Avant de nous rendre à Cabanaconda, nous avions demandé à une agence, au centre ville d’Arequipa, de nous réserver 3 places, pour ce lundi 7 juin, dans le bus pour Tacna, dernière ville frontalière du Pérou.
Aussi, de retour de Colca, nous prenons sans attendre un taxi pour le centre ville où nous espérons trouver l’agence encore ouverte afin de récupérer nos billets.
Anecdote : Dernière soirée mémorable au Pérou
L’agence est encore ouverte mais la jeune fille de l’autre jour n’est pas là. Nous sommes reçus par un homme bedonnant, vautré derrière son bureau.
Nous apprenons alors que nos places n’ont pas été réservées, pour diverses raisons que nous ne comprenons qu’à moitié.
Nous demandons donc à cet homme d’appeler une compagnie et nous trouver des places.
Sur le bureau est posé ce que je nommerai un "pique-notes", ne sachant le nom de cet objet composé d’un socle surmonté d’une tige pointue permettant d’y planter des notes papiers.
Devant l’évidente mauvaise volonté de notre interlocuteur, Rémy est de plus en plus énervé. Et nous ne parvenons pas à placer un mot sans que "l’autre" nous interrompe.
Aussi, prenant l’objet dans ses mains, Rémy commence à s’agiter et finit par tordre la pointe métallique de l’objet.
Le pleutre devient blanc et fait aussitôt appeler 3 policiers qui se trouvaient un peu plus loin sur le trottoir.
Ces derniers nous écoutent, contrairement à cet énergumène, et semblent embarrassés pour nous. Mais ils ne peuvent évidement rien faire. Ils restent là cependant, de crainte que la situation ne dégénère.
L’agent, toujours tremblant derrière son bureau, demande à Rémy de lui rembourser les dégâts causés à son précieux objet ( !?)
Les policiers, aussi interloqués que nous, se gardent d’intervenir. Mais devant tant de stupidité et de mauvaise foi, la colère de Rémy augmente à vue d’œil.
Candice et moi, n’ayant pas vraiment envie de demander un droit de visite dans une prison péruvienne, parvenons à éloigner notre dangereux forcené – j’ai nommé notre Capitaine !?! - de cet abruti.
Précisons qu’avant de partir, Rémy s’offrira le plaisir de jeter quelques soles sur le bureau pour le remplacement du "pique-notes".
Mais nous sommes d’avis qu’il risque de se passer fort longtemps avant que ce cher homme ne pose de nouveau un objet aussi dangereux devant son ventre !!!
Nous reprenons un taxi pour la gare, où nous espérons trouver des places pour Tacna.
Nous courrons d’une compagnie à l’autre... tout est complet...
Dernière compagnie... nous obtenons 3 places.
Ouf !
Nous n’avions aucune envie de rester plus longtemps dans ce pays !
Retour à l’hôtel – La nuit va encore être très courte – Nous devons encore nous lever à 5 heures.
Vers Tacna – Frontière péruvienne
Lundi 7 juin
Encore 6 heures de bus pour atteindre Tacna, ville frontalière entre le Pérou et le Chili.
Cette fois, le bus est confortable et la route est en bon état.
Nous traversons le désert péruvien avec un paysage couleur sable à perte de vue.
De temps à autres, nous traversons une ville avec des constructions en brique ou en pierre de la même couleur que le sol.
Sur des centaines de kilomètres, pas un arbre, pas une flaque d’eau, pas une once de couleur hormis ces urubus à tête rouge, seuls animaux croisés sur cette route monotone.
A Moquegua, nous descendons les bagages pour un contrôle sanitaire. Les fruits sont interdits à cause de la mouche qui sévit dans la région parait-il.
Cette halte nous aura au moins permis de voir un peu de couleur.
Les bagages retrouvent leur place dans les soutes. Nous replongeons dans l’austérité du désert.
Quelques dizaines de kilomètres plus tard, nous sommes de nouveau arrêtés. Cette fois, il s’agit d’un barrage pour contrôle des passeports.
13 heures – Nous arrivons à Tacna
Nous allons nous "frotter" une dernière fois à ces chers Péruviens.
Arrivés dans la gare routière de Tacna, nous cassons une petite croûte en prenant soin de nous débarrasser de tout fruit, légume, produit laitier ou dérivé de viande avant le passage de la frontière chilienne. Les Chiliens ne plaisantant pas du tout sur ce sujet.
Puis, le seul moyen de nous rendre à Arica, au Chili, étant la voiture, nous nous adressons à l’une des compagnies offrant les services de voitures collectives.
Ces voitures avec chauffeur peuvent embarquer jusqu’à 5 personnes. Le prix global est alors partagé entre les différents passagers.
On peut aussi choisir de louer la voiture sans autre passager, auquel cas il faut régler l’intégralité du prix comme si nous étions 5.
Nous réservons 3 places que nous devrons payer directement au chauffeur, à l’arrivée.
Il est encore tôt. Attendre d’autres voyageurs ne nous pose donc aucun problème.
Au poste de frontière, nous procéderons aux différents contrôles accompagnés de notre chauffeur connu du personnel des différents services.
Environ 1 heure plus tard, nous sommes sur le parking de la gare d’Arica, au Chili.
Anecdote : Dernière arnaque péruvienne
A Tacna, nous étions bien décidés à attendre que d’autres passagers partagent notre véhicule et patientions sagement dans la gare.
Mais si nous n’étions pas pressés, notre chauffeur, lui, semblait l’être. Il avait tellement hâte de partir qu’il est même venu, au pas de course, me chercher à l’étage où je venais de me rendre pour un besoin urgent.
Nous sommes donc partis sans autre passager que nous trois dans la grande et belle Mercedes.
Arrivés à Arica, nous tendons la somme convenue au chauffeur. Mais celui-ci demande le supplément pour les 3 passagers manquants.
Gloups !
Pour la énième fois pendant notre court séjour au Pérou, soient un peu plus de 15 jours,
nous nous fâchons.
Très vite, des hommes arrivent en renfort autour du véhicule. Tous insistent pour que nous payions 5 places.
Nous insistons en rappelant les conditions posées à Tacna. Nous n’avons jamais souhaité partir à 3 et si ce monsieur était pressé, nous n’y sommes pour rien.
Mais notre bandit ne veut rien entendre.
Rémy, excédé, ne veut plus discuter. Il met d’autorité l’argent dans la main du chauffeur, lui dit "C'est ça ou rien!" et nous partons.
Il est hors de question que ces sacripants nous gâchent notre retour au Chili !