Travail...
 
 
 
Retrouvailles...
 
 
 
Célébrations
Octobre 2007

 

La saison des pluies touchant à sa fin, chaque jour de nouveaux voiliers jettent l’ancre dans ce mouillage jusqu’alors très tranquille.

Parmi ces nouveaux équipages, les premiers à nous rejoindre sont nos amis.

La poste en mer !

Matinée du 9 octobre

Nous prenons le petit-déjeuner.

Une voix crie : « C’est le facteur… Le facteur est arrivé… !!! »

Impossible de ne pas reconnaître cette voix.
C’est Gaëtan !

Vous n’avez pu oublier Gaëtan, sur Brimbelle, qui faisait déjà partie de la famille à Las Palmas ?

Aujourd’hui, Gaëtan est en effet notre facteur.

Et je vous garantis que sur la mer, la solidarité est plus fiable que la poste.

Dès qu’un équipage fait un séjour en France, il est rare qu’il ne reparte sans quelque courrier à poster et quelque commande pour un ou plusieurs voiliers.
 
Chacun de leur côté, notre cher Gaëtan et nos amis Fabrice et Françoise de Farouell, lors d’un retour dans la famille, ont donc eu la gentillesse de se charger de ces "corvées" pour nous.

Farouell naviguant encore quelque temps sur l’archipel des Canaries, BrimbelleEt oui ! Le monde de la mer est bien petit ! – arrivant le premier, a pris le relais.

Nous recevons donc le matériel commandé aux uns et aux autres, les livres scolaires pour Candice ainsi que notre courrier.

Merci beaucoup les amis !

L’ouverture du courrier à bord est un moment particulier que nous tenons à savourer tous ensemble.
Hélas, point de longue lettre chaleureuse d’amis ou de parents, souvent avertis trop tard de l’arrivée d’un messager, mais le plus souvent des nouvelles du banquier lorsqu’il ne s’agit pas d’un petit mot du percepteur.

Ah, s’il pouvait nous oublier celui-là !!!

Mais nous sommes déjà le 11 octobre.

C’est en compagnie de nos amis de Brimbelle et Karkaila que nous soufflerons les bougies.

Car c’est l’anniversaire de notre bien aimé skipper.

 

(Pour faire taire le Griot, cliquez sur le carré rouge)

Une petite soirée bien agréable au Citron Vert, dans le village, où un Griot nous accueille en musique.

A l’origine, les Griots sont des musiciens ambulants - au Pays Basque, nous les nommerions Bertsulari, maîtres dans l’art d’improviser en chantant -  professionnels presque de naissance.

Ils chantent les louanges de leur employeur, content le récit épique de leurs ancêtres. Ils jouissent d’un rôle social particulier puisque, aucun interdit ne pesant sur eux, ils sont les seuls à pouvoir dire aux puissants ce que pense d’eux le peuple. En échange, les nobles doivent assurer leur subsistance ainsi que celle de leur famille.

Si ce rôle a évolué, le griot garde sa place dans la vie moderne.
On dit que le griot « porte la parole ».

En chantant, il improvise un conte, raconte son histoire, ou chante les louanges de son employeur.

Le griot chante le plus souvent accompagné d’un instrument.

Ce soir notre griot est un Mandingue (une des nombreuses tribus sénégalaises).
Il s’accompagne donc de la Kora. Cet instrument, creusé dans une calebasse tendue d’une peau de chèvre, comporte des cordes de nylon. La sonorité et la manière de frapper les cordes de la Kora rappellent un peu la harpe.

Mais d’autres instruments sont utilisés (le ngoni chez les Bambara, l’ardin chez les Maures,…).

Les Griots font partie d’une caste. Un griot par exemple ne pourra épouser qu’une fille de griot. On appelle griotte les femmes qui accompagnent ces hommes en dansant et chantant.

Bon Anniversaire Papa !
Bon Anniversaire Chéri !

Mais les réjouissances ne sont pas terminées. Demain les musulmans font la fête.

Samedi 13 octobre

       C’est la Korité (en wolof)...
...ou encore l' Aïd el Fitr (en arabe...je crois !)         

A l’occasion de cette journée qui célèbre la fin du Ramadan, nous sommes invités à partager  le repas en famille chez Mamadou, un ami de Rémy.

