Drapeau de la région de Magallanes

 

 

Entre Ushuaia et Puerto Williams, nous passons devant le Phare des Eclaireurs, destination elle aussi très prisée des agences d’excursion – Tout se vend ici, et cher !

 

Nous sommes sur le canal Beagle.

1 heure 30 plus tard, nous approchons de l’île Navarino.

Nous sommes au Chili.



Ici, point de pancarte « Fin del Mundo ».


Mais il suffit de regarder et de sentir pour en être certain :



Nous sommes bien au bout de monde.



C’est nous ! On y est !

L’île Navarino - L'île du bout du monde

L’île Navarino est séparée de la Terre de Feu par le canal Beagle.

Sur l’île Navarino, la principale ville est Puerto Williams, située au centre-nord de l’île.

Cette ville ne date que de 1953.

Puerto Williams est aussi la capitale de la commune du Cap Horn
et de la province de l’Antarctique chilien.

La ville la plus australe.

Sur la partie nord-orientale de l'île Navarino sont situés les villages de Ukika, Puerto Eugenia et Puerto Toro. Et sur la partie nord-occidentale l'Estancia Santa Rosa et Puerto Navarino.

Créé en 1892 par le gouverneur de la province de Magellan, Puerto Toro, petit village chilien de 36 habitants, essentiellement des pêcheurs et leur famille, est le village le plus austral.

À la fin du 19ème siècle, Puerto Toro était l’une des villes les plus importantes de la Terre de Feu. Mais après la période faste de la ruée vers l’or, l'importance de Puerto Toro cessa.
Actuellement, le village est renommé pour la pêche de la centolla et pour sa position géographique. Il possède une chapelle, une école, un gymnase, une maison militaire et une piste de 35 kilomètres le relie à Puerto Williams.

Surprise

En approchant, nous apercevons un voilier amarré au débarcadère. Ce voilier arbore le drapeau français.

Mais… nous connaissons ce bateau !

Notre embarcation s’apprête à se mettre à couple. Sur le voilier, des enfants courent sur le pont et attrapent les amarres.
Tous s’activent tandis que nous leur faisons de grands signes derrière les vitres et prenons des photos.

Les quelques passagers qui nous entourent nous regardent un peu surpris, pensant probablement :

                   « Encore des touristes qui photographient tout et n’importe quoi ! »

La maman de cette petite famille sort et va aider ses enfants en attrapant une autre amarre.

Elle regarde nos signes, reste quelque peu perplexe puis nous reconnaît.

L’amarre toujours en main, elle s’affale soudain sur le pont, les yeux écarquillés.

« Mais, c’est les Vent de Folie !?! » 

Et oui ! C’est nous.

Et ce bel et sympathique équipage, c’est Laurence, Jean-Yves et leurs 4 enfants
qui naviguent sur Hinayana.

Nous les avons connus à Itaparica (Brésil) pour la soirée du nouvel an, puis revus l’espace d’une soirée à Colonia (Uruguay).
Lors de notre arrivée à Tigre, nous voyant passer sur le rio Luján, Jean-Yves nous a fait une visite éclair à bord de son annexe, nous apprenant qu’Hinayana quittait la région le lendemain.

En effet, si nos rencontres furent toujours le fruit du hasard, Hinayana a toujours eu « le chic » pour partir le lendemain de notre arrivée.

Nous n’avons donc jamais pu passer plus d’une soirée ensemble.

Cette fois, nous espérons vivement pouvoir profiter de cette famille ô combien agréable.

Les formalités d’entrée au Chili sont faites. Nous pouvons débarquer.

Tout le monde monte sur Hinayana.

Dans ce cas d’un amarrage à couple, la coutume veut que, par respect pour ses occupants, nous passions par l’avant du bateau.

Mais nous, chargés de nos énormes bagages, nous dirigeons directement vers le cockpit, au grand dam des douaniers qui mettent un moment à comprendre.

Séance embrassades . . . Joie des retrouvailles . . .

