Le Chili

 


Décembre 2009 - Janvier 2010

L'explorateur portugais Fernand de Magellan fut le premier Européen à visiter l'actuel Chili en débarquant sur l'île Chiloé lors de son périple en 1520, ce après avoir traversé le détroit qui porte désormais son nom.

La région fut alors appelée « Tchili », du nom des indigènes qui la peuplaient et qui signifie en indien "neige".

Novembre 2009 à janvier 2010

Après un voyage paradisiaque au milieu des icebergs, des glaciers et des montagnes, nous revenons au Chili dont nous ne connaissons pour l’instant que la petite ville de Puerto Williams.

Cette fois, nous séjournerons plus longtemps dans ce pays nouveau sur la liste des contrées dont nous aurons foulé le sol.

Nous commencerons donc, comme nous en avons pris l’habitude, par une petite présentation et  livrerons nos premières impressions.

*


Le Chili, d’une superficie de 756 945 km2, est unique en ce qui concerne sa longueur.

Avec le désert d’Atacama au nord et le Cap Horn à l’extrême sud, il s’étend sur 4265 km pour une largeur de 349 km (15 km seulement au niveau de Puerto Natales).
Dans ce territoire chilien, n’oublions pas l’île de Pâques (Rapa Nui), au nord ouest

Anecdote : Encore une petite portion de Chili ?

Dans toute l’Amérique du sud, il est un appareil électronique indispensable à la survie de la population : La télévision.

Du matin au soir, quelque soit le lieu ou l’heure, le téléviseur est allumé.


Impossible d’échapper à la voix des présentatrices le plus souvent vulgaires, animant des émissions stupides (phénomène certes international !) à grand renfort de cris stridents.

Exception faite des jours de match. Le football étant l’autre élément vital.

Si nous évitons tant que faire se peut de braquer nos regards sur les écrans, une image a toutefois capté notre attention : celle de la météo chilienne.

Surprenant de voir ce pays ainsi découpé en morceaux !

Et lorsque ces images du Chili défilent lentement du nord au sud...

...il semble que cela ne finira jamais.

Régions

Le Chili était découpé en 12 régions numérotées de 1 à 12 du nord au sud.
Depuis, de nouvelles régions ont été créées et intercalées entre ces 12 (exemple : la région 14 se trouvait placée entre la 9 et la 10).
Afin d’éviter les confusions, elles portent désormais un nom (Exemple : la région Magallanes est l’ancienne 12ème région).
Hélas, les anciennes appellations sont encore utilisées et il est difficile de s’y retrouver, par exemple, lorsque l’on cherche un numéro de téléphone dans l’annuaire électronique.

Notre programme

Vue la longueur de ce pays, inutile de préciser que pour visiter le Chili du nord au sud, il faut un certains temps.
Pour ce premier séjour dans ce pays totalement inconnu de nous, nous limiterons donc notre périple au tiers sud.

Après Puerto Williams que nous avons adoré, c’est à Puerto Natales, avec la visite du parc Torres del Paine et ses glaciers, que nous reprendrons les routes chiliennes

Puis nous remonterons encore les canaux de Patagonie à bord d’un ferry, ce jusqu’à Puerto Montt et la superbe et attachante île Chiloé.

Nous visiterons également Valdivia, très animée, avant de repartir, attirés comme par un aimant et en dépit de notre programme, sur cet archipel où les chilotes autant que les paysages (un mélange entre la Bretagne et la Corse) nous ont totalement conquis. 

Nous y passerons les fêtes de fin d’année avec nos amis de Lili qui nous y rejoindrons, puis quitterons le Chili, une flèche dans le cœur.

Vous aurez déjà compris que le Chili tiendra une place d’honneur
dans les souvenirs de voyage des .

Avant d’évoquer les Chiliens et leur mode de vie, quelques infos politiques et économiques.
Infos en bref
1973 – 1990

17 années de terreurs

Si le 11 septembre est une date fatidique pour les Etats-Unis, elle l’est tout autant pour le Chili.