Kaï… Kaï Agne !
(Venez…Venez manger !)

Lorsque les musulmans évoquent cette journée, ils parlent d’une grande fête où toute la famille est réunie pour manger toute la journée.

En fait de fête, cette journée s’est avérée une journée assez ordinaire comparée à une soirée déjà passée chez notre ami durant ce ramadan. Comme chaque soir lors de la rupture du jeûne journalier durant le ramadan, les frères (au sens large*) du maître de maison sont présents.
L’épouse retrouvera sa famille le lendemain.

Une différence tout de même, en ce jour particulier l’unique plat comporte de la viande de mouton.
Nous mangeons tous sur la nappe à même le sol, avec les doigts, ce qui ne nous gêne aucunement.

Toutefois, une petite hésitation, comme chaque fois, pour Candice et moi lorsque la maîtresse ou le maître de maison se met à séparer les morceaux, usant largement de leurs doigts, pour les jeter devant chaque convive en vue d’un partage équitable.

Même si nous sommes dans une famille de classe privilégiée (fait évident au vu des photos de  l’appartement) où l’hygiène n’a rien en commun avec les restaurants auxquels nous sommes désormais accoutumés, la première réaction est toujours la même.

Mais le plat étant excellent, nous mangeons de très bon appétit.
Aujourd’hui, Mamadou nous fait une présentation en bonne et due forme de sa famille, nous présentant tous ses frères*, précisant chaque fois "frère de la même mère" ou "demi- frère".

(*) Note : Lorsque les Sénégalais se disent " frères", cela fait toujours sourire un européen.
Mamadou nous explique très sérieusement que, s’ils se nomment frères alors qu’ils ne sont que cousins ou encore oncles et neveux, c’est qu’ils s’estiment réellement frères en ce sens où ils sont liés par un réel attachement.

Entre frères, on se doit de tout partager et de rendre ce que l’on a reçu.
C’est ainsi qu’au Sénégal, un salaire fait vivre 10, 15 personnes et parfois plus.

Le soir de la Korité, chacun revêt des habits neufs – robe superbe pour les dames et magnifique Sabador pour les hommes (le "boubou" comme nous le disons communément signifiant simplement tissu) – afin de rendre visite aux parents et leur présenter des excuses. Probablement pour les fautes commises durant l’année.

La plupart des sénégalais s’endettent fortement afin d’acheter de nouveaux habits et bijoux pour cette célébration.

Vers 19 heures, les enfants joliment vêtus eux aussi, vont faire la quête chez les voisins et amis.

  

Ces étrennes seront ensuite partagées ou permettront de financer une petite fête pour ces enfants.

Les plus grands, après les politesses d’usage, iront en discothèque si leurs moyens le leur permettent.

Quant à "la fête", après cet excellent repas, nous passons simplement l’après midi à discuter devant la télévision, dans un volume sonore difficile à supporter pour nous qui avons la chance de ne plus connaître cet "envahisseur des foyers".

Mais, reçus avec chaleur et générosité, cette journée agréable s’avérera également très instructive.

Anecdote : Les valeurs de l’Islam

Alors que nous regardons le journal télévisé, des résumés d’informations défilent en bas de l’écran :
- 1er entrefilet : « A l’occasion de la fin du jeûne de la période du Ramadan, l’Imam de la grande mosquée de Dakar invite tous les musulmans à "cultiver  la solidarité, l’unité, la tolérance et l’amour de son prochain" ».

- 2ème entrefilet : « L’Imam de la grande mosquée de Dakar plaide en faveur d’une commission de censure sur les chaînes de télévision ».

!?!

Au fil des discussions, Mamadou, son épouse et ses frères nous permettront de mieux connaître leur pays et ses coutumes.

Nous en sommes ravis et les remercions du fond du coeur.

    Nous aurons pu constater, par exemple, à quel point notre manière de recevoir quelqu’un leur semble incongrue.

Ici, nous dit Mamadou (ayant, probablement constaté cette différence marquante lors de son séjour en France et déplorant que certains sénégalais adoptent nos "mauvaises manières"), nul besoin d’invitation pour se voir offrir le gîte ou le couvert.
On partage ce qu’il y a, même s’il n’y a pas grand-chose et un parent venant séjourner dans la maison familiale sera toujours hébergé, le temps qu’il voudra.

