L'école de Noflaye

 

 

 

Novembre 2007

Malgré quelque réticence à laisser Rémy travailler sans son second, c’est finalement, avec sa bénédiction et un grand plaisir que j’accepte d’accompagner Aline à Rufisque où l’association Aide et Action a implanté plusieurs écoles dont celle de Noflaye que nous allons visiter.

Après une trentaine de kilomètres d’embouteillages, nous arrivons à Rufisque où Mamadou, bénévole de l’association, vient nous chercher.

Nous entrons dans le village de Noflaye
Immédiatement je retrouve ce que je suis venue chercher au Sénégal.
 
   
   
 
 
 
 
Ce village est des plus charmants.
Nous découvrons ces ruelles couvertes de sable, ces maisons aux murs de tôles, ces cours ceintes de murs de parpaings parfois blanchis à la chaux, derrière lesquels la vie fourmille, et les cases s’inscrivant si bien dans le paysage.
  

A peine sommes-nous descendus du véhicule que les enfants pointent le bout de leur nez pour nous observer.

Les petits s’approchent timidement, cachés derrière le mur de la maison d’Aïssatou et de ses parents qu’Aline vient rencontrer pour la première fois.

 

Mais très vite ils s’enhardiront, se battant presque pour être photographiés, sans jamais demander quelque contrepartie que ce soit, riant aux éclats en découvrant leur portrait.

 
Allez Aline...
 
 
...c'est l'heure d'aller à l'école !
 

Nous suivons Mamadou, bénévole de l’association, pour une visite guidée de l’école de Noflaye.

Nous faisant visiter chaque classe, du CP au CM2, Mamadou et le Directeur de l’école nous fourniront quantité d’informations sur le système scolaire sénégalais.

Les enfants entrent en CP dès l’âge de 6 à 7 ans, avant s’ils sont allés en classe préscolaire.
Chaque trimestre, une évaluation au niveau national dont les résultats détermineront le passage dans la classe supérieure l’année suivante.
A l’issue du CM2, chaque élève présentera le Certificat d’études afin de pouvoir prétendre au passage en 6ème.

Mamadou et les enseignants sont fiers, à très juste titre, de nous préciser, résultats écrits à l’appui, que leur école obtient les meilleurs résultats nationaux (après une école privée dont l’effectif est très faible) avec 84% des enfants obtenant le Certificat d’études.

Cette école a la chance d’avoir un effectif tout à fait correct comparé à celles de Dakar où un seul  enseignant peut être en charge de 50 à 100 élèves, de niveaux différents.

Aline et moi constatons que, plus nous avançons dans notre visite et donc dans les niveaux, moins il y a d’élèves et ce sont surtout des garçons.

Les filles sont « sacrifiées », nous dit Mamadou.

Elles doivent, la plupart du temps interrompre leurs études très jeunes afin de garder les frères et sœurs pendant que la maman cultive son potager et va vendre les fruits de ses récoltes au marché.

Anecdote : Lorsque nous pénétrons dans la classe de CE2, puis celle de CM2 - Point de maître.  L’instituteur de la classe voisine vient de temps en temps surveiller le travail.

Le Directeur nous rappelle que nous sommes en fin de mois.
Les enseignants sont partis à Rufisque chercher leurs salaires et cela peut prendre quelques heures, voire la journée !

Les enfants ont cours jusqu’à 13 heures ou toute la journée selon les jours.

Pourtant à 11 heures, Aline et moi sommes surprises de voir les enfants quitter l’école.

C’est la récréation.

Ils ont ½ heure pour aller chez eux chercher leur casse-croûte.

Nous quittons l’école, escortés par tous les enfants qui ne nous lâcherons plus, nous obligeant à choisir quelles petites mains nous tiendrons.

 
 

Ces familles sont pauvres. C’est évident.
Mais une telle joie de vivre se lit sur le visage de ces enfants.
Leurs yeux pétillent et leurs sourires nous éclaboussent.

L’association Aide et Action fonctionne grâce à un système de parrainage.

Un parrain ou une marraine, européenne, peut ainsi aider un enfant durant toute sa scolarité, sera informé dès que l’enfant quittera l’école et pourra entretenir une correspondance écrite une fois par an (sauf erreur de ma part) tout en évitant un lien d’attachement quelqu’il soit.

Afin d’implanter une école, l’association doit trouver les murs ou les construire (autrefois l’école de Noflaye avait lieu sous des abris). Elle doit également se charger de fournir livres et  fournitures que le Directeur vend, à bas prix nous l’espérons, aux familles.

Seuls les maîtres sont rémunérés par l’État.

Nous apprendrons que l’association Aide et Action tente actuellement d’instaurer un système de parrainage à l’intérieur même du pays.

Elle oeuvre également auprès des Marabouts, les incitant à réfléchir à un enseignement spécifique (apprentissage d’un métier par exemple) qui pourrait être donné au sein des Dara (écoles coraniques) dont la seule vocation  actuelle est l’apprentissage du Coran (nous reviendrons  sur ce sujet ultérieurement).

Avant de quitter Noflaye, une petite anecdote :

Anecdote : La touchante naïveté de Baïfal.

Aline a son chauffeur de taxi attitré. Ceci dit, lorsque l’on connaît Baïfal et sa gentillesse, on la comprend.
Arrivés à Rufisque, il est convenu que nous appèlerons notre adorable chauffeur afin qu’il vienne nous rechercher dans l’après midi.
Notre cher Baïfal ne maîtrisant pas vraiment le français, Aline préfère vérifier son numéro de téléphone en l’appelant en sa présence.

Elle lui explique le procédé. Baïfal sort alors son portable de son "fourre-tout".

Notons qu’Aline se trouve sur le siège arrière, donc juste derrière notre chauffeur.

Aline compose son numéro… Ça sonne…

Baïfal décroche :     « Allo…allo… allo…??? »
 Aline :      « Et bien Baïfal, c’est moi, Aline »
Notre attendrissant Baïfal :   « Ah, c’est toi !?! »


(Accueil du site)

Pour quelques week-ends dans le superbe village de M'Bodiene…