Janvier 2008
Petit  préambule

Si Kachouane aura permis à l’équipage de Vent de Folie de découvrir la Casamance sous les meilleurs auspices. Ehidj sera pour nous une escale importante et inoubliable dans cette découverte de la vie casamançaise.

Après une petite escale au cours de notre route vers Ziguinchor, nous  reviendrons à Ehidj pour découvrir sa population et y poursuivre nos perpétuels travaux dans un cadre superbe et une ambiance toute particulière de détente et d’amitié profonde.

Et là encore, ce ne sera qu’un au revoir, puisque nous envisageons d’y revenir cet été.

A Ehidj, à aucun moment nous n’avons eu le sentiment d’être des toubabs.
Encore moins des touristes.

Nous étions tels des membres de cette grande et unique famille du village que sont les Soumare, revenant au pays le temps des vacances et reçus avec tout ce que l’on peut imaginer de joie, de simplicité et de gentillesse.

Pour ce séjour inoubliable, merci à Léon, Paul, Cikindo, Bambo, Médard, Louis... ou encore Antoine lorsque son travail de frigoriste à Zinguinchor lui permet quelques jours de repos au village.

Mais aussi François, Maurice, Pierre, Alphonse, Bernadette, Rose… et aux quelques enfants, Omaro, Lemou, Marta, … présents à Ehidj en cette période hors vacances scolaires.

Moteur !
En route pour Ehidj !

Pour se rendre à Ehidj depuis Kachouane, deux solutions :

La première est de passer devant Elinkine (trajet vert sur la carte) au risque d'un arrêt obligatoire au poste de contrôle.
Ce que nous ferons lors de notre premier trajet.

La deuxième, grâce à notre faible tirant d’eau, est de prendre un raccourci en passant par Ebounkoute (trajet rouge).
Option choisie par notre skipper pour notre deuxième voyage à Ehidj.

Dans les deux cas, longer la mangrove est toujours aussi agréable.

Je ne rêve même plus de ma péniche !

S’il semble, sur la carte, que nous passions sur la terre, c’est simplement que la mangrove a bougé depuis les derniers relevés hydrographiques qui remontent à 1958.
Certains îlots ayant même surgi par endroits comme ici :

Vigilance oblige, le skipper prend les jumelles.

En ce qui nous concerne, nous devrons prêter une attention toute particulière puisque nous n’avons plus de sondeur (cf. Travaux à Ehidj).

Environ trois heures plus tard, nous sommes à Ehidj.

Du vendredi 4 janvier au mercredi 9 janvier 2008.
Comme de coutume, c’est sans perdre une minute que nous irons découvrir cette île et ses habitants.

Pour aller de la plage au village, le plus simple est de passer par le Bar restaurant de Léon.

  
 

Surtout pour ne pas manquer de faire la connaissance de Léon lui-même et son extrême gentillesse.

  A droite, Léon et son inaltérable sourire.

En semaine, dans la cours du restaurant donnant sur la plage, on peut voir les enfants apprendre à compter ou jouer dans cette petite école maternelle au cadre inégalable, sous la surveillance de Médard.

Chaque matin, Médard assure ici le préscolaire aux 9 enfants du village n’ayant pas encore l’âge du primaire.

Comme leurs petits camarades, ces enfants intégreront l’an prochain le CI (année précédant le CP) dans l’un des villages voisins.
Ils partiront en pirogue, pour ne rentrer chez eux qu’aux vacances scolaires… Toutes les périodes de vacances si les parents peuvent payer le voyage.

Nous constaterons qu’il s’agit là plutôt d’une garderie. Mais les enfants y sont heureux.

Il est bien rare aussi de ne pas trouver Bambo, Cikindo, Pierre, Paul, Pape ou d’autres,  confortablement installés dans les hamacs…. si Timy n’en a pas décidé autrement.

Voici Timy. Gentil mais un peu caractériel et jaloux, en plus !

Bambo cuisine pour les clients du restaurant de Léon dans une case, derrière le bar.

