Médina d'Agadir

Tandis que nous retrouvions notre port infâme où un gros rat eut la bonté de nous accueillir sur le ponton dès notre retour, nos «amis touristes» se vautraient égoïstement dans la propreté et le luxe!

Bon d'accord les filles, j'exagère.

J'avoue que nous avons, nous aussi, bien profité du luxe de vos salles de bain aux bonnes douches chaudes et bien propres!!!


La médina artisanale,
située dans la périphérie d'Agadir, est purement et simplement splendide.

La vieille ville ayant été détruite lors du tremblement de terre de 1960 faisant 15000 morts, un architecte italien, Coco Polizzi, né au Maroc, décida de reconstruire une médina.
Ne se basant aucunement sur l'ancienne ville, son but était (et est toujours puisque celle-ci n'est pas tout à fait terminée) de revaloriser l'artisanat marocain.

Tout artisan désirant ouvrir sa boutique dans cette médina, moyennant un loyer modeste, doit employer des apprentis afin d'assurer la pérennité de leur art.

Ce site permet donc d'admirer le travail et les matériaux utilisés, tant dans la construction que dans la confection de vêtements, chaussures, ceintures et autres objets marocains, de poser des questions sans que quiconque vous saute dessus vous proposant qui ses foulards, qui ses babouches.

Il est possible d'acheter à des prix tout à fait corrects, mais sans marchandage. Habituellement, les artisans travaillent devant les visiteurs. Hélas, aujourd'hui 24 octobre, c'est la fin du Ramadan et tous sont partis faire la fête.

Questionnant notre guide aussi sympathique que cultivé, nous apprendrons nombre de choses intéressantes comme:

    . La signification de «Agadir» : le grenier.
    . Le véritable nom du peuple berbère: «Imazrin» (libre et fier).
    . La signification de «moucharabié» -«much Arabie»- textuellement : Pas Arabe, et pour cause son origine est turque.

Je tiens aussi à faire une rectification. Quand, en Tunisie, vous montrant des photos de tentes aperçues dans la montagne, je parlais de camps berbères. Ce sont en fait les tentes des bédouins qui, eux, sont nomades.

*

Des photos réduites ne sauraient suffire à la visite de cette oeuvre d'art. Nous vous proposons donc de vous rendre directement dans la galerie photo où nous avons sélectionné les plus beaux clichés pris par mes amies et moi-même.


Petites précisions sur les photos que vous allez voir :

    . Les décors gris-vert sur les façades sont faits avec de l'ardoise.

    . La porte vitrée : le vitrail est composé de petits morceaux de verre de couleur, assemblés entre 2 vitres transparentes.

    . Les tables sont décorées de petits cailloux de couleur, sur lesquels sera posée une plaque de verre.

    . Le chêne des portes provient de «notre» dernière tempête (1999).

    . Les appliques ou abats-jours sont en peau de chèvre teintée naturellement.

    . Les ceintures sont en cuir épais. Les noires sont en cuir de vache, les décorations marron, plus fines, en peau de chèvre.

    L'huile de table est utilisée pour foncer les cuirs clairs, mais aussi pour l'entretien de celles-ci.

    . Sacs en cuir, en fin de galerie : Le plus petit est une outre pour transporter l'eau mais sert aussi pour conserver les dattes.

L'autre est le sac dans lequel sera transportée la dot de la mariée, à dos de dromadaire (lui seul constitue déjà une richesse).

Ces sacs sont en cuir teinté avec des poudres naturelles (curry, safran,...).


D'avance, merci à mes amies pour leurs superbes photos et comme disent les marchands des souk :

«Entrez M'sieurs-Dames. Ci gratuit! Jiste pour li plaisir di z'yeux !»


cliquez sur la photo

. . . Magnifique n'est-ce pas ?

Hélas, la navette nous attend. Un dernier petit tour afin de profiter de la gentillesse de ces jeunes apprentis tenant toutes ces boutiques.

