Anti Atlas

Nous allons cette fois à Tata, vers l'ouest par la route de Taznakht.

Tata se situant dans l'Anti Atlas.

Toujours sous la grisaille, nous parcourons des kilomètres de montagnes et plateaux rocailleux.

Chaque tâche verte annonce la présence d'un village.

Spécialité de Allougoum

Puis la rocaille reprend son droit durant une centaine de kilomètres encore.

Nous foulons désormais le sol des arganiers.

Les femmes portent ici un voile à pompons de laine multicolores

Ensuite le paysage change. Le vent balaie jusqu'ici le sable du désert et quelques dunes surgissent à l'horizon.

Avalant les kilomètres, nous approchons de Tissinit. Soudain au loin, nous apercevons un canyon.

Nous garons la voiture et allons voir de plus près. Notre curiosité sera largement récompensée.
Cet immense canyon protège des regards indiscrets comme le nôtre une oasis superbe.

Une famille vit au bord de cet oued, au risque de voir sa maison détruite par la prochaine inondation.

Les dattes sèchent sur le toit.

Des hommes se promènent à dos d'âne ou à cheval en haut du canyon. Rémy chante «Il était une fois dans l'ouest»...

Trop beau pour être vrai!... Etait-ce un mirage?

Tata n'est plus très loin. Des campements sont installés au pied des dunes de terre et les dromadaires broutent librement au bord de la route.

Après plus de 300 km de cette route désertique nous arrivons, toujours de nuit
(à savoir qu'au Maroc, il fait nuit dès 17h30)
à
Tata

Tata est une de ces villes nouvelles dont l'avenue principale est très large et les façades des maisons roses et blanches. Mais les vieux quartiers sont toujours là, cachés derrière, avec cette vie typiquement marocaine où chacun fait des affaires ou refait le monde devant un thé alors que la nuit est tombée depuis bien longtemps.

Ici les femmes portent de grandes jupes à 2 volants de couleur souvent unie mais chatoyante.

Anecdote L'hospitalité marocaine fait encore ses preuves :
Le seul hôtels du centre ville est complet. L'autre n'est pas pour notre bourse. Nous nous écartons un peu et trouvons un petit hôtel sans prétention.

L'hôtel ASMAE. Complet également.

Mais nous n'aurons pas le temps d'envisager de faire encore une soixantaine de kilomètres vers la prochaine ville.
Le propriétaire et sa femme nous proposent LEUR chambre, précisant que s'il n'y avait eu cette solution ils nous auraient emmenés dans leur maison.
Pour nous faire patienter, il tient à nous offrir un thé, trouve normal de nous faire un prix pour la chambre et quelques minutes plus tard, cette chambre où dorment habituellement sa femme, son petit garçon et lui-même est prête.

Rémy, très enrhumé, bienheureux de pouvoir enfin se vautrer sur un bon lit moelleux.

Nous sommes reçus avec une gentillesse, une délicatesse et une discrétion incroyables par ce MONSIEUR digne de tenir un établissement de luxe.

Nous entamons notre dernier jour de visite et enfin il fait beau. Point de grisaille. Une lumière magnifique éclaire notre route vers Guelmim.

Le sable recouvre le pied des montagnes.

Les dromadaires s'approchent curieux. La présence de nombreux campements militaires rappelle que la frontière algérienne est proche.

De plus en plus de camps nomades et leurs grands troupeaux de chèvres.

Nous "sautons" sur un rare coin d'ombre dans ce paysage de plus en plus désertique. Mais les mouches viendront à bout de notre patience et la pause collation sera écourtée.

Après 200 km au coeur de ces grands plateaux arides, traversant les villes de Akka, Bou Izakarn et quelques rares villages, toujours sous la surveillance des militaires, la végétation se fait un peu plus dense.

Les oasis réapparaissent à l'approche des montagnes puis de nouveau un désert de rocaille et quelques canyons. Toujours les campements de nomades et les chèvres à l'affût de rarissimes buissons.

Guelmim, toujours dans l'Anti Atlas,
marque pour nous la fin du désert.