Nous sommes le 11 septembre 1973.

Augusto Pinochet Ugarte déclenche un coup d’Etat sanglant, renversant le gouvernement et entraînant le suicide du Président Salvador Allende.

Ce coup d’Etat est le début de 17 ans de terreur au Chili.

Répression, torture, assassinats…


Des milliers de personnes sont torturées, emprisonnées, disparues...

Il faut attendre 1989, avec les premières élections libres depuis 1970, pour que le pays retourne à la démocratie.

 

De nos jours, le Chili, avec environs 16 millions d’habitants, est en pleine et rapide évolution.


Après des années d’horreurs, le pays relève enfin la tête, l’économie est florissante (ce qui lui vaut certaine jalousie de la part de ses proches voisins), et surtout, les Chiliens peuvent reprendre la parole.

En 2005, Michelle Bachelet, emprisonnée et torturée sous Pinochet, est la première femme à accéder aux ministères chiliens (santé et défense).

 

En 2006, Michelle Bachelet prend ses fonctions à la Présidence du Chili et compose un gouvernement comprenant 10 hommes et 10 femmes.

C’est la première fois dans l'histoire de l'Amérique du Sud, et dans l’un des pays les plus conservateurs, qu’une femme est élue Présidente.

L’Eglise catholique continue toutefois d’exercer une très forte influence morale et politique.

A savoir : La population est à 90% catholique.
Jusqu’en 2004, le Chili était l’un des derniers pays démocratiques sans loi sur le divorce. L’avortement et l’homosexualité restent des sujets sensibles aujourd’hui et des cours sur le sida et la contraception commencent à peine à faire leur entrée dans les écoles.

Mais une législation plus tolérante et la reconnaissance des droits des femmes et de la liberté d’expression entraînent des changements rapides et profonds dans les mentalités.


De nouvelles élections présidentielles ont lieu alors que nous séjournons à Chiloé (décembre 2010).
Après un mandat de 4 ans, la Présidente sortante ne peut se représenter.


Pour le second tour de ces élections, Eduardo Frei, soutenu par Michelle Bachelet, est toujours en course mais doit affronter Sebastian Piñera, un entrepreneur multimillionnaire de droite déjà éclaboussé par des scandales financiers.

Le 17 janvier 2010, le second tour à lieu.


Le nouveau Président élu est Sebastian Piñera.

Depuis 1958, la droite n’avait pas remporté d’élection au Chili. Mais c’est surtout la première fois qu’elle retourne au pouvoir depuis 20 ans et la fin de la dictature militaire de Pinochet.

Souhaitons simplement que le nouveau Président chilien saura poursuivre les efforts engagés.

Avant de clore ce chapitre des élections, précisons que les hommes et les femmes n'ont pas le même bureau de vote.

Notons aussi et surtout que le vote est obligatoire au Chili, sous peine d'amande.
Le jour des élections, tous les commerces, les théâtres, les cinémas et autres lieux recevant le public ont interdiction d'ouvrir leurs portes. Seuls les supermarchés ont une dérogation à partir de 14 heures.

 

Économie

L’économie du Chili, grâce surtout aux mines de cuivre (35% de la production mondiale – 45% des exportations chiliennes) et à son cours élevé  est la plus solide d’Amérique latine.

La prospérité du Chili a permis de grands travaux de rénovation dans les villes, la construction de logements dans les communautés isolées et d’infrastructures scolaires et sanitaires.

L’espérance de vie est en constante progression et, si l’inégalité des revenus est encore flagrantes, la pauvreté a diminué de moitié en 15 ans (19% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté – Le taux de chômage était de 8% en 2006).

La monnaie est le peso chilien
(3000 pesos environ pour 1 euro).

      
Volcans et séismes

Ce pays, situé le long de la Cordillère des Andes, est dominé par des centaines de sommets.



50 volcans sont encore en activité.

