Graciosa    

Dimanche 19 novembre 2006

 

 

11 heures 40

Nous avons quitté Agadir et cette population qui nous aura tant touchés et tant appris.

Etait-ce un adieu?... N'était-ce qu'un au revoir?... Qui sait?...


...25 milles après la sortie du port, nous slalomons toujours autour des dizaines de fanions ou bidons afin d'éviter les casiers et filets qu'ils signalent.

C'est par une mer plate et un vent quasi inexistant que nous parcourrons les 220 milles nous séparant de Graciosa.

Notre moyenne sera de 4,6 noeuds, tout au moteur, nos têtes à la limite de l'explosion(!), les voiles n'étant hissées que pour capter la petite brise qui, trop rarement, voudra bien venir les gonfler un peu.

Anecdote : Il est 20 heures. Nous naviguons depuis plus de 7 heures et sommes à 35 milles des côtes. Il fait nuit noire. Ni étoile, ni lune. Je sers le repas dans le carré et observe:        
                         «Nous sommes loin de la côte maintenant. Il n'y a plus de chalutier?!»
Rémy m'indique alors le radar qu'il vient d'allumer. Des points lumineux partout. Je sors dans le cockpit. Des "spots" vont et viennent, encerclant le voilier.
                                                     Une vraie discothèque!

Les 2 nuits seront longues car notre petite Fatima (baptisée ainsi par nos amis marocains!) est malade. Probablement la grippe sévissant sur Agadir ces derniers jours ou est-ce encore une infection alimentaire?

Le moins qu'on puisse dire est que son organisme se souviendra du Maroc.

Elle n'est pas bien du tout, donc repos et à nous 2 les nuits de veille!

Ceci dit, rien à voir avec nos 2 dernières traversées. Cette fois le pilote travaille tranquillement, les drosses tiennent et aucune avarie ne viendra entraver la quiétude de cette traversée des plus calmes... trop calme... Et oui, on n'est jamais contents!

Petite douche sur le pont qui ravit notre Capitaine.

J'en ferai de même (précision du Capitaine: enfin les cheveux seulement...) le sourire en moins!
Ne comptez pas sur la photo de la grimace que je fis lorsque cette eau glacée coula sur mon dos...

Je déteste l'eau froide!...et je déteste que l'on me prenne en photo lorsque je fais la grimace!!!

Pourtant, je ne suis pas au bout de mes peines. Le raccord prévu pour la bouteille de gaz de rechange du chauffe-eau est défectueux. Nous n'avons donc plus d'eau chaude et ce n'est pas à Graciosa que nous trouverons à le remplacer!!!

Mardi 21 novembre - 7h 30

Un rocher se découpe à l'horizon.

Graciosa?... Si petite?...

Non! - Il s'agit de El Roque del Este.

Mais les îles Canariennes sont juste derrière...

Il est midi lorsque nous prenons le chenal séparant Lanzarote de Graciosa, passons devant le port et l'unique ville de l'île, et jetons l'ancre devant la plage.

Île de Lanzarote sur bâbord

Île de Graciosa sur tribord

Ici, le calme et le repos devraient être au rendez-vous. Candice peut enterrer toute idée de sortie. Peut-être va-t-elle enfin pouvoir travailler sérieusement?!

Nous sommes déçus de ne voir que 2 bateaux au mouillage et surtout, parmi eux, pas de petit bateau acier. Manu est certainement au port. Se serait-il embourgeoisé?

Nous qui comptions sur l'apéro à bord des Poulies... Nous verrons demain.

Pour l'instant, Candice va un peu mieux alors au boulot. Quant à nous... dodo!

. . .

Le matin le soleil illumine d'un côté Lanzarote, de l'autre Graciosa et ses dunes.

Prendre son premier café devant ce spectacle est un pur bonheur.


(photo de Michel - Locacita Thilda)

Dites... le Paradis... serait-ce ici ?

