Commençons par l’emblème du Pérou :
Le très majestueux Condor
Ce charognard mesure 142 cm de haut et pèse entre 11 et 15 kg. Son envergure varie entre 270 et 330 cm.
Il est, avec l’albatros, l’oiseau le plus grand de la planète.
Comme pour ses voisins, le Chili, la Bolivie, la Colombie et l’Equateur, cet oiseau qui représente la force, le pouvoir, l’ordre et la liberté, est un symbole de la patrie.
Superficie : Près de 1 300 000 km2, soit 2,5 fois la France et 7,2% du continent sud-américain.
Population : En 1970, la population du Pérou était de 13,2 millions d’habitants. En 1997 de près de 25 millions. En 2008, près de 30 millions.
L’évolution démographique est considérable. Si le taux de fécondité baisse, il se heurte encore à la tradition et aux préjugés catholiques.
Le taux de mortalité infantile est de 29 pour mille, un des plus élevés de la région.
L’exode croissant des populations rurales vers les villes est une préoccupation majeure pour les autorités compétentes (75% de la population est urbaine – Près d’un tiers vit à Lima). Et ces dernières cherchent une solution pour ralentir ce déferlement des familles pauvres de la montagne vers Lima, la capitale, et les grandes villes.
La Capitale du Pérou est Lima.
La monnaie locale est le sole (3,50 soles = 1 euro = 10 bolivianos).
La langue officielle est l’espagnol.
En 1990, après 30 ans d’instabilité, Alberto Fujimori est élu Président avec 51% des voix.
Au prix de grands sacrifices et de mesures très impopulaires, il parvient à maîtriser l’inflation et diminuer la dette extérieure.
Mais parallèlement, le gouvernement s’engage dans une guerre totale avec le Sentier Lumineux (groupe extrémiste visant à détruire toute structure capitaliste pour placer le Pérou au centre d’une révolution mondiale et instaurer un « communisme planétaire »).
En 1992, après 15 années de guerre contre le régime péruvien, 18 milliards de dollars de dégâts et 70000 personnes (principalement parmi la population quechua) ayant perdu la vie, le Sentier Lumineux est décapité.
Fort de cette victoire, Fujimori est réélu en 1995 puis en 2000. Mais suite à des scandales de corruption, trafic d’armes et narcotrafic, il se réfugie au Japon en novembre 2000 et démissionne.
Il est aujourd’hui jugé pour corruption, violations des droits de l’homme, assassinats, tortures, enlèvements…
En 2001, les Péruviens élisent Alejandro Toledo, centre gauche.
Mais Toledo ne tient pas ses nombreuses promesses et, malgré un taux de croissance du PIB de près de 7% et une inflation maîtrisée (1,5% en 2005), il termine son mandat avec une popularité très basse.
En 2006, malgré un mandat déplorable en 1985 (période de crise économique), le social démocrate Alan Garcia est de nouveau élu Président du Pérou.
La population compte alors sur lui pour niveler les inégalités en matière de salaire et de conditions de travail, mais aussi d’accès aux soins et aux services élémentaires comme l’eau et l’électricité.
Elle compte surtout sur lui pour réformer la justice, réduire la corruption et améliorer l’éducation.
Les prochaines élections auront lieu en 2011.
On distingue 3 grandes zones géographiques :
Cette bande désertique et rocailleuse s’étend sur 2000 km, coincée entre l’océan Pacifique et les contreforts de la Cordillère des Andes.
Cette région représente 11% du territoire mais rassemble plus de la moitié de la population.
Sur cette partie de la Cordillère des Andes, les pics atteignent 6000 mètres.
C’est la région la plus vaste du pays (87% du territoire) et la moins peuplée (11% de la population) à cause de la pauvreté des sols qui sont les moins fertiles au monde.
Avec ses mers froides, mers tropicales, désert, forêts d’altitude, forêts tropicales…, le Pérou possède 84 zones de vie sur les 117 de notre planète.
Grâce à cette incroyable diversité d’écosystèmes et de climats, le Pérou est considéré comme le 5ème pays le plus riche en espèces animales et végétales.
Hélas, les autorités et la majorité des Péruviens n’ont pas pris conscience de l’importance de l’écologie.
Pollution des lacs et rivières par les mines et compagnies pétrolières, fonte des glaciers, baisse des réserves d’eau, exploitation désordonnée de la forêt amazonienne, montagnes de poubelles à la périphérie des grandes villes, cultures inadaptées qui épuisent les sols…
Les atteintes à l’environnement sont nombreuses et incontrôlées.
Les principales activités sont la pêche (mer riche en plancton et poissons) et l’exploitation des mines (1er producteur pour l’argent, 3ème pour le cuivre et 5ème pour l’or et important fournisseur de zinc et d'étain).
Pourtant, malgré une forte croissance (8,3% en 2010), 48% de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté.
Point fort : Une inflation aujourd’hui maîtrisée (3,5% en 2008) et parmi les plus faibles d’Amérique du sud.
Préoccupation majeure
Dans les années 1990, le Pérou était leader mondial de production de cocaïne.
Avec 29% de la production mondiale, il est aujourd’hui au 2ème rang, bien loin derrière la Colombie, mais quand même !