El Corcovado

Les tremblements de terre sont donc fréquents et leur intensité peut atteindre 8 à 9 sur l’échelle de Richter.
Après le tremblement de terre de 1960 (entre 8,6 et 9,5) faisant 1 millier de victimes, les instances chiliennes ont décidé de prévenir ces catastrophes en bâtissant selon des normes antisismiques et en éduquant la population.

Lieux où se mettre a l’abri, gestes à faire ou à éviter, cours de prévention obligatoires dans toutes les écoles. Cet ensemble de mesures a permis de diminuer considérablement (voir réduire à zéro) le nombre de victimes lors de secousses majeures.

A Chacabuco

Note : Alors que je rédige ces pages (matin du 27 février 2010), les chiliens viennent de subir les conséquences d’un nouveau séisme de très forte intensité au large de Concepción, entre Valdivia et Santiago. Le bilan s'alourdit d'heure en heure.
Souhaitons que le bilan final ne soit pas trop lourd.

Attention – Courant !

Il est un point où de sérieux efforts devrait être envisagés,
il s’agit des branchements électriques.

Jamais nous n’avons vu tant de câbles traverser les rues, courir d’une maison à l’autre, envahir les façades et les toits.

Que nous soyons dans une petite bourgade ou dans une ville, c’est la même chose.

Vous pourrez l’observer sur la plupart de nos photos gâchées par quantité de ces câbles. Mais en voici déjà un beau un petit échantillon.

  
   

C’est une vraie calamité et un réel danger.

Venons-en au peuple chilien et à son mode de vie.

Les Chiliens

Voici ce que nous lisons sur un guide :

« …Les Chiliens surmontent doucement des années de dictature féroce et les lois deviennent plus tolérantes…
…Mais, coincés entre les Andes et le Pacifique, les chiliens ont gardé une mentalité insulaire et ont la réputation d’être des gens discrets et réservés… »

Arrivant d’Argentine, nous ne pouvons que confirmer !

Mais cette discrétion est tout à leur honneur et ne signifie aucunement qu’ils sont « sauvages » - bien au contraire.

Et si vous souhaitez savoir ce que nous avons ressenti à leur contact, vous devrez nous suivre dans notre découverte de ce pays et de sa population pour en savoir davantage.
 
Nous nous contenterons pour l’instant de préciser que, malgré les petites critiques qui vont suivre, nous aurons beaucoup de regrets de retourner en Argentine à l’issue de ce séjour.

Mode de vie

De même que ses voisins d’Amérique latine, le mode de vie chilien est très semblable à celui d’Europe.
Pourtant, et toujours comme ses voisins, nous serons souvent confrontés à des paradoxes et quelques scènes nous rappelleront fortement l’Afrique comme des chevaux tirant des carrioles qui croisent les files de voitures sur les routes ou certains bus, bons pour la casse, transportant toujours des passagers.

Il y a aussi des marchands qui montent dans les autocars à chaque arrêt pour vendre des biscuits ou du café mais aussi des chaussettes ou autres ustensiles…

Au moins, ici, tout le monde peut tenter de gagner "sa croûte" !

 

A Puerto Montt

A Chiloé

L’école élémentaire est gratuite et obligatoire et les trois quarts des chiliens terminent désormais leurs études secondaires (seulement 50% en 1990).

Hélas, le fossé entre les « cuicos » (classes supérieure) et les pauvres reste immense. Les niveaux de vie sont très disparates et la notion de classe est très marquée.

Les femmes

Les Chiliennes, cantonnées pendant des années au 2ème plan de la société, sont en pleine époque libératrice.
On les trouve désormais à des postes élevés dans les entreprises et elles font partie de la scène politique.
Leur statut juridique évolue rapidement grâce aux lois sur le divorce, contre le harcèlement sexuel et à des condamnations plus lourdes pour les violences domestiques.

Comme en Europe, la discrimination dans le domaine du travail est un sujet d’actualité.
 
Quant au célèbre machisme latino-américain, il reste assez discret au Chili où les femmes sont très respectées.

Les enfants

Si, au même titre que la « Brésilienne bien roulée », le « beau mâle Argentin » n’est qu’un mythe, certains Chiliens pourraient bien plus aisément prétendre à ce titre.  

