(Dans la rue de l'hôtel)   

Comme tous les voiliers naviguant sur le fleuve Casamance, nous serons contraints de revenir régulièrement à Ziguinchor pour ses commodités.

Nous y ferons donc deux autres escales avant de remonter sur la Gambie.

Et ce n’est que lors de notre troisième escale (et dernière avant l’été) que nous prendrons un peu de temps (pas assez hélas !) pour découvrir d’autres lieux que l’hôtel et le marché aux légumes et au poisson et réaliser combien cette petite ville de Ziguinchor est attachante.

Visite de Ziguinchor

Le contraste avec l’hôtel Kadiandoumagne est grand, certes.

Entrée de l’hôtel



De l’hôtel au marché

Rond point Jean Paul II 

 

 

Allez chéri, tu rentres enfin à la maison !

Mais dans ces rues, nous retrouvons immédiatement la chaleur des casamançais.

Le gardien de l'hôtel a souvent de la compagnie.

Chaque matin, installés sous un arbre, lui et 2 ou 3 amis boivent le thé. Un petit verre me sera chaque fois offert.

Dans les rues, ces gens adorables sont très physionomistes. Ils se souviennent même des prénoms, ce qui n’est pas toujours notre cas…!

Ainsi ne peut-on faire deux pas dans la rue Javelier, une des petites rues marchandes non loin de l’hôtel, où se trouve le marché, sans que l’un ou l’autre nous appelle.

« Danièle…Danièle… »





Rue Javelier

. . . Maurice passe en mobylette et s’arrête pour me saluer.

Kassoumaye  Maurice !
T’es en mobylette aujourd’hui ? T’as vendu tout le poisson ?

Oui, mais t’es pas venue me voir !
. . .

Salam A’lekum, Danièle ! Tu m’achètes pas de la lotte aujourd’hui ?


Alecum Salam, Bâ !
Non, désolée.
Aujourd’hui je prends des crevettes à Mamadou !
A demain Bâ.

. . .


Marché
  Bonjour Fatou !…

Bonjour Khali !. . .

. . . Bonjour Anita.
Ton petit Ibrahim n’est pas avec toi aujourd’hui ?
...
T’as des salades ?


Non, j’ai pas des salades mais j’ai des beaux choux…. et des navets…
Et tu veux pas des carottes aussi… Non ?
Des aubergines alors, regarde, elles sont grosses !
Tiens, je te donne du persil.
Et de l’ail, t’as pas besoin de l’ail ? ……

Non, mais je cherche des crevettes séchées.

Viens, suis-moi !
. . .

Merci Aïda...
Allez, à demain !

D’accord à demain !

. . .


A l’angle de la rue, impossible de passer son chemin devant le charmant et fringant papi dont j’ai oublié le prénom.
Toujours assis devant sa boutique parmi des oranges et autre bric-à-brac, il affiche du matin au soir un sourire éclatant.

. . .

«Bojou Danièle ! »
Tiens, bonjour Sali, alors t’as toujours pas appris le français ?

Dans la rue Javelier, l’épicerie la plus fréquentée par les « toubabs des bateaux » est  Chez Sam  où l’on assure la livraison.

Mais non loin de là, il y a une autre épicerie, libanaise elle aussi.

Il y a autant de choix que chez Sam et surtout, on ne fait pas la queue et l’on peut prendre le temps de discuter.

Il y a toujours un vieux monsieur pour traduire ce que Sali ne comprends pas.

Car Sali connaît très peu de mots français.
Sali parle arabe.

Derrière le comptoir, Sali a toujours le sourire et, si le service de livraison n’est pas officiel, il nous accompagne volontiers si besoin sur sa vieille mobylette, notre gros carton de courses entre les jambes, jusqu’à la porte de l’hôtel.

Merci beaucoup Sali, à demain…et entraînes-toi pour le français !

