Avec
        l’ACRA, 
  en route pour la campagne. 
      Nous allons dans la communauté rurale
      de Koubalan. 
       
       
        Dans la ville de        
      Koubanao        | 
  
  
  
  
    * Selon les sources, le son « k » est
        orthographié avec  un « k » ou un « c ».  J’en
        ferai donc de même  car ici, personne ne semble vraiment fixé sur
    la question.  | 
  
  
    Lors de notre première
    escale à Ziguinchor, le temps nous était compté.  | 
  
  
    Toutefois, comme promis à notre amie
        Martha de Las Palmas (association des Courriers
        de la Mer), nous avons
        tenu à rendre visite à l’ACRA. 
      Pour les navigateurs que cela intéresserait, l’ACRA de
        Ziguinchor se situe juste en face du mouillage (à droite en
    sortant du Kadiandoumagne).  | 
  
  
     | 
  
  
    Il est donc très aisé d’y
        déposer
    les paquets que nous transportons ou encore le résultat d’un
    grand vide dans les coffres du bateau.  | 
  
  
    Mais sur Vent de Folie, nous tenions à suivre
        ces paquets.  
      | 
  
  
    | Ce fut pour nous l’occasion de découvrir
      l’intérieur du pays et de constater combien les différences
    sont grandes entre la côte et ces régions dans les terres. | 
  
  
    Nous allons à  Koubanao,
        visiter la « Case des tout petits », ainsi que
    les écoles du village.  | 
  
  
    Insa nous accompagne et nous
        fait profiter, outre de sa gentillesse, de sa parfaite connaissance de
    la région.  | 
  
  
    Départ pour
    Coubanao.  | 
  
  
     | 
  
  
    Nous traversons le grand pont sur le fleuve
        Casamance, qui interdit hélas aux voiliers toute navigation sur
        les bolongs au-delà de Ziguinchor, alors que le fleuve se poursuit
        bien loin encore.  | 
  
  
  
  
     | 
  
  
     | 
  
  
     | 
  
  
  
  
     | 
  
  
    A Tobor, nous quittons la
    route pour la piste. Nous parcourrons ainsi une trentaine de kilomètres
    dans les terres.  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
  
  
    |   Nous traversons le village
    de  Djiguinoum.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Insa nous fait remarquer les cases en terre.
     
    Il s’agit de l’habitat traditionnel de Casamance.   | 
  
  
    Cette terre rouge se nomme banco.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Les hommes fabriquent tout d’abord les
        briques de banco. Celles-ci seront assemblées au moyen de cette
    même terre, largement mouillée.  | 
  
  
    Mais la terre peut être utilisée
        directement. Une fois mouillée, elle est alors appliquée à la
        main afin de monter les murs. En séchant, elle se craquelle vite
    mais reste très résistante.   | 
  
  
     | 
  
  
    Comme dans chaque village, mosquée
    et église se côtoient.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Mais celles-ci nous semblent luxueuses comparées à ce
    que nous voyons d’ordinaire en Casamance.  | 
  
  
    Nous poursuivons notre route. Les pousses
    de mangrove nous rappellent que les bolongs ne sont pas bien loin.  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
  
  
    Nous tentons de doubler ce taxi 7 places
        (taxi brousse), bondé, qui roule à gauche afin d’éviter
        les nids de poule, avec une petite pensée pour ces gens qui voyagent
    ainsi une nuit entière jusqu’à Dakar, s’ils ne
    peuvent s’offrir le bateau ou lorsque ce dernier n’est pas fonctionnel.  | 
  
  
     | 
  
  
    Nous traversons Coubalan,
        petit village où se trouve pourtant le siège de la communauté rurale.  
    Nous sommes dans le département de Bignona (au nord de la basse Casamance). 
      Partout des terres labourées,  mais aucune plantation de riz.
    Des zones immenses, inutilisées.  | 
  
  
    « Il n’y
        a pas d’eau ! » nous explique
    Insa.  | 
  
  
    Puis de petits villages de quelques cases
        se succèdent.         | 
  
  
    Sur les toits, la tôle
    a remplacé la paille.    | 
  
  
    C’est plus chaud, certes, mais plus
    durable et surtout moins propice aux incendies.     | 
  
  
     | 
  
  
    À Fintiok, les hommes
        construisent aussi. Cette fois, le banco est utilisé directement.
    Pas de brique.  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
  