Locacita Thilda, ayant repoussé le départ pour veille prolongée... à Agadir (!), nous rejoint le lendemain après «une prise» de filet et une traversée très houleuse... Un jour n'est pas l'autre!

Nous leur accordons un peu de repos, puis tout le monde embarque dans l'annexe sans oublier Koghi, 5ème équipier de Locacita Thilda, un beau berger des Pyrénées, tout excité de remettre pattes à terre.

Koghi en tête, nous allons à la découverte de cette île.

Nous commençons notre expédition (environ 4 km à pied) au coeur de la lande et des dunes, marchant pieds nus sur le sable, ne croisant aucun véhicule puisqu'à Graciosa il n'y a pas de voiture(*), pour rejoindre «LA VILLE».
(*Dans quelques jours, nous pourrons hélas constater que le tout-terrain commence son incursion sur cette île jusqu'alors épargnée.)


(Photo de Manu - Les Poulies)

Comment décrire Graciosa si ce n'est en disant que sur cette petite île :

Il n'y a RIEN et TOUT est magnifique.

Après 3 quarts d'heures de ravissement dans cette nature sauvage, nous découvrons la civilisation.

Chapeau typique de l'île.

Pas mal, non?... Nous envisageons d'en faire l'acquisition !

De jolies petites maisons d'un blanc immaculé aux volets bleus ou verts, la plupart vides en cette saison. 4 petites supérettes, pas grand chose sur les étagères mais l'essentiel toutefois. Le petit port bien rempli et des bars-restaurants.

                      En route, nous croisons un jeune couple...

         

Mais c'est Manu. Notre cher Manu, accompagné d'Isabelle.

Quelle joie d'entendre parler du pays avec cet accent que nous avions déjà oublié.

Nous faisons aussi la connaissance de nos voisins. Marie-Laure, Benoit et leurs 3 enfants Zoé, Arthur et Tom, voyagent sur Zingaya. Partis de Guadeloupe, leur projet est de se rendre en Nouvelle-Calédonie après un «petit» crochet par la métropole.

Nous sommes 3 voiliers français se balançant dans ce mouillage si paisible appelé Playa Francesa.

3 voiliers avec des ados dont 3 en seconde.

Inimaginable il y a encore quelques semaines.

Les annexes circulent entre les bateaux. Les parents parlent école, bateau et voyage autour d'un verre ou d'un bon repas. Les jeunes se baladent ou se baignent malgré un vent qui ne cesse de souffler (ce qui arrange bien Vent de Folie, soit dit en passant. Notre éolienne tourne sans cesse, rechargeant nos batteries sans qu'il soit utile d'allumer le moteur.)

Mais un vent de sud-ouest est annoncé menaçant la tranquillité de ce mouillage. Briefing à bord: Devons-nous nous mettre à l'abri dans le port?... Finalement, aucun d'entre nous ne souhaite quitter ce mouillage édénique.

Vendredi 24 novembre

Zingaya nous quitte. Locacita Thilda et Vent de Folie demeurent. Deux autres voiliers arriveront dans la journée.

(photos de Michel - Locacita Thilda)

Un bon vent de sud-ouest se lève en effet. La houle entre dans cette anse et les mâts basculent de plus en plus. Les estomacs seront bercés tout l'après midi (?!)

...6 heures du matin – Les cockpit s'allument – Le vent tourne avec des rafales à 40 noeuds – Chacun surveille son ancre – C'est bon – Ça tient...

Petite expédition en ville. Tous à bord du «trempe-cul» qui n'a jamais si bien porté son nom, nous allons voir Manu et Isabelle.

(photos de Michel - Locacita Thilda:)

Nous sommes en fin d'après midi mais Manu et Isa n'ont toujours pas mangé. Nous avons donc la chance d'assister au festin des Poulies et d'admirer le service en porcelaine de Limoges de Manu.

Heueu... Isabelle.. es-tu certaine de vouloir rester avec cet hurluberlu ?!!