Tout ce que l'on ne trouve pas chez Sam ou chez les autres libanais, on le trouve chez Sara ou chez Shell.
On y trouve des produits purement français comme du cassoulet, du fromage ou de la charcuterie.
Bien entendu, les prix sont conséquents.

Vouloir "manger comme chez soi", ça se paye !

Quittant le marché et ces rues animées, il suffit de faire quelques centaines de mètres pour se retrouver en campagne.
Si les maisons sont faites de bric et de broc, comme partout, cette ville possède néanmoins un certain charme.



Autre lieu très agréable :

Le marché Boucotte.

Boucotte est un quartier de Ziguinchor. Le marché, qui occupe une partie de ce quartier, est très grand.

Dans toutes les rues, les boutiques se succèdent offrant aux clients un choix très hétéroclite.

Vaisselle, quincaillerie, pièces automobiles, fruits et légumes, habillement, tissus,…

Il suffit de demander !

Dans d’autres rues, des femmes et des hommes, assis par terre, étalent leurs marchandises sur des tapis.

 

 

Prenant les transversales, si l’on ose s’enfoncer un peu plus, le marché ressemble à une  médina.

Il y fait très sombre. Les marchands, souvent des jeunes gens, nous interpellent. Chacun désirant nous faire entrer dans sa boutique, mais ce sans agressivité aucune.

Au marché Boucotte, le plus difficile est de trouver la bonne rue. Chacune ayant un peu sa spécialité.

Mais les chauffeurs de taxi ont l’habitude et nous déposent toujours dans "la bonne rue".

Pour ma part, la première fois, déambulant dans ces ruelles à la recherche de tissus, j’ai eu la chance de croiser le petit Mamadou, un jeune garçon rencontré à l’hôtel.

Mamadou s’est avéré un guide hors pair, discret et très efficace.

Dommage que Mamadou soit moins discret lorsqu’il voit Candice.

Car Mamadou est amoureux. Et son amour est… disons… un peu lourd.
Résultat, Candice ne supporte pas sa présence !

   !?!

Pauvre Mamadou !    

Les Tissus.

A Ziguinchor, le taxi ne se marchande pas.
Mais les tarifs n'ont rien en commun avec ceux de Dakar.

C’est 400 CFA le trajet (60 centimes d’euros). Si vous donnez trop, le chauffeur vous le signale et vous tend la monnaie.

Au marché par contre, le marchandage est de bon aloi.
Mais, s’il est préférable de se renseigner sur les prix, les marges demandées n'ont, elles aussi, rien de comparable avec les abus de Dakar.

Les tissus se vendent au yard (91 cm).
La largeur est aussi le yard. Difficile de trouver de plus grandes largeurs.

Pour mes draps, usés, voire troués à force notamment de lessives énergiques par nos amies sénégalaises (toute ma reconnaissance à ces femmes pour m’avoir éviter ce dur labeur à bord ) auront donc une couture au milieu.

Tant pis !

Lorsque l’on a tout à refaire dans le bateau, à 500, 1000 ou 2000 CFA le yard (75 centimes à 3 euros), tissu uni ou imprimé...

... on se lâche !

Quoique… Il parait qu’en Gambie, c’est encore moins cher.

Les coussins du carré, dont les housses sont désormais entièrement déchiquetées, attendront donc encore !

Pour le reste, un stock de coupons, tissus légers aux couleurs chatoyantes, attendent sur une banquette d’être transformées en robes pour les filles, en boubou pour le maître du bord.

De quoi affronter dans les meilleures conditions la chaleur accablante promise par ceux l’ayant déjà vécu, et ne voulant surtout pas la revivre, de cette saison des pluies dans les bolongs.

Les tissus au Sénégal peuvent être de véritables œuvres d’art.

Avec Rémy, nous nous rendons au collège du Sacré Cœur.

Nous avons appris que les femmes y produisaient d’excellentes confitures et confectionnaient de jolies nappes.

Pour la confiture, nous sommes un peu déçus. Seuls quelques pots de papaye garnissent les étagères. Pour la mangue et la plupart des autres fruits, c’est en avril.