  
  
    De janvier à juin, c’est
        la période des constructions, précise Insa. 
      | 
  
  
    La récolte de riz est terminée.  
        Ensuite, la saison des pluies sera là et surtout les plantations
    qui occupent tous les bras.  | 
  
  
    Les charpentes de toutes les cases sont faites
        en bois de palmier, mais plus souvent de rônier, autre espèce
        de palmier,  beaucoup plus résistante. 
      L’ACRA agit aussi dans une action de reboisement des rôniers
    et palmiers actuellement menacés.  | 
  
  
     | 
  
  
    Pourtant, le rônier est un arbre important
        au Sénégal. Tout est utilisé. Le  tronc, bois
        quasi indestructible, les fruits et les feuilles.  
 
Ces dernières servent à la vannerie mais surtout de lien pour toute
chose. Une fois sèches, elles offrent une très grande résistance.   | 
  
  
     
      Le fruit du rônier est le  cobot.      
      C’est avec ce fruit que sont faites les louches, du même nom,
      utilisées pour boire le bounouk. 
      Les manches, bouts de bois sculptés et décorés en
      brûlant l’écorce laissée sciemment  par endroits,
      sont superbes et chacun est unique.
  | 
  
  
  
    
        
      Palmier 
      | 
    
        
      Rônier 
      | 
  
  
  
    | Le rônier se distingue aisément
      du palmier par ses feuilles, telles de grandes mains, et ses grappes de
      fruits dont la taille ne peut rivaliser avec l’énorme noix
    de coco. | 
  
  
     | 
  
  
    Le long de la route, des panneaux installés
        par l’UNICEF : « Je veux aller à l’école ! » 
      D’autres, représentant des trèfles, indiquent que nous
    sommes devant des zones de reboisement de la mangrove (projet de l’ACRA) | 
  
  
  
    
      
        Nous arrivons à KOUBANAO  | 
              
                  (termitière)  | 
       
      | 
  
  
  
     | 
  
  
  
     | 
     | 
  
  
     | 
  
  
     
      La Case des
    tout petits.
  | 
  
  
    13 villages sont regroupés
        dans la communauté rurale de Coubalan. 
    Koubanao, un grand village, est l’un d’eux.  | 
  
  
    La rue principale est pleine d’enfants
        et de jeunes en uniformes qui sortent du lycée.  
    
      Le KDES, partenaire de l’ACRA, agit au cœur même de ces
      villages de la  communauté rurale. L’ACRA ayant surtout
      ici un rôle d’intermédiaire
    et d’acheminement des dons.  | 
  
  
     | 
  
  
    Dans les locaux du KDES, nous visitons le
    petit centre de formation informatique, très bien équipé.  | 
  
  
     | 
  
  
    Arona, président de cette association,
        nous indique qu’il y a 3 écoles primaires à Koubanao
    et nous propose de les visiter.  | 
  
  
  
    Mais tout d’abord, nous
        nous rendons à la  
        « Case des tout petits »  | 
  
  
     | 
  
  
    Ce projet mis en œuvre par l’ACRA,
        a été financé exclusivement par la région
    Lombardie.  | 
  
  
  
     | 
  
  
  
    Au regard  cette photographie, inutile
        de dire notre surprise lorsque nous découvrons derrière
        ce mur immense, l’exubérance de cette construction. 
      Les enfants nous encerclent dès notre entrée dans la cour,
    mais sont vite écartés par leur surveillante.  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Nous la prions gentiment de laisser ces enfants
        exprimer leur joie et cette affection spontanée commune à  tous
        les enfants de Casamance. 
      Les enfants nous escortent alors jusqu’à l’entrée
      du bâtiment où, là, la grille se refermera sur eux
      afin que nous puissions visiter les lieux.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    L’intérieur est
    beaucoup plus sobre.  | 
  
  
     | 
  
  
    Une salle commune avec quelques  étagères
        de jouets. Un petit bureau. Un poste informatique. Une cuisine assez
    rudimentaire et des toilettes.  | 
  
  
    Cette case a un but essentiellement sanitaire
    et nutritionnel, nous dit Arona.  | 
  
  
    Les enfants y prennent leur déjeuner
        chaque midi avant de rentrer chez eux. Les toilettes - cuvettes et robinets à hauteur
        d’enfant - permettent l’application des leçons d’hygiène.  
      L’effectif de cette case est limité à 60 enfants.
         
