Petite visite de Dakar
Octobre 2007
Avant de vous présenter Dakar, une petite histoire (vraie ou légendée) quant à l’origine possible du nom Sénégal, dont le symbole est si séduisant que l’on souhaite y croire.
Lorsque les premiers navigateurs européens
débarquèrent à l’embouchure d’un fleuve
qu’ils ne connaissaient pas, ils voulurent en savoir le nom et
posèrent la question aux pêcheurs rencontrés.
Ceux-ci, regardant dans la direction qu’on leur désignait,
virent leur embarcation sur le sable et dirent : « sunugal » (
sounougal), « notre pirogue ».
Plus tard, les européens apprirent que « votre
pirogue » se disait « sénégal ».
Passons maintenant à notre petite visite de Dakar.
Vendredi 5 octobre.
Comme lors de chaque visite dans la ville de Dakar, un goût à la
fois doucereux et très amer accompagnera cette journée.
Le marché Malien
Accompagnés de Christian et Maryse
de Goyave, nous décidons de nous rendre à Dakar afin d’y
découvrir le marché Malien.
Nous savourons chaque minute de vie en plus dans un taxi n’ayant
pas de frein et nous arrivons à Dakar ravis d’être sains
et saufs, comme chaque fois.
Mais je m’étendrai plus tard sur les différents moyens de transport sénégalais qui méritent un chapitre à eux seuls.
Nous nous dirigeons vers le marché.
  |
|
 |
Ces fleurs sont appelées Bissap ou fleur d’oseille. Il en existe des rouges et des blanches. Rien à voir avec la plante que nous connaissons. |
| La feuille et les fleurs blanches sont utilisées
pour la cuisine. Avec les fleurs rouges, fraîches, on fait de la confiture – exquise, croyez-en l’amatrice gourmande que je suis – rappelant un peu la confiture de groseille de ma maman. |
 |
 |
Mais aussi une boisson sucrée très prisée
des Sénégalais. Elle consiste en une décoction de ces fleurs rouges séchées, dans de l’eau bouillante. On y ajoute beaucoup de sucre ainsi que du sucre vanillé, parfois même de la menthe. |
Connaissant mon goût pour les douceurs sucrées et ravie de prendre le bus local afin de se rendre au marché d’Hann Plage avec sa copine N’Deye, Candice m’a préparé elle-même du Bissap.
A boire très frais, voire glacé - Un régal !
| Une autre boisson très prisée pour ses vertus énergétiques est le Ditar, nom d’un fruit vert que l’on écrase et auquel il suffit d’ajouter un peu d’eau : |  |
Son goût est très proche de celui du concombre.
A peine entrés dans ce marché malien, nous croisons nos amis Liliane et Jacques négociant comme il se doit, c'est-à-dire longuement et fermement tandis que Christian discute du pays.
Et Christian adore discuter. La journée promet donc d’être longue et très formatrice et nous vaudra quelques bons fous rires.
Dans ce marché où l’on peut acheter bijoux, paniers et boubous, nul ne vous agresse. Les marchands tentent simplement de vous attirer vers leur stand mais sans insistance.
  |
|
 |
Impressionnant la quantité de choses que ces gens parviennent à porter sur la tête tout en marchant, chantant ou discutant. |
Note : Quelques jours plus tard, nous apprenons que ce joli marché n’existe plus. Les bulldozers ont tout anéanti, y compris les stands et marchandises de certains marchants.
Lorsque l’on sait la peine que se donnent ces gens pour gagner leur vie…
Mais quelques semaines plus tard, les étals ont de nouveau envahit la place… jusqu’aux prochains bulldozers.
Une bonne thiboudiene ou un bon mafé dans
un petit restaurant local et typique où Maryse et Christian
acceptent de bonne grâce de nous suivre afin de goûter la
cuisine locale.
Et quand je dis locale…
Observez ce cadre, accroché sur
le mur du restaurant… |
 |
 |
… et retenez surtout le nom - « Sérigné… » |
Visite de la gare dont la façade est superbe mais dont nous soupçonnons un hall en totale désharmonie.
Un adorable papi prêt à toutes les concessions me permettra même et contre toute attente dans ce hall de gare, de renouveler mes chaussures de marche. Mes sandales tunisiennes ayant capituler face aux trajets journaliers sur la plage de Hann.
| Le hall en effet n’offre rien de spectaculaire mais les voies et les trains ont un charme particulier. |  |
Le Président
M. Abdoulaye Wade 
A droite de la gare, peu avant l’entrée du marché, trône le portrait du Président Abdoulaye Wade dont le format disproportionné, une fois encore, n’est pas sans nous rappeler ce cher Mr Ben Ali occupant chaque rond point de tunisie.
Lorsque l’on voit d’autres portraits plus récents, il est indéniable que ce Monsieur a bien vieilli depuis cette photographie.
*
Monsieur Abdoulaye Wade est
parait-il le premier président à avouer en public son appartenance à la
confrérie des Mourids, une des confréries
de l’islam
sénégalais.
Les confréries, se regroupant chacune autour d’un marabout
(Cheikh ou Serigne), sont devenues de véritables institutions officielles.
Le Mouridisme, très rigoriste, est la confrérie la plus influente
et donc la plus importante du pays.
Elle adopte son propre calendrier lunaire (le Ramadan par exemple, ne commence
pas le même jour que pour les autres confréries) et le pèlerinage
dans la célèbre mosquée de Touba,
sorte de fief des Mourids, rassemble plusieurs centaines de milliers
de pèlerins.
***
Place de l’indépendance, nous
croiserons également beaucoup d’"enfants-esclaves",
mendiant pieds nus et en haillons.
Un sentiment d’injustice et d’impuissance nous soulève
alors le cœur. Seul leur nombre peut réfréner une impulsion
immédiate, celle d’être prêt à tout simplement
pour voir fleurir l’esquisse d’un sourire sur leurs visages
si tristes.
Mais ce sujet est trop grave et mérite bien plus que quelques
mots. J’évoquerai donc ultérieurement l’exploitation que certains individus, que
je refuse d’appeler des hommes, osent faire de ces pauvres gamins.
Pendant ce
temps…
La plupart des enfants a malgré tout la chance de connaître
le bonheur d’une famille aimante. Caroline en fait partie.
Jean-Yves et Eliane ayant eu la gentillesse d’emmener Candice avec
eux pour une visite chez la grand-mère Léonie, Caroline
aura un jour la très agréable surprise de revoir sa petite
copine du CVD.
Merci à eux pour cette journée dont Candice reviendra radieuse.