Mais ceux que l’on remarque le plus sont les enfants.

Ces gosses sont magnifiques, beaux à croquer.

Ah non, celle-ci n’est pas chilienne…mais elle pourrait l’être… Hum !!!

La plupart de ces enfants ont de superbes cheveux noirs et le teint mat. Ces visages ronds aux sourires éclatants où les yeux sont deux fentes malicieuses attireront chaque jour notre attention et ces photos volées n’en représentent qu’un très faible échantillon.

Le Chauffage

 

Se chauffer dans cette région du Chili est une véritable galère.

Ne cherchez pas les radiateurs, au gaz ou électriques, vous n’en trouverez pas.

Ici, on ne se chauffe qu’au bois.

Toutes les maisons possèdent un «calefactor», installé dans la pièce principale.

(à Ancud -Chiloé)

Pour ne pas mourir de froid, il faut, toute la journée, garnir ce poêle de bûches.


D’une part, nous ne sommes pas du tout coutumiers de ce genre de chauffage.

De plus, si les bûches de bois ne manquaient pas, quoique souvent trempées par les pluies fréquentes, nos charmants propriétaires avaient l’art d’oublier de nous laisser le papier et le petit bois indispensables pour allumer le feu.

Nous rentrions de nos visites et nous levions chaque matin dans des pièces glaciales

Nous avons donc "pesté" après ces chauffages durant tout notre séjour au Chili.

Impossible de connaître un pays sans goûter à ses spécialités culinaires.
Nous allons donc vous donner nos premières impressions en la matière.

La cuisine chilienne

Que dire de la cuisine chilienne sans fâcher nos amis chiliens ?

Lors de notre arrivée au Chili, nous nous demandons où Monica, notre très chère amie chilienne, a pu apprendre à préparer ces plats dont elle nous régale chaque fois que nous avons le plaisir de revoir nos amis d’Anakena (cf. départ pour ceux qui ne suivraient pas !).

 

Je ne puis vous parler des bons restaurants de Puerto Montt ou Valdivia s’il y en a, car la durée de notre voyage et le budget que cela implique ne nous a pas permis de les fréquenter.

Mais les multiples petits établissements où nous avons déjeuné les premiers jours de notre arrivée au Chili nous ont donné quelque inquiétude pour la suite.

Heureusement, note avis sur la question changea radicalement lors de notre séjour à Chiloé où nous avons pu nous délecter de certaines spécialités.

Voici toutefois nos premières impressions.

Impossible de manger autre chose que du « pollo » (poulet) ou encore du « lomo a la povre » (que nous pourrions appeler bœuf en semelle avec des œufs frits » !!!) accompagné de frites grasses ou de purée – car les chiliens adorent la purée.

Pour le riz, il est toujours très sec et mélangé à d’énormes petits pois et beaucoup - mais alors beaucoup - de maïs.


Si l’on aime les plats relevés ou simplement légèrement poivrés, il est préférable d’avoir sa petite réserve dans le sac. Les plats sont très fades.

On peut éventuellement asperger le tout d’une sauce posée sur toutes les tables au même titre que le sel.

 

Le « Aji »

sorte de Tabasco moins pimenté mais avec trop souvent un fort goût de poivron.

Sinon, c’est mayonnaise ou ketchup, comme les voisins !

Il est inconcevable en Amérique latine de manger un plat sans l'arroser de mayonnaise " et " de ketchup.
Parfois une troisième bouteille trône sur la table. Il s’agit d’un mélange jaunâtre et gluant appelé moutarde (!?!).

Outre Atlantique, il n’y a point de « Maille qui m’aille » !


Les pizzas sont rares et c’est tant mieux car, au sud du Chili, elles sont hors de prix.

Il est vrai que les plats proposés dans les restaurants sont rarement le reflet exact de la cuisine d’un pays. Pour savourer les plats locaux, rien de tel que manger chez l’habitant.

Mais cela ne nous étant pas possible, nous ne pouvons que nous référer à ce que nous avons expérimenté.

