San Sebastian de La Gomera

 

 

 

 

17 juillet 2007

 

 

Nous arrivons dans le port de San Sebastian de la Gomera, où persiste un bon 35 nœuds, accueillis par une "marinera" aussi énergique que sympathique.


(photos de Michel - JozIII et Alain - Arlequin)

Nous sommes amarrés sur le long ponton d’accueil, muni de catways bien larges et en béton avec tuyau d’eau à chaque borne.

Du « jamais vu ! ».


Le port met même à disposition des brouettes en parfait état afin de faciliter l’acheminement de matériel ou avitaillement via les pontons si besoin.
C’est un détail, peut-être, mais cela dénote de la volonté de ce port de rendre les choses agréables à ses occupants.

Comme prévu, des amis de Las Palmas - Arlequin et Joz III - sont là.

Après cette arrivée mouvementée, nous sommes un peu "vaseux" pour un « nocturne ».
Mais les retrouvailles ne sauraient tarder.

  

Les photos sont de JozIII et l’excellente Caïpirinha de Michel...aussi !

Une petite lichette de Calva là dessus, et nous rentrons…en pleine forme !!!

Ceci dit, nous sommes venus à La Gomera avec la ferme intention que cela soit une « escale repos ».

Et nous comptons bien nous y tenir.
On ne peut tout de même pas vivre au rythme de Las Palmas toute l’année !

Malgré les remous fréquents, parfois fatals pour nos amarres – vous savez, nos jolies amarres oranges ! - provoqués par les allers-retours des ferries non loin de nous, nous décidons de rester sur ce ponton visiteurs.
La vue sur l’entrée du port, les allées venues journalières des superbes yachts occupant le ponton voisin, l’école de voile où les enfants de retour d’une sortie en Optimist s’amusent à s’arroser ou à plonger  et la tranquillité de cet emplacement nous convient parfaitement.

Sur ce ponton visiteurs, notre seul voisin permanent est un catamaran.

A son bord, deux jeunes bateau-stoppeurs australiens cherchant un voilier pour les Caraïbes.

Euh !…Nous ?…Non !…Nous sommes complets !!!

En fait, nous sympathisons immédiatement avec ces garçons adorables de naturel, de curiosité et de gentillesse dont le projet courageux de partir ainsi à l’aventure avec peu de moyens nous séduit.

Invités à une soirée bolognaises, nous leur faisons une surprise.

Comme prévu, nos chapeaux australiens et leur drapeau placardé sur mon tee-shirt provoqueront de grands éclats de rire.

A propos de drapeau, constatant que quelque chose "cloche" dans les pavillons de ce catamaran, Rémy et Candice initieront ces jeunes avides de connaissances à quelques règles de courtoisie maritime.

  
  

Pour les néophytes curieux, voici l’essentiel :

« L’étiquette navale » prévoit de hisser le pavillon de courtoisie (drapeau espagnol en l’occurrence) sur tribord et le pavillon propriétaire (pavillon national ou régional du propriétaire) sur bâbord.
Quant au pavillon national (correspondant au pays d’immatriculation du bateau), les règles sont un peu plus  compliquées.
Disons que pour un cotre comme Vent de Folie, celui-ci doit se trouver à l’arrière sur tribord.
Mais surtout pas sur le pataras,  sauf en cas de deuil national.

Bon ! Notre drapeau français est justement sur le pataras…et sur bâbord…Hum !

Nous constatons souvent que nombre de voiliers ne maîtrisent pas ces règles.

Comment voulez-vous que notre fille, à laquelle nous tentons d’enseigner quelques rudiments, s’y retrouve ?!

Alors, Messieurs les navigateurs, à vos bouquins !!!

Euh ! Rémy, si tu pouvais changer la place de notre drapeau français…Hein ?!

Tandis que les odeurs de cuisine émanent de nos hublots, leurs repas quotidiens se limitent à quelques sandwiches ou plats de pâtes.
C’est donc avec une joie attendrissante qu’ils enjamberont les filières de afin de goûter quelques douceurs du pays.

