Vendredi 21 novembre 2007.

En ce grand jour de fête à laquelle participent autant les musulmans que les catholiques, impossible de rester seuls sur le bateau.

« La fête, c’est pour tout le monde ! »
nous disent les gens du village.

En effet, si catholiques et musulmans (largement majoritaires à Kachouane)  vivent en excellente harmonie et qu’il n’est pas rare de voir des membres d’une même famille de religion différente.

Tous, absolument tous, fêtent aujourd’hui Tabaski.

Nous sommes tout d’abord invités à aller saluer Moussa, le papa de notre jeune et fidèle ami Babakar.

Tous sont allés à la prière à la Mosquée. Le mouton a été égorgé rituellement puis découpé proprement sur des feuilles de palmier.

La tête est accrochée dans l’arbre et sera servie lors d’un prochain repas.

Quant à la peau, elle sera grattée et longuement séchée au soleil, afin d’être tendue sur les Djembé.

Nous nous régalerons bientôt de ces morceaux de mouton grillés à point et servis, sous la haute et délicate surveillance de Moussa, avec de l’ail et des tranches de pain, grillées elles aussi.

Nous avons beaucoup de chance. Moussa aime cuisiner et a le palais très délicat.

En attendant, Ibrahim et Babakar préparent le thé.

Nous devons préciser, après quelques semaines passées au Sénégal, que si nous apprécions toujours ce thé délicieux, la patience que requiert son interminable préparation devient une vraie vertu.

« Tsoun soun dé, Moussa ! »
(C’était très bon Moussa !)

Nous devons partir.

Nous sommes invités à fêter Tabaski chez Papis et sa famille.

Babakar nous raccompagne et nous explique qu’aujourd’hui, sa famille est fière d’avoir reçu des rois.
Car pour les diolas, les gens qui ont voyagé et visité plusieurs pays sont des rois.

Des rois ? C’est trop d’honneur que vous nous faites là !

 

Chez Papis, nous nous régalons de nouveau en compagnie de toute la famille et de nombreux amis. Car dans la famille de Papis, les étrangers ont toujours été les bienvenus.

Papis et Aurélie, sympathiques propriétaires du joli campement Sounka.

Le soir les jeunes iront danser, comme chaque soir depuis le début des vacances scolaires.
Mais cette fois, la soirée se prolongera bien plus tard dans la nuit.

Le lendemain matin, alors que nous nous promenons dans les ruelles, nous passons devant un groupe d’hommes.
Il fait une chaleur étouffante.
Sous un arbre, un grand morceau de plastique est étalé. Des morceaux de viande y sont équitablement dispersés puis comptés.

Une association vient de faire don d’un taureau au village.

En présence de Malik, le chef du village, et des membres de l’association, ces hommes procèdent au partage.

Nous apprenons que les vaches que nous croisons fréquemment seront sacrifiées à l’occasion du Gamon (en diola) ou Maouloud (en arabe). Fête religieuse célébrant la naissance du prophète ayant lieu en mai.

Chaque village fêtera cet évènement à une date différente afin que chacun puisse être invité à la fête du village voisin.

La Tabaski est terminée.

Prochaine fête : Noël - Le jour du poulet !

Mmmm ! Qu’est-ce qu’on aimerait nous aussi mettre un bon poulet dans le four !!!

Mais les invitations se poursuivent.

Aujourd’hui, lendemain de la Tabaski, nous sommes invités à manger la tieboudienne dans la famille du petit Babakar.

Babakar a 11 ans.

Nous l’avons rencontré un soir, assis, toussant terriblement, sur le socle d’un réverbère en face de chez lui.

Il profitait de la lumière pour faire ses devoirs.

Aujourd’hui Babakar est guéri et très fier de nous préparer le thé.

Plus tard il viendra visiter le bateau comme nombre d’autres enfants le souhaiteront, tout heureux ensuite de le raconter à leurs copains.

Nos 3 jeunes amis (ceux de la douche) sont venus chargés de noix de coco qu’ils ouvrent pour nous, nous confrontant une fois de plus à notre ignorance comparés à eux. 

Monter dans l’annexe est déjà un plaisir pour ces enfants. Même si atteindre Vent de Folie depuis la plage n’est pas vraiment un problème.

Nous avons déjà bougé 3 fois afin de nous éloigner un peu mais Vent de Folie, toujours aussi têtu, se rapproche inexorablement du Sounka au fil des marées.

Voyez vous-même !


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