De plus, pour nous conforter dans notre première idée que les chiliens ne sont pas des adeptes de la bonne table, il nous a suffit de visiter les «cabañas» (appartements en location).

Il y a toujours pour seule table un petit comptoir (quelque soit le nombre de personnes pour lesquelles ces logements sont prévus) et la vaisselle pour cuisiner se limite la plupart du temps à une casserole et une bouilloire.
J’ai embêté plus d’une propriétaire en réclamant quelques accessoires supplémentaires, qui ne m’ont d’ailleurs jamais été refusés, et parfois même achetés tout exprès.

Spécialités

L’une des spécialités chiliennes est

le « pastel de Choclo »

Le « pastel de choclo » est un gratin composé de poulet ou de boeuf recouvert de purée de maïs et de raisins secs. Le tout ayant un goût salé-sucré des plus curieux.

Ce « pastel de choclo » nous a été servi sur le ferry entre Puerto Natales et Puerto Montt.
Seul Rémy est parvenu à avaler ce drôle de mélange et, au vu du nombre d’assiettes retournées intactes en cuisine, il semble que ce plat n’ait pas fait l’unanimité.

Pas très appétissant tout ça, me dires-vous ?

Certes ! Mais ça va s’améliorer !

 

En fait, il semble que les Chiliens déjeunent plutôt à l’extérieur.

Et, pour bien manger, les meilleurs endroits sont les restaurants ouvriers.

Les « empanadas »

Comme les Brésiliens et les Argentins, les Chiliens sont très friands de ces chaussons farcis à la viande.

Mais les Chiliens surpassent largement leurs voisins quant à la qualité de la pâte et de la farce.

  Extra !

Les soupes

Le plat favori des chiliens est la soupe.

Ces soupes sont en fait des plats complets composés de légumes, viande, coquillages et saucisses.

Les restaurants ouvriers en proposent plusieurs variétés. Ces « cazuelas » ou « pailas » sont savoureuses et très appréciables lorsqu’il fait froid.

Nous goûterons le cancato, le caldillo ou encore la paila marine.

Un délice !

Sur les marchés, on trouve quantité de poissons et coquillages.

Les moules - qui ici se nomment choros et non mejillones - retiendront particulièrement notre attention.

Car elles sont énormes.

 Celles-ci, quoi qu’on en pense, sont de taille moyenne.

Ce sont des «Choros» ou «Maltones»

Les «Zapatos», qui portent bien leur nom, sont grandes comme des chaussures.

Les petites, si on peut les qualifier de petites, sont les «Choritos».

Les chiliens mangent aussi des algues.

Il s’en vend partout, sur les marchés ou dans de petites échoppes sur les trottoirs. Nul doute que les Chiliens adorent ça, mais impossible de comprendre comment ils les préparent.

Mais le sud du Chili est avant tout le pays du saumon d’élevage
(2ème producteur mondial).

Et là, ce pays passe dans la catégorie supérieure.


Des mois plus tard, nous ne pouvons penser au saumon chilien sans saliver.

Mais nous y reviendrons.

Nous voici, je l’espère, réconciliés avec nos amis chiliens.

Nous pouvons poursuivre . . .

Fruits et légumes

Marché de Valdivia

Les fruits et légumes, dont le choix et la saveur sont irrésistibles, viennent encore redorer le blason des Chiliens.

C’est avec grand plaisir que nous croquons dans des brugnons ou abricots juteux, dégustons les cerises ou les fraises rouges à souhait nous transportant dans le «potager de Papa», ou encore abusons des avocats.

Nous déplorons n’avoir pu trouver les succulents jus de fruits pressés dont parlent les guides. Mais peut-être est-ce une spécialité du nord du pays.

Chef, un p’tit verre on a soif !

Les vins rouges chiliens jouissent d’une excellente réputation dans le monde entier. Mais il s’agit probablement des grands crus.
Nous étant contentés de vins très moyens, que nous avons trouvé trop "alcooliques", nous ne nous étendrons pas sur la question et gardons notre préférence pour certains vins très fruités d’Argentine.
 
