Nous avons bien quitté Kachouane le 4 janvier dernier pour Ehidj, puis Ziguinchor.
Mais assister à un mariage diola, cela n’arrive pas tous les jours. Et Candice, dont tous les amis reviendront au village pour cette occasion, insiste suffisamment pour nous faire céder.

Nous décidons donc d’écourter notre séjour à Ziguinchor et repartons à Kachouane.

Le retour à la voile, le vent et le courant étant avec nous, sera bien plus rapide que l’aller.

L’après-midi même de notre départ de Ziguinchor, nous reprendrons notre place devant le campement de Papis et Aurélie.


Mais cette fois, il y a foule dans le mouillage.
 
  

Quant au Sounka. C’est l’effervescence.

La famille d’Aurélie est venue de France pour quelques jours.

Punch et sangria emplissent les bassines.

Ça pèle et ça coupe dans tous les coins.

. . .
Nous sommes samedi 19 janvier.

Les pirogues des villages voisins arrivent.

Tout le monde est là. Le mariage peut commencer.

      

Nous nous dirigerons tout d’abord vers l’église… Mais celle-ci est vide.

La messe aura lieu sous un arbre, face à la mer, ajoutant ainsi au charme de cette cérémonie.

 

Alors que les catholiques assistent à la cérémonie.

Les musulmans attendent de l’autre côté de la palissade.

Quoiqu’il en soit, tous les habitants de Kachouane et des villages alentours sont venus fêter ce mariage.

Les jeunes sont au fond de l’église… ou plutôt de la cour.

Les petits sont dans les bras ou sur le dos de leurs mères…comme toujours.

Et nous assistons à un véritable défilé de couleurs.

   
  

A l’occasion de ce mariage mixte, Monsieur le curé fit une belle apologie de la tolérance et de la générosité.

Soudain une femme arrive en dansant. C’est Borri, la tante du marié. La sœur de son père.

  

Elle porte un panier de riz sur la tête, le kadiandou dans une main et les accessoires du récolteur de bounouk dans l’autre.

Voici le Kandap, harnais permettant de monter sur le tronc du palmier pour la récolte.

Le bâton permet de transporter, sur l’épaule, les bouteilles de bounouk qui seront accrochées de part et d’autre.

Borri rend ainsi hommage au père de Papis qui a gagné sa vie en récoltant du riz ainsi que du bounouk.

A savoir : Après son mariage, Borri n’a pas eu d’enfant.
Afin de « faire venir la chance », elle animait, vêtue d’un costume traditionnel, tous les évènements.
Depuis, Borri a eu une fille, Mariama (la jumelle de Candice !). Mais elle continue ce rituel, sans toutefois porter ce costume.

Borri apportera également une bassine. Cadeau traditionnel offert à la mariée par des femmes du village.

La messe se termine.

Les brins de riz sont lancés.

D’accord, la robe n’est pas vraiment traditionnelle !

Mais n’oublions pas qu’Aurélie est française.
Elle a donc bien droit à la belle robe blanche dont rêvent toutes les jeunes femmes européennes.

A la fin de cette cérémonie, la tante Borri, dont l’enthousiasme et l’énergie semblent inépuisables, nous fait une démonstration de Kandiandou.

Erratum à propos du Kandiandou

Dans une page précédente, je disais que le kandiandou était en bois, et le kandiandoumagne avait une pointe en fer.

Et bien désolée ! Ce n’est pas tout à fait juste.

Depuis, notre jeune ami Modou nous a donné de plus claires explications.

Le kandiandou a toujours une pointe en fer. Et  le Kadiandoumagne, en fait, n’existe pas.

« C’est un rêve ».

Les hommes rêvent en effet d’un kandiandou entièrement en fer - le kandiandoumagne - qui serait bien plus résistant et demanderait moins d’efforts pour creuser les sillons.

Mais il serait aussi bien trop lourd et nul ne pourrait s’en servir.

Si vous souhaitez assister à la messe en direct et entendre ces dames discuter en diola, regardez ce film (2,2 Mo):

(cliquez sur l'image)
Messe animée par la chorale de Djembering.

Derrière le Sounka, un groupe est déjà installé.

Des femmes chantent et frappent le rythme avec 2 bouts de bois. A tour de rôle, elles entrent en piste.

C’est la danse traditionnelle des femmes.

Tout le week-end, les touts petits danseront sur le dos de leurs mères.

 Comment voulez-vous qu’ils n’aient pas le rythme dans la peau ?!

 Certaines invitées se lancent !

Tiens, tiens ! Voici notre amie Magdalena qui meurt d’envie d’aller danser.

Ça y est ! Elle est partie !

Même le prêtre s’y met !

Dès cet instant, nous verrons combien toutes ces femmes qui vont, durant 3 jours, préparer le repas pour des centaines d’invités, savent en même temps s’amuser, animer et rire.
Tout le week-end, ces femmes vont nous fasciner par leur vitalité et leur joie de vivre.

Mais regardez plutôt ce film et les suivants.

Danse traditionnelle des femmes (1,9 Mo) :

Une partie de la famille et des amis d’Aurélie sont venus de loin pour assister au mariage. Papis et Aurélie ont donc organisé un repas privé au campement pour une partie des invités.

Mais en principe, lors d’un mariage diola, il est de coutume que tous, absolument tous, partagent le repas préparé par les femmes du village, chez les parents du marié.

Quant à nous, après une petite sieste et un changement de tenue avant que notre cher Capitaine ne soit totalement liquéfié - car il fait très, très chaud…


A gauche, notre ami Léon de Ehidj.

… nous referons le monde au bar du Sounka, en excellente compagnie, devant une bouteille de bounouk.


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