Mais dans la salle, de sublimes nappes et serviettes ornent quelques tables.

Vert, orange, ocre, fushia,…
En leur centre et dans les angles, des motifs dans les mêmes tons savamment dégradés. Les serviettes assorties sont élégamment pliées.

L’ensemble inviterait presque à un festin.

Suspendus à quelques patères, des robes et des ensembles aux motifs superbes

Cases et palmiers, animaux, scènes de vie,…

Il s’agit du Batik artisanal .

Et si vous saviez combien je suis navrée de ne pas avoir emporté l’appareil photo.

Nous le regretterons d’autant plus que la responsable nous permettra de visiter "l’arrière boutique".

Keïta, formatrice de ces femmes travaillant pour l’atelier du collège, nous montre et nous  explique comment est fait le batik.

A défaut de photographie, je vais tenter de vous en expliquer le principe selon les différents procédés, même si cela n’est pas évident.

A l’origine, le tissus est un beau coton blanc uni – le percal - ou encore tissé de petits motifs dans le même ton – le basin, d’excellente qualité.

Premier procédé :

Des ronds, étoiles, losanges ou carrés sont découpés dans du carton. Ils serviront à tracer ces figures sur le tissu.
Le contour sera ensuite surfilé.

Puis on tire sur le fil.
On obtient un petit bout fripé que l’on saucissonne de bas en haut, tout en laissant l’extrémité libre sur 1 cm.

Un peu comme ceci : 
Qu'est ce que je ne ferais pas pour vous!

Lorsque tous les motifs sont ainsi prêts, le tissu est trempé dans un bain  de teinture, dans la couleur souhaitée, mélangée à de la soude.

Une fois le tissu teinté, on ôte les fils.

Les motifs apparaissent alors, blancs en leur centre et légèrement dégradés dans la couleur choisie aux endroits du fil. Ces dégradés sont d’autant plus fins que le tissu aura été serré par les fils.

A priori, l’on pourrait penser à un décoloration à l’eau de javel, mais c’est bien plus joli et régulier.

Pour vous donner une idée, voici du batik :

C’est beau n’est-ce pas ?
Et bien, ce n’est rien comparé au batik que nous avons vu ce jour là.

Seuls les motifs apparaissaient, en blanc. Hormis ces motifs, l’ensemble du tissu était teinté, sans dégradé.
Les couleurs obtenues sont toujours très lumineuses.

Deuxième procédé :

C’est la teinture à la cire.

Ces scènes de la vie, ces animaux ou autres superbes représentations sont alors de véritables œuvres d’art.

S’il s’agit de décorer un vêtement, celui-ci est déjà taillé et cousu afin de pouvoir placer le motif sur le devant, le dos ou encore les manches par exemple.

Le dessin est tout d’abord dessiné au tableau ou sur un papier, puis reporté sur le tissu. 

La cire permettra de masquer toutes les parties à ne pas teinter.

Selon les couleurs souhaitées et le nombre de traits du dessin, il faudra donc passer, repasser et passer encore de la cire entre chaque bain de teinture, afin d’obtenir, vous l’aurez compris, un vrai tableau d’artiste.

L’oeuvre terminée, le tissu sera trempé dans un chaudron d’eau bouillante avec de la lessive.

La cire fondue,  il reste une véritable toile de maître.

Troisième procédé :
 
Keïta nous entraîne ensuite chez elle.

Nous arrivons sur une large route de sable. La plupart des maisons ont un jardin et au loin, nous apercevons la forêt.

Incroyable alors que nous sommes toujours à Ziguinchor.

Dans une pièce sont exposés de superbes modèles de batik.

Nous sommes chez Africa Batik.
Une vraie galerie d’art.

Tous les murs sont couverts de tissus aux représentations toutes différentes.

Portrait de femme noire, d’une maman portant sur le dos son bébé, scènes paysannes, chèvres, campagne casamançaise…

Nous pouvons admirer l’imagination des dessinateurs et savons maintenant les heures de travail qu’ont nécessité tous ces tissus.

