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Halte à El Campello (près d'Alicante)

(août 2006)

Dimanche 6 août 2006 – 13h30 – Nous arrivons dans la baie d’El Campello.


Richard est sur la plage. Afin de jeter l’ancre au meilleur endroit, nous devons le repérer grâce à sa serviette orange.

Heu ! Petit problème Richard ! …Des serviettes oranges, il y en a plusieurs...
Ah ! En voilà une qui s’agite… Ce doit être lui ?!

A peine l’ancre a-t-elle touché le fond que notre ami, excellent nageur, se jette à l’eau bravant le ressac d’une houle bien formée, monte à bord, et se fait embaucher sans délai à descendre l’annexe.

Oh ça bouge !!!  Chatouillez Richard avec la souris, il adore ça !

Et oui Richard, avec de telles vagues… ça remue!

Richard nous assure que tout va se calmer d’ici quelques heures… Il n’en sera rien !!!

Nous renonçons à descendre le moteur hors-bord. Ça bouge tellement, celui-ci finirait au fond de l’eau. Les hommes estiment qu’il est plus prudent de rallier la plage à la rame. Richard nous aidera…

- Ça va pas, Richard ?

- Heu, si si ! … Bon, heueu... je repars à la nage... ...Je vous attendrai là bas, hein !!!

- ...?... Ben d’accord, on fait comme ça Richard ?!

… Nous sommes parvenus, nous ignorons comment, à descendre dans le zodiac, atteindre la plage et, avec l’aide de Richard ayant repris des couleurs, mettre les 2 pieds sur le sable…enfin sur les galets, sans nous étaler devant un public (restreint heureusement, la plage étant minuscule) éberlué de nous voir arrivés dans de telles conditions !

Certains navigateurs nomment l’annexe le «trempe-cul».
Voici une expression bien méritée !
Une chose est sûre, nous ne pourrons passer la nuit dans ce mouillage.

Mais tout d’abord, nous faisons la connaissance de cette famille adorable: Les jolies Clara et Ines et la non moins jolie Carmen qui nous reçoit avec une gentillesse égale à celle de son époux.
Les 2 copains sont très heureux de ces retrouvailles et n’en finissent pas de «blablater» !

Mais la nuit approche. Il nous faut trouver un endroit plus calme pour .

Les vagues sont plus grosses encore et se cassent inexorablement sur la plage. Il nous semble impossible de repartir à la rame contre la houle… Finalement, les «hommes» se jetteront à l’eau (au vrai sens du terme) et parviendrons à rejoindre notre voilier.

Ils se mettent en quête d’un endroit plus tranquille. Richard est aux anges d’être pour quelques temps le second à bord.

… Quelques heures et plusieurs tentatives de mouillage plus tard, ils optent pour le port d’El Campello où, par chance, il y a une place.

Info. Pratique : Dans ce port, les prix sont relativement accessibles et surtout les employés sont d’une gentillesse rare comparés aux autres ports espagnols.

Tout le monde retrouve le sourire. 
Moi surtout ! - Mais avec 2 gaillards comme eux, que peut-on craindre, n'est-ce pas ?

Nous pourrons apprécier une bonne douche au jet puissant et sans limite - Et oui ! La vie sur un bateau permet d’apprécier de petites choses bien ordinaires !

Après une bonne nuit au calme, un lessivage complet du bateau et quelques brassées de linge,

…Candice pourra de nouveau accaparer l’ordinateur de Richard,

... Et les deux «potes» pourront reprendre leurs activités !

Anecdote : Disposant de la voiture de nos amis, nous nous rendons dans un petit supermarché à l’extérieur du centre ville. Alors que nous cherchons en vain une pièce d’1 euro pour le chariot, un Monsieur nous tend une pièce, insistant pour que nous l’acceptions : «Si, si prenez ! Vous me la rendrez en payant à la caisse !»… ??!!
      Une telle gentillesse nous touche chaque fois.

…Ces 4 jours à El Campello ont été inoubliables.
Richard et Carmen nous ont permis de retrouver une ambiance familiale qui manque parfois au cours d’un tel voyage, et nous ont accueillis avec une immense générosité, mettant tout à notre disposition et ne sachant que faire pour notre bonheur.

Merci Richard. Merci Carmen. Merci les filles.
Vous aurez toujours une place dans notre cœur durant la suite de ce voyage et nous vous attendons quand et où vous le souhaiterez!

. . .


Mercredi 9 août - 13 heures - Départ pour Gibraltar à 300 milles (environ 60 heures) d’Alicante.
Escales prévues… Aucune idée.
Nous nous arrêterons si le besoin s’en fait sentir…

Notre première pêche.
Nous possédions quelques lignes de pêche, quelques rapalas et autres horribles calamars en plastique.

N’étant parvenus, jusqu’alors, à relever que des sacs plastiques et autres détritus, nous avions abandonné toute tentative.

Avant notre départ, Richard offrit à Rémy tout un arsenal de pêche. Ceci nous permettra-t-il, en navigation, de manger autre chose que des pâtes et du riz ?

