Le Sénégal  -  La vie à Dakar

Premier sujet important (!?) : Les moustiques.

Nous sommes arrivés à Dakar en pleine saison des pluies (même si celles-ci furent rares) et je n’ai jamais eu à confectionner de moustiquaire.

Quelques moustiques vinrent bien nous enquiquiner les soirs sans vent mais de simples spirales, indispensables certes, suffirent souvent à nous laisser passer des nuits tranquilles.

Les répulsifs ne furent utiles qu’au CVD, le soir où, là effectivement, ils s’en donnèrent à cœur joie.

Abordons maintenant l’un des sujets les plus légers de ces pages sur la vie à Dakar…quoique ?!

Les moyens de transport.

Le train. 

Nous ne pouvons vous en parler, nous ne l’avons pas encore pris.
Nous savons simplement que les chauffeurs de ces convois ont beaucoup de mérite de ne pas écraser chaque jour un certain nombre d’animaux ou de personnes et que les voies sont de véritables décharges publiques.

Le 2 roues.

Circuler en bicyclette ou en vélomoteur est réservé aux plus téméraires. Disons plutôt inconscients.

Pourtant, nombreux sont ceux prenant le risque d’utiliser le scooter.

   Les camions. 

Ils sont magnifiques bien que tous assez délabrés. Chacun étant décoré, enrubanné, personnifié.

Les taxis.  

Comme vous l’avez déjà compris, les taxis ne sont pas de la première jeunesse et chaque déplacement dans ces véhicules nous laisse un souvenir impérissable.

A savoir : Depuis juillet 2003, l’importation au Sénégal de véhicules particuliers de plus de 5 ans (8 ans pour les minibus, 10 ans pour les camions) est désormais interdite.
Il y a donc pénurie de véhicules d’occasion sur le marché automobile.
Les chauffeurs de taxi n’ayant aucunement les moyens d’acheter un véhicule neuf.

Certains véhicules n’ont pas de frein.

D’autres ont l’embrayage qui chauffe.

Dans chaque taxi, seule une portière arrière peut être ouverte (à condition d’aider avec les pieds !)  et tient très souvent, comme les autres, avec du fil de fer ou une ficelle.

Vous devinez aisément un pneu crevé puisque la plupart du temps vous êtes assis dessus.

Les amortisseurs…  Qués æquo ?!

  Et j’en passe ! 

Si l’état de leurs véhicules n’est pas très rutilant, les chauffeurs de taxi sont, la plupart du temps, très aimables.

Parfois trop aimables !!!

Anecdote dont je me serais bien passée :
Nous allons faire des courses en ville.
L’après midi, les sacs sont pleins. Rémy, ayant encore des achats de pièces mécaniques à faire, "me met" dans un taxi en indiquant au chauffeur que je vais à Hann Plage.

Mon chauffeur à l’air patibulaire démarre.
...
Hann-Plage… c’est où ?

(...?...Heueu…?)

Mon sens de l’orientation n’ayant pas avancé d’un pouce depuis notre départ pour ce voyage, je suis très inquiète.

Tendue, je scrute la route.

Par chance, ma mémoire visuelle (panneaux publicitaires et autres arrêts de bus) me permet de l’orienter. Même si je dois insister beaucoup pour qu’il daigne m’écouter lorsqu’il décide de prendre tout droit (vers la Plage d’Or) et non à gauche.

Pendant ce temps, ce cher monsieur discute.

Il ne parle que très peu français mais parvient toutefois à me demander si j’aime les Français.

Oui ! Mon mari est Français.

« Français pas bon ! Sénégalais bon ! Sénégalais Band Band !

(…Hein ?!!!…)

Il me précise l’heure à laquelle il termine son travail et "baragouine" quelque chose qui me semble être un rendez-vous.

Je simule l’incompréhension totale.

Il poursuit tout en se retournant dangereusement, les yeux rivés sur mes jambes (bien couvertes d’une robe longue que je tire à souhait !) :

Mais en cet instant, inutile de vous dire combien je fus soulagée lorsqu’il me déposa devant la porte du CVD !

 

Si ce genre d‘aventure ne vous tente guère ou que vous souhaitiez éviter d’interminables marchandages sur le prix de la course, il y a …

Prendre le bus est le moyen le moins onéreux de se déplacer en tout lieu dans Dakar.

Les minibus Mercedes

appelés « Ndjanga-Ndiaye » - Imprononçable, je vous l’accorde.

Alors qu’un trajet Hann Plage – Dakar coûte 1500 CFA (2,25 euros), le ticket de bus vaut 150 CFA (23 centimes d’euros) pour les bus de ville, 75 à 100 CFA les autres.

Mais prendre le bus nécessite quelque préparation !

Pour les bus bleus, deux conditions :

La première : Accepter de passer sur le grill.

Les arrêts se situant en plein soleil et lorsqu’un abri est encore debout, son toit est en métal, les sièges aussi et la dalle est en béton.

Si vous aimez la viande saignante ou à point : abstenez-vous !

La deuxième : Ne pas être claustrophobe (les places assises étant toujours prises). 

Pour prendre le bus, une méthode simple :

Inspirer profondément avant de monter.

Profiter de l’ouverture des portes à chaque arrêt pour refaire le plein d’air – s’il y en a dehors !
Recommencer jusqu’à la prochaine halte.

Entre temps :

Ne pas avoir de cor aux pieds.
Trouver une barre ou espérer que la veste du voisin soit solide. S’y agripper solidement et ne la lâcher sous aucun prétexte.

Espérer arriver à bon port, couvert de poussière mêlée à une sudation importante et malodorante que vous conserverez jalousement en rêvant d’un retour rapide à la maison où une bonne douche froide vous sera du plus grand réconfort…. jusqu’à la prochaine expédition !

Sur Vent de Folie, nous préférons les «  s’en fout la mort ». 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils sont plutôt « tranquilles » !

Il y a toujours une place assise, même si c’est parfois sur un strapontin entre deux dames très imposantes aux paniers nombreux et largement garnis. 

Bon ! Avouons que les sièges sont un peu étroits et la place pour les jambes insignifiante.

N’est-ce pas Rémy ?!

Un seul conseil : Sachez dire, en wolof, la destination souhaitée et vous arriverez toujours à bon port !

Durant notre voyage à M’Bodiene, Rémy, une pièce de monnaie à la main, s’est exercé à ce métier qui semble beaucoup lui plaire !

Les Mercedes blancs présentent à peu prés les mêmes caractéristiques mais sont moins « exotiques » !

Ah ! Un chose importante.

Que ce soit en bus ou en taxi, si vous faites le trajet de Hann Plage à Dakar, préparez absolument un masque à gaz que vous sortirez dès l’approche du port de pêche et pourrez conserver le reste du temps éventuellement.

Si ces conditions ne vous conviennent pas….

Mais là … attention !    Chauds les fesses !
(voir pourquoi ci-dessous)

Les règles de circulation.

C’est simple, elles sont inexistantes.

Il y a bien des feux, mais ils ne fonctionnent plus depuis fort longtemps.

Il y a des passages piétons, mais il semble que personne, absolument personne, ne les voit.

Quant à la priorité, le code de la route ne prévoit probablement rien à ce sujet.
 
C’est au premier qui passe et le klaxon, seul accessoire fonctionnant toujours, même dans les taxis, et adoré des sénégalais, est indispensable.

Bref, un véritable capharnaüm, le tout dans une cacophonie impressionnante.

*

(Avec un grand merci à Dany pour nombre de ces photograpies)