Alors que notre regard se porte sur un grand coupon entièrement dégradé dans des tons d’ocre, orange et vert, le mari de Keïta – que nous pensions le père ! – nous explique que ce tissu, mesurant 4 yards, permet de confectionner une robe.

Il nous en montre le procédé.

Le coupon, toujours blanc, est plié en 4, ceci plusieurs fois jusqu’à obtenir un carré d’environ 30 cm de côté.

Le tout est ficelé en étoile.
Un peu comme ceci, mais il faudrait continuer de ficeler le tout.
Je ne vais pas tout vous faire, non plus !!!

Les différentes teintures sont versées successivement entre les fils, très régulièrement selon le dégradé souhaité. Ceci de manière identique dessus et dessous, afin que les mêmes couleurs se répètent sur tout le coupon.

On laisse sécher. On lave. C’est terminé.

Le mari et la mère de Keïta insistent vivement pour que nous achetions quelque chose, bien entendu.
Nous sommes dans une boutique plutôt destinée aux touristes et, même si ce travail est sublime, les prix nous semblent assez élevés - une robe ou un ensemble en batik avec le premier procédé – 40 à 60000 CFA (60 à 90 euros).

Quant aux "tableaux", les prix varient selon les dimensions : 25000 CFA (38 euros) un carré d’environ 60 cm de haut sur 30 de large, avec le visage d’une femme noire par exemple - 40 à 60 000 CFA une toile plus grande avec une scène de la vie quotidienne.

Regarde-t-on le prix lorsque l’on achète un tableau, nous direz-vous ?

Lorsque l’on a cessé toute activité lucrative – sacré veinards que nous sommes - Oui !
D’autant qu’un grand mur pour mettre en valeur une de ces œuvres, nous n’en avons pas.

Mais c’est tellement beau !

Note : Nous apprendrons par la suite qu'il existe encore d'autres procédés pour le batik. Le tampon, par exemple, sculpté sur un bout de bois.

Passons à un autre style d’art.
L’Alliance

L’Alliance franco-sénégalaise est à voir absolument.
Le cadre est agréable et l’on y mange bien "pour pas cher".

Mais surtout, le décor est magnifique.
Et là encore, nous regrettons notre petite boite à malice.

Je vous promets qu’à dater de ce jour, je me scotche l’appareil photo sur le ventre !!!

Le principe de l’édifice est la case à impluvium (toit ouvert sur un puit, au centre de la case, permettant de récupérer l’eau de pluie).

Les dômes, plusieurs mètres de circonférence, sont entièrement constitués de tresses en feuilles de rônier.

Sur les terrasses, des dizaines de petites colonnes ornées de spirales multicolores.

Je vous laisse rêver jusqu’à notre prochaine escale, cet été, à Ziguinchor. Je tâcherai alors de vous montrer quelques photos... Si vous êtes sages !!!

Il est possible de prendre un verre ou un repas (1500 CFA le plat - 2,30 euros) dans le beau jardin de l'Alliance, à l’ombre des arbres.

L’Alliance organise souvent des concerts. Autrefois, des pièces de théâtres étaient également proposées dans la salle de spectacle. Mais, depuis les affrontements, les artistes sont partis et jamais revenus, nous dit le gardien.

Au mouillage de Ziguinchor :
Ça va…  Ça vient !

Lors de nos escales dans ce mouillage, nous retrouvons souvent les même équipages.

Parmi eux, nous faisons la connaissance de Christophe, Isabelle et leurs 2 petites filles Marion et Coralie sur Stellina avec lesquels nous sympathiserons plus avant à Affiniam.
Daniel et Évelyne, rencontrés à Dakar sur Kermo, viennent d’arriver.
Plus tard, nous reverrons, hélas brièvement, nos amis Cathy et Alain de Nouk2 rencontrés à Las Palmas.
Notre ami Philippe sur Michka a enfin réussi à quitter Ehidj (!).
Balilaï, Kundalini, Goyave, Brimbelle. . . vont et viennent.