Appel à la solidarité : Toute personne ayant une assiette à offrir à Manu est prié de la lui faire parvenir à : Les poulies – Port de Graciosa – Canaries

Notre objectif était en fait de les kidnapper pour une soirée entre amis.

. . .

Le vent s'est quelque peu calmé mais la houle persiste.

Les voiliers roulent. Tout tombe dans les carrés. Faire la cuisine ou un simple café devient aussi difficile qu'en navigation.

Les débarquements sur la plage s'avèrent de plus en plus périlleux pour les équipages avec douche inévitable à l'arrivée, mais surtout pour le matériel.
Les rochers affleurent un peu partout. Avec ce vent et cette houle, difficile de les éviter. Or l'annexe, sur un bateau, est aussi indispensable que la voiture à terre. Et nous sommes bien placés pour savoir que son moteur hors-bord l'est tout autant.


(photo de Michel - Locacita Thilda)

De plus, marcher ¾ d'heure sur le sable pour aller s'approvisionner était très agréable... sec et sous le soleil... Mais trempés sous un ciel grisâtre...BOF!!!

Enfin, nous aimerions voir plus souvent Les Poulies.

Le tout faisant une excellente raison, nous décidons donc de tenter notre chance au port.

Après un petit repérage, nous pensons pouvoir trouver 2 places pour Locacita Thilda et Vent de Folie...

Dimanche 26 novembre

 

Les annexes sont remontées. Les bateaux sont parés. prend la tête. La barre est confiée à Manu qui en rêvait.

Ayant toujours adoré notre 15 tonnes, durant tout le trajet, Manu en état de béatitude ne tarira pas d'éloges. Il nous témoignera sa joie dans un langage des plus gracieux:

«Putain c'est génial... Putain c'est géant... Putain il est génial ton camion...
Putain ça c'est du bateau...»

Nous sommes heureux de l'avoir à bord et plus heureux encore de constater qu'en 1 an et demi «notre Manu» n'a pas changé.

...Nous entrons dans le port et notre enthousiasme s'effondre.

Il ne reste qu'une place. Nous tentons un amarrage à couple sur une grande goélette à l'entrée du port.

Malgré l'aide du jeune équipage de cette goélette, des jeunes en réinsertion d'une sympathie et d'une gentillesse incroyable – Impossible - Les amarres tirent - Nous bougeons trop – Nous allons tout casser.

Nous nous apprêtons à repartir au mouillage quand ces jeunes garçons proposeront de nous aider à nous amarrer au quai, au fond du port près des ferries, et nous prêteront leurs aussières (longues et grosses amarres).

Notre cher Manu a bien tenté de nous céder sa place. Son petit bateau ne réclamant qu'un petit bout de ponton. Mais alors qu'il circulait gentiment dans le port, il apprend qu'il doit rester «là où il était». Le ponton sur lequel il était amarré est trop fragile pour notre «camion».

Soit ! Les Poulies reprend sa place!

Ah...! Que n'avons-nous une embarcation si facile à déplacer!

C'est donc ainsi que nous passerons cette première nuit au port de Graciosa. La marée aidant, les amarres grincent et s'usent inexorablement contre le quai. Et surtout, à marée basse, nous sommes enfermés dans notre voilier contre ce quai sans échelle.

Anecdote: Vers 19 heures, nous rejoignons nos amis pour prendre un verre. Nous prévoyons la marée et improvisons un marchepied sur le pont pour le retour.

Une heure plus tard, nous rentrons... Il était temps!

Ce marchepied nous permet de descendre à bord. Mais la marée poursuit sa descente et si nous avions tardé davantage, nous ne pouvions plus rentrer chez nous!!!

Tôt le lendemain matin, nous sommes aux aguets... Un voilier quitte le port. Nous larguons tout et allons prendre sa place, par chance sur le même ponton que nos amis Locacita Thilda et Les Poulies.