Après avoir récupéré, non sans mal, notre «mâle» conquis par le machisme du pays...
(Rémy, ayant préféré la piscine de l'hôtel de nos amis au bruit des souks et à nos incessants marchandages et ignorant combien il le regretterait, lui manquerait-il déjà ?!)

...nous attendons notre mamie, qui traine encore!

Séduits par ce cadre paisible et par le menu que nous n'avons pas manqué de «zieuter» au passage, nous décidons de revenir ce soir pour savourer une pastilla et un bon couscous.

Ce fut ce que l'on peut appeler une délicieuse soirée !

Après cette bonne remise en forme, nous voici prêts pour la visite de

Essaouira

Hier il faisait beau, demain il fera très beau. Mais aujourd'hui, c'est par une matinée pluvieuse et froide que nous prenons la route côtière.

Paysage de steppe africaine, de grandes bananeraies, des oueds à sec et des arganiers de toute part. Cette route est magnifique.

Nous traversons une fois encore ces petits villages typiques, avec ces gens qui marchent ou attendent un taxi, alors qu'aucune habitation n'est en vue. Avec ces hommes assis contre un arbre ou sur une pierre et ces jeunes garçons jouant avec des cailloux, tandis que femmes et fillettes portent de gros bidons d'eau ou de grands sacs de courses.

Sel gemme

A peine sommes-nous de nouveau sur la route qu'une pluie torrentielle s'abat sur nous.

Les sols arides il y a encore quelques minutes sont soudain inondés. Les arbres semblent être plantés dans un lac. L'eau coule partout sur les routes, dans la vallée et les oueds redeviennent des rivières au courant puissant...

C'est impressionnant!

Cette pluie va certes gâcher notre deuxième et dernière journée de visite mais nous permet aussi d'être témoins d'un phénomène que nous n'aurions pu croire sans le voir.

C'est bien sûr le moment que choisi notre 4x4 pour nous faire des misères. Un bruit bizarre et des vibrations se font entendre. Le pont arrière est bloqué.
Nous profitons d'un garage pour nous abriter et y regarder de plus près alors que l'eau ravine sur les routes.

... Nos «Hommes» s'étant occupé de tout, nous pouvons repartir... si nous ne nous noyons pas dans «le lac» qu'est devenu le parking de la station!

Nous arrivons à

Essaouira, le Saint Malo du Maroc paraît-il ?!

         La pluie ne cesse de tomber.

Le parking ?!

«l'Homme qui n'a jamais froid!!!»


C'est transies de froid que nous commençons notre visite de la ville.

Décevant !  

Nous nous attendions à une jolie ville mais les murs sont délabrés, seules les boutiques parviennent à lui donner un peu de charme. L'une de mes amies, venue il y a quelques années, constate qu'en effet, cette ville a bien changé.

De plus les commerçants sont à peine aimables. Où sont passées la chaleur et la joie si touchantes et si caractéristiques des marocains ?

Il pleut toujours et nous avons vraiment trop froid. La visite est écourtée. Nous allons nous réchauffer avec un thé ressemblant d'avantage à une tisane à la menthe, avant de repartir.

   Petite visite du port où nous pensions faire escale avant Agadir.

Et bien, nous sommes encore mieux à Agadir, c'est vous dire!
Et ici, les voiliers, amarrés aux chalutiers, dansent la polka!

Nous rentrons en traversant les mêmes villages que ce matin, pourtant tout est si différent. Un vrai cataclysme.

Les routes sont couvertes d'une épaisseur incroyable de boue et de pierres. Dans certains villages, les habitants, dehors avec pelles et balais, tentent de parer au plus urgent. A de multiples endroits sur les bas côtés, la route s'effondre.

Les oueds secs ce matin, sont devenus en moins d'une heure des torrents de boue et de pierres, d'où jaillissent de véritables geysers menaçants pour les routes qui les traversent.


Les villageois s'organisent, improvisant à l'aide de pierres des déviations du côté le plus stable.

Dans quelques heures cette route sera impraticable.


(Accueil du site) 
Retour à Agadir