Et, n’ayant pas oublié nos amis de Las Pamas, nous espérons voir un jour pointer le bout de l’étrave de  Gulliver et Athéna.

Ah non. Pardon !
 Jacques, Fabienne et Léo, l’adorable petite mascotte du ponton 17, ayant  changé de bateau, nous espérons donc les voir arriver, sur
Targa.

Mais pour l’instant, hélas, rien à l’horizon !

Par contre l’équipage de Lili, quitté à Kachouane et revu brièvement à Ehidj, est à Ziguinchor.

A peine arrivés de Djilapao, notre première soirée est pour eux.

Nous souhaitons profiter de leur charmante compagnie, autrement qu’en coup de vent, avant leur départ pour le Brésil.

Ti’punchsssssss et  repas improvisé accompagné d’un bon petit vin que Rémy ira chercher, non sans quelques contorsions, dans un état pas tout à fait second mais presque, dans notre cave ( ?!).

Tout va bien, Rémy ?… !   

  Hein ? Quoi ?
Qu’est-ce qui a ?…
P..... ! 
…Ça y est, je l’ai !

Une petite photo de nos amis, peut-être ?

Mais vous me voyez là bien ennuyée.
J’en ai bien une. Mais Magdalena ne veut pas que je diffuse sa photo
.

Les autres n'ont rien dit alors...

Voici donc, de gauche à droite :

Sylvain, un ado comme on en rêve, non pas second mais 2ème skipper sur Lili.
Dominique, très sympathique skipper qui a bien de la chance d’avoir un tel remplaçant.
La belle Magdalena - et oui, par sa faute vous ne la verrez pas, mais je vous assure qu'elle est charmante ! - aussi drôle que dynamique.
Et la jolie Géraldine, discrète mais très perspicace pour son jeune âge.

Magdalena, si tu changes d'avis, c'est quand tu veux pour ton joli sourire sur le site !

Bref !
Inutile d’ajouter que nous aurons passé une excellente soirée et que cette sympathique famille va bien nous manquer.

Juste entre nous :

Je ne vous ai rien dit mais… si vous croisez cet équipage, demandez à Dominique de vous faire goûter ses crêpes au beurre, sucre et citron.

Un vrai régal !!!

C’est également avec grand plaisir que nous accepterons l’invitation de notre ami - que dis-je, notre frère - Antoine.

Antoine est natif de Ehidj. Il est frigoriste et devient le dépanneur indispensable sur les voiliers au mouillage de Ziguinchor.

Mais Antoine est surtout un être très sympatique et d'une gentillesse sans borne.

Une tieboudiene comme nous n’en avons pas mangé depuis longtemps, préparée avec tant de générosité.
Comment refuser ?!

Devant la maison, les tantes d’Antoine vendent du tchou, graines rouges provenant du palmier, utilisées pour la préparation de sauces.




(photos prise à Djilapao)

Mais sa vieille tante vend surtout des cacahuètes au sable auxquelles nul toubab ne peut résister, je vous l’assure.

Malgré leur nom, pas un grain de sable dans ces arachides.

Une fois débarrassées de leur coque, elles sont simplement cuites dans une marmite avec du sable.
Après y avoir goûté, nos sachets de cacahuètes "à l’européennes" pleines de sel et grasses à souhait risquent fort de ramollir au fond des coffres.

Et les cacahuètes de la tante d’Antoine sont encore meilleures.
Est-ce parce qu’elle verse dessus de l’eau salée ?

*

Avant de poursuivre, une petite info météo :

Si nous avions froid ces derniers temps, apprenez que ces jours-ci - depuis notre séjour à Affiniam et Djilapao que vous lirez plus tard - il n’en est rien.

Nous « crevons de chaud » sous une température de 37°C !

Et nous sommes en février, le mois le plus froid de l’année parait-il !!!

Comment allons-nous faire cet été ?!