Depuis, les journées passent... terribles!

 

Farniente, "café-ponton", promenade dans les ruelles recouvertes de sable, entrées et sorties rapides dans les petites superettes aux prix exorbitants, consolation devant un petit verre de blanc au troquet du coin, gros soucis lorsque le soir approche :  «Mais qu'allons nous donc pouvoir faire à manger?».

Et Noël qui approche.

Nous commençons, Dominique et moi, à envisager quel foie gras et autre confit nous pourrions bien sortir des fonds, quel bon dessert nous pourrions élaborer, quel bon vin accompagnera tout ceci...?!!

Bref... Dur-dur la vie!

Pourtant la vie au port n'est pas sans risque.


(photo d'Isabelle-Les poulies)

Vous vous demandez quel est cet ostrogoth osant mettre notre vie en péril avec ce barbecue sur des pontons en bois?

Mais qui d'autre que Manu pourrait avoir une telle idée?!

. . .

Nous sommes en décembre et toujours à Graciosa.

Quand partons-nous ?


Aucune idée !

La sérénité de ce port nous convient parfaitement et il semble que nous ayons été contaminés par la nonchalance de l'île.

Nous travaillons malgré tout... Bon... d'accord... juste une petite bricole par-ci, par là, ou encore un coup de main aux autres voiliers pour les manoeuvres de port...  Guère plus.

Mais vous avouerez qu'il faut avoir du courage pour travailler avec ce temps.

Il ne fait quand même que 25°C ... en plein mois de décembre !!!!!!

La corvée d'eau est aussi une occupation. Les pontons n'étant pourvus ni d'électricité, ni d'eau, chacun fait des allers-retours en annexe, pour lui-même ou pour le voisin, afin de remplir ses bidons de l'autre côté du port.

Les toutous profitent de cette petite balade avec béatitude !!!

En fait, les plus courageux sont nos lycéens. Candice s'est enfin remise au travail, motivée par Eymeric qui en fait de même sur Locacita Thilda.

Les matinées devant être entièrement consacrées aux cours s'ils veulent pouvoir profiter de leurs après-midi pour faire de «petits tours en ville»...

...Et ils en profitent bien, nous pouvons leur faire confiance.

Cette ville (si l'on peut lui attribuer ce nom) n'étant pas bien grande, je suis certaine qu'ils sont aujourd'hui capables de la traverser les yeux fermés!

Mais aujourd'hui, nos jeunes partent pour une expédition sur le volcan.

(photos des poulies et de Locacita Thilda:)

La balade commence à peine que notre toutou préféré ne peut s'empêcher de flairer les poubelles...

...Après une petite pause pique nique, le barbecue de Manu faisant inévitablement partie du voyage...

...l'ascension se poursuit.
Depuis le cratère, la vue semble superbe.
Et c'est épuisés mais heureux que celle belle équipe rentre au bercail, se promettant de renouveler cette expérience.

De gauche à droite :

Mathilde (Locacita Thilda), Isabelle (Les Poulies), Candice, Bélise (ou Bélisama, notre jeune "déesse grecque" kidnappée sur le voilier Scandalum!) et Eymeric (Locacita Thilda).

Notre adorable toutou se trouvant derrière l'objectif !


«Dis ... pourquoi on n'y est pas allés, nous, sur le volcan?»

Bon, nous avons compris... nous sommes trop vieux... Et bien soit !

Nous nous vengerons en passant une très agréable soirée «entre vieux» alors que les «jeunes» tomberont comme des mouches!

Samedi 2 décembre

Nous fêtons le départ de notre pyromane.

Demain, Manu et Isabelle nous quittent pour passer Noël en France. L'occasion est trop belle pour ne pas fêter cela.


Mais lorsque Manu arrive sur Locacita Thilda, nous nous demandons si l'idée était si bonne.

            Non content de dévergonder les plus jeunes en les emmenant en discothèque ...

