Nous sommes le jeudi 10 janvier lorsque, après une nuit à la Pointe St Georges, nous nous dirigeons pour la première fois vers Ziguinchor.



La route est relativement longue et quelque peu monotone.

On se distrait donc comme l’on peut . . .
. . . et l’on peut peu semble-t-il !

A noter que ces élégants chapeaux bleus sont les housses des winches de « coq pit » (comme indiqué par Diego !) confectionnées à Dakar.

Au loin des mâts ...   Nous sommes à Ziguinchor.

Nous slalomons alors au milieu des pirogues aux balanciers caractéristiques de la pêche à la crevette, heurtant même l’une d’elle contre laquelle nous pousse un fort courant (encore une belle trace noire sur la coque, souvenir de cette arrivée), avant d’atteindre la zone de mouillage.

Le long de la plage, des dizaines de pirogues amarrées à l’aide de grappins ou couchées sur le sable, en construction ou en attente de réparation.

Certaines pirogues passent très près des voiliers. Parfois tellement chargées que nous nous demandons comment elles peuvent encore flotter.

D’autres sont superbes comme cette pirogue à voile.

Nous voyons aussi passer... beaucoup plus gros… beaucoup trop près.

Et là, nous vérifions immédiatement que notre feu à éclat fonctionne bien.

Note : Nous avons bien tenté de jeter l’ancre devant la passerelle de l’hôtel. Pratique avec une seule annexe pour 3.
Mais le bruit, le passage incessant des pirogues et les moustiques, qui jusqu’ici nous avaient quasiment ignorés,  ont eu raison de notre patience.

De nombreux voiliers mouillent devant le Kadiandoumagne, bel hôtel-restaurant auquel nous pouvons accéder directement grâce à un petit ponton mis gracieusement à disposition pour les annexes.

Un robinet permet même de remplir nos bidons (4 CFA le litre).

Notre porteur d’eau en grande forme !

Mais il est également possible d’approcher le bateau en s’amarrant à un corps mort et à la passerelle de l’hôtel afin de remplir directement les cuves.

Ce que nous ferons les fois suivantes.

Dans ce mouillage, Internet est accessible à bord même des bateaux grâce au Wifi de l’hôtel… quand ça marche ! – Il suffit de bien choisir son moment et d’être patient.

Si la réception n’est pas bonne ou l’énergie à bord insuffisante – ce qui est souvent le cas - il est possible de surfer sur le net confortablement installé et branché, au bar de l’hôtel ou au bord de la piscine, contre consommation….

Pour Candice, c’est l’endroit rêvé pour étudier ou envoyer ses devoirs.

   

Quand un employé de l'hôtel ne vient pas la distraire pour "papoter" !

Que fait Papa pendant ce temps ?

Il papote aussi, avant d’aller faire le plein d’essence pour le hors-bord, juste à côté de l’hôtel.

De nombreux services sont donc disponibles, à l’hôtel ou à proximité.

Le tout étant de respecter les horaires indiqués par l’hôtel et ne pas traverser la salle de restaurant aux heures des repas avec bidons et poubelles.

Il faut aussi respecter le règlement en allant jeter ses ordures "dans les emplacements mis à disposition par la voirie de Ziguinchor"... !?!

Le premier jour, nos sacs poubelles à la main, nous avons cherché longtemps ledit emplacement.

En vain.

Les poubelles,
<- c’est ici ->

?!

Cet endroit se situe au bord de la route, presqu'en face du Kadiandoumagne.

Les équipages de voiliers peuvent aussi profiter de la piscine de l’hôtel (2000 CFA la journée) ou encore confier son linge sale à la lingère (2000 CFA le sac – dérisoire pour un travail parfait).

Bon à savoir :
Comme toutes les femmes au Sénégal, frotter n’est pas un vain mot.
Évitez donc les vêtements délicats si vous y tenez. Les trous d’usure par frottement sont fréquents.
Pour le reste, le linge est impeccable et elles viennent même à bout des vieilles tâches sur vos torchons.

Le Kadiandoumagne offre donc un grand confort à ce mouillage pourtant gratuit.

Gratuit… pour l’instant !

Avis à nos amis navigateurs :

Si nous voulons continuer de profiter longtemps de ce confort, pensons à faire preuve d’un minimum de civisme.
Respectons le règlement et principalement :
. Ne pas traverser le restaurant avec des bidons de gaz oil ou des poubelles alors que des clients sont à table.
. Ne pas crier dans la piscine (payante suite aux abus de certains d’entre nous, mais dont l’accès était encore gratuit il y a quelques semaines à peine !?)
. Prendre quelques consommations au bar lorsque l’on y passe quelques heures avec l’ordinateur, profitant gracieusement des prises de courant.

Il s’agit là de simples règles d’éducation.
Nous sommes d’accord !

