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Vendredi 14 mars 2008.
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Souvenez-vous :
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Nous quittons Ziguinchor,
pour la dernière fois avant cet été,
avec un vent plein face, à une vitesse d’escargot. .
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6 heures plus
tard, nous arrivons à Djiromaït. |
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Arrivée
triomphale. |
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Aucun bateau en vue. |
Mais un groupe d’enfant, assis sur le
muret de l’hôtel, nous accueille.
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Ils sont 6, puis 10. Très vite une quizaine
d’enfants nous fait de grands signes et nous indiquent même
où mouiller.
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« Ici… Là… Arrrrrête ! … Arrrête.
. . Là ! »
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Devant une telle insistance, nous obtempérons. |
Rémy jette l’ancre,
aussitôt applaudi. L’ancre a-t-elle à peine touché le
sable que notre jeune public lui demande déjà :
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« Comment
tu t’appelles ? »
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Puis ils se mettent à chanter en frappant
dans leurs mains.
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Écoutez : |
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Touchant... Adorable !
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Il ne nous en faut pas davantage
pour sauter aussitôt dans l’annexe et descendre à terre. |
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Anna
(en rouge) conduit la petite troupe. |
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Moins d’une heure plus tard nous aurons
visité l’hôtel, le jardin, le village et rencontré
une bonne partie de la population faisant un grand effort pour retenir
le prénom de chacun. |
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Djiromaït comprend
5 quartiers, petits et assez éloignés les uns des autres. |
Nous en visiterons deux.
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Mais nous commençons par la visite
de l’hôtel, en long en large et en travers.
Cet établissement
faisant, semble-t-il, la fierté des habitants. Tout au moins des
enfants. |
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Ce complexe hôtelier s’étend
sur toute la longueur de la plage. Datant de 1992, il ne comporte
pas moins de 196 chambres nous dit Landing, gardien et papa d'Anna. |
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La piscine, immense, n’a vu d’eau
que lors de l’ouverture. |
Il a été construit par un homme
du village ayant gagné de l’argent dans les bateaux à Dakar,
nous dit-on.
Nous apprendrons plus tard que cet homme a surtout donné son nom
pour négocier les matériaux, laissant des « bons » (notes)
partout, tandis que les véritables promoteurs restaient dans l’ombre.
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Ce qui est certain est que
ce projet est l’aboutissement d’un rêve démesuré. |
Sur ces photographies, cet
hôtel semble
superbe. |
L’extérieur et les deux suites
le sont. Mais rien n’est vraiment terminé. |
Les kilomètres de murets avec leurs multitudes de petites colonnes tombent
déjà en ruine. Les terrasses des bâtiments sur la plage s’écroulent.
Des toits se sont envolés.
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Et les clients se font rares. |
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Anna nous présente le récolteur
de bounouk et nous donne le nom de chaque outil, que nous avons
oublié pour la plupart. |
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L’outil que tient Anna permet de couper
l’écorce pour ensuite y placer l’entonnoir en feuille
de palmier |
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La future maternité : |
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La machine à égrainer
le riz :
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Et des arbres, des arbres,
des arbres… |
Des manguiers à profusion.
Leurs grappes de fruits sont si lourdes que certaines branches tombent
sur le sol. |
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Ces mangues, hélas encore vertes, me
font saliver à l’idée de la bonne confiture qu’elles
pourraient donner. |
Mais il nous faudra revenir.
Ces fruits mûrissent en avril. |
Des arbres à cajous dont les fruits
sucrés nous tendent les bras. |
Les enfants m’entendent parler de confiture.
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Le jeune Yacinthe monte aussitôt dans un
arbre et fait tomber les pommes de cajou que Jeandidas ramasse et essuie
pour les mettre délicatement dans mon sac.
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Jeandidas garde les noix pour nous les faire griller. |
Il y a deux variétés
de pommiers cajou. |
Nous passons dans la cour d’une maison.
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J’admire un arbre à cajou empli
de pommes rouges. Nous pensons que celles-ci sont plus mûres.
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Jeandidas me dit discrètement :
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« Les pommes rouges, c’est
quand la fleur est rouge. Les pommes jaunes, c’est quand la fleur
est jaune. Les jaunes, c’est mieux. C’est plus
sucré. » |
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Anna et Jeandidas sont toujours
là pour nous accueillir. Nous les soupçonnons d’attendre
chaque jour notre arrivée sur la plage. |
Quoique,
Jeandidas, c'est peut-être plutôt Candice qu’il
attend !!!
« Et Candice, elle vient pas encore aujourd’hui ? »
Et non ! Candice travaille ! |
Jeandidas est plus discret que notre pauvre
Mamadou de Ziguinchor. |
Pourtant, lui non plus n’a pas les faveurs
de Candice.
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!? |
« Y-en a marre de
tout ces mecs qui sont amoureux alors qu’ils te connaissent
même pas ! » |
Peu
importe !