Cette case, typiquement casamançaise, est construite avec des branches de palétuviers, très solides et surtout pouvant résister aux pluies importantes de l’hivernage.

   

Chez Léon, nous découvrirons également nos premiers crocodiles. Inoffensifs ceux-là, puisqu’ils sont sagement endormis dans un solide enclos de ciment.

Ainsi que ce joli perroquet :   Le Youyou du Sénégal.
Je ne sais pas vous. Mais moi, je préfère ce dernier!
Chez Léon, affichée au-dessus du bar, une petite affiche nous présente l’île d’Ehidj.

Ehidj signifie « fétiche ».

C’est un village animiste de 9 cases. Fondée par un guerrier, Niaky Soumare, elle en est à sa 5ème génération et tous les habitants de Ehidj portent le nom de Soumare, à part la famille N’Diaye (si j’ai bien compris le nom), originaire de Vindaye, installée ici il y a quelques années.

Une particularité à Ehidj est qu’il n’y a pas de cimetière.

Ici, la population refuse ses morts car, nous expliqueront les jeunes de l’île, « ces derniers, aussitôt enterrés, remontent à la surface de la terre ».

Les défunts sont donc enterrés à Djissor, petite île voisine comportant 3 cases.

Nous pénétrons dans ce village.

Curieuse impression.

Toujours ces lampadaires installés au milieu de nulle part.
Par contre, ici, pas de petite cabane abritant des toilettes que personne n'utilise comme nous en avons vu et en verrons encore dans certains villages.

     Coton   
Très vite nous trouvons l’« Arbre aux fétiches ».

La position stratégique de cet arbre et la présence de tous ces objets laisseraint à penser qu’il s’agit là d’un lieu fait de toutes pièces pour attirer le touriste.

Nous apprendrons pourtant qu’il abrite réellement le fétiche du village.

Au bout du village, nous découvrons un joli campement s’intégrant très bien dans le paysage.
Sa petite plage est charmante et tout à fait propice au repos.

Ce campement, autrefois géré par des suisses, est confié désormais à un habitant du village et procure ainsi du travail à quelques hommes.

Cette maison derrière ce mur immense l’est beaucoup moins (charmante).

Cette paillote abrite un autre restaurant tenu par Pape. Le Belle vue.

En effet, ce petit promontoire offre un panorama magnifique.

En face : le bolong d'Elinkine - A droite : vers Katakalous - A gauche : mouillage de Ehidj.

A découvrir absolument.

Comprendre « Cikindo -  Sous les cocotiers » et non « Cikindo SOUS » !

Ne riez pas, vous auriez probablement fait la même erreur d’interprétation !

La boutique de Cikindo se situe en fait sur la plage, derrière les cocotiers.

Cikindo, jardinier à ses heures, est un garçon charmant et plein d’humour et les objets qu’il expose valent que l’on s’y attarde.

Objets en dents de phacochère.

 

Ces masques sont surprenants.
   

Autres masques de l’entente africaine.

Mais j’ai pour ma part une attirance particulière pour ces toiles dont l’artiste, Diouf, expose dans tout le Sénégal ainsi qu’en Gambie parait-il.

 

 

 

 

Si vous croisez Cikindo sortant de sa case, dreadlocks au vent, exhibant un large sourire, c’est qu’il vient de réussir une vente.

Ses clients, des touristes venus pour la journée, marchant en principe non loin devant en direction du bar !

 

Nous venons de vous faire visiter Ehidj.

Il faut avouer qu’il n’y a pas grand-chose à voir.

Mais ce que nous aimons ici, c’est la plage, superbe, la quiétude de ses habitants et la beauté du mouillage.

Nous rentrons sur Vent de Folie  pour passer cette première nuit à Ehidj.

Le soleil se couche. Les couleurs sont sublimes.

Tous trois demeurerons assis dans le cockpit dans le plus grand silence, ponctué uniquement par le chant des oiseaux se perchant pour la nuit sur les branches des deux arbres devant nous, à contempler ce spectacle inouï.

Sentiment de paix. . .  Beauté absolue. . .


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