    Les « frères », pour la plupart  des étudiants, nous apprennent qu’ils doivent aller dans des universités privées car « impossible de travailler dans le public, les étudiants et les professeurs sont toujours en grèves».

    Nous aborderons également des sujets tels que la polygamie, ou, sujet plus sensible encore, le rôle de  l’épouse pour un musulman.
La plupart des jeunes, nous dit-il, surtout s’ils sont instruits, se « contente » d’une seule femme. La raison principale étant le nombre d’enfants qu’engendrera ce couple, conscient de la difficulté de leur donner une éducation et du coût des études.

Le père doit être respecté de ses enfants mais la mère est la principale autorité et celle-ci perdure, quel que soit l’âge du dit enfant.

Mais une « bonne épouse » se doit d’être « soumise à son mari », condition « indispensable » à une bonne éducation des enfants (!?).

Difficile de rester stoïque devant ce genre de propos mais je vous promets que Candice et moi avons été très sages !!!

Plusieurs fois nous dégusterons bien entendu le traditionnel et succulent thé sénégalais.
  

Faire le thé prend beaucoup de temps. Celui-ci doit être aéré maintes fois en le versant d’une manière assez périlleuse d‘un verre à l’autre.

  J’ai tout compris… mais aurai-je une telle patience ?!!!
Pour bien apprécier ce thé, 3 verres sont indispensables car...


le premier, très fort, est amer comme la vie,
le deuxième est sucré comme le miel, 
et
le troisième doux comme l’amour
.

Plus sérieusement, se réunir pour boire le thé est un moment très particulier.

Mamadou affirme que le thé est un « régulateur social », notamment pour les jeunes. Le thé, préparé et bu durant des heures, permet de se réunir entre amis. Il est l’occasion d’évacuer les problèmes, de penser à autre chose.

Le Ramadan est terminé.

La prochaine fête sera le Tabaski (Aïd el Kebir), début décembre.

La Fête du mouton est la fête la plus importante et la plus populaire pour les musulmans du monde entier.

Le Tabaski ou Aïd el Kebir commémore le sacrifice d’Abraham.

Chaque musulman se doit alors, s’il travaille, d’acheter un (ou plusieurs) mouton, l’égorger, le faire griller en famille et en offrir à ses voisins, quelque soit leur religion.

Encore une fois, beaucoup s’endettent afin d’acheter le mouton pour le Tabaski.

A savoir qu’avant chaque fête de ce genre, les marchands sont prêts à vendre à perte afin de mettre quelques francs dans la poche. Les voleurs sont à l’affût. Quant aux autorités (policiers, douaniers)… !

Anecdote : Sur la plage d’Hann, chaque dimanche, nous assistons à ce que nous pourrions nommer un rituel.

En effet, le dimanche c’est le jour de bain.

  
Le bain du mouton bien entendu !

Cette tâche incombe aux enfants. Et s’ils prennent leur rôle très au sérieux, c’est aussi l’occasion de grands éclats de rire.
Chaque mouton est frotté énergiquement avec du sable puis, malgré les réticences et les cris de l’animal, il est soigneusement rincé dans la mer. 

 
 
Et ceci a lieu « tous les dimanches », me dit très sérieusement l’un de ces enfants. 

Le beau mouton tout propre sera récompensé par une touffe d’herbe qu’il avalera avec gloutonnerie sur la passerelle du CVD.

(Merci à notre amie Dany pour certaines de ces superbes photos)

En parlant de célébration, voici une très belle photo de Jacques.

Fatou, notre adorable lingère et magicienne des taches, dans un superbe costume blanc, se rend à un enterrement.

Et le blanc, Fatou, elle connaît. Vous pouvez me croire.

"OMO Micro Plus" à côté, c’est de la roupie de sansonnet !

Allez, encore une petite photo de Fatou...  ...parce que j’adore cette femme.

Quoi de neuf     au CVD ?

Je commencerai cette page par des anecdotes. Ne vous avais-je pas dit qu’il y en aurait souvent !

Anecdotes : Un Sénégalais ne vous dira jamais : « Je n’ai pas ».
Un Sénégalais a toujours LA solution.
 !?!