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Nous, Jeandidas, on l’aime beaucoup.
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Anna et lui sont des jeunes
très attachants, d’une grande intelligence et nous nous
régalons en leur compagnie. |
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Aujourd’hui, Anna a
troqué sa
tenue de football contre une jolie robe et de beaux bijoux. |
Elle est superbe.
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Nous allons dans l’autre quartier, dans
la maison de sa tante Fatou. |
Nous faisons la connaissance de la vieille
Berthe, de Germaine, Henriette et Fatou.
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Et Fatou est un sacré phénomène,
sympathique et drôle à souhait.
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Germaine et Henriette écossent le Gombo
séché pour replanter ces graines dans le jardin. |
(Gombo séché) |
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(Gombo frais) |
Le Gombo frais est utilisé dans certains
plats, notamment le soupokandje, sorte de ragout. |
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À Djiromaït, il
y a 3 classes.
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Ces classes sont très belles.
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Par les fenêtres, nous discernons des
tables et des bancs - Ouf ! - et un grand tableau noir dans chaque salle. |
Des fresques ornent les murs. Elles ont été peintes
par un habitant. Un artiste.
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Cette année, les classes sont le CP,
le CE2 et le CM1 |
Pour les enfants en âge du CI, CE1 ou
CM2, ce sera pour l’an prochain.
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Comment ces enfants
pourraient-ils avoir l’âge requis au collège ou au lycée ? |
L’important n’est-il
pas ce que le maître
a inscrit sur le tableau noir : |
Pensée du jour : « Travaille aujourd’hui
pour récolter demain »
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Pour le collège, une vingtaine de jeunes
part chaque matin à Mlomp.
Départ 7 heures - Une heure de marche. |
À midi, pas de cantine.
Retour à la maison.
Une heure de marche.
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Reprise des cours à 15 heures.
Une heure
de marche.
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Sortie des classes à 19 heures, parfois
18 heures.
De
nouveau une heure de marche.
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Ces enfants doivent
avoir les mollets en béton armé ! |
Lundi, il y aura peut-être grève
dans le public. Les professeurs n’ont pas été payés.
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Nous entendrons parler de cette grève
dans d’autres villages :
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« Ça arrive
souvent. Mais cette fois c’est long. 6 mois sans salaire !
Depuis Wade, rien ne va plus !
Pour la prochaine rentrée scolaire, les enseignants envisagent
de ne pas faire cours.
Ce sera "l’année blanche". » |
Anna dit avoir 15 ans. Elle
est en 3ème. |
Jeandidas aurait 11 ans. Il est en 6ème.
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Cela nous parait exceptionnel lorsque l’on
sait que la plupart des enfants ont, au collège ou au lycée,
plusieurs années de retard et l’on comprend maintenant pourquoi. |
En fait, Anna et Jeandidas ont respectivement
18 et 15 ans. Mais ils ont fait un jugement afin d’avoir l’âge
limite pour présenter les examens scolaires (!?)
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Le lendemain . . . |
Samedi 15 mars.
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Une petite
pensée pour
un « convoi » qui prend aujourd’hui la route
pour le Brésil.
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Nos amis Magdalena, Dominique,
Sylvain et Géraldine, adorable équipage de Lili que nous
aurions tant aimé voir plus longtemps dans les bolongs de Casamance,
quittent Kachouane ce jour pour la traversée vers le Brésil.
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Excellent voyage chers amis. Rendez-vous
de l’autre coté. . .
D’autres suivront bientôt.
Restera-t-il des voiliers à Kachouane
lorsque nous y serons pour Pâques ?
Rien n’est moins sûr !
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Aujourd’hui, il n’y a pas école. Dès
huit heures, les enfants sont devant la plage et nous appellent. |
Danièle…Rémy…Candice…Viens !
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Oui, oui…. On arrive... Plus
tard… !…?
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Ils sont infatigables.
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Certains viennent nous voir en pirogue et demandent
si Candice est là.
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Mais d’autres curieux viennent aussi
nous rendre visite. |
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Dimanche 16 mars. |
Le vent souffle.
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L’avantage est que l’éolienne
tourne, fournissant suffisamment d’énergie pour me permettre
d’abuser de l’informatique.
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Je travaille pour vous
bien sûr ! |
Mais Vent de Folie prend
toujours un malin plaisir à se mettre travers à la houle et nous
peinons à rester debout.
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Nous avons perdu l’habitude
de bouger comme ça !
Et pour poser les hublots, pas facile !
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Et non ! On
n’a pas encore fini…Et alors ?… !
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Nous, on s’adapte. On prend le rythme
local !
Et ces travaux risquent encore de durer. |
Demain,
par exemple, nous avons d’autres projets.
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Nous désirons aller visiter
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les célèbres cases à étages
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de Mlomp. . .
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