre du Pacifique, ils ont aussi privé la Bolivie de tout accès à la mer.

Cette ligne ferroviaire reste pour les Boliviens le seul moyen d’accéder à la côte Pacifique.

Les Chiliens sont allés jusqu’à piquer le Pisco aux Péruviens.

Après, ils se demandent pourquoi leurs voisins ne les aiment pas.

Sacrés Chiliens ! Heureusement qu’on vous aime, nous !!!

A partir de cette ligne ferroviaire, nous entamons une autre traversée du désert. Pendant des kilomètres, nous avons l’impression de rouler au fond d’un océan asséché.

Le paysage est apocalyptique.

Regardez là bas… la mer…

Et non ! Ce n’est qu’un mirage.

Pendant 3 heures, nous ne croisons rien. Pourtant, nous passons parfois devant un arpent de terre cultivé.

Des paysans téméraires parviennent à faire pousser la quinoa.

La quinoa est une céréale qui se cuisine un peu comme du riz.
Cette céréale est l’un des principaux ingrédients de l’alimentation des Boliviens.

En légume ou en soupe,
c’est très bon au goût et pour la santé.

Un peu plus loin, nous apercevons 2 maisons. Puis de nouveau la steppe et les cailloux.

Cette route lassante et pénible nous amène à notre dernière halte avant le Salar d’Uyuni.

 Nous sommes à San Juan

San Juan est un petit village charmant mais pas seulement.

Au bout du chemin de terre puis de cailloux, à l’entrée du village, on arrive dans un cimetière.

C'est le cimetière des indiens Aymara.

Voici une tombe Aymara.

Histoire :

Les Aymaras arrivèrent dans la région avant les incas, soit avant 1450 avant J.C.

Malgré le saccage opéré par les espagnols (en 1532) qui pensaient découvrir, sous ces monticules de pierres, des trésors cachés, on peut encore voir ces tombes.

Elles sont, non pas en pierres, mais en corail.

Certaines tombes, ouvertes par les espagnols, abritent encore les restes des Aymaras.

En nous approchant, nous nous trouvons en face de momies, assises ou couchées en position fœtales, entourées d’objets et de tissus.

Les corps ont été momifiés naturellement, par les conditions climatiques.

Cette petite cahute de pierre abrite des objets et pièces de tissus trouvés dans ce cimetière.

Nous complèterons les informations précieuses données par notre sympathique guide Aymara dans le petit musée de San Juan.

Ces tombes extérieures sont celles des nobles. Le peuple était inhumé sous terre. Mais la forme des tombes est la même.

Leur forme représente le ventre de la mère.

Les objets trouvés dans ces sépultures ont montré que les Aymaras croyaient en une vie après la mort.
Vêtements, vases, aliments comme la coca et la quinoa ainsi que des statuettes qui protègent le défunt, l’accompagneront pendant ce voyage vers une autre vie.

Pour nous montrer combien ce peuple était avancé, notre guide nous fait observer la montagne au loin, où les Aymara avaient construit des aqueducs afin de récupérer l’eau et irriguer les cultures.

Mais l’heure avance et Sergio nous presse.

Si nous tardons, nous n’aurons plus de place à l’hôtel de sel.

Dans la région, il n’y a aucun moyen de communication. Pas de ligne téléphonique, bien sûr, et les portables ne passent plus depuis longtemps.
Donc impossible de faire une réservation. Le premier qui arrive prend les places disponibles. Les autres vont voir ailleurs.

Or il s’agit d’un hôtel de sel. Comme son nom l’indique, tout est en sel.

Après les « hôtels-taudis », nous nous en faisons par avance une grande joie. Et l’empressement de Sergio pour y parvenir avant les autres attise notre curiosité.

La nuit tombe. Nous ne sommes toujours pas arrivés et Sergio n’y croit plus.

Il s’arrête devant un hôtel qui ressemble étrangement à celui que nous avons quitté ce matin, afin de voir s’il y a des chambres.
Nous nous opposons gentiment mais fermement et Sergio est contraint de reprendre le volant.

Jamais il ne roulera aussi vite…

Devant un bâtiment très semblable à ceux alentour, c’est à dire pas très reluisant, il stoppe,  descend du véhicule et monte à pied la petite côte jusqu’à la porte d’entrée.

Il reste une chambre. Nous pouvons descendre.

Nous déchargeons le toit et le coffre puis découvrons ce fameux hôtel de sel.

Dehors, c’est vraiment pas terrible. Mais dedans, c'est plutôt sympa !

Comme prévu, tout est en sel. Les murs, les tables, les bancs et les lits.  

Le sol, lui aussi, est en sel.

Résultat : Nous nous en mettrons partout…du sel !

Sur les semelles, dans les chaussures et donc sur les chaussettes, sous les bagages.

Et attention à ne pas laisser glisser les duvets sur le sol.

Saleté de sel !
   Ça colle !
     On s’en fiche  partout !

 

Jamais contents ces touristes !

Allons ! Cessons d’être critiques.

Le sel,  ça colle mais au moins, c’est propre et cet hôtel est plutôt plus agréable que les précédents.

Le charme est toutefois un peu gâché pas l’absence de chauffage, comme partout ailleurs, mais surtout par la coupure d’eau et d’électricité dès 22 heures.

Il n’y a pas de petit profit !

Ce sont encore nos chères frontales qui nous permettront de trouver notre chambre après dîner ou nous diriger dans les couloirs, sans louper les marches, pour aller jusqu’aux sanitaires.

Et pour la chasse d’eau – pour une fois qu’il y en a une digne de ce nom – c’est encore "raté" !

Cette dernière nuit sera courte… très courte.

Sergio nous annonce que pour voir le soleil se lever sur le Salar, il faudra y être avant 6 heures du matin.

Ok Sergio, pas de problème !

Il faut donc qu’on mette le réveil à…. 5 heures du mat’ ? . . . Oups !

       Désolée mais moi, je vous laisse.

      Je vais essayer de dormir une paire d’heures . . .

Ces momies sont les premières que nous voyons. Elles sont en parfait état et produisent sur nous une impression bizarre.

Cliquez sur la carte pour agrandir.

 

 

 

 


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