De La Palma à La Gomera

Mouillage de Valle Gran Rey

Juillet 2007

Mardi 17 juillet.
Départ de La Palma pour le mouillage Valle Gran Rey - La Gomera. 

Après une petite panne de réveil, il est 10 heures  lorsque nos amis,
toujours Fleur de Méninges, larguent les amarres de .

Toujours pas d’adieux entre nous. Juste un rendez-vous.

A demain, au sud de La Gomera, au mouillage de Valle Gran Rey !

. . .

Nous ne mettrons que 7 heures à parcourir les 43 milles que représente cette traversée. Ce qui nous fait une moyenne de 6 nœuds.

Pas mal, me direz-vous !
Bof !
Sur Vent de Folie, nous dirions plutôt : Pas terrible !

Le moteur est éteint dès la sortie du port pour ne redémarrer qu’à l’arrivée.

La première heure nous permet d’espérer, malgré une petite houle de travers, une traversée assez agréable.

Quelques degrés de plus et ce serait parfait !

Anecdote : Avis de recherche !

A peine 1 heure après le départ, une superbe dorade s’est accrochée à notre ligne.
Nous la remontons doucement mais le bateau avance à plus de 7 nœuds.

Le crochet est sorti – Le rhum est prêt...

...Soudain...

PAF ! – La ligne casse !

Notre pêcheur remonte son fil...  ...Il est bien triste.

Amis navigateurs :

Si vous trouvez une belle dorade avec un Rapala (leurre) jaune fluo.
C’est la nôtre !
Mangez la dorade mais, s’il vous plait, faites une bonne action.
Rendez-nous notre Rapala.

Vous contribuerez ainsi à redonner le sourire à notre pauvre pêcheur !!!

Hélas, très vite après cette triste mésaventure, la mer se met à grossir et nos espoirs d’une agréable traversée disparaissent.

Mais ceci ne fut rien comparé à la dernière heure de ce parcours.

Alors que nous approchons du but, le vent forcit soudainement. La houle devient forte et, notre pilote ne parvenant plus à tenir le cap, Rémy saute sur la barre afin d’éviter de justesse un départ au lof  (expression utilisée lorsque le bateau fait brusquement demi-tour).

Il barrera jusqu’à l’arrivée, trempé comme une soupe !

 

Cette photo parle d’elle-même.
Mais si vous voulez voir notre skipper en pleine action, regardez ce film en cliquant sur la photo.

(Taille : 1 Mo)

Ceci dit, il y a pire !

Ce ne sont donc pas ces quelques vagues vicieuses qui vont nous arrêter !

*

Séquence nostalgie :
Nous nous souvenons d’un certain ria de la côte espagnole, voici 2 ans, où nos amis nous attendaient inquiets au port d’Ares, alors que nous luttions depuis 3 heures pour avancer,  vent de face, dans un véritable bouillon.

Il ne manque cette fois que les beignets de calamars à l’arrivée !

A propos d’Anakena, nous félicitons Matias pour sa réussite au BAC…
...avec mention - "Très Bien" - s’il vous plait !
Mais non ! Ne rougissez pas Luis et Monica ! Ces félicitations sont tellement méritées.
Nous aurions juste aimé partager le champagne !!!

*

Mais revenons à nos moutons !

Mon skipper est donc trempé et salé et je suis fière de lui.
Il a barré comme un chef, scrutant sans cesse l’horizon afin d’anticiper chaque vague.
Notre n’avait qu’à bien se tenir !

Je soupçonnerais presque en lui une pointe de masochisme tant, malgré l’impossibilité totale de lâcher la barre et sans pouvoir esquiver les vagues venant le gifler régulièrement, je le sentais heureux de parvenir à maîtriser "son bolide".
 

Persuadés que nous ne pourrons rester au mouillage de Valle Gran Rey, nous sommes prêts à poursuivre jusqu’au port de San Sebastian, à 3 heures de là.

