Nous sommes de retour au Chili.
La première fois, nous abordions le Chili par sa ville la plus au sud – Puerto Williams.
Cette fois, nous faisons notre entrée dans ce pays par la ville la plus au nord - Arica.
Nous avançons les aiguilles de nos montres d’1 heure - ici, il est 17 heures – et nous mettons en quête d’un moyen de transport pour le centre ville d’Arica.
La planète Mars
Lorsque nous sortons de la gare routière, un homme nous observe.
Cet homme ne semble pas tout à fait normal !
Nous traversons la route. Il traverse aussi.
Puis il nous accoste et nous demande, avec cette rapidité inégalable qu’ont les Chiliens de parler espagnol, si nous souhaitons aller en ville.
L’homme nous explique alors comment fonctionnent les taxis, collectifs ou non, et nous dit que nous pouvons aussi prendre le bus.
Oui, mais lequel ?
Il attend avec nous. Lorsqu'un bus passe, il lui fait signe.
Le bus s’arrête. Notre homme monte, discute avec le chauffeur, redescend et nous dit que nous pouvons monter dans ce bus. Puis il nous salue et retraverse la rue.
Cet homme souhaitait simplement nous aider, sans aucun intérêt personnel.
Nous avions vu juste. Cet homme n’est pas tout à fait normal (!?!)
Nous montons dans le bus et regardons la ville défiler par les vitres.
Les maisons sont propres, avec des toits, des jardins et des couleurs. Plein de couleurs.
Les passagers, eux aussi, sont soignés. S’il y a des odeurs, ce sont les effluves de parfum et de propreté.
Et nous retrouvons avec plaisir ces jolis minois dont le regard à lui seul exprime sérénité et gentillesse.
Arrivés au centre ville, nous nous inquiétons de savoir où descendre.
Nous n’avons pas le temps de nous lever pour aller parler au chauffeur. Celui-ci se retourne et nous demande si nous avons une adresse où nous rendre.
En même temps, ma voisine me pose la même question.
Nous indiquons que nous cherchons un hôtel.
Aurions-nous débarqué sur la planète Mars ?
Le chauffeur nous dépose près de la place du centre ville et nous montre, un peu plus loin, le syndicat d’initiative.
A peine sommes-nous sur le trottoir, les voitures s’arrêtent pour nous laisser traverser.
Sur la place, seuls se font entendre les chants des oiseaux.
Il est 17 heures – Le syndicat d’initiative ferme ses portes.
Mais une jeune femme remet la clé dans la serrure, nous ouvre et nous accueille avec un franc sourire.
Elle allume de nouveau son ordinateur, puis l’imprimante afin de nous éditer une liste des hôtels, avec adresses et tarifs.
Nous réalisons alors que nous avons passé la frontière.
Nous avons retrouvé ce pays que nous avions tant aimé.
Nous sommes à l’extrême nord.
Pourtant, rien n’a changé depuis Puerto Williams, Chiloé ou Valdivia.
Les Chiliens sont toujours aussi discrets, serviables et aimables.
Quelle bouffée d’oxygène !
Nous arpentons les rues du centre en quête de l’hôtel conseillé par cette sympathique jeune femme.
L’hôtel est charmant, d’une propreté que nous n’attendions plus et l’hôtesse est des plus chaleureuses.
Candice se verra offrir une chambre individuelle et nous serons tellement bien et apprécierons tellement le confort et le calme que nous n’aurons plus envie de quitter la ville.
Nous userons et abuserons de la bonne douche chaude disponible dans chaque chambre.
Nous verrons qu’il est possible de faire laver du linge sans retrouver les mêmes tâches après, qu’avant le lavage.
Et nous nous régalerons de plats typiques et succulents au mercado d’Arica.
La seule petite ombre au tableau sera un serveur de restaurant un peu trop insistant.
Mais peut-être était-il Péruvien !!!
Nous serons également – Hélas, une fois de plus – très choqués de constater combien la consommation de soda est importante en Amérique du sud.
Outre les bouteilles de 2 litres de soda trônant sur les tables, nous verrons en effet une maman mettre du Coca-Cola dans le biberon de son enfant qui ne marche pas encore.
Sur la photo ci-dessus, les bouteilles d'eau au premier plan sont les nôtres. Nous n'en verrons pas d'autres sur les tables !
Retour à la maison
Nous nous sommes enfin débarrassés de la crasse qui nous collait à la peau depuis des semaines et avons surtout récupéré d’une grande fatigue accumulée pendant ces "presque" 2 mois de voyage dans les Andes.
Après 3 journées de totale détente, nous avons hâte de rentrer à la maison.
Le désert, les lagunas et le salar sont les mêmes que dans le Sud Lipez, à quelques dizaines de kilomètres de l'autre côté de la frontière.
Nous annulons donc notre visite prévue dans le désert de Atacama.
Nous ferons également l’impasse sur la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde : Chuquicamata, près de Calama.
Quant à la nuit étoilée vue par un télescope à San Pedro, le Français qui propose cette découverte n’a jamais répondu à nos mails.
Nous réservons nos billets de bus pour le retour.
Jeudi 10 juin – 21 heures 30
Direction Salta via Calama
Nous apprécions beaucoup le confort des bus chiliens.
Nous déplorons seulement la détermination que mettent les services de police et de douane de ce pays à enquiquiner chauffeurs et voyageurs.
Vous pouvez pas nous laisser dormir en paix ?... !
Résultat : Arrivés à Calama, nous avons perdu tout le bénéfice de notre agréable séjour à Arica. Malgré les fauteuils des plus confortables, nous n’avons pas pu fermer l’œil de la nuit.
A 6 heures du matin, la petite ville de Calama est déserte. Tout est fermé.
Et surtout, Calama étant à 2465 m d’altitude, de bon matin il y fait très froid.
Nous nous recroquevillons sur un banc et attendons, avec nos amis les chiens errants, l’ouverture d’une boulangerie.
Un peu collant les chiens.
Mais nous les aimons tant !
Dès l’ouverture du terminal des bus, désert lui aussi, nous poursuivons cette attente à l’abri du vent.
Les chiens nous attendent devant la porte (!)
Vendredi 11 juin - 9 heures
Le bus pour Salta démarre.
Nous sommes seuls dans ce grand bus et voyageons sans billet. Le guichet n’ayant toujours pas ouvert ses portes.
Mais notre chauffeur a tout arrangé. A Atacama, où montent la plupart des passagers pour Salta, une femme amènera Rémy, en voiture, au bureau de la compagnie pour acheter les places.
Nous aurons ainsi l’occasion de découvrir rapidement la petite ville de San Pedro de Atacama, perdue au pied du désert du même nom.
20 heures 30 – Nous sommes de retour à Salta.
Après une bonne heure de déambulation dans le quartier environnant la gare, nous trouvons enfin une chambre à prix correct, avec des lits qui ne soient pas une torture pour le dos.
Le lendemain matin, les rues sont désertes. Seules quelques femmes sont au volant de leur voiture.
Mais c’est bien sûr. La coupe du monde de foot à commencé !
Samedi 12 juin – 15 heures
Nous entamons notre dernier voyage en bus.
Plus que 19 heures de trajet !
Dimanche 13 juin
Enfin chez nous !
Avec 2 heures de "rab", il est midi lorsque nous descendons à Retiro, gare routière de Buenos Aires, baignée dans un ciel grisâtre.
Après 55 jours de voyage fatiguant mais inoubliable, nous nous apprêtons à retrouver notre cher . . .
Même si les Chiliens ont piqué ce rocher à leurs voisins !