 

 

  
  
Nos jeunes amis nous quitteront quelques jours plus tard mais, entre riches échanges de nos expériences et taquineries diverses et fréquentes, nous passerons avec eux des moments exquis.
 
 
 
Photos de Andrew et Jorgen !!!

Avec eux, Candice fera la connaissance d’une équipe de jeunes se réunissant tous les soirs au centre ville.

 Voilà pour les filles.

Et voici pour les garçons !  

Tous les jours, retrouvailles sur la Plaza ou à la Playa.
Et ce week-end, c’est la fête du village voisin avec bus gratuit mis à disposition.

         

Il va sans dire que San Sebastian lui plait beaucoup !

Quant à nous, le charme et la quiétude de cette petite ville alliés à la gentillesse de ses habitants nous plaisent tout autant.

Traversant le parc, ces ruelles aux façades adorables ou cette place où s’élèvent de gigantesques lauriers, faire les courses devient un plaisir.

    
   

En périphérie, quelques vieilles maisons typiques hélas délabrées sont enclavées entre des demeures plus récentes, sans toutefois ôter le charme de ces vieilles ruelles.


(Photo Alain-Arlequin)

Parfois, un escalier vertigineux donne envie de grimper sur les hauteurs de la ville.

Bon…une autre fois peut-être !!!

Pour les amoureux de la plage, c’est au choix.

 La grande plage près du port, au centre ville.
(Photo d'Alain - Arlequin)
 
Ou la petite plage, après le tunnel, encore plus près du port, au charme propice à la rêverie.
    
Tous trois sommes séduits par cet endroit. Notre départ semble donc reporté.


Lundi 30 juillet

 

Il nous est impossible de poursuivre sans évoquer la catastrophe que subit l’ensemble de  l’archipel canarien.

La journée a été caniculaire.
En fin d’après midi, le ciel devient jaune.

Alors que nous pensons à un vent chargé de sable, une pluie de cendres noires nous tombe sur la tête.

Nul n’ignore l’importance des incendies qui sévissent en ce moment sur Gran Canaria, puisque tous les médias en parlent.
Ceux-ci ont déjà détruit, à l’heure où je rédige ces lignes, plus de 6000 hectares de zone forestière (1 semaine plus tard, ce seront 20000 hectares détruits sur Gran Canaria et 15000 ha sur Tenerife).


(photo satellite émanant de la presse sur Internet)
Voici le nuage de fumée qui s’est déplacé de Gran Canaria ( à l’est) vers Tenerife.

Nous suivons cette triste actualité sur Internet et constatons, navrés, qu’il s’agit exactement de toute cette zone magnifique où nous vous avons emmenés dans les pages "visite" de Gran Canaria.

Cette partie centrale est, ou hélas était, la plus belle région de l’île, comprenant les alentours de Mogan, la superbe route d’Ayacata, le barrage de Las Niñas (joli camping au bord du lac), jusqu’aux limites de Fataga où le feu est pour l’instant contenu.


(photo aérienne de l'incendie)

Difficile de penser que, alors que nous nous promenions au cœur de ce paysage  voici à peine quelques semaines, celui-ci n’existe plus.

Un autre incendie a démarré ici, à La Gomera, vendredi dernier. Souhaitons que les pompiers, avec leurs faibles moyens, parviennent à l’endiguer.

Mais nous apprenons que cette pluie de cendres provient d’un nouvel incendie sur Tenerife.

Une zone forestière majeure est en train de brûler. Une espèce de pin bleu endémique des Canaries, déjà fort menacée, risque de disparaître.

Est-ce la forêt de Las Mercedes, l’une des plus anciennes du monde, composée de lauriers et d’essences rares ?

Est-ce  Acantilado de los Gigantes, près de Santiago del Teide, centre d’intérêt touristique national au décor  parait-il d’une beauté extraordinaire ?
 
Le fait est que des milliers d’hectares d’une richesse inestimable pour la beauté et l’avenir de ces îles, des forêts primaires, des espèces d’oiseaux ou de lézards, sont en voie de destruction.