Nous avons par contre beaucoup apprécié la légèreté et le goût très fruité du vin blanc dont nous avons vidé quelques bouteilles en ces périodes de fêtes.



Je ne sais si les Chiliens apprécient le bon vin.

Ce qui est certain est que, comme dans toute l’Amérique latine, ils aiment la bière.


Quant aux sodas, ils en consomment beaucoup. Mais rien de comparable avec leurs voisins qui en boivent des litres au cours d’un même repas et où aucun enfant, même en bas âge, ne se promène sans sa canette de soda.

 Salud !

Santé !

Impossible de parler des alcools chiliens sans évoquer le « Pisco Sour ».

Parmi les chiffres glanés de ci de là, nous lisons « production annuelle de pisco : 50 millions de litres » - Pas mal !

Après la caïpirinha brésilienne, nous avons eu le plaisir de découvrir ce fameux Pisco et nous avons très vite compris l’engouement des Chiliens pour cette boisson.


Le pisco (entre 35 et 50°) provient de la distillation d’un vin de muscat légèrement vieilli.

Cet alcool ne se boit pas pur mais en cocktail.  

1 volume de pisco pour ½ volume de jus de citron, sans oublier le sucre glace et une petite cuiller de blanc d’œuf, le tout passé au shaker.

Ajoutons à cela quelques glaçons.

On obtient le Pisco Sour.

Ça sent très bon, c’est frais, et c’est succulent !

On le trouve aussi déjà préparé dans les supermarchés, mais c’est nettement moins savoureux.

Mais à défaut de shaker, nous en avons ma foi quelque peu abusé (!!!)

« Tiene postres ? »



Vous avez des desserts ? »

Si, comme notre Capitaine, vous aimez le fromage, vous n’en trouverez pas sur les cartes de restaurant.
Par contre, Rémy s’est régalé de fromage de vache vendu sur les marchés de l’île Chiloé ou de Valdivia.

Et si, comme moi, vous aimez finir un repas sur une petite douceur, vous serez frustré.

Les seuls desserts proposés sont des fruits au sirop (en boite) ou une boule de glace.

La meilleure solution est d’aller dans une « panaderia - confiteria » acheter un petit gâteau, mais là encore, le choix est mince.
Certaines toutefois font d’excellentes tourtes aux fruits.

Ces « panaderias », comme leurs noms l’indiquent, vendent aussi du pain.

Au sud du Chili, tous les pains sont petits et ronds ou carrés, légèrement feuilletés.

      
        

Ils ne valent pas, bien sûr, la bonne baguette française (s’il en existe encore en France !?). Mais ils sont très bons et se conservent très bien.
Et lorsqu’on a connu ce que les Brésiliens osent appeler "pain" (notons toutefois que ces derniers se rattrapent largement sur les pâtisseries), tous les autres pains semblent délicieux.

Pour une petite envie de sucré, on peut aussi étaler sur ce petit pain une bonne couche de Dulce de leche (lait concentré sucré et caramélisé), appelé ici Manjar qui, si le nom diffère et quoiqu’en disent les Argentins, est tout aussi bon.

« Un café por favor ! »

Voici un sujet qui risque à nouveau de nous fâcher avec nos amis et nous en sommes désolés.

Mais avouez chers Chiliens que le café, c’est pas votre tasse de thé !...Hum ?!


Trouver un paquet de café dans un supermarché relève du défi.

Se régaler avec un « petit noir » dans un bar en représente un autre.

Au Chili, lorsque vous commandez un café, vous avez 2 solutions :

Vous avez bien vu.

C’est la boite de café soluble ou le sachet individuel.

Le plus long en fait, c’est l’eau bouillante !

S’ils sont rares, certains établissements possèdent toutefois une machine à expresso.

Chic alors ! Enfin un bon café !

Dans ce cas, il est très important de bien écouter les diverses propositions du serveur :

« Café con leche, café solo o café cortado ? »

Une fois ce choix établi, le gentil serveur vous demande :

« Café grande, café chico o café chiquito ? »

Un vrai casse tête !

