Les jours...
   
 
passent...
 
   
à Kachouane.

      La fête de Tabaski est passée.

Noël approche à grands pas.     

Nous sommes dans ce village depuis  une semaine sans que, jamais, nous n’ayons éprouvé le moindre sentiment d’ennui.

Nous avons plaisir à discuter avec les habitants par dessus les palissades en feuilles de palmier.

Nous allons rendre visite à nos amis, buvant le thé ici, déjeunant là, revenant avec les bons (et tellement rares) œufs frais de Moussa ou encore ce citron énorme, dernier né d’une greffe qu’il est heureux de nous offrir.

    Trouvez l’intrus !

Toute balade au cœur des rizières et de la savane est propice aux rencontres et à l’émotion.

Les femmes nous saluent avec de grands sourires. Les hommes s’arrêtent afin d’échanger quelques mots.

Les enfants se jettent dans nos jambes pour ne plus nous lâcher et chaque rencontre avec eux est un témoignage d’affection, de joie et d’intelligence.

Tous très bien éduqués, ils font preuve d’une logique incroyable et comparés à eux, nous sommes des "empotés" face à la nature.

Anecdote : En France, Rémy avait tendance à faire fuir nos chérubins probablement impressionnés par sa taille ou encore sa barbe.
Ici, c’est le contraire. Dès qu’il circule sur les chemins du village ou s’assoit dans la cour d’une famille, petits garçons ou petites filles se jettent sur lui, l’entourant affectueusement ou s’installant sur ses genoux.

Quant à Candice, nous ne pouvons faire un pas sans que tous nous demandent « Et Candice, elle est où ? ».

 

Les enfants de Kachouane lui ont même trouvé une sœur jumelle.

On ne peut en effet nier une certaine similitude entre ces 2 jeunes filles…
A part la couleur, peut-être !!!

Nous avons aussi nos « tournées bobos ».

Les enfants se blessent fréquemment et leur courage nous surprend toujours.

D’autres en profitent alors pour se faire un peu dorloter, montrant une ancienne et minuscule coupure.
Ainsi, nous laissons 2 ou 3 enfants dans la même famille avec un petit pansement au bout du doigt, leur promettant de repasser le lendemain.

Et nous tenons toujours notre promesse. Car nous savons qu’eux n’oublieront pas.

Voici nos trois jeunes amis, Abdlay, Abdlay et Saliou, leurs frères et leur courageuse maman.

Vivre à proximité du village nous permet entre autres agréments de nous trouver aux premières loges dans le cockpit de Vent de Folie pour apprécier certains spectacles.

Chaque jour ou presque, quelques jeunes s’installent sur le banc devant chez Papis, interprétant des chants diolas, accompagnés d’une guitare ou de djembés.

Il va de soi que Candice s’empresse de les rejoindre dès la fin de ses cours ou… avant la fin !!!

Pas grave ! Elle n’a que 3 mois de retard sur le programme…Hum !

Certains départs pour Elinkine engendrent aussi bien des fous rires sur Vent de Folie.

Heueueu…Y-en a encore beaucoup ?!!!
Non, non Chéri, je ne vais pas à Elinkine aujourd’hui .
Je n’ai besoin de rien !!!

Un petit tour dans la campagne.

Le village est charmant mais nous apprenons, par notre ami François, qu’en s’éloignant de quelques kilomètres, la campagne est superbe.

Vous savez tous notre goût pour la marche, mais François nous a convaincus.
Et nous ne le regretterons nullement.

Nous prenons la direction de Djembering et traversons les rizières.

Cet homme vient de ramasser de l’herbe sèchée afin de réparer son toit.
Celui-ci, éternel gamin, joue avec un bâton !!!
Voici un Kadiandou.

Le Kadiandou  est une sorte de bêche en bois.

Le bout est souvent renforcé d’une lame de fer et s’appelle alors le kandiandoumagne.
Il permet de creuser les sillons dans lesquels sera planté le riz.
Ce travail très dur sera effectué par les hommes à partir de juin-juillet.
Et oui, ils travaillent parfois !!!

La récolte du riz est le travail des femmes, de même que son transport dans les pirogues, déchargées ensuite à l’aide de gros et lourds paniers (ou des bassines) que celles-ci portent sur leurs têtes.

La récolte de riz :

(Photo prise à Karabane par notre amie Marie Claude)

Les pluies très peu abondantes cette année sont un réel sujet d’inquiétude pour la population.
Certains habitants n’ont pu planter et ceux qui l’ont fait s’attendent à une récolte très médiocre.
Ils devront puiser dans les réserves. Et l’année prochaine… ?

Nous arrivons sur la piste.

Cette piste est la seule et unique route de Kachouane.

Il y a même un carrefour.

L’autoroute de Kachouane !

Elle est empruntée par les quads. Leurs chauffeurs occasionnels viennent visiter Kachouane.

Juste le temps de prendre une boisson fraîche avant de remonter sur leurs engins, de jeter des bonbons par poignées aux enfants et de repartir aussitôt, les moteurs vrombissant dans la rue principale du village alors que les enfants courent autour de ces machines infernales.

S’ils savaient ce qu’ils ont loupé !
S’ils savaient qu’après leurs passages successifs, les enfants pensent que chaque toubab ne peut se promener qu’avec les poches emplies de bonbons.
« Tangal Toubab ! Tangal ! »

S’ils savaient combien leur attitude nous choque !

S’ils savaient combien de câlins, combien de sourires ils ont manqués !

Puis nous nous dirigeons vers un zone plus boisée.

Dans ces arbres, les oiseaux nous offrent un véritable concert.

C’est grandiose !

Sur le chemin du retour, nous découvrons ceci :
Il s’agit sans nul doute un fétiche. Nous respectons l’usage : Ne pas toucher.

Et notre promenade aboutit dans cette zone de quelques cases où les vaches, ici, semblent plutôt gâtées par la verdure.

    Enfin de la viande !

Notre chère Magdalena ayant trouvé un bon petit cochon dans un village voisin nous invite très gentiment à le partager.

En cette occasion, Papis nous fera goûter le bounouk.

Nous sommes heureux de pouvoir enfin découvrir ce fameux vin de palme. Même si nous ne le buvons pas selon la tradition.

Car boire le bounouk est en principe l’occasion de partager un moment très convivial.

Versé dans un grand pot en bois (parfois en terre comme celui-ci) appelé Edoung (ou encore Edoungaï) - il se boit à l’aide d’une petite louche en bois sculpté – Houcobote.



(Photos prises à Ehidj)

La louche circule entre les invités tandis que chacun refait le monde. Mais avant de boire la première gorgée, il est de coutume d'en verser une petite quantité sur le sol.

C’est la part pour les ancêtres.

Le bounouk a une odeur et un goût très prononcés de levure.

Mais il paraît que celui du matin (bu dès la récolte) est plus sucré. Il fermente ensuite au fil des heures et dégage cette odeur et ce goût très particulier.

Heueu… Papis, celui ci ne me plait pas mais… je goûterais bien celui du matin !

Merci Magdalena de nous avoir offert notre premier plat de viande depuis des lustres !

Bon on parle, on parle mais faut qu’j’y ailles , moi.



Demain c’est Noël et j’ai toujours pas trouvé ma dinde !!!

 


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