Mardi 26 février 2008.






D’Affiniam à Djilapao, la route n’est pas bien longue. Mais il faut rester à la barre et ne pas craindre d’approcher la mangrove.

À chaque virage, nous caressons les palétuviers.

Et sur la carte qui suit, vous constaterez que sur ce trajet...

les virages… cela ne manque pas !

Ce beau paysage agrémente quelque peu le petit déjeuner en terrasse.
Djilapao est le lieu d’hivernage des voiliers par excellence.


 

Ces voiliers sont amarrés d’un côté à l’ancre, de l’autre à la mangrove.

Ils peuvent ainsi passer la saison en toute quiétude, gardés par un habitant du village pour une somme de 10 000 CFA par mois (15 euros), tandis que leurs propriétaires passent l’été au sec – quoique ! – dans leurs pays.

Devant cette belle plage, Vent de Folie trouve immédiatement sa place.

Dès le premier abord, ce petit village nous séduit.
  Les poubelles municipales (!) 

Note : Dans les villages de Casamance, des "trous" ou des monticules comme ici, sont prévus pour déposer puis brûler ses ordures. Nous imitons donc les villageois.
Mais nous veillons à mettre à l’écart du feu d’éventuelles bouteilles plastiques, pots ou autres objets pouvant être récupérés et aussitôt utilisés.

N’oublions pas qu’ici, il n’y a rien.
Chaque objet inutile pour nous devient donc utile pour la population.

Les baobabs semblent se plaire, eux aussi, à Djilapao.

Déraciné il y a probablement longtemps, de nouveaux troncs se sont greffés sur celui-ci.

Dans ce quartier de Djilapao, il n’y a pas grand monde, la plupart travaillant à Ziguinchor ou à Dakar

Nous croisons Édouard, un vieil homme adorable.

Édouard vient de puiser.

Nous cherchons le puits dans lequel Édouard a pu remplir son seau.

Il est là.
C’est ce petit trou derrière nous.

Et voici le deuxième et dernier puits (?!) de ce quartier.

 

(Maryse et Christian, sur Goyave, viennent d’arriver !)

Nous ne le découvrons que quelques jours plus tard, alors que nous passions devant chaque jour.

De plus, dans ces deux petits "trous", l’eau est un peu salée.


Les cicatrices du sol témoignent de la sécheresse et l’on se demande comment il peut encore y avoir de l’eau dans ces puits.

Pour se ravitailler en eau, les habitants du quartier Elora doivent aller « là- bas », dans l’autre quartier, à 2 kilomètres.

« Là-bas » se trouve la citerne. Un impluvium.

Les femmes font donc régulièrement ce trajet à pied, de grosses bassines de linge sur la tête.

Nous apprenons que l’été, les habitants récupèrent l’eau de pluie qui tombe du toit.

Nous distinguons bien quelques morceaux de gouttières installées de-ci, de-là et des bidons et des bassines posés au sol pour recevoir l’eau.

Mais quelle quantité récupèrent-ils avec un système si précaire ?

A Djilapao, il n’y a pas de jardin des femmes, et pour cause.

Il n’y a pas non plus de boutique.

Mais il y a Ernestine.
Ernestine, jeune femme jolie et très sympathique, est la gazette locale.

Assis sur un banc devant sa maison, nous apprenons tous ce que nous souhaitons savoir et bien plus encore.

Si vous demandez l‘épicerie du village, on vous envoie chez Ernestine.

En effet, Ernestine garde chez elle quelques provisions de dépannage pour les villageois.

Sa maison a une porte. Sur la porte, il y a une clé.
Et Ernestine donne un tour de clé chaque fois qu’elle s’éloigne de sa maison.

C’est bien la première fois que nous voyons une serrure, fermée de surcroit, dans un petit village de Casamance !

Mais nous comprenons très vite pourquoi.

Le stock d’Ernestine est maigre. Elle vend de l’huile, du pétrole, de la bière et des bonbons.

Mais elle vend aussi du Cana !
Le Cana est un alcool.

Ce qu’il y a exactement dedans ?
Si quelqu’un parvient à le savoir, qu’il nous le dise !

Nous savons juste qu’il provient de Guinée Bissau.

C’est le rhum local !

Anecdote : Un apéritif dont je me souviendrai !

Invités à l’apéritif chez nos amis de Lili, Magdalena me proposa un punch au Rhum.

Pas de problème, le rhum, j’adore !
. . .
Grossière Erreur !

Nous venions de goûter le Cana.

C’est bon…
On ne peut pas dire que ça saoule…

...C’est pire que ça !

Nous allions ce soir là dans un petit restaurant à Ziguinchor.  Candice s’en faisant une joie – car c’est chose rare – nous ne pouvions reporter cette soirée.

Après un grand effort pour descendre de Lili avec cette impression désagréable que le sol me tombait sur la tête (pas d'erreur, j'ai bien dit le sol !),  je me traînai jusqu’à ce restaurant. La marche ne m’étant d’aucun réconfort, bien au contraire.

Pour parfaire la situation, la pièce sentait l’huile rance et la cuisine ce soir là, d’ordinaire très appréciée des toubabs parait-il,  était infâme.

J’ai donc passé l’heure du repas le plus souvent dehors afin de parvenir à respirer
.

Le retour se fit en taxi.

Pendant ce temps, une autre personne dont je tairai le nom se trouvait à peu près dans le même état.
Sauf qu’elle était confortablement installée dans sa cabine…Elle !!!

Je puis donc vous dire que, le Cana, ça coupe les jambes ce machin !!!

A Djilapao, les maisons sont différentes.

Avec entrée, couloirs et plusieurs pièces, ces maisons sont très belles.

Devant chaque maison, les cours de sable sont balayées régulièrement et le sol est impeccable.

Si ces cases disposaient de l’eau et de l’électricité, on pourrait presque dire qu’elles sont d’un grand confort !

Il y a aussi des dépendances. Des abris en feuilles de palmier pour les petits cochons ou la volaille.

Peut-être pour ces pintades aussi ? 

Enfin, nous pensons qu’il s’agit de pintades.

Car nous n’avons vu autre chose que des poules et des cochons depuis bien longtemps !

Des vautours aussi. 

Les vautours de Casamance ne sont pas du tout sauvages.
Ils se promènent au cœur des villages, se reposent sur les branches des palmiers ou encore errent sur les plages ou font les poubelles même en notre présence.

Édouard est heureux que nous acceptions de visiter sa maison.

Le petit avant toit protége la maison du vent et de la pluie.

Rémy se plie en quatre et nous entrons.

 

 

 

 

Dans ce petit local, Édouard garde son riz :

Édouard vit avec son frère. La cuisine est donc partagée en deux.

Chacun son feu...    !!!

Le frère d’Édouard a aussi son propre local pour le riz, derrière ce mur. La porte est fermée à l’aide d’une chaîne et d’un petit cadenas.

Dès l’arrivée à Djilapao, dans le virage, on remarque très vite la présence d’une case pas ordinaire.

A première vue, il s’agit d’une case à étage. Mais nous apprenons que cette case abrite un musée.

Allons voir de plus près ce qu’il en est . . .


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