Pourtant le patron de l’hôtel envisage de rendre ce mouillage payant suite, parait-il, à de nombreux abus de la part de certains équipages de voiliers…. des français pour la plupart (!?!)

Dès la sortie du Kadiandoumagne, nous retrouvons la ville sénégalaise dans toute sa splendeur !

 
 

Même si tout ceci n’a rien en commun avec Dakar.
C’est la ville.

Et à priori, pour nous, la ville c’est : Voitures, bruit, odeurs, poussière.

Toutefois, immédiatement, nous apprécierons l’absence de rabatteurs.

Dans la joyeuse pagaille de cette ville, nous pouvons déambuler tranquillement dans les rues ou entrer dans une boutique. Personne ne nous saute dessus.

A part peut-être au petit marché non loin de l’hôtel.

Mais le poisson y est frais la plupart du temps. Et ces femmes dont les fruits et légumes sont excellents et tout à fait abordables sont si sympathiques.

Comment résister à un brin de causette.

Lors de cette première escale à Ziguinchor, nous resterons exactement 7 jours au mouillage, sans aller au-delà du marché et de l’épicerie.

Nous passerons la semaine à faire les courses afin de ne pas mourir de faim dans les bolongs.
Nous investirons même dans un filet, espérant accompagner nos plats de riz ou de pâtes d’autre chose que de sauce tomate en conserve.

Pour mes mangeurs de pain, quelques paquets de levure de boulanger . . .


. . .  et 10 kilos de farine à mettre en bouteille, afin d'éviter l'invasion de petites bêtes, quand elles ne sont pas déjà là (!)

Idem pour le sucre, les pâtes et le riz.

Par chance, les petites boutiques libanaises assurent la livraison sur la passerelle de l’hôtel.

Ensuite, tout doit rentrer à bord.

Pour nous, ce sera sous la table du carré.

Heureusement, en cette saison, nous pouvons mangé dehors !

Quelques kilos de pommes de terre, conserves, café soluble*, lait en poudre*, huile, thon… et surtout le fromage casamançais.

Ces petits fromages ronds ou ce drôle de fromage fumé, commandé chez El Hadji, découvert il y a peu grâce à notre amie Annie, fait le régal de notre Capitaine.
 
Quant à moi, je suis plutôt laitages. Et ici, pour les yaourts maison, la température est idéale.

* le « vrai » café, c’est pour les grandes occasions car très cher au Sénégal. Idem pour le lait ou les jus de fruit. Mais le lait en poudre, entier, est très bon et très pratique. Il se garde longtemps, même ouvert et n'encombre pas le frigo.
Et les concentrés d'orange ou autres fruits, très abordables, sont excellents et offrent l'avantage de prendre peu de place.
Quant au bon chocolat pâtissier que nous aimions tant…hououou…

Bref !
Avec tout ça, on devrait pouvoir tenir un siège !

Entre temps, nous procéderons bien entendu à la poursuite de nos travaux sur les hublots.
C’est donc toujours le "bazar" à bord.

Quant au pont de , après un grand tri et de quoi faire bien des heureux dans les "poubelles municipales" (?) – des enfants fouillant toute la journée ces tas d’immondices se jetant sur le moindre objet avant même qu’il ne touche le sol – on refait le plein !

Rémy a trouvé LE grappin qu’il cherchait depuis bien longtemps.

Pour mieux nous accrocher dans la mangrove cet été, parait-il !

Le journal posé dessous, c’est pour éviter les taches de peinture...encore fraîche lors de sa livraison !

Puis nous tenterons de mettre un peu d’ordre dans notre messagerie prête à exploser et de faire une petite mise à jour de notre site.

Et Candice pourra enfin "boucler" son dossier TPE. … Quoique !

Des nouvelles, toujours aussi laconiques, du professeur censé l’encadrer pour ce difficile exercice, lui apprennent qu’en fait, elle n’a pas tout à fait terminé….Mais encore ???

Merci Professeur pour votre sens de la concision… ?!

Notre élève sérieuse ayant grand besoin de distraction après ces dernières semaines de dur labeur et certains jeunes de Kachouane étudiant à Ziguinchor, elle retrouve déjà ses amis.

Avec eux, elle ira boire le thé ou encore se "défouler" au célèbre Bombolong, non loin de l’hôtel, au rythme du Kabo (danse guinéenne), du Mbalaxprononcer Mbalar - (danse sénégalaise), ou du DKLé-Wollosso (danse de Côte d’Ivoire).

Heueueu... Ça se danse tout ça ?…!

Ah bon !

Avec toutes ces occupations, vous imaginez bien que la visite de la ville de Ziguinchor :
 Ce sera pour une autre fois !

C’est donc épuisés qu’une semaine après notre arrivée, nous repartons vers Kachouane pour aller assister au mariage de Papis et Aurélie.

Ceci sans que cette ville nous laisse un grand souvenir.

Et pourtant…


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