Le matelas - épaisseur 12 cm.

Le matelas mousse de notre cabine, très affaissé, est à changer d’urgence.

Nous aurions pu (ou plutôt dû) nous adresser à Diego, le voilier.
Mais pensant que ce n’était pas sa spécialité et écoutant les conseils d’un navigateur, Sénégaulois de surcroît, nous appelons «Monsieur Le Tapissier» et prenons rendez-vous.

Très vite, nous avons la visite de Houssah

(surnommé "Houssah-matelas" dixit Rémy !!!)

Après les discussions préalables à tout achat dans ce pays, nous sommes d’accord.

Houssah nous confectionnera 2 matelas aux dimensions de notre cabine.
L’épaisseur sera de 12 cm.
La densité de la mousse sera de... 2500 CFA le cm2... !?!

J’ai certes quelques craintes quant à la couleur du tissu des housses que Houssah choisira lui-même afin de réduire les allées et venues et donc le prix et le délai.

La livraison est prévue pour le samedi suivant.

Mais Houssah ne semble pas très occupé.

Deux jours après, il arrive chargé de 2 matelas recouverts d’une jolie housse satinée, bleu marine.

Pas de grandes fleurs. Pas de grosses rayures.

Ouf ! Me voici rassurée !

Mais Houssah, demandant au passeur de l’attendre et déchargeant avec un peu trop d’empressement son fardeau, nous semble bien pressé.

La plus grande prudence étant également indispensable dans ce pays, nous renvoyons le passeur expliquant à Houssah que nous tenons à vérifier les dimensions.

Tandis que le passeur s’en va, je prends l’un des matelas, apprécie la qualité de la housse et vérifie surtout le bon fonctionnement de la fermeture éclair.

Ô surprise !

Je découvre alors non pas 1 morceau de mousse de 12 cm, mais 2 morceaux - l’un de 7, l’autre de 4 cm - collés à la néoprène.

C’est ainsi que nous nous retrouvons avec 2 matelas de 11 cm d’épaisseur - et non 12 - barbouillés chacun dans toute sa longueur d’un bon kilo de néoprène (à 2500 CFA le kilo  tiendra très sérieusement à nous préciser Houssah !).

Ce jour là, le tonnerre a tellement grondé sur Vent de Folie que nos voisins de mouillage ont pu largement profiter des éclairs.

Houssah refusant de baisser le prix, ayant même le culot de nous opposer le travail supplémentaire et le prix de la colle,  a bien failli repartir à la nage en sortant… par le hublot !

Le coupon de tissu - largeur 5 mètres.

Dans le même style, notre amie N’Deye, Sénégalaise, se rendant en France, souhaite offrir un coupon de tissu aux amies qui la recevront.

Elle choisit un tissu de couleur bleu se dégradant de droite à gauche jusqu’au blanc.
Mais elle le veut en 5 mètres de large.

Soit ! Il suffit de passer commande.

Le jour de la livraison, la largeur du tissu est bien de 5 mètres. Mais le dégradé est quelques peu surprenant.

Nous avons, de droite à gauche : bleu… blanc. Puis de nouveau bleu…et blanc… ?!

N’ayant pas trouvé de tissu en 5 mètres, une jolie couture assemble 2 coupons.
L’un de 3 mètres, l’autre de 2 mètres.
!!!

Vous aimez les anecdotes ? En voici une autre.

Nous allons chez un marchand de bâches afin de faire confectionner notre taud.

Ce sympathique jeune homme nous avait assurés, lors de notre première visite, pouvoir nous fournir une toile PVC blanche et bleu marine, y découper notre taud  et y poser les oeillets, ce pour un prix tout à fait correct.

Lorsque nous revenons avec les mesures, ce n’est plus possible.
Les bâches, prévues pour des camions, ne peuvent être détaillées. Ou alors, il nous faudrait acheter toute la bâche.
 
Un temps interminable plus tard, ils sont une bonne dizaine à chercher une solution. (D’où un moment exquis passé avec ces jeunes que vous pourrez lire prochainement.)

On nous déploiera entre autres, une superbe bâche, blanche d’un côté, bleue de l’autre.
Une fois déroulée, une gigantesque photo de voiture rouge et noire apparaît alors au centre de la bâche !!!