Quelle surprise lorsque, approchant du but, tout devient calme.

Ce mouillage dans l’avant port, devant la falaise, s’avère très bien abrité (sauf par vent de secteur ouest) et très agréable malgré des courants de marée qui nous déportent inévitablement travers à la houle.

adorant rouler au gré des vagues, nous sommes contraints de fermer tous les placards et user de ruses afin d’éviter toute mauvaise surprise.

Ma gazinière tunisienne, fonctionnant à merveille, n’étant pas prévue pour subir tant de roulis !

Quoique, au port de La Palma, nous étions un peu rodés !

Nous sommes tous trois ravis de retrouver la quiétude du mouillage, après 6 mois de port.

Baignade immédiate dans cette eau limpide (sauf pour les frileuses !).
Pêche pour occuper notre Capitaine heureux comme un pape.
Soirées prolongées dans le cockpit.
   
 
 
    
C’est vraiment chouette le mouillage !
Le lendemain, nos amis nous rejoignent comme prévu.
  

Brigitte et Jean-Mi ayant gonflé leur annexe, ont la gentillesse de la mettre à notre disposition.

Échange de bons procédés, nous y installons notre moteur.

Cela ne durera hélas pas bien longtemps puisque, de nouveau, ce dernier nous crée quelques soucis, réveillant là encore, si besoin était, quelques souvenirs en compagnie de nos chers et inoubliables amis d’Anakena - N’est-ce pas Matias !

Un petit tour en ville, histoire de voir ce qui se cache derrière ce joli petit port.

Notre chauffeur, épuisé par notre moteur récalcitrant, a oublié les clés du cadenas.
Nous le laissons donc discuter bateaux, ports et autre météo avec un voisin de mouillage, tout en gardant l’annexe, et allons errer dans ces petites ruelles sous les effluves d’encens émanant des boutiques.

 

Cette petite ville est jolie mais un peu surfaite à notre goût. Tourisme oblige !

Candice se plait au mouillage, mais ce n’est pas ici qu’elle rencontrera des jeunes !…

Les vieux, c’est comme les flamboyants.
C’est sympa mais ça va un moment !

Malgré notre tentation de rester quelques jours de plus, nous avons pitié d’elle.

Et surtout, ayant suffisamment "rouler" et la météo risquant de nous bloquer ici durant les prochains jours, nous préférons partir.

Cette fois, nous faisons nos adieux à nos amis.

Peut-être viendront-ils faire un tour à San Sebastian, mais on ne sait jamais !

  

Ce qui est pris est pris et qui saurait refuser les excellentes « ragougnasse » de Brigitte mijotées avec tant d’épices et d’amour !

Samedi 21 juillet
Avec quelque regret, nous quittons ce mouillage
pour le port de San Sebastian, à l’ouest de La Gomera.
Il est midi - La mer est belle – Le temps superbe.

Cette petite navigation s’annonce sous les meilleurs auspices !

Nous suivons la côte et ses falaises arides.
 
Quelques coins habités comme ce petit port à Playa de Santiago.
 

. . .

3 heures plus tard, le port de San Sebastian est en vue.

Nous sommes à 2 milles du port lorsque nous entrons une fois de plus dans le « bouillon ».

La mer n’est qu’écume.
Nous avançons péniblement, au moteur, à 2,5 nœuds.

Notre Capitaine ayant fait preuve de prudence en remarquant cette vaste étendue de crêtes blanches à l’horizon, la voile est fort heureusement déjà affalée.

Malgré cela gîte sous des rafales à 45/50 noeuds.

Nous parvenons in extremis à bloquer l’éolienne qui menaçait d’exploser sous ce vent.

L'effet venturi (*) sur les îles canariennes est impressionnant.

* Accélération due à la déviation du vent par la côte, renforcée ici par un vent déjà fort et des montagnes hautes.

Chéri, j’veux pas aller dans ce port. Je veux repartir à Valle Gran Rey !!!

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