Tendaba Camp – Village de Kwinella

Rémy choisit aujourd’hui la tranquillité de notre voilier. Tranquillité toute relative car le mouillage s’avèrera très agité et sans sa présence à bord, notre 15 tonnes aurait pu témoigner un excès de zèle au beau Goyave.

De mon côté, j’embarque sur le zodiac de Goyave pour visiter les lieux.

Nous débarquons devant Tendaba Camp, préférant la plage au ponton agité par les vagues.

Choix que Christian et Gaëtan auront tôt fait de regretter.

À Kwinella, deux mondes se côtoient.

Le camp, séparé du village par une porte très sérieusement gardée, est très beau.

 

 

 

Les amoureux de la chasse, notamment au phacochère, peuvent venir ici exercer leur passion.

De l’autre côté de la porte, nous découvrons le petit village de Kwinella.

 
                 (photos Goyave)

 

Aussitôt les petits se disputent nos mains et ne les quitteront plus.

   

 

Nous nous arrêtons pour saluer ces femmes assises sur un banc.

 
L’une d’elles met énergiquement son bébé dans les bras de Maryse et, avec un geste de rejet, lui dit de le garder.

Comme toutes les villes visitées sur les rives de ce fleuve, à part le joli petit village de Kassang, nous ne trouvons que ciment et tôles rouillées.

 

 

 

  Épicerie

 

 

 


   Séchage du poisson.

Le seul bâtiment en état est la mosquée.



                

Au bout de cette piste, un autre quartier de Kwinella où l’on aperçoit d’autres tôles rouillées.

Pour retrouver nos voiliers, nous repassons la porte du Tendaba Camp.

Les enfants toujours accrochés à nos mains sont gentiment mais fermement refoulés.

Nous entrons dans l’autre monde !

Nous retrouvons l’annexe sur la plage, où nous l’avions laissée.

Mais l’eau n’est plus.

À sa place, plusieurs mètres de vase épaisse et profonde.

Mais Christian est un homme galant et Maryse et moi garderons les pieds propres sur le ponton.
 

 

Beurk !

La soirée et la nuit seront difficiles. Nous n’avons plus l’habitude de l’inconfort d’un mouillage où les voiliers sont ainsi secoués par la houle.

Nous sommes le jeudi 8 mai.

Nous poursuivons notre descente du fleuve qui, désormais, ne présente plus grand intérêt. Aussi avons-nous hâte de retrouver le mouillage d’Oyster Creek.

Mais surtout, de nous y reposer d’un retour difficile.

Car, chaque matin, l’heure du réveil avance.

En effet, si nous voulons avancer, il nous faut absolument partir avec la marée.
Or la renverse a lieu de plus en plus tôt.


Depuis quelques jours les lever matinaux sont donc…de plus en plus matinaux.

Et cette fois, quand je dis matinal, ce n’est pas un vain mot.

« Nous avançons vers le futur » nous explique Rémy.

Ah bon ? Comment ça ?

« C’est simple…

Plus les jours avancent, plus la marée est haute tard. Nous devrions donc pouvoir partir chaque jour plus tard.

Hélas, nous descendons.
Or, plus nous descendons le fleuve, plus la marée arrive tôt.

Nous devons donc partir  chaque jour plus tôt que la veille.

Bon, je n’ai pas tout compris, si ce n’est qu’en effet nous nous levons de plus en plus tôt.

7 heures… 6 heures 30… et aujourd’hui : 5 heures 45

 

C'est trèèès tôt ! . . . Beaucoup trop tôt !

Chéri… quand est-ce qu’on arrive ?… !!!

Midi – Le courant est contraire.

Nous jetons de nouveau l’ancre qui, elle aussi, se souviendra de la Gambie pour avoir subi une foultitude d’immersions.

"Re-départ" : 14 heures, avec la renverse.

Mais le vent est contre et cette allure « au près » ne convient pas du tout à notre bunker.

Plusieurs tentatives de grand voile, génois ou trinquette n’y changeront rien.

Nous nous traînons !

Le pilote automatique ne parvient même plus à tenir le cap.

Et le Cap "fait la gueule" !!!

               

Pendant ce temps, nos amis sur Goyave naviguent sans subir toute la journée le bruit infernal du moteur, toutes voiles déployées, avançant à près de 10 nœuds.

Grrrr !!!

Nous atteignons James Island peu avant la nuit alors que nos amis ont eu le temps de visiter l’île.

              

James Island

Nous ne pouvons quitter la Gambie sans visiter ce fort en ruine.

Aussi laisserons-nous partir nos amis devant, le lendemain, pour cette dernière journée de navigation vers Banjul qui pour eux se passera au mieux.

Il n’y a donc pas de justice dans ce bas monde ?…!

Pour nous, au programme :

Lever tôt - Pour pas changer ! - et - « Visite express » de l’île.


                (photo Maryse)

 

 


Ce fort en ruine est inscrit depuis 2003 au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
 
Si l’on en croit le guide « dans ce fort furent entassés les esclaves en partance pour l’Amérique. Construit en 1651, plusieurs fois détruit puis reconstruit, il passa de main en main entre français et anglais qui se le disputèrent sauvagement jusqu’à l’abolition de l’esclavage.»

Sur un guide anglophone, nous lisons qu’il fut donc la principale base militaire des anglais.
Les français occupant le village sur la rive, juste en face : Albreda, près de Juffureh qui fut rendue célèbre par le best-seller « Roots (Racines )» de Alex Halley.

Bon ! Vous avez vu les pierres ?… Alors en route !

Il est à peine 9 heures - La visite est terminée.

Nous repartons avec le courant, mais toujours le vent plein face, la houle en plus, pour une dernière journée de navigation sur le fleuve Gambie.


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