Les derniers militants du Sentier agissent encore au sud du pays, dans l’une des régions principales de production de coca, où ils se sont alliés aux trafiquants de drogue.
Si la guerre contre le Sentier Lumineux a été gagnée, celle contre la drogue est toujours d’actualité.
Après une nette diminution des surfaces cultivées en 2004-2006, on assiste maintenant à une augmentation très préoccupante (53000 hectares pour une production de 290 tonnes).
Gros point faible du Pérou : l’éducation
Après notre remarque sur l’illettrisme (fin de page Copacabana), nous découvrons dans notre guide l’extrait d’un article de l’écrivain A.B. Echenique :
« Le Pérou s’est foutu dedans à l’instant même où nos conquistadores décidèrent de décapiter le système éducatif inca….les espagnols ne se rendirent jamais compte du degré d’éducation de l’empire qu’ils mettaient à sac… »
Il explique que les espagnols décimèrent les intellectuels et les « amautas » (maîtres, professeurs) sur lesquels reposaient le système éducatif.
Les incas ignorant l’écriture et tout le savoir se transmettant oralement, il compare la disparition de chaque « amautas » à celle d’une bibliothèque.
Le système colonial a ensuite maintenu le peuple dans la plus grande ignorance. Le seul enseignement fut le catéchisme.
L’école ne fut rendue obligatoire qu’en 1904. Mais il fallut ensuite attendre 50 ans pour que le gouvernement (sous la dictature de Manuel Apolinarion Adria) s’intéresse de nouveau à l’éducation et ouvre 55 nouvelles écoles.
Et depuis, plus rien n’a été fait.
Des chiffres éloquents :
Le Pérou occupe aujourd’hui le 200ème rang mondial en matière d’éducation.
90% des élèves terminent le collège sans comprendre ce qu’ils lisent.
Les instituteurs gagnent 4 fois moins qu’il y a 45 ans.
Autre problème grave : la liberté de la presse
Dans un pays où les affaires de corruption et de trafic de drogue sont fréquentes, le journaliste n’est pas le bienvenu et la clémence envers les agresseurs ou assassins présumés est des plus choquantes.
Pour ce qui est de l’hygiène, nous pensions avoir connu le pire en Bolivie. C’est pourtant dans la campagne péruvienne que nous souffrirons le plus des odeurs et de la saleté.
Quant aux marchés… sans commentaire !
Pour les transports, plats typiques, tenues vestimentaires et « bagages »…, rien n’a changé, sauf parfois des couleurs un peu plus chatoyantes.
Notons toutefois que la cholita ne semble pas avoir passé la frontière et que, dans la campagne péruvienne, le bonnet péruvien multicolore est un peu plus porté qu’ailleurs.
A première vue, il semble donc qu’entre la Bolivie et le Pérou,
il n’y ait qu’une simple frontière géographique…
Mais…
A priori, autour de la Cordillère des Andes, nul ne ressemble plus à un Bolivien qu’un Péruvien.
Et pourtant…
Tout d’abord, les péruviens sont des gens très stressés. Ce qui surprend après le calme bolivien.
Mais surtout, si en Bolivie, nous n’avons rencontré que gentillesse et désintéressement, ce ne fut pas le cas au Pérou.
Lorsqu’un Péruvien travaillant dans le tourisme ou le commerce voit un touriste, il voit tout d’abord des dollars.
Mais l’accueil qu’il lui réserve n’est pas toujours très agréable et s’il l’est, nous retrouvons ici le « sourire commercial ».
Aussi, si les prix quoique plus élevés qu’en Bolivie, restent abordables, on a curieusement plus de réticence à "lâcher" ses soles que ses bolos.
Infos : Compter environ 60 soles la chambre pour 3 personnes, soient environ 17 euros (le prix moyen en Bolivie était de 12 euros)
Quant aux Péruviens qui n’ont "rien à gagner" avec nous, ils nous regardent tels des envahisseurs. Certains peuvent même être agressifs.
J’ai moi-même subi une méchante démonstration du racisme péruvien dans un autobus, en pleine campagne péruvienne (cf. canyon de Colca).
Hélas, pour ceux côtoyés au cours de ce périple dans leur propre pays, nous qui avions hâte de les rencontrer, nombre de Péruviens nous ont bien déçus.
Et pour avoir échangé notre avis sur la question avec d’autres voyageurs, il semble que nous ne soyons pas les seuls.
Contrairement aux Boliviens, les Péruviens ne nous laisseront donc pas un souvenir impérissable.
Mais un séjour chez l’habitant sur les superbes îles du lac Titicaca, la visite des nombreuses cités incas, le survol des mystérieuses lignes de Nasca et mettre les pieds sur le célèbre et monumental Machu Picchu…
Cela valait bien le déplacement !
Vous allez pouvoir en juger vous-même dans les pages qui suivent.
Précisons tout d’abord que nous ne visiterons que le tiers sud du pays.
Mais aussi que tous les Péruviens rencontrés en Argentine se distinguent toujours par leur profonde gentillesse.
Mais il est présent sur tous les blasons, accompagné parfois du lama, autre emblème de ces pays.