            (Et oui! Il y a une discothèque à Graciosa... Qui l'eut cru?!)

                    ... Manu nous apporte «la lumière» - économie d'énergie oblige.

Une "Pétromax" qui fonctionne avec du pétrole sous pression.

Et quand je dis pression...

Au fur et à mesure que Manu pompait (et il faut pomper longtemps!) et que les flammes jaillissaient à l'extérieur de la lampe, Michel était blême à l'idée de voir son plafond fondre comme neige au soleil.

Rémy transpirait sous l'effet de la chaleur dégagée.

Quant à Candice et moi, nous invoquions tous les dieux pour que cette flamme n'arrive pas jusqu'à nous.

Finalement, aucun accident n'a été à déplorer... OUF !

Nous devons même avouer que cette lampe nous a permis de jouir d'une belle lumière pour ce repas et qu'elle fut l'occasion pour Eymeric de faire un peu de "gonflette" afin de tenter sa chance au prochain bras-de-fer !!!

L'équipage des Poulies nous a donc abandonnés à notre triste sort sur cette île où nous paressons de plus en plus...!

. . .

Comment occupe-t-on ses journées à Graciosa?

Les courses, dont nous revenons les sacs légers, sont un prétexte à la promenade et aux retrouvailles au soleil, sur une terrasse de café. Car à Graciosa, point besoin de chercher bien longtemps les voisins de ponton... On peut même les surveiller, incognito !



Tiens, mais c'est Mathilde de Locacita Thilda!... Qu'est-ce qu'elle fait?... Qui c'est celui là?...

Ainsi que mille autres occupations tout aussi prenantes (?!):

                       

Salon de coiffure sur le ponton.

Soirée cinéma avec Bélise et Eymeric, dans la cabine de Candice.

                 

Nouveau rituel : Les jeunes au café sur

Jeudi 7 décembre.

C'est au tour de Bélise de nous quitter.

Inutile de préciser que «nos jeunes» ne loupent pas cette nouvelle occasion pour se retrouver.
Cette fois, ce sera sur la plage et sans nous, «les vieux».

On s'en fiche. Nous, on a mangé sur Locacita Thilda un délicieux rôti de porc acheté chez le boucher de Graciosa...

...avec des épinards.

...Et J'ADORE les épinards!

Je me garderai de donner des détails de leur soirée, mais puis vous dire qu'ils se souviendront de leur retour quelque peu tardif et remarqué!

. . .

Lundi 11 décembre.

Sur Graciosa, le temps s'est arrêté!


Comme vous le constatez, nous sommes toujours sur cette île où le temps semble s'arrêter dès que l'on pose pied à terre.

Par contre depuis quelques jours, Éole semble avoir décidé de nous faire payer notre insouciance, agitant les mâts du port, aidée de son amie Madame la pluie qui nous gratifie de quelques bonnes averses.

Inutile de préciser que la température a baissé - un vrai temps de Noël - et qu'ils nous a fallu ressortir les pulls.

Heueu, où sont-ils rangés déjà?...
Ah, les voilà!...
Mmmm!...Ça sent un peu le renfermé tout ça!

Les fêtes approchent et si nous voulons passer Noël à Las Palmas avec nos amis, il nous faudrait envisager le départ.
Aussi Messieurs les Capitaines tendent l'oreille, chaque matin à la même heure, dans l'attente d'une bonne nouvelle de la part de Madame météo...

Et bien, ce ne sera pas pour aujourd'hui... croyez-moi!!!

Dimanche 17 décembre. Le départ.

C'est par une matinée ensoleillée et un petit pincement au coeur que nous quittons, suivis de Locacita Thilda, la belle et si paisible Graciosa.

Sortant du Rio, nous admirons une dernière fois Lanzarote (à gauche) et La Graciosa (à droite).

En route pour Las Palmas de Gran Canaria - Distance 120 milles.
Durée prévue 24 heures . . .


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