AGADIR


18 octobre 2006

Nous faisons 2 entrées dans ce port où des centaines de chalutiers plus rouillés les uns que les autres, mais toujours «actifs», sont soigneusement parqués.

Pourquoi 2 entrées?

Parce que, n'apercevant de loin que quelques tristes bateaux amarrés à un ponton pourri, nous pensons nous être trompés. Nous faisons demi-tour afin de contourner la digue et trouver le port de plaisance...lorsque l'on nous fait signe que C'EST le port de plaisance!!!

Et là, le cauchemar.

Non seulement les pontons tombent en ruine et l'eau est immonde, mais l'odeur de poisson pourri est pestilentielle.

Les alentours du port sont glauques. La puanteur toujours fidèle au poste. Et il n'y a RIEN à moins d'1 kilomètre.

Oh, pardon.
Il y a un superbe restaurant juste à l'entrée du port. «Restaurant du Yacht Club, il s'appelle!»...

Mais Quel Yacht Club?

Mohamed nous rassure. Il y a des douches. Et Dieu sait combien nous en avons besoin. Mais comme nous sommes en période de Ramadan : «Tranquille! Ici c'est calme. Vous passez une bonne nuit. Y-a le temps demain.».

Bon, on les comprend, ils n'ont rien mangé depuis 4 heures ce matin.

Allez - Dodo! Demain il fera jour!

... Le lendemain.

   Quelque peu reposés malgré notre voisin marocain dînant sur fond de musique arabe, la radio à fond tard dans la nuit, et des martèlements sur les chalutiers dès 6h 30 du matin, nous allons, la serviette sur l'épaule, demander l'électricité, le prix du port et nous doucher.

   «Le courant?... y-a pas de courant... les fils y sont pas assez longs... Je vois que Madame est pas contente (me regardant MOI de son oeil torve alors que, Rémy ET moi, exprimions à quel point nous étions embêtés par cette fâcheuse et surprenante nouvelle)... mais on peut rien faire Madame... le port il est comme ça... les travaux y sont là (nous montrant un tas d'échafaudage et de carcasses de barques dans la cours)...Le prix?... c'est 100 dirhams (10 euros quelque soit la longueur)... c'est le prix... oui sans courant, mais y-a de l'eau si vous voulez... Vous voulez pas?... ben y-a de l'eau si vous voulez... Des douches?...oui bien sûr y-a des douches ... par ici Monsieur Madame...»

Précisions qu'à un prix modeste, nous nous serions contentés du minimum. Mais à 10 euros l'emplacement, au Maroc, il ne faut pas exagérer,... et nous n'avions pas encore tout vu!

C'est alors que le cauchemar continue.

Je craque, je pleure et je crie :
     «Vous dites que Madame est pas contente? Non, Madame est pas contente. Pas contente du tout. C'est dégueulasse! Immonde! On peut même pas poser la serviette sans la salir dans les 3 secondes...»

Et Rémy enchainant à ces 2 hurluberlus affalés dans leur fauteuil :

   «Et là, c'est pas le port, c'est VOUS!!!»

Mes insultes et mes larmes ont coulé jusqu'au retour «chez nous» et bien après encore, malgré mes deux amours ne sachant que faire et que dire pour me calmer. Et si n'était l'arrivée imminente de mes amies, nous serions partis aussitôt pour les Canaries.

Nous avons pris une petite douche tiédasse à froide et fait les lessives urgentes à la main.

J'ai eu le plaisir, Mesdames, Messieurs, de vous présenter ce que l'on nomme à ce jour
(une nouvelle marina avec appartements grand luxe étant en construction):

le «Port de Plaisance d'Agadir».

Un bon conseil, si ce n'est pour vous mettre à l'abri d'une hypothétique tempête:

N'y mettez pas les pieds!


La ville d'AGADIR

En ce qui concerne le centre ville à moins de 2 km du port, R.A.S.!

