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Lundi 17 mars 2008 -
Suite. |
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Oussouye est la préfecture du sud de la Casamance – Bignona étant la préfecture du nord. |
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Nous quittons Dada qui se rend
chez le coiffeur puis chez son frère. |
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Oussouye est une petite ville très animée, où nous nous régalons de la gentillesse de la population et de ses visiteurs. Les femmes de tous les villages alentours viennent ici vendre légumes, crevettes et poisson. Ces produits sont achetés, pour la plupart, par les campements et hôtels du Cap Skiring, ou pour y être revendus beaucoup plus cher. |
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Nous déjeunons chez l’Espagnol. |
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C’est excellent, comme on nous l’avait annoncé. De plus, nous y faisons une charmante rencontre. |
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Frédéric et Angélique. |
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Non pas un couple mais une rencontre de hasard pour eux aussi. Leurs
chemins viennent de se croiser pour un bref instant. Ils parcourent la
Casamance à pied, en taxi ou en pirogue et sont curieux de découverte
et d’aventure. |
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Une rencontre inattendue où les uns et les autres partagent leurs idées et un peu de leur vie. | ||||
Le temps s’écoule
sans que nous n’y prenions garde. |
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Pourtant, sur les conseils de notre ami Philippe (sur Michka rencontré à Ehidj), il nous reste une chose à voir : Les poteries |
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Poteries
traditionnelles des femmes d’Edioungou. |
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Renseignements pris, Edioungou se situe tout au bout de cette nationale. Ces femmes habitent à droite, au virage. |
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Il est 15 heures. |
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Nous entrons dans une petite pièce où les poteries sont entassées dans les coins. Les unes cuites, les autres à cuire. |
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Ces femmes ne parlent pas français, ou très peu. Mais elles nous comprennent parfaitement. Les gestes étant plus efficaces que la parole, elles vont nous montrer avec un plaisir non dissimulé chaque étape de leur travail. |
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Pour seuls outils, ces femmes utilisent leurs doigts, une planche et de petits bouts de bois taillé. |
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La terre noire, qu’elles vont chercher dans des bolongs bien particuliers, est mouillée puis travaillée pour obtenir la consistance d’une pâte à modeler. |
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Une première bande est enroulée sur elle-même puis creusée en son centre pour servir de base à la future poterie. |
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Sur la planche, chaque morceau est patiemment et très régulièrement roulé avec la main. |
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Chaque rouleau ainsi obtenu est ajouté au précédent et aplati avec les doigts. |
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Un bout de bois permettra de modeler la dernière bande. |
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Les dessins seront faits avec les doigts. |
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Nous repartons, toujours au pas de course. |
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16 heures. Nous sommes à la gare des bus. Dada n’est pas là - Les bus non plus. |
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Nous en profitons pour faire un "petit saut" au cybercafé tout proche, appartenant à l’un des nombreux espagnols installés à Oussouye, tout en dévalisant en eau le petit épicier voisin.. |
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La gare des bus. |
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Nous retrouvons des femmes croisées à Mlomp ainsi que celles de Djiromaït venues vendre leurs légumes. |
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Une femme m’appelle : « Danièle ! » |
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C’est la maman de la petite Audrey rencontrée à Mlomp ce matin. J’avais alors discuté à peine 5 minutes avec elle devant sa boutique. En Casamance, les gens sont comme ça ! |
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Le temps passe… Aucun minibus ne se présente encore... |
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Un homme nous propose alors ses services
assortis d’un tarif exorbitant pour les « riches
toubabs » que nous sommes probablement à ses yeux. |
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Il insiste péniblement. |
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Toutes les femmes me soutiennent.
L’homme tourne le dos très en colère. |
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Une demi heure plus tard, toujours pas de minibus et Dada n’est toujours pas là. Les femmes nous entraînent au bord de la route, devant les boutiques et le marché. |
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Là, il y aura peut-être des bus ! |
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Assis sur un muret devant une boutique, un
papi nous apporte un banc. |
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Nous goûtons les délicieux pastels et beignets au sucre qu’une jeune femme vend sur le trottoir. Nous discutons avec les uns et les autres. |
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Nous attendons patiemment, vivant pleinement ces instants délicieux... Il est 17h15. Chaque bus est pris d’assaut.
Plus une place… même sur le toit ! |
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Dada et les femmes de Djiromaït, Germaine, Henriette, Fatou et la jeune Clara, décident de rentrer à pied, par le raccourci à travers la brousse et les marigots. |
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Ok, on vous suit ! |
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Quelques heures dans
la brousse et des souvenirs plein la tête. |
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C’est dans la joie et la bonne humeur avec ces femmes toujours prêtes à plaisanter que nous entrons dans la forêt. |
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Les femmes veulent absolument
que nous les photographiions et prennent la pose. Les séances photos se terminant toujours par des éclats de rire. |
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Dada se fâche un peu. |
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Il nous faut hâter
le pas afin d’arriver avant la nuit. |
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C’est splendide. |
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Chaque arbre, chaque plante est utilisé pour soigner nous dit Dada. Le coton pour la toux, la feuille de manguier pour éviter le tétanos, … |
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Entonnoir inséré dans l’écorce du palmier. |
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Nous traverserons aussi les
rizières
et 3 marigots. |
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Par chance, à cette heure-ci, la marée est basse. |
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Puis nous entrons de nouveau
dans la forêt. |
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Nous sommes dans le bois sacré du royaume. |
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C’est ici qu’ont lieu les rites initiatiques et la circoncision. |
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La végétation est différente et luxuriante. Cette forêt de palmiers est grandiose. | ||||
Nous croisons quelques
chemins menant à de petits villages de 3 ou 4 cases cachées
derrière
les arbres. |
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La nuit commence à tomber. « Djiromaït n’est plus très loin », nous rassure Dada. |
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Effectivement, nous devinons
l’hôtel… là bas… derrière les
arbres… |
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Nous approchons du dernier marigot. |
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Le soleil se couche... Les mollets sont douloureux... |
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Mais c’est magique ! |
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Nous sommes
dans la carte postale ! |
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Il fait nuit. |
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Nous arrivons à Djiromaït. |
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Presque chaque jour les femmes font ce trajet, 20 à 30 kilos de légumes ou poisson sur la tête. Le matin, l’eau monte jusqu’aux cuisses et s’étend sur tout le marigot. |
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Nous avons quitté Oussouye à 17
heures 30 - Arrivée : 20 heures. |
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Durant cette longue marche, nous avons beaucoup ri. Nous avons été émerveillés par la beauté de cette nature. | ||||
Mais nous avons aussi beaucoup appris avec Dada. |
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Et Dada est l’exception qui confirme
la règle. Il répond
directement aux questions posées (!) et explique clairement ce qu’il
sait. |
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C’est un village animiste.
Son oncle a succédé à son grand-père. |
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Pour l’instant,
comme toujours, il nous faut partir. |
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