Pour commencer, quelques mots sur la Gambie.

Ancienne colonie anglaise, puis protectorat, la Gambie accéda à l’indépendance en 1965. Elle devint république par référendum en 1970.

Suite à un coup d’état, la Gambie entre avec le Sénégal dans une confédération sénégambienne en 1982.
Mais les rapports ne cessent de se dégrader jusqu’à la rupture en 1989.
A la suite d’un coup d’état, le capitaine Yayah Jammeh prend la tête du gouvernement. Des élections sont organisées en 1996 au cours desquelles il est officiellement élu.

Depuis 1996, le Général Yayah Jammeh demeure le président de la Gambie.

Pour nous donner une petite idée sur la politique gambienne, il suffit d’évoquer la liberté d’information, traditionnellement bafouée.
Les atteintes à la liberté de la presse sont multiples. Arrestations arbitraires, perquisitions, harcèlement, menaces et promulgation de lois très restrictives pour les délits de presse passibles de 6 mois à 3 ans de prison.

La population gambienne est constituées en majorité de Mandingues (40%) originaires du Mali. Les Fulas (Peuls) représentent environ 20% et les wolofs 10%. Les autres ethnies sont les Arakholas, les Toucouleurs, les Diolas et les Sérères.

En avant pour la remontée du fleuve Gambie.

Laissez cette page ouverte, vous pourrez ainsi suivre notre progression sur le fleuve au fil des pages.

1er jour

Samedi 19 avril 2008

Nous sortons du bolong. La marée est basse.
Nous "plantons" lamentablement Vent de Folie  dès le premier virage.

Nous apprenons ainsi à nos dépens qu’en Gambie, contrairement à la Casamance, les virages doivent plus souvent  se négocier à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Deux heures plus tard, la marée ne remonte toujours pas suffisamment. Seule l’annexe, moteur à fond,  nous permettra de nouveau de nous sortir de ce piège . . .

Passage obligé dans le port de commerce de Banjul. Slalom entre épaves et cargos. . .

Ça souffle – Notre Vent de Folie retrouve la forme !

Nous sommes sur le fleuve progressant à plus de 6 nœuds sous génois et grand voile.

James Island

Premier mouillage, de nuit, devant ce petit îlot - site historique que nous visiterons au retour .
Les pélicans prennent abris pour la nuit.
Quant à nous, nous sommes brassés par la houle.

2ème jour

Départ de bonne heure.

Il fait beau. Une légère petite brise gonfle toujours le génois.

Aidés par le courant, nous avançons tranquillement et dans un silence total à plus de 4 nœuds.

. . .
Sur  le fleuve Gambie, les bolongs sont rares et très différents de la Casamance.
La mangrove est gigantesque, le feuillage dense et les racines des palétuviers énormes.

  

Mouillage à l’entrée d’un bolong où tout dérapage pourrait s’avérer délicat pour notre portique arrière.

Heueueu… On a un p’tit problème là…

3ème jour

Départ précipité, avant le café.

Nous avons parcouru 105 milles.
L’eau est quasiment douce.
La température monte d’heure en heure.

Embarcadère face à Farafenni :

Il est 20 heures 30 – Il fait 34°C.
Nous faisons l’heureuse connaissance des moustiques gambiens.

Bon !
Je crois qu’il va falloir les faire ces moustiquaires… 

4ème jour

Mardi 22 avril


Il est 9 heures du matin.
La température extérieure est de 30°C et le thermomètre continue de monter.

Désormais, nous naviguons en eau douce.

Nous sommes rassurés, Vent de Folie flotte toujours !?!

Tout en poursuivant notre remontée sur le fleuve, nous nous lançons dans un grand lessivage du pont, des cordages raides comme du bois et du linge.

Puis  baignades et douches indispensables  et de plus en plus fréquentes pour supporter la chaleur.

La température est de 40°C.

Nous apercevons des collines aux couleurs automnales.

De temps en temps, sur la berge, des bâtiments en béton signalent une petite ville.

Kau-Ur et son usine d’arachide. 
Kudang-Tenda 

Tout le long de ce fleuve, nous verrons très peu de villages. Ceux-ci sont dans les terres.
La présence fréquente d’un bac permettant le passage d’une rive à l’autre – le transport en Gambie semble bien mieux organisé qu’en Casamance - signale leur présence.

  Bac de Baragali

La pêche n’est pas l’activité première des gambiens. Ce sont principalement des éleveurs.