     Une ville pour touristes, avec des boutiques pour touristes, des bars, des restaurants (Mac'Do et Cie), des hôtels, des salons de thé et autre commerce pour touristes.
Au premier abord, rien dans cette ville ne donne envie d'y passer quelques semaines comme nous l'escomptions.
     Mais nous n'avons vu que le centre ville, ne sommes pas au mieux de notre forme et le temps nous fera peut-être changer d'avis. D'autre part, nous ne sommes pas à Agadir pour visiter l'agglomération elle-même mais pour visiter le sud du pays.

Par contre, les gens (hormis cet e.....é - au choix - du port!) sont excessivement gentils comme partout au Maroc.

...Nous sommes à Agadir depuis 2 jours et avons déjà sympathisé avec Robert dont la famille vit en Alsace et Driss, un jeune commerçant tenant une petite boutique au marché.

Driss nous explique la signification de certains bijoux comme la fameuse main de Fatima, soeur de Mohamed (le prophète), la spirale de vie dessinée sur pendentif en forme de grosse larme, qui du centre monte vers l'éternité, la croix du Sud représentant l'étoile permettant de se repérer dans le désert.
Dimanche, il s'absente pour quelques jours. Il fera plusieurs centaines de kilomètres pour rentrer chez lui, comme la plupart d'entre eux qui fermeront boutique. La fin du Ramadan se fêtant en famille, autant de jours que la bourse le permettra.

     Ce mois du Ramadan est le 7ème mois du calendrier de l'Hégire, il commence à la lune montante et se termine à la fin de la nouvelle lune. Durant ces 28 ou 29 jours, il est interdit de manger et boire du lever au coucher du soleil.

Avant de partir, Driss veut déjà nous emmener manger à la «casa». Mais nous ne pouvons accepter cette gentille invitation, car aujourd'hui est un jour spécial.

Aujourd'hui, nous sommes le 20 octobre.
MES COPINES ARRIVENT...

et elles ne sont pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier de «tristes» !

Que la rigolade commence!!!

Nous nous retrouvons par hasard dans un petit supermarché et allons, sans perdre de temps, arroser les retrouvailles!

     De gauche à droite, je vous présente Domi, Josi et Patou. Celui qui dort au milieu je vous en parlerai lorsqu'il se réveillera!!!

Comme on dit ici:

«Bienvinues les filles»!

     Allégées de leurs dizaines de kilos de livres, cadeaux (et elles m'ont gâtée) et autres produits français, qu'elles ont eu la gentillesse de nous «livrer à domicile», nous les emmenons sans tarder chez Robert.

Celui-ci tout heureux de nous voir revenir avec cette «ribambelle» et apprenant que l'une d'elles est alsacienne, sort une bouteille d'eau de vie du pays, cachée derrière un rideau et un bon thé à la menthe.

Il ne sait pas encore que nous allons dévaster sa boutique et mettre une ambiance dont il se souviendra.

Nous passerons quelques heures dans ce palais des merveilles, telles des abeilles dans une ruche, marchandant à n'en plus finir pour mon plus grand plaisir, tandis que nos deux «mâles», déjà las, attendent paisiblement dans un coin.

... Puis une petite marche le long de la plage confirme notre première impression. Nous ne sommes pas au Maroc.

Allez les filles, c'est l'heure de l'apéro!

"Tiens donc!   Il s'est réveillé lui !"

Je vous présente «La grenouille qui veut devenir aussi grosse que le boeuf!!!».

C'est Philippe, venu soutenir Rémy qui n'aurait pas tenu le coup, seul, face à cette équipe déchainée.

Au coeur de son Harem, Philippe se verra appeler «les filles» toute la semaine, sans jamais s'offenser. Nous l'accepterons donc dans notre clan. Et puis... il nous faut bien un 2ème chauffeur !!!

Les présentations étant faites, nous pouvons aller visiter les alentours. . .

. . .

Notre visite du Maroc n'est pas terminée,
mais cette semaine, hélas, touche à sa fin.

Nous passons cette dernière journée à remplir les sacs de documents et autres à renvoyer en France (histoire de lester un peu plus mes copines déjà bien chargées!) et aux derniers achats.

Puis c'est le temps des adieux. Les bons moments sont toujours trop courts.

Salut les filles. Merci pour tout et surtout : Ne m'oubliez pas!


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