Mardi 8 avril 2008.

Il est midi. Nous arrivons à Ehidj.

Le cabaret de Pierre.

Dès 15 heures, nous descendons.

Avec Alberto et Martha, couple espagnol naviguant sur un petit voilier ancré à Ehidj, nous sommes conviés à l’inauguration du cabaret de Pierre.

Nous traversons le village et arrivons à la lisière de la brousse.

Nous baissons la tête pour passer sous les arbres et prenons place.

Assis sur des cartons ou des branches, le dos confortablement appuyé contre une énorme termitière ayant fait sa place entre les troncs, nous allons déguster la dernière récolte de Pierre.

Je parle du bounouk, bien évidement !!!

Je goûte enfin une première récolte.

C’est bien meilleur même s’il est un peu chaud. Le goût de levure est bien moins prononcé qu’après quelques heures à fermenter dans un bidon plastique.

Médard, Cikindo, Gilbert, Samba nous rejoindront et les palabres se poursuivront tard dans la soirée tout en dégustant ce vin de l’amitié.

Rémy, qui commençait à déprimer un peu à Kachouane – trop de monde à saluer chaque jour ! - a retrouvé le sourire.

Samedi 12 avril.

Comme prévu, l’équipage de Shark, énorme voilier de 18 mètres et 40 tonnes – ça calme ! – rencontré à Kachouane nous a rejoint.

Cette semaine, l’équipage de Shark compte pas moins de 8 personnes.

Avec cette belle équipe de jeunes, Candice apprend à jouer du Djembé ou se voit invitée pour quelques soirées cinéma.

Samedi soir, Léon propose une sortie au Cap  (Cap Skiring).

"Hein…Quoi…vous avez dit fiesta ?… !"

Pour Candice, plus question d’aller à Kachouane et cela nous arrange bien.

Seul petit problème :

Nous devons prévenir Djeynaba et Mariama de Kachouane qui nous attendent, ainsi que Christian et Maryse, sur Goyave, qui doivent nous rejoindre pour le départ en Gambie.

C’était oublier qu’en Casamance, avec Radio Tam-Tam, il n’y a jamais de problème !

Il nous faut aller à Elinkine.
Cette fois, nous n’y couperons pas !
Nous devons faire « notre sortie » auprès des services de police.

Elinkine

Pour la première fois, Vent de Folie  mouille à Elinkine, devant le campement, juste à côté des bureaux de la police et des douanes.

Même si ça ne se voit pas,  "ça", ce sont les douanes.

Cette ville comptoir au climat quelque peu étrange nous devient finalement bien sympathique.

  
Les marchands nous reconnaissent désormais. Nous papotons avec l’un et l’autre.

Ce jour là, nous devrons même redescendre dans l’après midi pour boire le thé chez Mamadou.

Anecdote : Quand je vous disais que l’on pouvait compter sur Radio Tam-Tam !

Ce jour là, il semble que tout Kachouane soit de sortie - Gamon oblige !

Dans l’épicerie, un jeune garçon vient me saluer. C’est Abdoulaï de Kachouane.
Abdoulaï fera passer un message de notre part à Djeynaba qui elle-même préviendra nos amis de Goyave.

Anecdote : La Casamance est une petite ville ou Candice est-elle célèbre ?!

Candice n’est jamais venue à Elinkine. Pourtant lorsque nous passons dans une rue, un gamin assis devant sa maison avec sa famille nous interpelle :

« Et Candice ? »
Mais… comment connais-tu Candice ?
Il rit devant notre air surpris et nous dit qu’il l’a vue à Kachouane.

La matinée passe, puis finalement la journée, pour un tampon de police et quelques courses.

Sans oublier le serpent !!!

Nous terminons nos courses et reprenons l’annexe, tout deux chargés comme des mules.

Candice, restée sur Vent de Folie pour travailler, sort dans le cockpit afin de nous aider à décharger bidons d’essences, légumes et autres sacs de pommes de terre.

Soudain, elle se fige.
Papa, y-a un serpent sur le banc !

Un serpent a en effet pris pension dans le cockpit.

La chasse durera près de 3 quarts d’heure.

Rémy, armé d'un bâton et du coupe-coupe - Bon investissement - dut vider un à un tous les coffres des bancs de cockpit.

Le vicieux se faufilant par les nombreux trous de ceux-ci le contraignant à toutes les précautions indispensables pour ne pas se faire mordre.

Pendant ce temps, Candice admirait la beauté de l’animal tout en priant pour qu’il ne rentre pas dans le carré.
Quant à moi, courageuse mais point téméraire, je ne suis descendue de l’annexe que lorsque tout danger fut écarté.

J’ai pris des photos, c’est déjà pas mal, non ?… !

Épilogue : Le chasseur eut la peau de la bête. . . 

. . . ou plutôt la tête.

Car notre trophée décapité, à peine posé sur le pont, probablement  encore animé de soubresauts, a plongé sans prévenir.

Dire que cet indésirable bestiole dormait peut-être là depuis plusieurs jours…Brrr… !?!

Retour à Ehidj.

Radio Tam-Tam a fonctionné. Goyave est là avec, à son bord, Christian, Maryse et…Gaétan, notre ami de Brimbelle.

Ces gais lurons arrivent avec une belle surprise.

« Bon anniversaire ! »

Et oui, c’était le 10 avril !

Si c’est pas mimi d’y avoir pensé ?… !

Bref, n’en parlons plus. Ainsi peut-être les années ne passeront plus non plus !?!

« Apérosss – Briefing »

Départ décidé pour la Gambie : dimanche soir.

Un peu précipité, certes.

Mais Maryse a eu la météo et le vent forcit lundi et mardi.
Or, le vent c’est bien… mais pas quand on l’a "plein face" !

. . .

Dimanche matin, nous sommes tous à Kachouane.

Derniers adieux. Derniers plein d’eau toujours aidés des enfants.

Bon à savoir :

En Casamance, si vous comptez sur un peu d’aide pour porter des bidons par exemple, il y a les enfants. Toujours présents et fiers de rendre service.

Mais ne comptez surtout pas sur les hommes. Même les plus jeunes.

Si l’un d’eux vous croise alors que vous ahanez sous 40 litres d’eau, les pas ralentis par 30 cm de sable tout le long du trajet, ils vous feront la conversation.

Histoire que le temps passe plus vite, probablement !?!

Ils vous montreront même un petit raccourci (!)

Mais ne croyez surtout pas qu’ils vous allègerons d’un seul bidon.
Vous rêvez !

Ce petit compte étant réglé avec nos amis, mâles casamançais, qui fort heureusement ont bien d’autres qualités, il est temps de partir.

Il est 18 heures. La marée descend.
Il nous faut prendre la passe (sortie du fleuve) avec elle et de jour.

Goyave et Vent de Folie  lèvent l’ancre et hissent la grand-voile…

À bientôt chers amis.

Pour la Casamance, ce sera cet été.

Pour la Gambie, c’est bientôt. . .


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