Question rituelle, devenant presque un jeu,  sur Vent de Folie depuis notre décision de passer la saison des pluies en Casamance !

Vendredi 14 mars.
 Fin de notre dernière escale à Ziguinchor avant cet été.

Rémy a enfin obtenu son papier, sans même avoir à camper dans les bureaux de la police.

La baguette de pain et un énorme bouquin dans le sac, il était pourtant prêt, cette fois, à y passer quelques heures.

Mince alors, quel dommage ! Ça m’aurait fait une belle anecdote à raconter !?!

Heureusement, j’en ai d’autres en réserve.

Anecdote : La paperasserie administrative.

Nous venons - pour la première fois et non la dernière, loin s’en faut ! – faire notre demande de prolongation de visa.

Un français vient chercher pour la seconde fois (perte de la première par les services de police !) sa carte de résident.
Le policier lui tend un morceau de papier jauni, déchiré grossièrement, sur lequel de nombreux tampons apposés de ci de là semblent interdire tout déchiffrage de l’état civil de ce monsieur.

Anecdote : La police est très méticuleuse (!).

Lors de cette demande, le policier aura quelques questions à poser à Rémy.


A Moi ?... Rien !… Normal, je ne suis qu’une femme !!!

Métiers exercés – Employeurs - Années d’examens (Brevet, BAC,…) - Écoles fréquentées depuis le collège...(?!)

Tout ceci sera scrupuleusement noté sur un petit bout de papier - genre post-it ! – et sera glissé –  y restera-t-il ? - dans notre dossier.

N’ayant aucune envie de voir s’envoler lettres, photos et timbres à joindre à notre demande, j’emprunterai aussitôt l’agrafeuse de ce cher policier et glisserai le tout dans ma chemise plastifiée avant de la lui confier.

Après plus d’un mois, notre dossier est finalement arrivé à bon port.

Le sous-chef l’a vérifié puis transmis au chef.
Le chef a pris le temps de lire le résumé de notre lettre de motivation, fait par le sous-chef.
Le chef a refusé notre demande mais, suite à l’une des visites de Rémy, a réalisé que ce résumé était erroné.
Le chef l’a donc retourné au sous-chef.
Le sous-chef a relu notre lettre et rédigé un nouveau résumé.
Le chef a donné son accord et envoyé notre dossier à Dakar pour un nouveau visa que nous ne recevrons jamais.
 Puis le chef a trouvé le temps de nous tamponner un récépissé de demande qui, heureusement, suffira à nous assurer toute légalité durant la suite de notre séjour en Casamance.

Nous pouvons donc partir.

Et figurez-vous que c’est avec quelque regret que nous quittons cette ville.

Et oui, Ziguinchor, nous commençons à aimer !
Qui l’eut cru ?
Nous, aimer la ville ?…!

Vendredi 14 mars - 9h 30 - Départ pour Djiromaït

Après une semaine torride durant laquelle nous appréciions l’absence de plexiglas sur nos hublots, un vent fort s’est levé sur le mouillage, pénétrant allégrement dans le carré.

Nous calfeutrons les trous à l’aide de vieux draps et toiles cirées afin de ne pas être gelés.

Quelques voiliers décrochent, les autres se promènent autour de leur ancre. Aucun n’est dans le même sens.

Un dernier repas avec Antoine qui, toujours disponible pour ses amis, nous aidera à accoster sur la passerelle de l’hôtel pour le plein d’eau.

Nous quittons Ziguinchor pour la dernière fois avant cet été, direction Djiromaït.

Ce vent assez fort donne des envies de navigation  à notre skipper.

La vraie navigation bien sûr. Sous voiles.

Un peu comme celui-ci, qui a tout compris !

Sauf que pour nous, le vent est …plein face.

A 2,2 nœuds, nous mettrons 6 heures au lieu des 3 ou 4 prévues.

Mais avant de quitter Ziguinchor, permettez-moi un petit retour en arrière.

Je vous emmène dans les terres. . .

à Koubanao. . .


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