Nanti de tout ce beau matériel, Rémy décide de «retenter» sa chance…

Nous sommes le vendredi 11 août - Il est 11 heures.
Je vous prierai de noter cette date à l’encre rouge sur vos calendriers!

Rémy m’appelle en frétillant dans le cockpit:

- «Danièle, viens voir… j’en ai un !!!»

- «Un quoi ?...

... Un thon ?…»
Hélas, non. La photo est trompeuse.
Ce n’est qu’une bonite… ou un maquereau (Après réflexion, nous pensons qu’il s’agit d’une bonite mais sans aucune certitude. Jusqu’à présent, la pêche, nous ne la connaissions que dans l’assiette !), mais c’est le premier poisson !!!...

... ½ heure plus tard, un autre…

"Heueu… un 3ème peut-être, histoire d’en avoir un chacun ?…
...Non?!… Bon ben...c’est pas grave, j'vais faire d'avantage de légumes!"

Merci Ricardo, grâce à toi, nous allons enfin manger du poisson frais à bord!
A part cela ?
Et bien les heures passent… interminablement…

Nous assisterons à un 1er coucher de soleil    ...


… au lever de la pleine lune     … et au lever du soleil  

7 heures 30, Candice termine sa nuit de veille,...
… l’œil un peu brillant mais en forme !
Cartagène est en vue et ça continue :

… Et UN coucher de soleil  …suivi de la lune …


                  ... puis du lever de soleil 

Qu’est-ce que ça peut être barbant parfois la navigation !!!
Je ne comprendrai jamais comment on peut adorer cela.

Si vous suivez bien, nous sommes le 11 août, il est 16 heures.

Si je ne me trompe, nous naviguons depuis PLUS de 50 heures. Et depuis PRESQUE 50 heures, plus une once de vent. Nous supportons donc le bruit du moteur… nous n’en pouvons plus.
Nous décidons d’une halte.

Cette plage de Calahonda fera l’affaire…
... Quoique ?
...le bateau tangue de droite et de gauche… pour du repos… ce n’est pas vraiment ça !!!
Nous poussons jusqu’à l’horrible mais ô combien calme Port de Motril où nous avions fait une escale «réparation» l’an dernier.
«Vilain, hein ?!»
Et c’est reparti ! … mais cette fois, c’est une autre histoire.
Nous navigons au «près serré» (càd l’allure la plus pénible) à une vitesse moyenne de 5 nœuds en tirant des bords… Un force 5, «pas terrible» aux dires du capitaine… mais de face et avec la houle courte et abrupte, c’est pénible... et je suis polie!!!
La mer, annoncée comme étant «peu agitée», est en fait «agitée».
En clair, ça donne ceci :
Là encore, on ne se rend pas bien compte,
... en voici une autre :
Ah, les couleurs sont magnifiques, mais les miennes sont nettement moins reluisantes!!!

gite comme rarement… et quand ça gite… moi… j’ai la trouille.
Je serre les fesses depuis 7 heures… Je n’en peux plus.

...Nous repartons vers la côte… La mer se calme quelque peu. Soit. Poursuivons !…

Toute la nuit, nous progressons face à la houle. Nous avançons à 2,5 nœuds – vitesse escargot quoi !
Réveillée au petit matin et souhaitant laisser dormir Rémy, je prends le tour de veille. Comme par hasard,… c’est le moment que choisit le vent pour venir m’enquiquiner.

Un bon force 7 à 8 se lève subitement (environ 60 km/h). Malgré le moteur à fond, impossible de contrer la puissance de la grand voile qui m’entraîne vers la côte.
Alors un cri tout aussi puissant résonne dans le carré :

«Rémy !!!»
Ben oui quoi ! Sinon ça sert à quoi d’être le capitaine ?!
Après une prise de ris (càd diminuer la surface de la grand voile) et autre manœuvre au saut du lit, tout allait mieux.
glisse tout de même à 8 nœuds, ce qui ne lui arrive pas si souvent !!!
Dans l’après-midi, le vent retombe… Moteur !

Décidément «Vive la Méditerranée !!!»
Après toutes ces émotions, une bonne douche dans le cockpit me détendra peut-être?!

Rêvant de me faire une beauté, je tombe sur un prospectus du port d’El Campello.

De quoi vous détruire le moral pour 10 ans!!!

Regardez un peu la «nénette» sur cette photo. Il paraît que son voilier entre au port.

De quoi rêver ?…
...Pfff, un vrai tissu de mensonge ! ! !

La vérité, je vais vous la dire, moi :


       Question «look»: Quand on vient de se «taper» plusieurs heures de nav., vous pensez bien qu’on n’arrive pas au mieux de notre forme !


«Oh la tronche !!!»

      Quant à son air décontracté : Que l’on soit à la barre ou à l’avant, on tend l’oreille afin d’entendre au mieux les ordres du capitaine 12 mètres plus loin. Et le capitaine est très «chatouilleux» durant ce genre de manœuvres.
On essaie alors de faire au mieux, sachant que, de toute manière, on se fera quand même «engueuler»!!! On n’a donc vraiment pas envie de sourire à la galerie, je vous assure!!!

Ça, c’est la vérité ! ! !


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