Et, quelque soit votre choix, votre café sera tellement dilué que vous boirez du jus de chaussette.

Un bon conseil : Préférez les boites ou les sachets.

Vous pourrez alors doser votre café vous-même !

Mince !

Après ça, je crois bien que nos amis ne vont plus vouloir nous pardonner !

Avant de poursuivre, une petite remarque sur l'hygiène alimentaire.
Hygiène et santé

Encore un sujet qui fâche.

Mais cette fois, il s’agit des contrôles sanitaires et les Chiliens sont les premières victimes.

Les autorités chiliennes, vous l’avez pu lire dans les pages précédentes, sont très pointilleuses concernant l’importation de denrées alimentaires. Pas de fromage, laitages, fruits, légumes, charcuterie…

Elles le sont beaucoup moins pour ce qui se passe derrière les fourneaux des restaurants – et devant aussi d’ailleurs – ou dans les rayons surgelés des supermarchés.

Dans ces derniers, les produits (plats préparés mais aussi viande) sont la plupart du temps moitié congelés, moitié décongelés.

Et il suffit de revenir le lendemain pour que l’inverse soit vrai…(!?).

Nous avons bien bu et bien mangé

« La cuenta por favor ! »

Le budget diffère beaucoup selon les lieux, comme partout.

Les prix à Puerto Williams par exemple sont plus élevés mais il s’agit d’une île. Puerto Natales est une ville touristique, les commerçants en profitent donc et doublent les tarifs.

Valdivia est une ville étudiante donc peu chère.

Pour comparer avec l’Argentine, les prix des logements pour les touristes est le même, voire inférieur (il est possible de se loger pour 7 à 10 euros par personne)) et l’on peut se restaurer à moindre coût en tenant compte de ce que nous avons dit plus haut.

Attention toutefois, la notion de propreté outre-Atlantique n’est pas celle que nous connaissons en Europe et il est rare de trouver une chambre ou une salle de bain impeccable si ce n’est dans les « hospedaje » (chambres chez l’habitant).

Par contre, le budget alimentation au Chili (si l’on prépare soi-même ses repas) est nettement supérieur à celui de l'Argentine et il est souvent plus intéressant de dîner dehors.

Ce qui prouve peut-être que l’économie chilienne se porte mieux que celle de sa voisine.

La langue

Au Chili, oubliés les vilains « ch » de « calle, llave, ballenas, … ».

Ici, cette double consonne se prononce « ye », parfois précédé d’un léger « zz ».

Ainsi « baleine » ne se dit pas « bachena » mais « bazziena ».

Dans le sud (car je ne sais s’il en est de même plus haut), le son « ch » est également précédé de ce petit « tzz », comme si les chiliens avaient un léger cheveu sur la langue.

Par exemple « El Chile » se prononce « El Tzile ».

Pour dire au revoir, les Chiliens utilisent ce terme qui devient presque international : « Tchao » en le doublant de manière rapide. Ceci donne « Tza-Tzao ! ».

Nous adorons cet accent tout à fait charmant.

Nous aimons beaucoup moins lorsqu’un Chilien essaie de nous parler anglais (!)

Conclusion

Il nous semble avoir évoqué l’essentiel concernant les généralités sur ce tiers sud chilien.

Précisons que ces appréciations sont tout à fait personnelles, que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et surtout que nous sommes français, donc très exigeants en ce qui concerne la table.
Notons aussi que nous – toujours les français - avons cette réputation probablement très justifiée de n’être « jamais contents ».

Mais nous tenons à insister sur le caractère futile de ces petites critiques et, en lisant la suite, vous verrez que les Chiliens sauront très vite se faire largement pardonner ces petits défauts pour ne laisser d’eux que le souvenir de gens charmants et très attachants.

Nous retournons à Puerto Natales pour la visite du parc Torres del Paine.

Puis nous vous emmènerons dans la superbe et inoubliable île Chiloé . . .


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