Sur les berges, très souvent, nous verrons des troupeaux de vaches et de moutons -  Chacun sa berge. Les gardiens ou gardiennes se reposant à l’ombre d’un arbre.

Le paysage change radicalement.

Nous sommes à Deer Isands.

Le dépaysement est total.

D’un côté les roseaux. 

De l’autre une végétation tropicale envahissant les berges et faisant remonter jusqu’à nous une forte et si agréable odeur d’humus.

Bien plus qu’en Casamance, la réalité de cette navigation sur un fleuve nous submerge et nous ravit.

Il est près de 19 heures.

Nous entendons des grognements.

L’eau est verdâtre et l’odeur pas tout à fait printanière.

Rémy, le nez au vent, suit cette odeur nauséabonde.

Nous savons que l’un des buts de notre venue en Gambie n’est plus très loin.

Ils sont là . . .

. . . les hippopotames.

Évitant de nous approcher afin de ne pas déranger leur sieste, nous jetons l’ancre et les observerons longtemps à l’aide des jumelles.

5ème jour

Un appel de Goyave.
Ils sont de l’autre côté de l’île.
Eux aussi ont dormi près des hippos.
Nous les rejoignons.

La végétation sur les rives est toujours un ravissement.

(A droite, la Montagne rouge où nous ferons escale plus tard.)
Kassang

Avec eux, nous nous rendons dans le joli petit village de Kassang où nous faisons la connaissance de Samba et sa famille.

    Une cuisine

Des habitants...!?!
Gaëtan, notre "play boy" qui court après les canards !

Christian, Capitaine de Goyave, à la corvée d’eau aidé par les gamins du village et encouragé par les spectateurs inactifs et nombreux !!!

Samba est fier de nous montrer ses lignes aux centaines d’hameçons : le palangre. 

Ici, le roseau prolifère. Il est donc utilisé pour les charpentes ainsi que les meubles.

Comme dans chaque village, le gouvernement a construit un puits et en assume les réparations éventuelles.

Ces puits sont payés avec les impôts, proportionnels à la taille de la maison familiale.

Note : Puits, transport, écoles,… Nous constaterons, tout au long de ce voyage que l’État gambien fait beaucoup plus pour sa population que l’État sénégalais.

A quel prix ?

Nous ne resterons pas suffisamment longtemps pour juger du climat politique et des pressions éventuelles que subit cette population.

A l’entrée de la case, une photo du maître des lieux avec un numéro en gros plan.
Le numéro 0202 est le numéro de la maison de Samba, attribué par le gouvernement.

L’eau du puits est limpide et parfaitement potable. Elle n’est utilisée que pour la cuisine et pour boire.  Tout le reste se fait avec l’eau du fleuve.

Nous saluons les femmes assises devant les maisons.

Avec de la laine de couleur vive, elles brodent assez grossièrement de légers tissus blancs qu’elles tentent de nous vendre.
Elles nous proposent des œufs. Certaines réclament des tee-shirts à notre amie Maryse.
Une femme montre ma bague avec insistance. Elle cesse de me faire des signes lorsqu’elle comprend qu’il s’agit de mon alliance.

A part Samba qui parle très bien français, aucun ne nous comprend. La population de ce village est peule. Ils parlent le pular.

Mais les enfants apprennent vite : « Toubab…tu donnes bonbons… Tu donnes argent… »

Mais tous sont très sympathiques et nous les trouverons bientôt adorables comparés à ce qui nous attend.

Quant à la jeune épouse de Samba, elle utilisera son mari pour faire ses multiples demandes.

Anecdote : Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !

Lors de notre première visite à Kassang, l’épouse de Samba nous montre des œufs. Maryse et moi comprenons qu’elle veut nous les vendre.

Ayant fait le plein à Elinkine, nous lui expliquons, par l’intermédiaire de Samba, que nous les lui achèterons lors de notre prochain passage.

Dans les villes que nous traverserons plus tard, nous n’achèterons pas d’œufs afin de tenir notre promesse.
De retour à Kassang, nous apprenons que cette charmante femme souhaitait simplement que nous lui achetions ses œufs… et les lui donnions (!?!)

Si les habitants de Kassang sont peu nombreux, il y a souvent du monde sur sa petite plage.

Les troupeaux de moutons viennent s’abreuver dans l’eau du fleuve. Les maçons viennent y faire le plein d’eau.

De ce camion sortiront des dizaines de bidons jaunes que de jeunes enfants, probablement payés pour ce travail, rempliront de l’eau de la rivière.

Nous quittons Kassang et le sympathique Samba.
Prochaine escale : Georgetown . . .

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