« J’me d’mande si je ne préfère pas l’autre… avec la photo de Bob Marley. »
 !!!

Je le répète, nous refusons d’adhérer à certains propos au sujet de cette population, tels que cités précédemment (« Tous des menteurs…tous des voleurs… »).

Mais nous devons admettre que les Sénégalais sont très filous et qu’une imagination très fertile leur permet de se sortir aisément de toute situation, nous contraignant chaque fois à un peu plus de vigilance.

Mais si cette attitude provoque parfois notre colère, il est difficile de leur en vouloir très longtemps, d’oublier combien gagner de l’argent leur est à la fois difficile et important, et de rester impassible face à une telle gentillesse et parfois à une grande naïveté.

Alors que nous nous épuisons, afin d’avancer nos travaux, à résoudre ces perpétuels "malentendus" avec nos amis Sénégalais, Candice passe de plus en plus de temps avec les jeunes travaillant au Club.

Si nous la cherchons et trouvons les hamacs vides, nous allons directement devant la voilerie où nous sommes certains de trouver notre fille en grande conversation…ou s’étouffant de rire.

Cherchez l’erreur !!!

Nous profitons alors pour passer un moment avec cette équipe sympathique, partageant parfois avec eux le thé ou encore une noix de coco aujourd’hui fraîchement cueillie par Pape, grimpant aux arbres avec une agilité incroyable.

  

(Désolés pour les traits verdâtres que notre appareil photo nous impose depuis quelque temps !!!)

  
  Mmmm...
   ...Un peu à moi !!!  

Nous faisons également plus ample connaissance avec ces pêcheurs que nous saluons chaque jour lorsqu’ils passent près du bateau.
Car malgré les difficultés pour appeler le passeur à grand renfort de sifflet, puis de klaxon automobile accroché sur le mât, a tenu bon et a gardé sa place tout au fond du mouillage.

Quand ils ne sont pas en mer, ces pêcheurs se retrouvent dans leurs cabanes, sur la plage du CVD.

Nous sommes si heureux de côtoyer enfin cette population dont la chaleur et la gentillesse nous surprendra toujours davantage.

*

Anecdote : S’il fallait encore prouver la gentillesse de ces gens !

Alors que je rédige ces lignes, installée dans le cockpit, une barque de pêche motorisée passe comme souvent près de .

Celle-ci passe vraiment très près aujourd’hui et cela me surprend.
Mais alors que nous nous saluons, ma tête échappe de peu à un paquet échouant à mes pieds.

Ces pêcheurs viennent de nous offrir 2 belles lotes sénégalaises, tout en me gratifiant de grands signes amicaux et d’un large sourire.

Le soir même, nous nous mettons en quête du propriétaire de la barque au nom de Pepe Fall.

Nous faisons alors la connaissance du très sympathique et très jovial Moussah, le remercions et lui demandons pourquoi ce cadeau :
   «C’est parce que vous nous saluez toujours quand on passe et toujours avec un grand sourire ». 

Ce «Bonjour, ça va !», qu’ils prononcent dès qu’ils croisent quelqu’un, serait-il si rare alors que pour ces gens, il est si important.


(photo Dany)

Nanga def ?…   Mangui fi !
(Comment ça va ?…   Ça va !
)

« Bonjour » n’a pas de traduction en wolof. Le mot arabe est utilisé :
On dit donc Salam Maleikoum
Auquel il faut répondre : Maleikoum Assalam

Si vous souhaitez en savoir plus, demandez.
Candice commence à se débrouiller pas mal en Wolof !

Depuis ce jour, très souvent – trop souvent quand l’on sait ce que représente la vente de ce poisson pour un pêcheur comme Moussah - nous trouvons 2 jolies lotes dans le cockpit. Ne sachant qui de nous deux parviendra à remercier l’autre le dernier.

Pour l’instant, Moussah a toujours eu le dernier mot.
De plus, nous sommes invités à venir partager son repas sur la plage un de ces soirs.

*

Saluant toujours ces gens de loin, je décide un jour de m’inviter à boire le thé.

Samuel est le responsable des pêcheurs. Il est un peu la gazette locale, sachant tout sur tout le monde, voire un peu plus encore.
Il est ravi de ma visite et à peine suis-je assise qu’un thé bien chaud m’est offert.

