Le Sud Tunisien

(avril 2006)

Passant obligatoirement par Kairouan, la visite de sa grande Mosquée s'impose. . .
Et bien, nous ne la visiterons pas. Les amis avec lesquels nous voyageons refusant, à raison, l'arnaque qu'on nous impose déjà.
Un tarif unique pour visiter TOUS les monuments et musées divers de la ville.
Nous nous contenterons donc de la Mosquée vue de l'extérieur.
Après une longue ballade dans les petites rues de la ville, une pause déjeuner s'impose déjà.
Gavés de Tajine, de thon et d'un gâteau "maison", nous allons admirer les ruines romaines de Sbeïtla.
Arc de triomphe de Dioclétien.
Baignoire des thermes aux mosaïques très bien conservées.
Le Forum et ses 3 Temples :
Le Théâtre :
2 déesses devant les Thermes !?!
Les Grands Thermes dont le sol constitué de mosaïques est magnifique.
Nous poursuivons notre descente vers l'ouest, traversant des paysages superbes. La montagne ressemble à des dunes noires, sculptées par le vent.
Après l'attaque infructueuse de ce convoi !!! . . . Une première halte où m'attend une surprise,
Nous nous dirigeons vers la frontière algérienne où se trouve Midès, le "Far West" tunisien,
et sa célèbre et splendide oasis:
Et comme les tunisiens aiment vous dire : Où aller - Où vous placer - Que faire - Quoi voir, ...
... nous y allons... A l'endroit indiqué, il y avait même une marque noire au sol. Ce n'était pas pour s'entraîner au lancé de poids mais bien pour prendre la photo ! ... Sauf que de l'endroit indiqué, on ne voyait rien ou pas grand chose!

Par contre en face, la vue sur les gorges est à vous couper le souffle :
"Ah, non! Là, ce sont mes 2 amours !"
Lorsque, hypnotisés, nous parvenons à quitter ce site, c'est pour découvrir Tamerza. Ce vieux village abandonné ressemble à un grand château de sable.
Ces anciennes maisons faites de pierre et de torchis ne pouvaient résister à plus de 8 jours de pluies diluviennes. En 1969, l'oued est monté durant 3 semaines. De telles inondations ont été fatales à ce village et ont même fait quelques victimes.
Les habitants vivent maintenant dans le nouveau village (à droite) au cœur d'une immense palmeraie appartenant à quelques riches propriétaires dont ils dépendent totalement.
Seuls subsistent, au cœur de ces ruines, la Mosquée où se rendent toujours les villageois et le Marabout (dernière demeure de ce que les tunisiens nomment les "bienfaiteurs", sages pratiquant le jeûne et la méditation).
A Tamerza, on peut admirer la "petite cascade" :
Et la "grande cascade" :
Celle-ci est la plus importante de la région.
Mais Rémy et moi sommes un peu déçus par l'affluence. Boutiques et touristes envahissent ce site qu'il y a 15 ans, nous avions connu inexploité et offrant donc plus de charme.
Ceci dit, nous faisons comme les autres, …
… Il est pas beau mon bédouin ?
Sur la route de Tamerza à Chebika, la vue sur le désert devient prenante. La route escarpée des canyons se faufile entre les montagnes. On se croirait en plein western.
… mais où est donc passé mon cheval ?
Chebika est une petite oasis dans une gorge encaissée. Aucun touriste en vue et dernière opportunité de déjeuner à l'ombre avant le désert - Eau courante pour la vaisselle.
Tozeur, dernière ville avant le Chott.
L'architecture de cette ville est superbe avec ces façades plaquées de petites briques ocre faites de sable et d'argile.
Et comme dans chaque ville, la mule et sa carriole sont prioritaires!
Allez, en route pour le désert avec la traversée du Chott El Djerid.
Une centaine de kilomètres de cette dépression salée. L'eau ruisselle de chaque côté de la route, offrant des nuances de bleu et de rose nacrés dont aucune photo ne peut révéler la beauté.
Les effets combinés du soleil, du sel et de l'œil favorisent les mirages. On peut voir au loin une oasis ou encore la mer, un bateau sur la ligne d'horizon…
Arrêt "pipi" obligatoire, ...
... ne serait-ce que pour vérifier si l'état de propreté est le même qu'ailleurs. Ni mieux, ... ni pire (c'est impossible)!

Traversée de l'oasis de Kebili avant d'atteindre Douz, carrefour entre oasis et désert.
Douz : Une légende (vraie ?) raconte que le nom de ce village viendrait du 12ème bataillon français arrivé ici à la fin du siècle dernier. Les habitants s'appellent d'ailleurs les M'Razigiens (et non les Douziens), de la tribu nomade des M'Razigs.

Et là, la ballade à dos de dromadaire s'impose. On n'a quand même pas fait toute cette route pour rien!!!

Bon, vous avez raison, on ne sait pas qui est qui (on n'a pas fait exprès, c'est promis !).
Mais ayant subi un bon vent de sable, le chèche et les lunettes étaient indispensables.
Vous avez donc, à gauche, la maman, à droite, sa fille !