        Chaque année, seuls les premiers inscrits seront acceptés. 
        Les autres iront dans
    une autre école du village.  | 
  
  
     | 
  
  
    Nous quittons la Case des tout
        petits. 
      | 
  
  
     | 
  
  
  
    
      Les écoles
        primaires   
        de
        Koubanao. 
        | 
  
  
    A l’extérieur de cette grande
        enceinte de la Case des tout petits, appuyée à l’un
        de ses murs, deux abris de paille.  | 
  
  
    |        | 
  
  
    Il s’agit de l’une des écoles
    primaires de Koubanao.  | 
  
  
     | 
  
  
    Comment s’étonner lorsque Arona
        nous dit que les enfants refusent d’aller dans ces classes 
        au sortir de la Case des petits.  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    | L’effectif de ces classes est de 60 à 70 élèves
    par niveau et par maître.  | 
  
  
    Exprimant notre surprise devant une telle
        disproportion, Insa et Arona nous expliquent que la Lombardie a non seulement
        financé le
        projet de la Case des petits mais que ses partenaires en ont aussi imposé les
    plans et les  conditions de fonctionnement.  | 
  
  
    
      Dans une autre région, la moitié du
        budget alloué ici a suffit à l’ACRA pour construire
        7 classes !
       
      | 
  
  
    Sans commentaire !  | 
  
  
     | 
  
  
    Mais ces classes sont encore
        bien luxueuses comparées à ce que nous allons découvrir
    dans un autre quartier.   | 
  
  
     | 
  
  
    Au Sénégal,
        l’État accepte d’ouvrir des classes, c'est-à-dire
        d’envoyer un enseignant, uniquement s’il y a des locaux.  
      Mais aucun financement n’est octroyé ni pour ces locaux,
      ni pour l’équipement, encore moins pour les fournitures. 
      Afin qu’on leur envoie des maîtres, les villageois ont donc
    construit ces abris provisoires…qui durent.  | 
  
  
     | 
  
  
    Ils ont bien tenté de construire des
        classes « en dur », mais elles se sont effondrées
    lors des dernières pluies.  | 
  
  
  
     | 
  
  
    Nous entrons dans la classe
    de maternelle.  | 
  
  
     | 
  
  
    Ces petits anges nous regardent,
        sagement assis sur un tapis. 
         
        Pas un jouet - Pas un papier - Pas un crayon.
          
        Pas même un tableau noir.  | 
  
  
    Les seuls objets occupant cette case en dehors
        du tapis et de l’unique chaise sont des petites tongs soigneusement
        alignées près de l’entrée et ces deux petites
    balles rouge et verte.  | 
  
  
     | 
  
  
    Ces enfants et leur maîtresse, directrice
    de l’école, n’ont RIEN !  | 
  
  
    Dans la classe de moyenne
        section,  pas
    davantage de papier ou crayon.  | 
  
  
     | 
  
  
    Seule la pointure des chaussures et 3 ou
        4 jolis petits cartables accrochés sur le mur en branches de
        palmier, permettent peut-être de faire la différence. 
      Un tableau aussi, coupé en deux par la directrice, pour être
    partagé entre ces 2 classes.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Moyenne section  | 
  
  
    
        
      Cours préparatoire.  
      | 
  
  
    Édouard, maître de la moyenne
        section, nous explique que l’hiver, le vent s’infiltre partout
        au travers des branches de palmier.  
        Il fait alors tellement froid qu’ils
        demandent aux enfants de ne venir qu’à 9 heures au lieu
        de 8 heures.  | 
  
  
     | 
  
  
    Nous nous attendions, certes, à  des
        classes assez rudimentaires.  
      Mais ici, la réalité nous
    frappe de plein fouet.   | 
  
  
    Il n’y a RIEN ! 
    Et l’on ne peut sortir indemne d’une telle visite.  | 
  
  
  
  
  
    Le pire est de penser qu’il en est probablement
        de même pour bien d’autres écoles situées elles
        aussi dans les terres, loin des chemins touristiques, et oubliées
    de toutes les associations agissant en Casamance.  | 
  
  
    Si la Case des tout petits nous a semblé a
        priori bien démesurée comparée aux besoins et surtout
    aux moyens locaux, elle a au moins le mérite d’exister.  | 
  