Si le temps nous le permettait, nous descendrions vers Tan-Tan aux portes du désert (à 125 km). Mais nous devons rentrer.

Traversant Guelmim, nous réalisons que nous sommes de nouveau sur les sentiers touristiques.

Anecdote :
«2 mecs» en mobylette viennent à notre hauteur et nous crient:
                        «C'est pas la route... c'est pas la route!».
Ils veulent absolument nous envoyer à Tata, alors que cherchons la route de Sidi Ifni. Impossible de traverser cette ville sans les retrouver à chaque carrefour, chaque feu.
Ayant perdu l'habitude de ces «pots de colle» voulant à tout prix gérer votre itinéraire ou votre emploi du temps, un gros mot arabe jaillit de la voiture et nous sommes enfin débarrassés!

Prenant la route côtière afin de visiter les villages de pêcheurs (si la nuit ne nous prend pas de court), nous remontons vers Sidi Ifni.

Changement radical du paysage.

La rocaille est toujours là mais envahie de buissons et de cactus aux figues de barbarie bien rouges. La lumière de cette journée ensoleillée illumine ce paysage verdoyant, comparé à celui que nous venons de quitter.

Puis nous traversons une zone où la terre est rouge et crevassée.

Sidi Ifni

A Sidi Ifni, terminé les maisons couleur de terre. Les façades sont blanches, les portes et fenêtres bleues. Mais les gens ne sont pas aimables. Ils sont même plutôt bizarres, se sauvant alors que nous cherchons une station service.

Curieux!

Notre chauffeur ne regarde plus la route. La tête toujours tournée vers la gauche... Il regarde la mer.

Ah! Comme ça lui manquait. Ça faisait si longtemps ?!

Le long de la côte, de misérables petites cabanes de pierres ou de pisé sont habitées.

A noter :
Partout dans ce pays, ce qui semble une ruine abandonnée est en fait habitée.

Si cela nous choque au premier abord, on réalise vite que la plupart des habitants de ce pays possède au moins un toit.
De même il ne vient à personne l'idée de chasser un mendiant d'un porche ou d'un trottoir sur lequel il s'est endormi.
Beaucoup de vieillards, ayant travaillé toute leur vie sans avoir pensé à leur retraite et donc sans être déclarés, vivent de mendicité. Tous leur donne l'obole et épiciers, boulangers, restaurateurs leur tendent un petit quelque chose à manger.

Comment alors ne pas avoir honte de ce que nous «faisons» de nos SDF
dans nos pays «civilisés»?

Villages de pêcheurs le long de la côte, à la sortie de Sidi Ifni.

Tiznit

Jusqu'à Tiznit, de village en village, des étendues de cailloux. Puis nous quittons la route pour prendre la piste vers la région de Massa (voir page visite Alentours d'Agadir).

A l'écart de tout, nous croisons encore des gens charmants. Sidi Ifni était donc bien une exception!

Parmi ces petites routes de terre et ces murets, nous sommes perdus.

Les gens assis devant chez eux ou grimpés sur leur âne, nous indiquent alors la route à suivre.

Anecdote :
Il fait nuit. Nous arrêtons un homme errant dans ce village avec sa petite fille afin de savoir si nous pouvons continuer. Celui-ci nous prévient qu'il vaut mieux faire demi tour. Après la piste n'est pas bonne.
Et d'ajouter alors que je souris à sa jolie petite fille et lui caresse la main
:
   «Sinon si vous voulez, vous pouvez venir boire un thé à la maison, là juste derrière!»

Après plus d'une heure de piste dans ce qui ressemble au maquis, nous devrons donc rebrousser chemin et rentrer sur Agadir.
Il est 18 heures. Il fait nuit noire.

Les jeunes rentrent de l'école, en vélo ou à pied, faisant des kilomètres pour regagner leur village. Nous devons faire attention. Aucun n'a de lumière et tous sont sur la route, même lorsque les trottoirs sont immenses.

C'est la mode au Maroc. Dans les grandes villes comme dans les campagnes, on marche sur la route. On discute. On prend son temps...

FIN... Hélas!!!


(Accueil du site) 
Retour à Agadir. . .