A chacun sa bête, aux dimensions proportionnelles à celles du "cavalier".
A Rémy le bon mâle costaud et bien c..…u !
A moi son petit de 5ans, mignon et docile comme un agneau, attaché à son père.
Candice a droit à son indépendance sur un joli mâle adulte de taille moyenne.

Les femelles, préservées pour la reproduction (la gestation durant 12 mois), ne prennent pas part à ces excursions.

Mais c'est quand même ainsi qu'on les préfère :

Nous quittons le désert, direction l'est et entrons en pays Berbère.

Tamezret, village berbère :
Ce paysage s'offre à nous avec une telle majesté que l'on oublierait presque combien il doit être difficile de vivre dans une région si aride pour ce peuple encore nomade pour une grande part.
Deuxième halte dans un vrai "faux" troglodyte,
Toujane :
"Kilim", tapis tissés par les femmes berbères.
Rémy nous fait découvrir Ksar Hallouf, non signalé dans le guide du "Roublard" (dixit Samir aux Kerkennah).
Splendide et astucieux.
Coucou, c'est nous !
Un Ksar est un village fortifié sur un sommet. Les maisons disposées en cercle, ouvertes sur une place centrale à l'accès unique, les habitants ne pouvaient craindre ainsi aucune invasion arabe.

Et voici les vrais troglodytes, et non ceux, tout neufs, vers lesquels tentent de vous conduire de nombreux guides, construits pour le plaisir des touristes et surtout des agents touristiques.

Anecdote : Nous sommes devant un de ces troglodytes pour touristes.
Un cheval magnifique mais rebelle et affolé ayant échappé à sa propriétaire, Rémy parvient à le calmer et à lui reprendre les rênes. La femme berbère, "locataire" des lieux, ayant retrouvé sa sérénité nous invite à entrer prendre un thé, nous offre un morceau de rhobstabun avec du miel… et nous demande enfin 2 dinars pour l'accueil et la visite probablement ?!!
. . . Elle était mieux dressée que son étalon !

A savoir : Dans ces absurdes faux troglodytes, les pièces sont bien meublées, les murs décorés de jolis objets inutiles (?!) et la maîtresse de maison ne fait que son travail en vous invitant ainsi, obéissant aux instigateurs de cette supercherie.

Tout filon est bon à exploiter !
Afin de mieux vous rendre compte, je vous propose quelques photos, mais, je vous rassure, elles ne sont pas de nous :

Revenons aux choses sérieuses.

Tout au long de cette route, nous avons pu observer une multitude de "trous" dans les montagnes (voir dans la galerie) devant lesquels, parfois, une femme secouait un tapis, rentrant précipitamment lors de notre passage.
Certains Berbères se sont vu offrir un logement. Délogés de leur troglodyte, ils devenaient plus facilement "contrôlables". Pourtant, nombre d'entre eux sont repartis vivre dans ces maisons qui s'accrochent à la colline et dont on ne discerne que les entrées.
En passant par Guermessa,
Nous arrivons à Douiret, village troglodyte déserté à l'aspect fantomatique et merveilleux.
On peut se promener dans les ruines qui offrent un très beau panorama sur la plaine et la montagne.
Dans les rues de ces villages, nous croisons régulièrement des femmes portant le magnifique costume berbère d'un rouge lumineux, de gros bijoux d'argent accrochés au chemisier. Ces femmes sont souvent très belles et j'aurais aimé les prendre en photo mais je n'ai pas osé, craignant les blesser.
En effet dans leur croyance, les prendre en photo leur volerait leur âme.
Voici donc tout ce que je puis vous proposer.
Notre voyage en pays berbère se termine par Médenine où se trouvent, en pleine ville, les "ghorfa", greniers où les berbères entreposaient leurs récoltes.
Sur cette dernière photo, voyez-vous un damier ? - Non ? - Pourtant ces messieurs jouent aux dames … sur le sable… avec des cailloux … et à une vitesse surprenante!
Hélas le temps passe trop vite. Nous devons entamer notre remontée et quitter ces paysages magnifiques.
Sur la route, pas un chat, mais des dromadaires et… des stations services ?!
Ce carburant provenant d'Algérie et de Libye, la vente semble autorisée puisque ces "stations" se succèdent à quelques centaines de mètres les unes des autres.
Sur la route en direction de Sfax, malgré de gigantesques oliveraies longeant la route et la richesse de cette région industrielle (raffineries et hydrocarbures), la population semble toujours très pauvre. La richesse étant probablement l'apanage d'une minorité d'entre eux.

Au fil de ce voyage, nous sommes frappés par la jeunesse de la population. Dans chaque ville, les jeunes sortant des écoles envahissent les rues. Les petits en blouse rose ou bleu, les collègiennes en bleu marine (aucune tenue imposée aux ados du sexe fort?!).
La relève est donc assurée !

Maintenant, nous vous emmenons aux îles Kerkennah.
Venez, la traversée en bac n'est pas longue . . .

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