Isla del Sol et Isla de la Luna, superbes îles du lac Titicaca, sont boliviennes.
Les autres îles - Isla de Taquile, Isla de Amantani et les curieuses îles flottantes des Uros - sont péruviennes et nous irons donc les visiter depuis Puno.
Dès l’accostage sur l’un des pontons de Isla del Sol, malgré la présence de nombreux touristes, nous sentons que cette île va nous plaire.
Avec ses quelques villages tous perchés à 4000 mètres d’altitude, nous sentons aussi que nos mollets vont être mis à rude épreuve.
Sur Isla del Sol, 2500 habitants se répartissent entre 3 communes - Yumani, Cha’llapampa et Cha’lla.
Courage !
Les villages et donc les hébergements sont tous au sommet de l’île.
A peine débarqués, chargés de nos gros sacs à dos, il nous faut donc grimper tout là haut.
Plutôt que les escaliers qui montent à pic vers le sommet, nous optons pour le chemin qu’empruntent les ânes. Avec ces grosses pierres, il n’est pas très confortable, mais un peu moins raide…quoique ?!
Fréquemment,
nous laissons passer les passagers prioritaires.
Il est 15 heures - Le soleil cogne - Nous n’en pouvons plus.
Pour ma part, si j’ai pu continuer de fumer sans problème dans le Sud Lipez, ici je crache les cigarettes, le cendrier, le buraliste et la multinationale qui vend cette cochonnerie.
Un jeune garçon de l’île a décidé de nous emmener jusqu’à un petit hôtel, dans le village de Yumani.
Alors que nous haletons et faisons une pause toutes les 3 minutes, lui grimpe d’un pas alerte et se retourne régulièrement pour voir si nous suivons.
Et le chemin n’en finit pas.
C’est désespérant.
Nous n’arriverons jamais en haut !
De toute cette ascension, ce sont les seules photos que vous verrez.
Après, nous n’avons pensé qu’à reprendre notre souffle !
Nous croisons ceux qui ont emprunté l’escalier.
Si le paysage est paradisiaque, nous en profiterons plus tard.
Pour le moment, nous sommes simplement attentifs à ne pas nous tordre une cheville et à éviter la crise cardiaque (!).
Anecdote : Quelle santé !
Sur toutes ces îles du lac Titicaca, nous serons surpris de constater que les chemins montent toujours verticalement.
Pas un virage, pas la moindre petite courbe pour rendre la montée moins difficile.
Ce qui n’empêche aucunement les habitants de grimper chaque jour, chargés d’énormes sacs de toile pleins à craquer, jeunes ou plus âgés, sans montrer le moindre signe de fatigue.
Pour la descente, les sacs sont vides. Mais les mains semblent ne pouvoir demeurer inoccupées.
Aussi, tout en dévalant ces chemins caillouteux et très pentus d’un pas rapide, que l’on soit homme ou femme …on tricote !
Et bien je puis vous dire que, chez nous, c’est le coeur qui tricote…et vite !
Après ¾ d’heure d’escalade… nous arrivons enfin.
Nous sommes à Yumani, au sud de l’île.
Quelle merveille !
En plus, notre chambre est propre et charmante, nos hôtes semblent sympathiques (même si le gérant, épiant nos moindres faits et gestes, nous ôtera finalement l’envie de séjourner davantage sur cette île) et leurs 2 enfants sont adorables.
Pour cette fin d’après midi, nous nous contenterons d’un petit tour de quartier, mais vite fait.
Nos mollets sont douloureux, mais surtout la nuit tombe et, s’il fait très chaud dans la journée, le soir, l’air est glacial.
Il fait nuit. Le ciel est très dégagé.
Nous sommes à 4000 mètres d’altitude et avons les yeux rivés sur la beauté du firmament.
Soudain le ciel s’illumine.
C’est incroyable. Quelqu’un là haut aurait-il allumé la lumière ?
C’était une étoile filante… énorme.
Jamais nous n’en avons vu une d’aussi près.
C’est bien d’être dans le ciel – Nous allons faire de très beaux rêves !
Nous dînons dans l’un des petits restaurants du village – long le service, trèèèèès long ! – et rentrons.
Avant de nous livrer aux bras de Morphée, nous allons visiter le jardin.
Nous assistons alors à un spectacle extraordinaire et inoubliable.
Le lendemain . . .
La plus belle partie de l’île est le chemin qui mène vers le nord,
au bout duquel se trouvent des ruines incas.
Nous avons 10 kilomètres de marche pour arriver aux ruines incas.
Pff ! Une bagatelle !... ?
En route donc pour Chinkana
Dès la sortie du village,, tout en marchant, nous ne pouvons détourner le regard de ce paysage extraordinaire.
Isla del Sol est « le berceau de plusieurs êtres vénérés comme le Soleil ».
On dit qu’il y a très longtemps, à la demande du Soleil, apparurent mystérieusement le dieu blanc Viracocha et les premiers Incas.
Quechua et Aymara croient toujours en cette légende sur la création.
En voyant cette beauté, on a envie d’y croire aussi !
Nous arrivons dans la commune de Cha’lla où nous devons payer quelques bolos avant de prendre le chemin (très bien entretenu comme toute l’île) qui conduit aux ruines.
Il ne nous reste que 8 kilomètres...!
Evoluer dans cette nature sauvage avec, toujours sous nos yeux, ce bleu incroyable
du lac Titicaca...
C’est un ravissement.