Puis Jean-Yves annonce aussitôt : « Je suis désolé mais…on part demain ! »

Et ce que nous prenons pour une boutade est en fait une réalité.

Hinayana est prêt à quitter Puerto Williams dès l’aube.


Ben mince alors ! C’est pas possible !

Nous passerons néanmoins cette soirée avec eux, ravis de la chaleur tant du repas que de cette belle et joyeuse famille.

Merci à vous 6 ! A un de ces jours peut-être…vite fait !!!

Nous apprendrons dès notre retour qu’Hinayana ne se contentera pas de naviguer en Terre de Feu. Il poursuit sa folle équipée en Antarctique.

Ils sont fous !

Mais nous sommes admiratifs et leur souhaitons bon courage.

Surtout chers amis, prenez soin de vous et donnez des nouvelles !

*

Mise à jour février 2010 : Hinayana est en Antarctique où toute la famille vit des instants extraordinaires.


 
Nous les embrassons et souhaitons un bon anniversaire à Joséphine.

 

Déception

Nous découvrons le port de Puerto Williams.

La vue donne envie d’y accrocher les amarres pour quelques temps.

Le Club Naval est le passage officiel et obligatoire pour tous les voiliers à destination des eaux chiliennes, principalement le Cap Horn, l’Antarctique et le canal Beagle occidental.

Le Micalvi

 

 

Le Micalvi est un ancien cargo allemand offert au Chili après une livraison d'armes. Après la deuxième guerre mondiale, il devint un ravitailleur des bases chiliennes de cette région.

Tous les navigateurs ont entendu parler du Micalvi et probablement tous rêvent d’y passer une soirée.

Ce cargo, reconverti en « pub », a accueilli les équipages de nombreux voiliers partis à la découverte du grand sud.

Hélas, ces murs emplis de tant de souvenirs et d’histoires de marins, cet endroit où l’on accueillait si chaleureusement les navigateurs, l’excellente cuisine qu’on leur offrait, la bière ou le « Pisco sour » (boisson régionale) qui coulait à flot toute la nuit…

Tout ceci fait désormais partie du passé. 

Le Micalvi est fermé pour réparation.

Mais pire encore : les locaux resteront désormais propriété exclusive de l’Armada.

Comme tous les navigateurs qui ont appris ou apprendront cette triste nouvelle, nous sommes consternés et très déçus. 

A défaut d’y amarrer , nous nous réjouissions tellement de passer une soirée dans ce lieu mythique.

Par chance, notre déception sera vite atténuée par l’accueil d’une célébrité de Puerto Williams : Patty.

(Après notre retour, nous apprenons que le Micalvi a rouvert ses portes pour les fêtes de fin d’année. Le Pisco y coule de nouveau à flot !)

Le Pusaki

Volontairement coincés à Puerto Williams jusqu’à l’arrivée du ferry pour Punta Arenas, nous devons trouver un hébergement pour la semaine.

Des français de rencontre nous ont donné une adresse.

Nous frappons à la porte du Pusaki.       

Toujours chanceux, nous arrivons en pleine semaine de festivités.

Et oui, encore !

On célèbre les 56 ans de Puerto Williams.

Le Pusaki est complet cette nuit.

Mais Patty, la propriétaire qui dispose de 3 chambres dans sa petite maison et met à disposition sa propre cuisine (et bien plus !), ne veut pas nous laisser partir sans nous trouver une chambre.

Une demi-heure et 30 coups de fil plus tard . . .

Une seule solution, passer la nuit chez son « ennemi juré », un ancien maire. Je passerai sur le qualificatif employé par cette femme débordant d’énergie et de spontanéité et qui, lorsqu’elle n’aime pas quelqu’un, ne fait pas "dans la dentelle".

Mais dès demain, elle nous attend pour le reste de notre séjour.

Lundi 16 novembre, nous emménageons donc au Pusaki, chez Patty.

Nous sommes installés, allons découvrir la ville . . .


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