Difficile de rester insensible et de taire notre désarroi !

En même temps nous subissons de curieux effets météorologiques.

Depuis hier c’est la pleine lune et les courants de marée sont très forts. Inutile de préciser combien les bateaux bougent dans le port.
Mais ce soir un petit vent frais se lève. Après cette journée où la moindre activité nous voyait transpirer à grosses gouttes, nous pouvons enfin apprécier la fraîcheur de cette fin de soirée.

Cependant vers 23h, cet air frais se transforme soudain en un vent brûlant.

Il fait 40°C dans les bateaux. Les rafales brûlantes s’abattent à différents endroits du port. Les mâts se balancent à l’intérieur du port alors que nous ne bougeons pas. Puis le phénomène s’inverse et c’est notre ponton qui se voit secoué.

De véritables tourbillons - Impression bizarre et méconnue jusqu’alors.

Nous prévoyons le pire, enlevons notre petit taud de soleil et vérifions tout sur le pont.

La nuit sera relativement calme.

Le lendemain - Grand soleil - Mais tout est couvert de suie.

Ça tombe bien, nous avions tout nettoyé la veille !

A nous jet d’eau, lessives et serpillières sous un soleil de plomb !

Mais la vie continue.

Heureusement ce port est si agréable que même les corvées le deviennent aussi.

Les mille et une bricoles encore inscrites sur notre liste avancent dans un climat détendu.

Nous profitons de cet allant pour essayer un grand taud bleu qui sommeillait depuis notre départ.

Etalé sur le ponton, nous tentons tout d'abord d’en trouver le sens.
    
C’est bon, on y va !

 

 

 

 

   

Tu crois qu'on l'a mis à l'envers ?

      ...!!!

                   

Conclusion de cette journée :  Nous avons un beau et grand taud bleu.



Nous sommes à l’abri du soleil.

Et nous l’avons bien mérité !!!

A propos de bricolage, certains nous demandent, par mail, des explications concernant notre problème moteur ainsi que tous les petits ennuis subis durant la traversée Gran Canaria-La Palma.

Qu’ils me pardonnent car, en effet, j’ai omis de vous tenir informés. Voici donc où nous en sommes.

Pour notre problème d’accélération, profitant de l’eau limpide de La Palma, Rémy a  plongé et enlevé l’amas de coquillages freinant l’hélice à notre insu. Depuis, tout va beaucoup mieux.

Les winches manquaient d’huile.

L'aérien de notre régulateur vient d’être refait à San Sebastian.

Quant au GPS, toujours rien !

En ce qui concerne notre célèbre pilote de barre abandonné à Las Palmas, nous venons de le recevoir.
SIMRAD nous l’ayant expédié... à nos frais, il va de soi ( !?!).

Revu pour la 5ème fois, il fonctionne…parait-il ?!

Il ne nous reste (!) qu’à le réinstaller pour l’essayer.
Centième épisode dans quelque temps !

Par contre, certains  semblent ne pas avoir compris que nous avions toujours notre pilote automatique in-board qui, lui, fonctionne.                

Heureusement puisqu’ il est neuf…Quoique !!!

Et puisque je suis dans les omissions, voici une petite anecdote concernant notre séjour à Valle Gran Rey.

Nous avions entendu parler d’un requin marteau égaré dans le coin.
Alors qu’à peine éveillée, je prenais mon café dans le cockpit, je vois à quelques mètres de notre voilier, 2 sortes d’ailerons avancer tranquillement à fleur d’eau.

Il y avait bien un requin marteau à Valle Gran Rey !!!

Et à mon grand désespoir, celui-ci ne dissuada aucunement Rémy d’aller plonger le long de la falaise.

Mais nous voici déjà début août.
Et n’avons toujours pas dépassé les limites de la ville.

Aussi, lorsque Nicole, de Arlequin, découvre sur une affiche qu’un marché artisanal et culturel a lieu à Vallehermoso, tous les premiers samedis du mois, nous décidons d’aller y faire un tour.


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