  
    De bien loin, l’on aperçoit
        ces toits. 
      | 
  
  
     | 
  
  
    Peut-être cette vue prouve-t-elle
        chaque jour à la population qu’elle n’est pas totalement
        oubliée et l’encourage-t-elle à poursuivre les efforts
    engagés  ?  | 
  
  
    
      Note : A tous ceux nous ayant confié jouets,
          fournitures, vêtements et chaussures pour les petits, nous avons
          pris l’initiative
        de demander qu’une part de ces dons (jouets et fournitures) soit
        exclusivement donnée à ces 3 classes. 
      Nous comptons  revenir à Koubanoa pour tenter de répondre
        un peu plus à ces besoins cruciaux mais aussi afin de vérifier
        que notre demande aura été respectée. 
      Par cette démarche, nous espérons n’avoir pas trahi
        votre souhait de venir en aide aux plus nécessiteux et vous remercions
        pour eux.  
      | 
  
  
  
  
     | 
     | 
  
  
     | 
  
  
    Une vraie
    volonté.  | 
  
  
    Voyant notre intérêt devant leurs
        difficultés et les efforts qu’ils déploient pour
        les affronter, les trois messieurs qui nous escortent nous
        expliqueront les différentes initiatives prises par la population
        de Koubanao, et plus largement de la communauté rurale de Koubalan.  | 
  
  
    
      Nous tenons  à préciser qu’à aucun
        moment, ces gens n'ont fait la moindre allusion à  une
        aide que nous pourrions éventuellement leur apporter. 
        Ils souhaitaient simplement que nous puissions témoigner. Ce que
        nous leur avons promis de faire. 
      | 
  
  
    À Coubanao,
          il y a une vraie mobilisation des habitants.  | 
  
  
    La population tente de se prendre en charge.
        D’autres régions les imitent mais la communauté rurale
    de Coubalan reste un exemple en la matière.  | 
  
  
    Pour exemple, ces hommes nous
        présentent 
    l’ASUFOR - Association des usagers des forages.  | 
  
  
    Cette association gère l’adduction
        d’eau et les ouvertures de compteurs dans les maisons. 
      Des robinets ont été installés dans les cours des
      maisons. Les habitants ne payent que leur consommation (260
      CFA le m3).
      Aucun abonnement.  
      Les membres du bureau, ainsi que son président élu chaque
        année lors de l’assemblée générale,
        sont des villageois. 
      L’ASUFOR reçoit des « subventions remboursables »,
        utilisées pour étendre le réseau. 
      C’est l’État qui a initié ce mode de gestion
        et la communauté rurale de Koubalan est une communauté pilote.  
        Selon les résultats de cette entreprise, ce mode de gestion sera étendu à d’autres
        communes.  
      Les responsables de cette association sont tout à fait conscients
        que cette décentralisation a pour seul but de cesser toute aide
        financière de la part de l’État mais sont déterminés à mener à bien
    et développer cette entreprise.  | 
  
  
    
      Un exemple : Les pompes ont été financées
        par l’État. Ensuite, les gens doivent se  « débrouiller » pour
        l’entretien, les réparations…etc. 
      | 
  
  
     | 
  
  
    Près des bureaux du KDES, une peinture
    sur un mur attire notre attention.  | 
  
  
     | 
  
  
     Dans ce local, des femmes fabriquent des
        concentrés de fruits (Ditar, Tamarin, Gingembre, …) qu’elles
        vendent ensuite aux particuliers, mais elle tentent surtout de démarcher
        des grossistes.  | 
  
  
     | 
  
  
    Nous quittons Koubanao avec
    l’impression d’avoir beaucoup appris sur cette population.  | 
  
  
    Si  les moyens financiers font grandement
        défaut, rien ne semble entamer l’enthousiasme de ces gens
        qui souhaitent plus que tout "s’en sortir" sans
    attendre une aide hypothétique.  | 
  
  
    Mais nous
        ne sommes pas prêts d’oublier
    ces écoles et ces  enfants.  | 
  
  
     | 
     | 
  
  
    Sur la route du retour, nous
        regardons de nouveau les panneaux au  bord de la piste : 
      «   Je veux aller à l’école ! » 
      | 
  
  
     | 
  
  
    Oui… mais
    quelle école ?…!  | 
  
  
     | 
  
  
     | 
     |