Samuel est également un homme courtois et sympathique qui nous informe sur le fonctionnement de ce métier difficile.
Nous apprenons que, si les pêcheurs sur les pirogues sont salariés, rémunérés par le propriétaire, les barques motorisées sont la propriété du pêcheur. Le bénéfice de la pêche lui revenant donc directement.

Samuel, s’exprimant au nom de tous les pêcheurs, déplore également la présence du "Rio Merdo" dans cette baie autrefois « la plus propre du Sénégal ».

Même si le CVD et le nombre croissant de gens qui y circulent désormais devient un peu pesant, nous y apprécions toujours les pâtes d’arachides ou les pastels (beignets de poisson sauce tomate) de Natou ou de N’Doya, ou les airs de Djembé que Saïdou interprète parfois inlassablement sur la plage.
   

Pendant ce temps, les arrivées se poursuivent.

17 octobre – Kundalini à l’horizon !

A peine ancrés, Aline, toujours téméraire, n’hésite pas à monter dans sa petite baignoire (gonflée à l’aller, dégonflée au retour !!!) afin de venir nous saluer et nous donner les dernières nouvelles.

Salut Phil et Aline ! Ravis de vous revoir !!!

Sans attendre, Aline adoptera la coiffure sénégalaise.

Outre les perruques ou les tresses, les sénégalaises mettent très souvent des « rajouts ». Elles peuvent ainsi changer de coiffure et de couleur à leur gré.
Une simple séance de torture de quelques heures et une nuit douloureuse et le tour est joué.

N’est-ce pas Aline ? 
Mais je trouve le résultat superbe et notre Aline a encore perdu 10 ans.

Une chance que la mode ne nous permettent plus de traduire le message de ces parures  savantes que sont les tresses africaines :
              De telle ethnie ou de telle caste - Jeune fille ou femme mariée - Riche ou pauvre.

N’est-ce pas Aline ?!

Nous renouons également avec un petit plaisir tunisien. 

Le Narguilé.

Chez Jennifer et Pascal, aucun repas entre amis ne se termine sans fumer le narguilé.
Parfum menthe, vanille, rose, …etc… . Pascal est un expert en la matière.

Jenni et Pascal insisteront même pour que Candice, non fumeuse convaincue et déterminée, fasse son "baptême de narguilé" !

Bon, il suffit !

Et devinez comment s’appelle leur catamaran ?

Grain de Folie !

Nous ne pouvions ne pas nous rencontrer !

Que c’est bon de se détendre après une dure journée de labeur !

Car nous avons attaqué !
   
 
Attaqué les bancs ?
 
   
Non pas du tout !

Trouver du contreplaqué marine s’avère bien compliqué et ce travail nous prendrait bien trop de temps.

Or nous commençons à avoir "la bougeotte".

Et le CVD, ça va bien !

Nous reportons donc les bancs à plus tard et avons décidé d’entreprendre les peintures...

  ?!
… des plafonds ! 

Quelle galère !

Plus d’une heure pour démonter ce vaigrage collé, cloué et largement imbibé de vernis.

Nous chargeons le tout dans la navette et au travail.

Ponçage et peinture dans des conditions exceptionnelles (?!).

Avec le vent et sous des nuages de poussière, les bestioles et les feuilles des arbres qui s’acharnent à se coller sur la peinture dès la couche terminée.

Je vous laisse imaginer !

Heureusement les amis viennent nous encourager.

Un coup de main fort apprécié du sympathique Daniel.

Liliane et Jacques pour immortaliser l’instant, nous donner quelques conseils toujours bienvenus  et surtout nous faire retrouver le sourire dans des moments de découragement.

Pour l’instant, malgré ces conditions de travail déplorables, le résultat est très satisfaisant.

     
Nous commençons à voir la vie en blanc !
Et je terminerai cette page avec notre ami Jacques, toujours prêt à faire le pitre !
   

Depuis, Liliane et Jacques avec leur humour habituel et beaucoup de classe, ont fait leurs adieux.

Nous leur souhaitons bon voyage en espérons les revoir de l’autre côté de l’océan… un de ces jours... peut-être !


(Accueil du site)