Séjour inoubliable à Puerto Williams

Si Puerto Williams est en fête, c’est une fête bien calme.

Les principales manifestations sont des réceptions organisées pour des personnalités importantes et des officiels de l’Armada. Et Patty, connue pour ses talents culinaires, est très occupée à préparer les divers buffets.

Mais lorsqu’elle est libre, on fait la "fiesta" au Pusaki.


Car Patty est une " fêtarde ".

 

Elle aime rire, chanter, boire . . .

Et surtout, elle aime avoir du monde autour de sa table.

 

        
               
Impossible d'avoir une photo nette, Patty bouge tout le temps !

Si vous frappez chez elle avant 11 heures, elle vous recevra invariablement en pyjama, mais toujours avec le sourire.
Si vous frappez après 23 heures, vous devrez vous asseoir à sa table toujours pleine de monde et boire un coup.

Si le Micalvi n’est plus, le Pusaki est là !


Chez Patty, ça rentre… ça sort… il y a sans cesse du monde.


Comme au bon vieux temps, au Micalvi.

Car Patty était en fait le personnage central de ce "pub".

Au Micalvi, aidée de son mari, c’est elle qui cuisinait, servait au bar, accueillait les marins, leur proposait une douche et un repas chaud quelque soit l’heure.

Et si l’Armada l’a remerciée (pas très sympa mais elle le leur rend bien !), que les marins soient rassurés, ils pourront toujours retrouver le même accueil.

Seul le lieu a changé. Et tous semblent déjà le savoir.

En effet, au Pusaki nous voyons, à toute heure, débarquer des équipages allemands, français ou autres.
Personne ne repart sans une douche et un petit-déjeuner.


Nous passerons avec Patty et ces gens de passage - et ils sont nombreux - quelques bonnes soirées à refaire le monde.

 

 

Nous écouterons avec bonheur Patty interpréter des chansons sur le Che,
mais aussi des chansons françaises qu’elle adore.

 

Nous aurons avec elle des fous rire inoubliables.

 

Nous verrons aussi plusieurs fois le jour se lever.

 



Ce qui ne nous est pas arrivé depuis bien longtemps en dehors des navigations.

Nous n’oublierons jamais - non plus ! - la centolla préparée par Patty avec sa succulente mayonnaise maison.

La meilleure centolla que nous ayons mangée !

Mais nous retiendrons surtout son "franc-parler", sa joie de vivre et son immense générosité…
à condition que votre tête lui revienne !!!

Nous nous souviendrons également d’Alex,
un homme tout à fait charmant qui allie gentillesse, intelligence et humilité.

Alex, client et ami de Patty, est de Santiago.

Il est l’entrepreneur responsable de la construction et de l'agencement du musée de Puerto Williams qui vient d’ouvrir ses portes.

Et s’il n’y a pas grand-chose à faire dans cette ville du bout du monde,
il est un lieu à voir absolument, c
’est le musée.

Le Musée de Puerto Williams

 

Ce musée est superbe et la vue depuis son mirador l'est tout autant.

Mais il est surtout très intéressant car dédié à la civilisation Yagán (ou Yamán).

 

   

Cette première photographie, à l’entrée du musée, ne peut laisser indifférent.

Et le sentiment que nous éprouvons augmentera au fil de notre avancée dans ce musée.

Histoire

 « Terre de Feu » et « Pacifique »

 

La Terre de Feu a été découverte par Magellan.

Convaincu de l’existence d’un passage au sud de la côte Atlantique, il part d’Espagne en 1519.
Il s’engage alors dans le détroit qui porte désormais son nom puis découvrira la côte Pacifique.


Tout au long de la route, les indiens allument des feux. Il appelle ces terres la Terre de Feu.

Lorsqu’il arrive dans une mer aux eaux plus calmes, il la baptise le Pacifique.


*

Les indiens Yagan (ou Yamán)

Parmi les tribus indiennes qui peuplent la région, il y a les indiens Yamána (ou Yaganas).

On estime que les premiers Yagan arrivèrent dans la région, en canoë, il y a environ 6000 ans.

Les indiens Yagan s’adaptèrent très vite au milieu, vivant en harmonie totale avec la nature. Ils y trouvaient leur nourriture et le bois pour construire les canoës, les harpons et les lances pour la pêche.


Dans ces canoës, ils entretiennent un feu afin de ne pas mourir de froid.

Chez les Yagan, la notion de classe sociale n’existe pas. Les décisions sont prises en commun et le respect de la liberté individuelle est une valeur essentielle.

Leurs relations avec les autres tribus sont tout à fait paisibles.

 

Ces indiens ont tous disparu au début du 20ème siècle, lors de la colonisation.

Les colons leur firent, entre autres, porter des vêtements et poser pour des portraits afin de satisfaire la curiosité des pays occidentaux.



Mais ils modifièrent aussi et surtout totalement leur manière de se nourrir.

Ne pouvant lutter contre les maladies des colonisateurs, les infections dont celles des poumons décimèrent la population Yagane.

La fin du peuple Yagan marque le début du développement économique de la Terre de Feu.

Note : Des vidéos conférences seront données sur ces peuples indiens. Ce que nous découvrirons alors dépasse tout ce que l’on peut imaginer.

Des indiens furent enlevés pour être exposés dans les capitales européennes, traités sans aucun respect, faisant l’objet de railleries, abusées, violentées.

Cela se passe au 20ème siècle.
Certains descendants de ces persécutés vivent encore de nos jours. Ils veulent savoir ce que sont devenus les leurs.
Ils tentent par ces témoignages, très émouvants, de faire savoir au monde ce qui est arrivé.  

Quant à nous, nous constatons, une fois de plus que lorsqu’il s’agit de s’acharner sur un peuple, l’homme n’a pas de limite.

Anecdote : La chasse à l’homme. 

A la fin du 19ème siècle, des sociétés capitalistes acquièrent des milliers d’hectares en Terre de Feu pour y élever des moutons.
Pour cela, ils massacrent les troupeaux de guanacos qui « volent » l’herbe des moutons et abîment les clôtures.
Mais les guanacos servant de nourriture aux indiens de l’intérieur des terres, ceux-ci n'ont plus rien à manger.

Faute de guanaco, ces indiens se mettent à manger du mouton.


On décide alors d’abattre ces nouveaux « prédateurs » afin qu’ils perdent l’habitude de manger les moutons.  

Les éleveurs payaient les chasseurs 1 livre la paire d’oreille.

Vendredi 20 novembre

Dernière soirée à Puerto Williams

Nous rentrons un peu tard du concert. Patty nous a gardé de la centolla.

Alex, toujours au lit avant 22 heures, a fait exception. Il nous attend avec une bouteille de vin chilien. Il tenait à nous faire ses adieux.

Nous passons cette dernière et longue soirée avec ces gens inoubliables.

Nous avons le cœur gros.

Mais demain, c’est le jour du ferry.

Nous devons partir.

Epilogue

Tout le monde rêve de mettre un jour les pieds à Ushuaia, destination privilégiée des voyageurs dans le grand sud.

Un peu plus au sud, lui aussi au bout du monde, Puerto Williams n’est qu’un petit village chilien, bien négligé, si ce n’est par les navigateurs.

Pour notre part, nous quitterons la Terre de Feu avec un oubli certain de la première et un attachement profond pour la deuxième, pour ces lieux et ces gens qui ont tant à donner.

Nous ne regretterons en aucune manière notre décision d’y séjourner une semaine en attendant le ferry.

7 heures 30 – Les portes du ferry s’ouvrent.

Voitures et passagers peuvent embarquer pour Punta Arenas . . .


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